Test Soul Bubbles sur DS

Particulièrement anecdotique, il convient tout de même de parler du pitch de Soul Bubbles afin de vous expliquer en quoi le titre des français de Mekensleep se révèle être si agréable et attachant, en plus de sa partie artistique totalement réussie. Comme vous le savez certainement, nombreuses sont les croyances à travers le monde faisant état d’âmes en peine au moment de rejoindre les cieux. Ici, c’est de leur acheminement vers le repos éternel dont il est question, une tâche que notre apprenti psychopompe de héros ne va cesser de redécouvrir au gré de ces escortes mystiques. Plus concrètement, notre passeur vers l’au-delà protège les vulnérables esprits de toutes formes d’agressions extérieures en les contenant et en les déplaçant à l’aide de bulles. De son seul souffle, ce divin chauve en devenir trace les routes qui mènent au salut, ce qui l’exclut de toutes interactions physiques avec le monde qui l’entoure. Dans Soul Bubbles, ce sont les bulles qui sont victimes du level design, et force est de constater que celui-ci se révèle particulièrement chiadé et malin. Plus que les quelques embûches représentées par une faune forcément hostile, des lianes un poil collantes et des pics aptes à percer le microcosme aseptisé de nos protégés, les vraies trouvailles se fondent plus subtilement dans le game design et sauront se révéler tout le long de la progression, afin de relancer efficacement l’intérêt du titre. Pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, nous ne vous rapporterons ici que quelques exemples tout simples, qui augurent des possibilités plus profondes, cela va de soi. Sans non plus chercher à nous voler quelques neurones, Soul Bubbles fait davantage dans la réflexion que dans le réflexe, ce qui en fait une aventure destinée à tous, d’autant que le joueur est souvent pris par la main.

Souffle de fraîcheur

Autour de ce concept universel à l’objectif implacable du point B à rallier depuis un point A, Mekensleep a mis en place une batterie de mécaniques aussi simples qu’évidentes à actionner. Pour ce faire, notre héros dispose de trois masques - accessible via la croix directionnelle -, aux effets simples, mais dont l’usage peut se révéler particulièrement ingénieux. Le masque du tigre permet de découper certains éléments du décor, ou encore de scinder ou de fusionner les bulles, ce qui permet de circuler dans les passages exigus (un peu comme dans un LocoRoco), notamment ; celui de l’oiseau sert à créer des sphères supplémentaires, une capacité toujours utile lorsqu’il faut rattraper les esprits dispersés par l’éclatement de celle qui les contenait, pour activer un double interrupteur, ou pour emmagasiner de l’eau afin d’éteindre un feu inopportun ; enfin, celui de l’éléphant permet de réduire la taille des bulles, ce qui aura pour conséquence de rendre leur maniement plus aisé. En effet, en même temps que le jeu nous initie à ses rudiments, on découvre à quel point la physique et l’inertie des orbes se révèlent convaincantes et permettent de se prendre au jeu. On doute en effet que le contraire aurait contribué à distiller le plaisir dont regorge la cartouche. Evidemment, nous ne serions autant emballés si la prise en main n’avait pas suivie. Si, effectivement, elle demandera un petit temps d’adaptation, force est de constater que sa précision témoigne une fois encore de la maîtrise des gars de Mekensleep. En pointant simplement l’écran, notre psychopompe apparaîtra instantanément sous le stylet, ce qui évite de fastidieux allers-retours et permet de se concentrer sur le souffle. En glissant bêtement le bâtonnet de plastique sur l’écran, notre petit héros s’époumonera à mener sa barque dans la direction donnée, au gré des niveaux et des courants d’air qui les parsèment. Tout est simple et intuitif. Autant les joueurs occasionnels que les gamers apprécieront ce travail particulièrement bien calibré, même si ces derniers regretteront sans doute le manque de challenge et la faible durée de vie du titre lorsqu’il est parcouru en ligne droite. Cela dit, la collecte de 50 calebasses dans les 35 premiers niveaux est la condition sine qua non pour atteindre le monde final, ce qui poussera certainement les plus pressé à prendre leur temps.