Test Marvel's Spider-Man 2 : une suite exceptionnelle, le MCU au cinéma doit s'en inspirer
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- Venom est tout simplement MONS-TRU-EUX !
- Kraven ultra charismatique aussi
- Un rythme incroyable et hyper soutenu, on ne s'ennuie jamais.
- Mise en scène spectaculaire
- Visuellement, ça tabasse bien
- Un système de combat plus élaboré
- La voltige, avec les nouveautés, est encore plus grisante
- New York grouille de vie et qui évolue
- Les ennemis plus coriaces
- Des quêtes annexes plus intéressantes
- Le switch instantané entre Peter et Miles
- Un ton plus adulte, plus mâture
- Le doublage VF est juste insane !
- Sound design hyper quali aussi
- 20/25h pour finir l'histoire principale (35/40h pour le 100%)
- La scène d'intro qui colle les frissons
- 2 scènes post-générique, comme dans le MCU
- Les phases avec le Spider-Bot franchement pas terribles
- On attend toujours le cycle jour/nuit dynamique
On va commencer par répondre à une question que tout le monde se pose, qui circule sur les réseaux sociaux depuis les dernières previews et les 30 min de gameplay que la presse a balancées le mois dernier : Marvel's Spider-Man 2 est-il une version 1.5 du premier épisode sorti sur PS4 en 2018 ou une suite véritable ? En réalité, la réponse n'est pas si évidente que cela. On s'explique : c'est un peu le sentiment que l'on pouvait avoir lors de notre preview sur les 3h de jeu que Sony nous avait proposées. Mais depuis qu'on terminé le jeu dans sa totalité (oui oui à 100%), on peut vous le dire sans détour : on a affaire à une véritable suite. D'ailleurs, petit aparté, il vous faudra entre 18h et 22h de jeu pour finir l'histoire principale, sans les quêtes annexes. Ce qui est vraiment honorable comme durée de vie pour un jeu solo narratif. Si vous décidez de le terminer à 100%, ce sera entre 30 et 40h de jeu environ, selon votre skill comme d'habitude. Personnellement, lors de notre session de test, nous avons varié histoire principale et de nombreuses quêtes annexes, et il nous aura fallu 29h pour boucler le premier run.
Soyons honnêtes, Marvel's Spider-Man 2 reprend la formule et les bases du premier épisode, mais les développeurs ont tellement poussé les curseurs à fond que nous avons eu l'impression de redécouvrir la série. Ce qui change énormément dans cette suite, c'est avant tout son rythme. De l'écran de sélection jusqu'à la fin de l'histoire, c'est hyper soutenu, ça ne s'arrête jamais, au point qu'on avait du mal à décrocher, avec toujours cette envie de continuer pour connaître la suite des aventures de Peter et de Miles. Insomniac Games a compris comment garder intact l'intérêt du joueur à travers son histoire, qui on le rapelle est complètement originale. Que vous soyez un lecteur de comics, et/ou un fan du MCU, vous aurez ici une relecture du mythe de Spider-Man. Avec bien sûr des bases connues, mais la patte Insomniac Games est bien présente, et elle se targue d'être l'une des plus intéressantes depuis très longtemps. C'était déjà le cas dans le premier épisode, puisque le studio s'était permis de changer les événements de la BD qu'on connait évidemment par coeur, et là encore, le studio nous réserve de belles surprises.
DES MÉCHANTS, PLEIN DE MÉCHANTS
Venom par exemple est de loin le personnage le plus fou du jeu, mais aussi celui qu'on aurait adoré avoir au cinéma, et non l'espèce de clown malaisant que Sony Pictures nous a pondu avec un Tom Hardy complètement déinscarné. Dans le jeu d'Insomniac Games, Venom est tout bonnement MONS-TRU-EUX ! Sa trajectoire, son traitement, sa puissance, sa férocité, Insomniac Games a respecté le personnage comme jamais ! C'est à la fois comic-accurate, mais c'est plus encore, puisque les développeurs du jeu ont insufflé leur patte à eux, c'est du jamais vu depuis les comic-book en vrai. Et du coup, on a un message pour tous les responsables chez Marvel Studios, y compris Kevin Feige et tous les gens qui travaillent pour le MCU, prenez-en de la graine ! Inspirez-vous de ce jeu, embauchez des gens d'Insomniac Games, ils ont tout compris à Spider-Man, son univers, ses personnages, ce que nous autres, les fans de l'araignée, nous voulons. Et ce qui est chouette aussi, c'est que Venom n'est pas le seul personnage qui a reçu un traitement de qualité. Kraven le Chasseur est lui aussi débordant de charisme, avec un physique de colosse qui colle déjà plus au corps athlétique d'Aaron Taylor Johnson du prochain film de Sony Pictures, dont le look bien trop juvénile a du mal à crédibiliser le personnage. Là, on a affaire à un vrai daron, avec une grosse voix bien vénère, qui impose sa stature, qui plaisante zéro, et que seule sa présence dans une pièce instaure un sentiment de crainte. C'est lui d'ailleurs qui va driver l'histoire du jeu, avec Le Lézard en second plan, et bien sûr Venom qui arrivera par la suite. Mais niveau villains, vous ne serez pas déçu, vous aurez droit à une quantité de bad guys dans le jeu qui vont enrichir le récit, même si vous vous en doutez bien qu'ils n'ont pas tous le même temps de présence par rapport aux trois autres principaux.
