Test Super Mario 3D World + Bowser's Fury : un portage qui va beaucoup plus loin, une réussite !
18 20
En portant Super Mario 3D World sur Switch et en lui accolant une aventure inédite, Nintendo joue finement et remporte doublement la mise. En effet, les fans qui ont déjà parcouru le jeu original sur Wii U comme ceux qui étaient passés à côté à l'époque ont désormais tous une bonne raison de se procurer Super Mario 3D World + Bowser's Fury. Le premier segment est largement plus beau, plus fluide et plus dynamique qu'en 2013, tandis que le second est loin d'être un simple contenu bonus développé à la va-vite. Avec à peine quelques heures de plus au compteur, ce petit monde ouvert vraiment bien fichu aurait même pu devenir un tout nouveau jeu autonome fort valable. En l'état, il complète parfaitement Super Mario 3D World, dont l'arrivée sur Switch constitue donc une sacrée bonne nouvelle !
- Super Mario 3D World en 1080p
- Des persos plus rapides
- Un level design aux petits oignons
- Enfin jouable en ligne
- Une bonne durée de vie globale
- Bowser's Fury est très plaisant
- Les accès de fureur, ça le fait
- Bowser Jr. est bien utile
- Bowser's Fury en 720p seulement
- Pas de grosse prise de risque
- Zéro scénario, comme d'hab chez Mario
Suite spirituelle du Super Mario 3D Land de la 3DS, Super Mario 3D World a remporté un vif succès critique lors de sa sortie en 2013. Si les ventes ont également été excellentes par rapport aux autres jeux de la Wii U (deuxième jeu le plus vendu sur la console après Mario Kart 8), dans l'absolu elles ont tout de même été limitées par le faible parc installé. Celui de la Switch étant au contraire extrêmement élevé, il est très logique que Nintendo souhaite offrir une seconde vie au jeu. Et nous allons voir que l'éditeur japonais a mis toutes les chances de son côté, notamment grâce à un contenu inédit de haute volée.
Comme son nom l'indique et comme le menu de lancement scindé en deux le confirme, Super Mario 3D World + Bowser's Fury est en réalité constitué de deux jeux totalement séparés. Commençons par le commencement en étudiant le cas de Super Mario 3D World, qui nous demande de libérer des fées capturées par Bowser. Sur le fond, rien n'a vraiment changé depuis la version Wii U et l'on retrouve donc avec grand plaisir des niveaux variés, à parcourir en temps limité. Toujours aussi ingénieux, le level design multiplie les petites trouvailles rafraîchissantes et nous divertit avec efficacité durant la grosse dizaine d'heures que dure l'aventure. Le costume de chat, qui permet de donner des coups de griffe et de grimper aux parois, fait son grand retour, accompagné naturellement des autres objets de transformations, comme la double cerise qui fait apparaître un clone du personnage que l'on contrôle. Le héros en question est à choisir parmi Mario, Luigi, Peach et Toad, sachant que la manière de sauter et la vitesse de déplacement diffèrent légèrement pour chacun d'entre eux. Le plombier à casquette rouge est le plus équilibré, son frère saute plus haut mais met plus de temps à ralentir, la princesse est plus lente que les autres mais peut planer quelques secondes, tandis que le garçon-champignon est tout simplement le plus rapide. Super Mario 3D World peut tout aussi bien être joué en solo, auquel cas on peut choisir le personnage que l'on souhaite pour chaque niveau, qu'en multi jusqu'à quatre.
SUPERIOR VERSION CONFIRMÉE
C'est ici que la version Switch commence à asseoir sa supériorité sur son homologue Wii U puisqu'il est désormais possible de jouer en ligne et plus seulement en local. Deux joueurs peuvent même se partager les Joy-Con sur une seule console. De manière plus subtile, mais au moins aussi importante, la vitesse de déplacement des différents personnages a été augmentée, tandis que le costume de chat permet de grimper un peu plus haut. Le gameplay en devient plus dynamique et plus agréable. Le passage de la Wii U à la Switch s'accompagne également d'une compatibilité avec les amiibo (pour obtenir des objets supplémentaires), de la possibilité de déclencher certaines plateformes amovibles grâce à un curseur contrôlé via le Joy-Con droit (ou d'appuyer directement sur l'écran si on joue en portable), et même d'un mode photo, qui permet notamment de trouver une nouvelle utilisation aux sceaux que l'on peut ramasser dans les niveaux. En 2013, les collectionner permettait uniquement de décorer les messages envoyés sur le Miiverse. En 2021, on peut coller les tampons "en live" sur les éléments du décor et réaliser un joli cliché souvenir. C'est gadget, mais c'est malin. Enfin, le jeu bénéficie également d'améliorations purement techniques, puisqu'il tourne en 720p à 60 images par seconde en mode portable, et en 1080p 60fps en docké. Nous vous conseillons sans réserves ce dernier mode. Les représentations miniatures des niveaux sur la carte des mondes sont plus mignonnes et lisibles que jamais, tandis que durant l'action, on n'a pas à subir d'affreux effets d'escalier sur grand écran, comme c'est hélas trop souvent le cas pour les sorties Switch.
