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Skate 3 reste sur sa planche et se place une nouvelle fois comme le leader incontesté dans le monde des jeux de skateboard. Le titre d’Electronic Arts n'est pas une révolution non plus, mais les quelques ajouts apportés, comme la création de skateparks ou d'une équipe, suffiront à motiver les passionnés de la discipline. Le plaisir de jeu est toujours au rendez-vous mais on regrette les trop grandes similitudes avec Skate 2. Ainsi, rehausser la réalisation graphique ou varier les épreuves ne serait pas un luxe la prochaine fois. Tony Hawk a déjà fait l'erreur d'un manque de variété au fils de ces épisodes, on aimerait ne pas voir la seule simulation digne de ce nom tomber dans les mêmes facilités. En attendant, on prend plaisir à y jouer !
- Riche en sensations
- Nouvelle ville agréable
- On peut rendre le gameplay plus tolérant ou plus ardu
- Phases à pied mieux intégrées
- Enfin un éditeur de skatepark
- Multijoueur amélioré, surtout la coopération
- Pas de grande surprise
- Le jeu stagne graphiquement
- Ca rame, notamment lors de la création de parks
- Plus de multi offline
- Doublages VF irritants
- Acheter le jeu neuf pour partager du contenu
- Cheat code payant en DLC
En 2007, Electronic Arts osait s'attaquer à l'hégémonique série Tony Hawk's Pro Skater sur son terrain avec Skate. Plébiscitée par les joueurs avec un aspect réaliste soigné et un gameplay qui demandait précision et doigté, la série a renforcé sa position en 2009 avec Skate 2. Alors que la licence d’Antoine Faucon est définitivement passée à la trappe avec un dernier opus décevant, et toujours indisponible dans nos contrées d'ailleurs, Skate 3 débarque ainsi sur nos consoles sans la moindre pression. Afin de savoir si cette nouvelle itération vaut le détour, prenons notre planche à roulettes, enfilons nos chaussures de skate et allons à Port Carverton, il paraît que la réponse se trouve là-bas...
Exit donc New San Vanelona et bienvenue à Port Carverton, une nouvelle ville découpée en trois blocs (université, zone industrielle, centre-ville) qui regorgent de spots en tous genres. A l'inverse de New San Vanelona, la pratique du skateboard n'est pas un crime ici et même la population admire et congratule la prestation des riders. L'histoire, sans grand génie, reprend le légendaire skateur des deux premiers volets qui souhaite simplement imposer sa propre marque dans la ville. Vous l'avez compris, on ne joue pas à Skate 3 pour son scénario. L'intérêt est ailleurs.
Céder au darkslide
Le gros de Skate 3 repose toujours sur son gameplay et une utilisation intelligente des deux sticks analogiques. Le gauche déplace le skateur alors que le droit se concentre sur les mouvements de la planche. Les figures se réalisent de manière logique, réaliste et offrent une énorme marge de progression. Si les habitués de la saga retrouveront instantanément leurs marques, tant la prise en main n'a pas bougé, les nouveaux venus auront certainement plus de mal et enchaîneront gamelles sur gamelles. Heureusement pour les novices, un didacticiel bien réalisé fait son apparition. Une option qui rend la réalisation des figures plus permissive a aussi été ajoutée, tout comme une autre fonction qui a tendance à sanctionner les mauvaises réceptions. Un bon point pour ceux qui veulent repousser leurs limites. Une fois les bases acquises, les sensations sont au rendez-vous. Ainsi, on se surprend à expérimenter le terrain et à déambuler dans la ville, riche en possibilités, ce qui offre un plaisir de jeu simple mais diablement accrocheur. Contrairement à Skate 2, qui multipliait les nouveaux tricks, les ajouts sont ici timides. Le darkslide (glissade sur le grip du skateboard) fait son arrivée, tous comme les underflip (le fait de tourner sa planche alors qu'elle est déjà en fliptrick) qui ajoutent du piment au gameplay. On aurait aimé quand même un peu plus d'exhaustivité avec par exemple des figures de flat (équilibre sur une roue par exemple) qui auraient été les bienvenues. Les phases à pied, introduites dans le dernier volet, sont de retour et se montrent bien plus souples et fluides que dans le précédent épisode. Le temps où l’on avait l'impression de conduire un 38 tonnes est aujourd’hui révolu et c'est tant mieux ! A noter autrement qu’en plus de pouvoir déplacer des objets du décor, on peut maintenant faire apparaître l'élément que l'on souhaite, afin de créer une petite aire de jeu éphémère. Sympathique, cette option permet de stimuler sa créativité et de renouveler le level design déjà très efficace.
