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De toutes les vieilles licences de Capcom, on n’aurait jamais imaginé que Strider redeviendrait intéressant et plaisant à jouer en 2014. Et pourtant, en confiant le développement à Double Helix Games, l’éditeur japonais a fait le bon choix de faire revenir ce shinobi des temps anciens. Son écharpe rouge, devenu une traînée scintillante, résume assez bien son passage à la HD et aux nouvelles consoles, à savoir un bon revival qui respecte les codes des jeux d’action et de plates-formes d’antan, couplé à une réalisation moderne pour convenir aux canons actuels. Difficile mais pas insurmontable, beau sans en faire des caisses, le Strider d’aujourd’hui dépoussière aussi son gameplay, à la fois vif et tranché où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Après DuckTales Remastered l’été dernier, Capcom prouve une fois de plus que certaines remakes méritent vraiment d’exister.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Strider
- Gameplay vif et nerveux
- La montée en puissance d’Hiryu
- Les niveaux ont gagné en verticalité
- Visuellement très agréable
- Des boss tout plein
- Difficile mais pas insurmontable
- Durée de vie très honorables (6/7h de jeu)
- Fidèle au matériau d’origine
- On aurait aimé un peu plus de folie dans les décors
- Certains passages vraiment ardus peuvent énerver
- Trop d’ennemis clonés
- Doublages qui font pitié
- Pas de voix japonaises
Pour les joueurs qui commencent à avoir la tonsure qui vire poivre et sel, Strider est un jeu d’action/plateforme qu’on ne trouvait uniquement sur borne d’arcade à la fin des années 80, puis adapté quelques années plus tard sur Megadrive puis Master System, SEGA ayant joui de son exclusivité. Pour les autres, ceux qui ont débuté le jeu vidéo avec l’ère PlayStation, Strider, c’est l’un des personnages les plus classes de l’écurie Capcom dans Marvel vs Capcom. Stance de bogosse, écharpe rouge au vent et foulard sur la gueule pour le rendre mystérieux, le ninja avait aussi le chic de posséder une palette de coups tout aussi efficace. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Capcom a décidé de lui rendre hommage, 25 ans après sa naissance sur borne d’arcade CP System, en lui offrant une seconde jeunesse avec ce bon vieux reboot des familles. Que voulez-vous, c’est d’actualité et à l’instar du cinéma, il n’y a pas besoin de se casser la tête à inventer de nouveaux personnages ni même d’imaginer un semblant de scénario, il suffit de reprendre le produit original et de le remanier à la sauce 2014. Que les trentenaires, quadragénaires et au-delà ne soient pas étonnés de voir débarquer Strider à Kazakh City, ce dernier a quelques comptes à régler avec ce tyran de Meio, qui risque d’ailleurs de passer un sale quart d’heure au terme des 6/7 heures de jeu qui vous attendent. Enfin 6/7h, pour ceux qui ont un minium de skill ; pour les autres, ils auront certainement lâché la manette avant.
Oppa Kazakh style
Car ce qui caractérise le mieux ce Strider cuvée 2014, c’est sa fidélité au matériau d’origine, surtout dans sa difficulté. Le titre de Capcom ne vous fera pas de cadeau et même si le jeu se permet de vous donner quelques conseils façon tutoriel, vous serez seul à maîtriser toutes les compétences de Strider. Ce dernier commence son épopée avec pas grand-chose : juste sa rapidité, sa dextérité à manier le sabre et son incroyable capacité à grimper sur les murs et plafonds tel un Spider-Man des temps anciens. Pas de points de compétences à gagner ou d’XP à choisir entre telle habilité ou l’autre, ici, on débloque des aptitudes et des armes pour pouvoir continuer l’aventure et revenir sur des zones qui paraissaient inaccessibles au départ. En effet, très vite, notre shinobi peut faire des glissades pour faire voler en éclat des grilles d’aération, exécuter une attaque piquée pour détruire des structures friables, lancer des Kunais pour attaquer à distance, réaliser des double sauts, avoir le choix entre plusieurs types de lames (glace, feu), ou bien encore charger une attaque pour infliger des dégâts plus importants chez l’ennemi et surtout détruire ces satanés boucliers protecteurs. Bref, chacune de ces aptitudes débloquées permet de faire machine arrière dans les niveaux et accéder à des lieux jusqu’alors bloqués.
C’est d’ailleurs l’un des points intéressants de ce Strider 2014, à savoir permettre au joueur de se balader librement dans ces niveaux qui ont d’ailleurs gagné en verticalité."
C’est d’ailleurs l’un des points intéressants de ce Strider 2014, à savoir permettre au joueur de se balader librement dans ces niveaux qui ont d’ailleurs gagné en verticalité. Si les influences Metroid et Castlevania se font bien sentir, Strider ne se limite plus seulement à un vieux scrolling horizontal et il va falloir scruter les parois et autres échelles pour prendre de l’altitude. Ca ne saute pas forcément aux yeux les premières minutes, mais la structure du jeu a pris sacrément de l’altitude. Une façon de forcer le joueur à bien observer l’environnement et ne pas rater certaines zones qui pourraient donner accès à laboratoire pour faire augmenter la jauge de santé. Car oui, les débuts sont extrêmement durs puisque notre héros ne dispose que d’une infime quantité de vie et c’est au joueur de dénicher les accès qui lui permettent de gonfler sa durée de vie. C’est la condition sine qua none pour ne pas être éjecté au début du niveau, car en respectant les codes des jeux old school, il ne sera pas rare de reprendre la partie au tout début après avoir passé plusieurs belles minutes à progresser sans se faire tuer. Du die & try qui risque de mettre vos nerfs à rude épreuve, même si Double Helix Games a quand même pensé à placer quelques checkpoints malins pour ne pas péter les plombs.
Sot périlleux
D’un autre côté, même le soldat le plus insignifiant n’est pas à prendre à la légère. Il est souvent coriace, rate rarement sa cible et quand ils sont en nombre, leurs tirs deviennent rapidement des obstacles insurmontables. Que dire des adversaires plus imposants ou de ces mid-boss qui ne succombent pas à un vulgaire coup de sabre ? Patience, sang-froid et maîtrise de la manette sont hautement nécessaires pour appréhender ce Stryder cuvée 2014, qui possède de très bons arguments en ces temps de disette pour se laisser tenter. Ceux qui aiment les beaux jeux ne seront pas déçus du rendu visuel, propre avec un style proche du jeu original et qui ne transpire pas la fioriture. Le character design est certes assez quelconque et les niveaux auraient mérité un peu plus de folie (d’un autre côté, à Kazakh City, l’influence communiste des architectures est respectée), les effets sont plutôt classes mais surtout le jeu n’est jamais grippé par un frame-rate toussotant. Bien au contraire, tout est fluide, même lorsque l’écran est rempli d’éléments visuels et ce confort de jeu est plutôt agréable. Sur consoles next gen’, Strider affiche quelques éléments graphiques supplémentaires, comme des effets et des particules en plus qui rendent le jeu forcément plus beau. Cela dit, rien de transcendant pour favoriser tel ou tel support, car le résultat est le même pour tous : jouissif !