Test The Elder Scrolls V Skyrim (Nintendo Switch) : le sourire du dragon

Puisque nous avons affaire à un portage d'un jeu bien connu, nous ne nous étendrons pas sur les qualité et les défauts de l'aventure à proprement parler. Univers riche et vivant, quêtes par centaines et bugs plus ou moins maîtrisés sont ainsi les marques de fabrique de la série The Elder Scrolls. Pour plus de détails sur les points forts et faibles de Skyrim en particulier, nous vous renvoyons à notre test de la version originale de 2011, et à celui de la "Special Edition" sortie en 2016. Nous pouvons d'ailleurs rassurer tout de suite les possesseurs de Switch, c'est bien cette édition spéciale qui sert de base à la version qui nous intéresse aujourd'hui. La console de Nintendo a donc droit à des graphismes à la page, notamment en matière d'éclairage. Evidemment, on est très loin de ce que peut offrir la version PC correctement moddée, mais c'est également le cas pour toutes les autres versions de Skyrim. Au moins la fluidité est au rendez-vous, et la Switch supporte sans broncher ce monde ouvert et vivant. Le contraire aurait été étonnant, et déplorable, puisque le jeu original a tout de même six ans. On se souvient d'ailleurs qu'en 2011, certains joueurs naïfs espéraient une sortie du jeu sur la Wii. Au final, même la Wii U n'y aura pas droit… Mais la patience est une vertu qui est parfois justement récompensée. Ainsi, la version Switch offre d'emblée les trois extensions officielles Dawnguard, Hearthfire et Dragonborn, sorties en 2012. Vous n'aurez donc pas à débourser un centime pour vous procurer un quelconque contenu téléchargeable. Si vous désirez ouvrir un peu plus votre porte-monnaie, vous pourrez toujours acheter des figurines Amiibo afin d'obtenir des coffres à butin supplémentaires. Le clou du spectacle est assuré par les Amiibo The Legend of Zelda, qui donnent accès à une épée, un bouclier et une tenue calqués sur l'équipement de Link. Du fan service qui fera certainement plaisir à certains, même s'il met un petit coup de canif à l'immersion et à la cohérence de l'univers.

DRAGONS & DRAGONNES

On le sait, Nintendo et le motion gaming, c'est une grande histoire d'amour. La Switch n'échappe pas à la règle, et Skyrim nous propose donc, de manière totalement optionnelle heureusement, des contrôles par mouvements. Après avoir bien attaché les dragonnes de vos Joy-Con à vos poignets, vous pourrez ainsi lever votre bouclier ou réaliser une attaque en "balançant" la manette gauche ou droite. Dans le cas d'une arme, un mouvement plus fort réalisera alors une attaque plus puissante. Dans le même esprit, les opérations de crochetage peuvent être réalisées en faisant tourner les manettes plutôt qu'en utilisant les sticks. Sans surprise, la précision est moindre dès qu'on tente de jouer le jeu du motion gaming, et on en revient rapidement aux contrôles classiques, bien plus efficaces. Cette fonctionnalité exclusive à la version Switch tient donc plus du gadget que du véritable atout. Bon point en revanche pour la fonction de sauvegarde rapide, qui est quasiment instantanée, ce qui permet donc de tester régulièrement des actions plus ou moins audacieuses ou farfelues. D'une manière générale, les temps de chargement sont très supportables, puisqu'ils sont bien plus comparables à ceux des versions PS4 et Xbox One qu'à ceux des versions PS3 et Xbox 360, de sinistre mémoire. En revanche, la version Switch fait l'impasse sur la gestion des mods, ce qui est particulièrement regrettable pour un Elder Scrolls. On le sait, Skyrim possède une communauté forcenée, qui a développé au fil des années une flopée de mods délirants ou utiles.

Au chapitre des défauts, on pourra également citer tout simplement le poids des ans. Exceptionnel lors de sa sortie, Skyrim a eu le temps de vieillir sur bien des points ces six dernières années (graphismes, animations, intelligence artificielle, variété des quêtes...). D'autres mondes ouverts ont placé la barre très haut depuis, et il est forcément un peu frustrant de parcourir fin 2017 une aventure datant de 2011, surtout sur une toute nouvelle console. Pour compenser cela, il eut été logique que l'éditeur fasse un effort sur le prix de vente. Hélas il n'en est rien, puisque vous devrez débourser 60€ pour parcourir Bordeciel sur la console de Nintendo. L'affaire est donc entendue : si vous possédez un PC ou une autre console moderne, il n'est absolument pas nécessaire de privilégier la version Switch, car les autres versions sont au moins aussi bonnes et vous coûteront beaucoup moins cher. En revanche, les puristes Nintendo peuvent plonger dans Skyrim sans trop d'hésitations, car l'aventure originale reste toujours aussi riche et le portage est de qualité.