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- Ambiance soignée
- Doublage réussi
- Deux époques distinctes
- Allers-retours imposés
- Quelques énigmes tordues
Loin des univers fantastiques de la majorité des jeux d’aventures, Still Life joue la carte du réalisme pour nous plonger dans un Chicago dur et glauque. S'inspirant de l’excellent Se7en ou encore Le Fantôme de l’Opéra, Still Life va vous mettre face à un tueur en série pour le moins violent.
Chez les McPherson, être détective est avant tout une histoire de famille. Si son grand père menait déjà l’enquête dans le Paris des années 20 dans Post Mortem, Victoria McPherson s’apprête, quant à elle, à arpenter les rues d’une Amérique très sombre. Fans d’aventures et de frissons, embarquez-vous dans une nouvelle enquête, et suivez la piste d’un tueur en série aux mœurs bien particulières.
Le meurtre est un art
Après de trop longues années cloîtrée derrière un bureau, Victoria McPherson connaît enfin les joies de l’investigation sur le terrain, et c’est dans la peau de cette jeune agente du FBI que Still Life vous propose de suivre les traces d’un meurtrier sanguinaire. Grâce à votre instinct, mais aussi du parfait équipement de la police scientifique, vos premiers pas vous conduiront à la (déjà) cinquième victime, sauvagement mutilée dans un squat. Vous voilà alors en plein cœur de l’action dès les premières minutes, à l’affût du moindre indice. A l’aide de votre appareil photo, de pinces à épiler et des fameux petits sacs en plastique, votre sens de l’observation va être mis à l’épreuve pour récolter le moindre cheveu, la moindre trace de sang avant de les faire analyser. Bien connue des amateurs des nouvelles séries d’investigation, Les Experts en tête, la lumière noire sera dès les premiers instants votre précieuse alliée. Révélant les traces de sang séché invisibles en temps normal, c’est cette même lumière qui va vous permettre de vous rendre compte que finalement l’auteur des faits semble jouer avec vous, laissant des mots énigmatiques sur les murs, comme autant d’indices pour le suivre. Chacune de ces pistes laissées volontairement par l’assassin vous conduiront alors progressivement d’un meurtre à l’autre, et c’est lors d’une pause familiale entre deux de ces homicides que notre héroïne découvrira d’étranges similitudes avec une affaire passée, impliquant son ancêtre.
Voyage dans le temps
Loin des équipements sophistiqués de notre époque, c’est dans un tout autre style que vous serez parallèlement amené à lever le voile sur le tueur de Prague, quelques huit décennies auparavant. Alternant entre les deux détectives de l’histoire, Still Life vous propose, en effet, d’incarner le grand père de notre jeune agente dans une histoire tout aussi sombre, mais surtout aux étranges similitudes. A défaut de technologies de pointe à cette époque, l’autre détective de la famille McPherson pourra compter sur ses visions pour comparer les scènes du crime actuelles à celles fantasmées, et ainsi, à la manière d’un jeu des sept différences, mettre la main sur de précieux indices. Au-delà de vous conduire progressivement vers la fin de l’intrigue, ces indices révéleront surtout un scénario fort en rebondissements, où les questions ne manqueront pas de vous occuper les méninges. Les coïncidences entre les méthodes et les victimes des deux tueurs sont trop nombreuses pour ne rester que coïncidences, et le fait que l’enquête soit mené à 80 ans d’écart par deux membres d’une même famille ne fait qu’amplifier le doute.
Avec une mise en scène réussie, un doublage français proposant un casting d’exception avec notamment les doublures de Liv Tyler, Ben Affleck ou encore Samuel L. Jackson, et une approche originale d’histoires parallèles, Still Life nous plonge dans une histoire au suspens omniprésent et qui ne demande qu’à être vécue. Vous l’aurez compris, le gros point fort de ce Still Life, mais aussi ce qui en fait sa grande originalité, réside dans son intrigue digne des meilleurs films à suspens qui ne révèlent leur secret qu’une fois le générique de fin affiché. Les secrets, le jeu n’en manque pas, et si la fin ne répondra pas forcément de prime abord à toutes vos interrogations, elle permet de mieux comprendre certains signes ici et là que l’on interprète alors d’une manière plus profonde. Still Life se savoure à la manière d’un bon film, et à l’exception de deux énigmes particulièrement capillo-tractées, on a du mal a décrocher une fois dedans, au risque peut être de terminer le jeu un peu trop rapidement.