LE GRAND PESTACLE
Autre point sur lequel cette suite a pris grave du galon, c'est la mise en scène, qui est ultra spectaculaire. Qu'il s'agisse des cinématiques, qui sont d'ailleurs nombreuses, les attaques spéciales intégrées dans le gameplay et les quelques passages de QTE, vous allez en prendre plein la tête. La caméra trouve toujours l'angle qu'il faut pour apporter de l'ampleur, du dynamisme et parfois de la dramaturgie à l'action qu'elle essaie de sublimer. Le travail de mise en scène est vraiment une masterclass, n'ayons pas peur des mots. Ce sens du spectacle est couplé à ce gameplay, à la fois mainstream mais aussi exigeant. Marvel's Spider-man 2 reprend les mécaniques du premier épisode évidemment, mais ajoute de nombreuses subtilités qui vont rendre les combats plus intéressants. Il y a pour commencer le système de contres qui s'utilise en appuyant sur le bouton L1 selon un bon timing, un peu comme dans les Souls-like. Il faut les déclencher au moment où une pastille rouge apparaît sur un ennemi qui s'apprête à lancer une attaque puissante. A l'inverse, les attaques de couleur bleue claire doivent forcément être esquivées, sous peine de se manger une grosse tôle dans la tronche.
Autre point sur lequel cette suite a pris grave du galon, c'est la mise en scène, qui est ultra spectaculaire. Qu'il s'agisse des cinématiques, qui sont d'ailleurs nombreuses, les attaques spéciales intégrées dans le gameplay et les quelques passages de QTE, vous allez en prendre plein la tête.
Autrement, Peter et Miles disposent désormais de 8 capacités, divisées en quatre pouvoirs et quatre gadgets, qu'on peut voir en bas de l'écran de part et d'autre. En fonction des jauges qui sont remplies ou pas, on peut donc s'amuser à les utiliser en plein combo, ce qui multipliera les possibilités et permettra surtout d'être plus efficace. Il y aussi ce fameux mode "Rage" qui se déclenche en appuyant sur L3 et R3 en même temps, et qui permet à Peter - comme à Miles - de profiter d'un mode quasi invincible où chaque attaque broie les ennemis d'un seul coup avec une animation dédiée, sans jamais rompre le flux du combat, et donc de garder cette intensité intacte. Parce que oui, les ennemis ont tous pris de la consistance, et un manque de recul sur une situation peut entraîner une mort certaine, puisque les ennemis sont toujours en nombre je le rappelle. Comme dans le premier épisode, les adversaires sont regroupés en clans, afin qu'on puisse les identifier. On va éviter de les citer pour vous garder la surprise, mais certains font leur apparition au 3/4 du jeu et en activant certaines quêtes annexes, ce qui contribue à renouveler le bestiaire au fil de l'aventure.
Parmi les arguments qui améliorent l'expérience de Spider-Man 2, il y a bien sûr le déplacement de nos deux araignées. C'était déjà grisant dans le premier épisode avec cette sensation de liberté, c'est encore plus maîtrisé dans cette suite qui introduit les ailes de toile, un mode wingsuit qui permet de survoler New York de manière plus efficace. Il y a même des courants aériens disposés un peu partout dans la ville pour prendre de la vitesse et se rendre compte que filer à toute allure entre les buildings, c'est quand même satisfaisant. Au point même qu'on n'a jamais utilisé un seul fast travel dans le jeu, qui sont pourtant accessible facilement. En fait, c'est tellement un plaisir de se balancer avec les toiles et de parcourir New York avec cette fluidité exemplaire qu'on a navigué comme un véritable homme-araignée.