BOWSER JR. EST DANS LA PLACE
D'ailleurs, il n'y a pas à chercher bien loin pour s'en rendre compte puisque le segment Bowser's Fury tourne lui en 720p en mode docké ! C'est évidemment regrettable, mais il s'agit là du seul véritable reproche que l'on peut faire à cette aventure inédite. Loin d'être une bête collection de niveaux supplémentaires balancés aux joueurs comme un quignon de pain, ce segment inattendu constitue un jeu à part entière, qui se déroule dans un petit monde ouvert constitué d’îlots. Pensez à un mélange entre Super Mario 3D World et Super Mario Odyssey, et vous aurez une bonne idée du gameplay et de la construction du titre. Le but de Mario (cette fois, pas le choix du héros !) est de récolter non pas des lunes ou des étoiles, mais des "astres félins" nécessaires pour rallumer des phares. Certains de ces astres sont faciles à repérer, d'autres sont bien planqués, et d'autres encore sont éclatés en cinq morceaux à retrouver. Il est également possible d'en obtenir en rattrapant un lapin ici ou un Luigi maléfique là, en remportant une course, en trouvant une clé pour ouvrir une cage, en battant un boss, etc.
Pour l'aider dans toutes ces tâches, Mario peut compter sur Bowser Jr., qui fait ici office de compagnon amical, puisqu'il sollicite notre aide pour faire revenir son père à son état normal. Le petit Koopa peut éventuellement être contrôlé par un autre joueur, mais il est tout aussi intéressant de laisser la console le diriger. Cela permet de moduler la difficulté du jeu, puisque le choix est donné entre trois niveaux d'aide : rien du tout, un peu ou beaucoup. Cette dernière option est à réserver aux plus jeunes car Bowser Jr. récolte alors un peu trop de pièces et tue un peu trop d'ennemis par lui-même pour un joueur standard. Les commandes par mouvement permettent de lui indiquer des zones marquées d'un point d'interrogation, qu'il peut repeindre afin de faire apparaître un objet bonus ou un tuyau menant à une salle secrète. Il est même possible de l'envoyer choper un astre félin trop difficile d'accès pour le plombier. Par ailleurs, ce dernier peut emmagasiner jusqu'à cinq exemplaires de chaque objet de transformation, et les utiliser quand il le souhaite. Clochette pour le costume de chat, champignon pour devenir un peu plus grand, fleur-boomerang, fleur de feu, et feuille pour le costume de raton laveur répondent ainsi à l'appel. Vous trouvez cela trop classique ? S'il est vrai que ce Mario (comme tous les autres pourrait-on être tenté de dire) ne brille ni par son scénario ni par sa prise de risques, il nous réserve tout de même une surprise… de taille !
GODZILLA-BOWSER VS GIGA-MARIO-CHAT !
Le concept de furie, qui donne son nom au jeu, provient du fait que l'on n'affronte pas un Bowser classique, mais une version super vénère du roi des Koopas, devenu géant et incontrôlable à cause d'une étrange matière noire maléfique, qui recouvre également une bonne partie du terrain. Si ce Godzilla à carapace nous laisse tranquilles la plupart du temps, il est tout de même régulièrement pris d'accès de fureur qui nous tombent dessus de manière assez aléatoire. Une tempête se déclenche alors, l'atmosphère devient sombre, et Mario doit continuer son périple tout en évitant les projectiles enflammés qui tombent du ciel et en s'abritant derrière des obstacles pour ne pas se faire griller par le souffle enflammé du démon. Mais à quelque chose malheur est bon ! Les attaques de Bowser permettent en effet de détruire certains blocs spéciaux, incassables autrement et qui abritent naturellement des astres félins. Ce qui tombe bien puisque les lumières des phares calment le géant et le renvoient momentanément dans sa tanière sous-marine. Mieux encore, si l'on récolte suffisamment d'astres félins, il est possible de déclencher une giga cloche, capable de transformer Mario en Giga-Mario-Chat (rien que ça !). Le jeu nous propose alors une phase de duel où les deux créatures gigantesques s'affrontent au milieu de décors qui paraissent désormais minuscules.
Très rafraîchissantes, les séquences "Bowser furieux" aèrent une aventure dont le level design adapte par ailleurs efficacement plusieurs idées issues de Super Mario 3D World (tuyaux transparents, courses à dos de Plessie, glissades en patin à glace…). Pour couronner le tout, ce Bowser Fury propose une durée de vie loin d'être ridicule ou négligeable pour du contenu inédit. Il faut en effet récupérer cinquante astres pour réussir à terrasser Bowser, ce qui prend environ cinq heures. Mais une fois les crédits de fin déroulés, le jeu nous propose de dénicher cinquante astres supplémentaires, histoire de prolonger encore plus le plaisir. Autrement dit, si une quinzaine d'heures suffit pour voir le bout des deux aventures cumulées, les adeptes du 100 % y passeront plutôt vingt-cinq à trente heures !