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Malgré des bonnes idées et une réalisation correcte pour une DS aux capacités 3D limitées, Spectrobes : Les Portes de la Galaxie ne parvient pas à faire fi des défauts déjà présents chez son prédécesseur. Il parvient néanmoins à en gommer certaines, mais continue de proposer des combats mous et sans saveur, ainsi qu'une redondance assez problématique. Certes, le contenu se fait dense mais autour d'un noyau un peu vide. Le point positif reste que la série évolue dans le bon sens. Espérons qu'un hypothétique troisième opus nous permette de sauver la galaxie avec le sourire.
- Graphiquement correct
- Un grand nombre d'objets et de spectrobes à découvrir
- Le côté ludique de l'incubateur
- Durée de vie conséquente
- Des modes online bien pensés
- Les combats soporifiques à souhait
- Une bande-son rapidement pénible
- La gestion de la caméra
- Une redondance trop présente
Pour ceux du fond qui ne connaîtraient pas Spectrobes, il s'agit d'un ersatz futuriste des Pokémon, dont le premier opus est sorti également sur DS il y a de cela presque un an. Reprenant le système du combat par créatures interposées, il met en scène les valeureux Rallen et Jeena qui doivent combattre la nouvelle invasion des Krawls, ces derniers ayant détruits la réserve de spectrobes, seule garantie pour le camp de la paix de maintenir l'ordre dans la galaxie. Un scénario parfaitement original qui vous oblige donc à reprendre vos fouilles archéologiques intergalactiques. Le risque de tomber sur un os ?
Reposant sur un principe de recherche de fossiles de spectrobes mâtiné d'une gestion de ces derniers une fois éveillés, Spectrobes : Les Portes de la Galaxie reprend donc dans les grandes lignes le gameplay posé par son prédécesseur. Déjà aux commandes de Rallen, vous deviez parcourir la galaxie à la recherche de ces traces de vie passées, afin de les emmener ensuite dans un centre d'évolution où ces vestiges étaient ramenés à la vie. Une fois cette étape accomplie, il ne vous restait plus qu'à vous occuper d'eux en les nourrissant correctement de minérocs afin de les faire changer de "classe". Mais avant même de voir les visages peu ragoûtants de vos nouveaux amis extraterrestres, le cœur du jeu était de creuser encore et toujours dans le but d'amasser le maximum de minérocs et de fossiles. Mineur un jour, mineur toujours.
Une bonne pioche
Bardé d'un arsenal de fouille plutôt impressionnant, que vous pourrez d'ailleurs étoffer au fur et à mesure de votre progression, Rallen a comme principale activité de creuser chaque parcelle de terrain qu'il foule. Suivi d'un spectrobe lui servant en quelque sorte de détecteur de métaux, notre héros peut repérer différents types d'objets enterrés, allant de l'item rare aux minérocs en passant par les restes de spectrobes, chacun étant affilié à une couleur particulière afin de faciliter les recherches. Une fois sur un gisement, il vous suffit alors de dégager la terre et les diverses roches avec l'outillage à votre disposition, un peu à la manière d'un Trauma Center minéralogique. Une bonne idée, tranchant avec la collecte pour le moins morose des Pokémon, et ajoutant un petit challenge intéressant, chaque élément ayant un seuil de résistance à vos assauts de perceuse. Il ne faut donc pas foncer tête baissée avec votre foret sous peine d'altérer la qualité de votre butin. Néanmoins, et malgré cet aspect ludique bien présent, ces fouilles tendent à rapidement devenir rébarbatives tant elles manquent d'une vraie évolution au fil du jeu. S'il vous faudra parfois extraire ces éléments d'une couche de glace à l'aide d'un chalumeau par exemple, les situations ne changent que trop peu pour donner véritablement l'envie de plonger le nez dans le sable tous les trois pas.
Si le terme laborieux était pour l'instant resté loin de Spectrobes : Les Portes de la Galaxie, il revient au galop dès que les combats démarrent.