PETER ? MILES ? LES DEUX À LA FOIS ?
Ce Marvel's Spider-Man 2, c'est aussi la promesse d'incarner deux personnages que sont Peter Parker et Miles Morales, avec la possibilité de switcher de l'un à l'autre de façon instantanée dans l'open world. Dans la trame principale, c'est limité selon les situations qui ont lieu dans le récit, mais une fois que vous aurez terminé la campagne solo, vous pourrez passer de Peter à Miles sans aucun souci, sachant que certaines missions et quêtes sont réservés à tel ou tel personnage. En cas d'incompatibilité, le jeu vous proposera automatiquement de permuter de personnage si jamais vous n'avez pas le bon entre les mains. Quant à la question de savoir si le jeu a favorisé tel ou tel Spider-Man, il faut avouer que les pouvoirs liés au symbiote de Peter Parker lui donne un sacré avantage, surtout que ce dernier va beaucoup évoluer dans le récit. Mais Miles Morales n'a pas à rougir face à son mentor, puisque ses attaques électriques sont super-puissantes et génèrent aussi beaucoup de satisfaction à l'incarner. Quoiqu'il en soit, tous les deux possèdent un arbre de compétences à faire évoluer, sachant qu'ils disposent aussi de capacités en commun. Autant vous dire qu'avant de débloquer toutes les compétences et les costumes, vous allez passer un certain temps dans le jeu. Et ce qui est bien fichu aussi, c'est que le jeu pousse le joueur à faire beaucoup de quêtes annexes pour faire grandir le skill de ses personnages. Même le personnage de Mary Jane qui était assez dispensable dans le premier épisode avec ses phases d'infiltration d'un autre temps a pris du galon. On aurait pu penser qu'Insomniac Games se résigne à abandonner son traitement, mais le studio a préféré faire mieux, réparer les erreurs de 2018 pour apporter plus de la consistance. Bon, ce n'est pas encore de la grande infiltration, c'est même assez basique, mais les possibilités sont bien plus intéressantes, avec plus de possibilités, de souplesse, et surtout le feeling est nettement plus grisant dans cette suite.
NEXT GEN' OU PAS NEXT GEN' ?
On va maintenant parler des graphismes et de la technique du jeu. Malgré les quelques doutes qui ont été exprimés sur les réseaux sociaux, non Marvel's Spider-Man 2 n'est pas une mise à jour du premier épisode. Le jeu a considérablement pris de l'ampleur. Les textures sont plus fines, la modélisation des personnages, surtout des PNJ, est meilleure, les effets visuels, l'éclairage et les reflets sont mieux maîtrisés, mais surtout, New York est absolument magnifique. La ville est vivante, truffée de monde, de circulation, et si c'est impressionnant à voir dans les airs, en restant au sol, on se rend compte du travail abattu par les développeurs. Insomniac Games a bien compris que New York était un personnage à part entière du mythe Spider-Man, et si le DLC "Miles Morales" avait centré ses enjeux sur le quartier de Harlem, Marvel's Spider-Man 2 s'ouvre sur tous les quartiers de la grosse pomme, dont le Queens, qui était le grand absent des précédents épisodes.
UNE VF INSANE
Je vais finir ce test en évoquant le doublage français, mené de main de maître par Donald Reignoux, toujours aussi à l'aise quand il s'agit d'incarner Peter Parker, son perso fétiche. Donald est tout simplement monstreux dans le jeu, capable de jongler entre plusieurs émotions, avec des moments plus légers et des séquences plus dramatiques. On va pas se mentir, comme le ton de ce Spider-Man 2 est plus sombre et plus mâture, Donald, mais aussi tous les autres comédiens de doublage ont pu faire étal de leurs talents. J'ai loué la performance de Donald Reignoux, mais il faut aussi féliciter Grégory Lerigab qui incarne Miles Morales à merveille dans cette suite. Il remplace Eilias Changuel qui avait campé le jeune ado dans le premier épisode et le DLC Miles Morales. Bon, j'admets que c'est un peu moche de l'avoir remplacé, mais en vrai, Grégory Lerigab a fait un travail de dingue dessus. De toutes les façons, l'ensemble du casting vocal est à féliciter et sont tous parvenus à insuffler de la vie dans chacun des personnages du jeu, je me devais de le souligner.