La principale nouveauté concerne la création d'une équipe de skateurs, à l'aide d'un éditeur assez passable d'ailleurs. Durant l’aventure solo, ces derniers accompagnent le joueur, réalisent certains défis en équipe et il arrive qu’il faille les contrôler pour certaines séquences promotionnelles."
L'ossature du jeu, à savoir le mode "Carrière", a peu évolué dans Skate 3. La principale nouveauté concerne la création d'une équipe de skateurs, à l'aide d'un éditeur assez passable d'ailleurs. Durant l’aventure solo, ces derniers accompagnent le joueur, réalisent certains défis en équipe et il arrive qu’il faille les contrôler pour certaines séquences promotionnelles. La progression en devient du coup plus agréable et gomme un peu le sentiment de solitude du personnage principal, qui plus est se montre toujours aussi muet. La progression du mode "Carrière" ne se fait plus en gagnant de l'argent mais en vendant des planches cette fois-ci. Et c'est en franchissant des paliers de ventes, que l'on déverrouille des défis, des vêtements, des spots, des objets à rider et même des skateparks à customiser. Car oui, on peut enfin réaliser entièrement ses propres skateparks dans Skate 3. Plus poussé que dans n’importe quel épisode de Tony Hawk, ce mode permet toutes les folies de personnalisation. Ainsi, créer et jouer avec ses potes a de quoi renforcer durablement la durée de vie. Mais avant de créer son terrain de jeu, il faut réussir les challenges du mode "Carrière" qui ne font malheureusement pas trop dans l'originalité. Ces derniers nous permettent néanmoins de rencontrer la crème des skateurs pro, nous demandent de battre un score défini, de réaliser la meilleure figure, de faire une course, de participer à des compétitions, ou bien encore faire le plus de mal à son skateur dans le mode "Boucherie" qui s'inspire du jeu Pain. Ces défis, qui peuvent parfois manquer de renouvellement, restent cependant assez prenants grâce au gameplay, aux lieux traversés et aux récompenses qu'il y a au bout. La difficulté n'étant pas forcément au rendez-vous, le studio EA Black Box a eu la bonne idée de corser le tout en ajoutant une condition facultative à remplir. Par exemple, au lieu de simplement sauter un set de marches, il faudra le faire en réalisant un kickflip. De cette manière, Skate 3 offre une certaine replay-value du mode "Carrière" en proposant au joueur d'y revenir pour améliorer ses résultats et vendre plus de planches avant l'affrontement contre de véritables joueurs en ligne.
Skateboarding is not a crime
Les fonctionnalités online sont désormais plus souples car disponibles à partir du mode "Carrière" à tout moment, à l’instar de Burnout Paradise. L’une des nouveautés mises en avant par EA Black Box est l'affrontement entre équipes créées en ligne. Intéressant dans l'idée, avec un aspect de recrutement et communautaire qui s'inspire de Facebook, il faudra tout de même trouver des copains motivés pour avoir une équipe bien solide. Une fois l'équipe créée, on peut faire ou refaire de nombreux défis issus du mode solo, en coopération si on le souhaite. En plus d'apporter un peu plus d'humanité au mode "Carrière", cet aspect offre surtout de nouvelles récompenses. On se prend vite au jeu et remplir les missions à plusieurs, notamment en essayant de boucler les objectifs secondaires, devient jouissif et convivial. Les parties en ligne proposent aussi des affrontements classiques en équipe ou non, comme les courses, les prises de spots ou les fameux défis S.K.A.T.E. Pour alimenter la dimension communautaire, on peut toujours partager ses photos et ses vidéos réalisées à l'aide d'un éditeur très complet, sans oublier les skateparks. Cependant, ne comptez-pas partager vos créations si vous vous procurez le jeu en occasion, un code d'activation fourni dans le jeu neuf étant obligatoire. Plaçons tout de même un dernier mot sur la réalisation qui, malgré des animations de qualité et une caméra au ras du sol immersive, commence à se faire vieillissante. Skate 3 est loin d’être moche et offre de belles vues, mais les textures sont loin d'être renversantes et le manque de vie de Port Caverton limite le sentiment de se trouver dans une grande métropole. En sus, quelques bugs de collision souvent gênants ne sont pas à proscrire. Le rythme de jeu peut aussi se révéler pénible en obligeant le joueur à regarder les autres jouer pendants de longues minutes dans les défis à tour de rôle. Heureusement que ces défauts n'entachent que modérément l'ensemble.