Test Super Lucky’s Tale : le Super Mario du pauvre de la Xbox One X
12 20
Super Lucky’s Tale est un jeu de plateforme lambda qui ne dispose pas d’assez de nouveautés ni de spécificités pour se détacher de la masse des titres disponibles. De plus, la modification d’une caméra gérée de prime abord en réalité virtuelle à un point de vue plus classique ne s’est pas fait sans heurts, puisque le résultat est tout simplement désastreux au point de frustrer rapidement le joueur, la faute à un effet de perspective très perturbant. On passe alors beaucoup de temps à râler contre ces angles de vue improbables qui nous font au mieux rater des objets, et au pire mourir en boucle. Le manque de précision du gameplay n’est pas non plus un point fort, même si la faible difficulté du titre permet de compenser dans une certaine mesure. Globalement, on se retrouve face à un jeu qui manque clairement d’arguments pour figurer dans votre ludothèque. Vite terminé, vite oublié !
- Un héros plutôt mignon
- Accessible à tous y compris les petits
- Niveaux très coloré
- Jouable en 4K sur Xbox One X
- Caméra catastrophique
- Durée de vie faible
- Gros manque de personnalité
- Une maniabilité critiquable
- Des soucis techniques (framerate)
- Manque de challenge...
- ...sauf pour le boss de fin complètement abusé
Sorti initialement en 2016 et en exclusivité sur Oculus Rift, Lucky’s Tale est devenu Super Lucky’s Tale lorsque le studio Playful a porté son jeu de plateforme sur Xbox One. Disponible avec un patch spécialement dédié à la Xbox One X, nous avons donc pu parcourir les aventures du petit renard en 4K native grâce à la puissance du Scorpio Engine. On se pose donc aujourd’hui de nombreuses questions : le jeu conserve-t-il de l’intérêt une fois qu'il a été débarrassé de la réalité virtuelle ? Est-ce un bon démonstrateur des capacités techniques de la nouvelle console de Microsoft ? Mais surtout, peut-on s’amuser avec Super Lucky’s Tale ? Verdict dans notre test.
Très inspiré par l’époque PlayStation / Nintendo 64 et des jeux de plateforme de la fin des années 90, Super Lucky’s Tale se veut ouvertement rétro avec un monde coloré et un héros poilu qui fera forcément penser à Banjo & Kazooie ou encore à Crash Bandicoot. D’ailleurs, si cette dernière licence a vu un remaster sortir récemment, le studio Playtonic a lui aussi tenté d’attirer les nostalgiques avec Yooka-Laylee sorti en début d’année. L’idée de surfer sur la vague rétro vient donc probablement de là, et on était plutôt enthousiaste à l’idée de se replonger dans un jeu qui fleure bon les grandes heures de la plateforme 3D. Dans Super Lucky’s Tale, de méchants matous ont débarqué afin de piquer un bouquin aux pouvoirs incroyables : le livre des âges. Malheureusement pour nos gangsters poilus, la sœur de Lucky garde précieusement le tome. Au moment où le gang des "Kitty Litter" (oui, c’est leur nom) décide de poser ses griffes sur le livre, une bagarre éclate, et Lucky n’écoutant que son courage pousse tout le monde dans le livre, se sacrifiant ainsi pour sauver sa sœur. Vous l‘avez déjà compris, le scénario ne va pas être un des moteurs qui vous poussera à progresser dans le jeu, tellement ce dernier semble avoir été écrit en quelques minutes lors d’une après-midi pluvieuse. Reprenant peu ou prou le système de Super Mario 64, le jeu va nous proposer quatre univers qu’il faudra explorer, en éliminant à chaque fois un chaton du gang transformé pour l’occasion en boss, et ce jusqu’au chef de famille des Kitty Litter. Ces univers correspondent en fait aux chapitres du livre, et ils sont parfaitement déconnectés les uns des autres. On commence donc toujours dans une sorte de zone lobby qui va nous permettre de rentrer dans les niveaux à proprement parler (l’équivalent du château de Peach dans Super Mario 64) afin de récupérer des trèfles à quatre feuilles qui vont remplir le rôle des étoiles de Mario. Une fois le nombre de porte-bonheur adéquat en notre possession, on pourra aller affronter le boss du chapitre et passer au suivant. Chaque niveau permet de récupérer quatre trophées, le premier en récupérant les lettre du mot Lucky, le second en finissant un mini-niveau caché, le troisième en ramassant 300 pièces et enfin le dernier en finissant le niveau tout simplement.