Fort heureusement, vos sacrifices sont récompensés une fois vos fossiles placés dans l'incubateur, leur permettant de reprendre vie sous vos yeux. En effet, cette phase reste l'une des plus sympathiques à expérimenter, notamment grâce à son aspect mini-jeu, brisant le simple statut de spectateur regardant ses découvertes se muer en créatures plus ou moins féroces sans aucune prise. Dans les faits, il vous suffit de placer le fossile sur une sorte de machine sophistiquée qui va le prendre en charge et l'amener dans un salle où vous devrez le réveiller au son de votre voix. Suivant la force et l'amplitude de celle-ci, le spectrobe sera d'une couleur différente, ce qui influera sur les minérocs que vous devrez lui donner à manger, ainsi que sur ses forces et faiblesses. Car il est ici aussi question de combats, durant lesquels la seule règle en vigueur et le fameux jeu du "pierre-feuille-ciseaux". Il sera donc plus que nécessaire de bien choisir les créatures à intégrer dans votre équipe, afin de ne être pris au dépourvu en plein champ de bataille. Dans le même temps, vous pourrez toujours prendre soin de vos petits protégés via le menu, incluant désormais directement un lien bien pratique vers l'incubateur afin de préparer votre revanche sans effectuer des allers-retours fastidieux. Et pourtant.
Tu n'as pas bonne mine
Si le terme laborieux était pour l'instant resté loin de Spectrobes : Les Portes de la Galaxie, il revient au galop dès que les combats démarrent. Autant ceux mettant directement en scène Rallen demeurent dynamiques (tout en étant cruellement limités et sans intérêt), autant ceux concernant les spectrobes (se déroulant dans des arènes spécifiques), s'avèrent mous et rapidement pénibles. A la manière d'un Star Ocean 3, les ennemis sont visibles à l'écran et dès que vous entrez en contact avec eux, vous pénétrez dans une zone de bataille, théâtre du drame. En effet, si le fait de pouvoir déplacer ses créatures et de les faire attaquer en temps réel est un plus indéniable, il est vraiment dommage de ne pas avoir inclus davantage de vivacité. La mollesse des mouvements et des attaques rend les affrontements soporifiques d'autant que le nombre de coups disponibles par spectrobe reste relativement faible. On se retrouve donc devant un système qui possède un réel potentiel (surgissant à la lueur des attaques groupées), impressionnantes et variées, mais qui manque d'allant pour captiver le joueur qui reste sur sa faim et se prend alors à observer ce qui l'entoure. Suffisamment pour remarquer un affinement de la 3D depuis l'épisode précédent et un monster-design bien plus convaincant. Toutefois, le titre reste graphiquement limité, la gourmandise de la 3D entraînant une progression totalement linéaire dans des environnement-couloirs dans lesquels vous ferez l'amère découverte d'une gestion de la caméra très délicate. Pour autant, Spectrobes : Les Portes de la Galaxie n'est pas un mauvais jeu, surtout si l'on laisse son côté collectionneur prendre le dessus. Le titre comporte tout de même 185 créatures à dénicher, chacune ayant ses propres capacités et il vous faudra de longues heures de prospection pour parvenir à vous forger une équipe polyvalente. De même, le scénario, même s'il est du niveau d'un épisode lambda d'une série SF bas de gamme, parvient quand même à se laisser suivre via de nombreuses cut-scenes. Elles parviennent en effet à capter bien plus habilement le joueur que l'enchaînement assez basique d'événements du premier opus. Enfin, de nombreuses possibilités online viennent renforcer la durée de vie et l'aspect collection comme un système d'échange de spectrobes et d'objets, un mini-jeu sympathique permettant des affrontements en wi-fi, ainsi qu'un transfert des créatures du premier épisode vers celui-ci. Reste à savoir si vous aurez le courage de creuser une pierre à la couche de défauts bien épaisse.