LE TRÈFLE PORTE-MALHEUR
Au niveau du gameplay, Super Lucky's Tale ne réinvente pas la roue puisque notre renard peut donner des coups de queue pour étourdir les ennemis, réaliser un double saut, mais aussi passer sous terre. Cette dernière capacité permet de donner un peu de variété aux niveaux puisqu’on peut ainsi récupérer des pièces, ou esquiver pièges et ennemis, tout en donnant un supplément de personnalité au jeu. Malheureusement, cette fonctionnalité est souvent peu exploitée pour devenir totalement inutile lors des combats contre les boss par exemple. Très simple et sans fioriture, le gameplay est néanmoins ruiné par une caméra particulièrement désastreuse. On sent ici que le portage a été réalisé à la va-vite puisqu’il s’agit de la seule différence entre Lucky’s Tale qui se jouait en VR (avec une caméra asservie au casque) et ce Super Lucky’s Tale qui dispose d’une caméra classique, mais à la perspective diablement trompeuse. On pourra tenter de limiter les dégâts en orientant l’angle de avec le stick droit, mais globalement rien n’y fera, surtout qu’on reste obligatoirement figé sur le même plan. On peste donc souvent contre la caméra, et on finit le plus clair du temps les yeux rivés à l’ombre de Lucky pour tenter d’estimer où se fera l’atterrissage des sauts. On souffre aussi de certaines imprécisions dans le gameplay, causées principalement par des murs invisibles où des bugs qui empêchent Lucky ou les ennemis de progresser. D’ailleurs, bien que le jeu tourne sur Xbox One X, on a été plusieurs fois surpris quelques petits lags assez inexpliqués, ce qui ne facilite pas les affaires du joueur. Arborant un design plutôt mignon, le jeu est sympathique en 4K, mais il n’endosse clairement pas le rôle d’un system seller pour la nouvelle console de Microsoft. De même, les niveaux sont assez peu recherchés avec un level-design assez banal, sauf peut-être pour l’un des derniers niveaux où on fait face à des plateformes fantômes qui ne se dévoilent qu’à la lumière d’une lanterne.
Très simple et sans fioriture, le gameplay est néanmoins ruiné par une caméra particulièrement désastreuse
En termes de variété Super Lucky’s Tales tente le tout pour le tout avec une alternance de niveaux en 3D et en 2.5D ce qui devrait faire plaisir aux amateurs de scrolling horizontal. En plus des niveaux principaux, le hub de chaque chapitre recèle quelques épreuves secrètes qui sont de trois types. On devra faire preuve de jugeote lors de casse-têtes dans lesquels il faut déplacer des statues sur un labyrinthe dessiné au sol, sachant qu’on ne peut que pousser ces dernières. Le second type d’épreuve enferme Lucky dans une bille et le place au milieu d’un labyrinthe dont on peut orienter le plateau. Comme dans les jeux en bois, il faudra jouer tout en douceur pour ne pas précipiter le héros dans un des pièges, tandis qu’on obtiendra la victoire en récupérant toutes les pièces disponibles. Le troisième interlude consiste en un niveau en scrolling horizontal dans lequel le joueur ne peut que sauter et plonger sous terre, Lucky se déplaçant tout seul à une vitesse donnée. Ici tout est affaire de réflexes donc, et il faudra bien connaître les niveaux afin de réussir à y obtenir les 300 pièces. Avec quatre trèfles par niveau et un boss de fin accessible une fois 80 porte-bonheurs en poche, le jeu offre une durée de vie assez moyenne, sachant que la plupart des niveaux sont vraiment faciles. On n’a réellement buté que deux fois, d’abord sur le dernier casse-tête annexe, puis un bon moment sur le boss de fin qui est incroyablement plus difficile que les précédents. Au total le jeu offre 8h de durée de vie, tandis qu’il faudrait y ajouter probablement deux heures supplémentaires pour récupérer les 19 derniers trèfles afin de faire le 100%.