Test également disponible sur : PlayStation 2

Test Shadow of Rome sur PlayStation 2

Test Shadow of Rome
La Note
note Shadow of Rome 15 20
 

Les plus
  • Des combats très jouissifs
  • Un character design réussi
  • Un souffle épique
  • Les combats contre les Boss
  • Des courses de char bien fichues
  • Le seul jeu bien dans la Rome antique
Les moins
  • Les scènes d’infiltration bâclées
  • Octavius pas intéressant
  • Une difficulté mal dosée
  • Les plumes sur la tête des gladiateurs dans certains modes
  • Un manque de profondeur dans sa globalité


Le Test

Après nous avoir fait voyager dans le temps avec la série historico-nipponne fantastique Onimusha, Capcom nous propulse au temps où les hommes portaient des jupettes et s’épilaient les mollets. Direction la Rome antique et plus précisément en 44 avant JC, à la fin du règne de Jules César.


Habituellement très friand de grandes histoires pour soutenir ses scénarios et prompt à se les approprier en y mettant sa touche, Capcom n’hésite pas à se servir du riche passé de l’histoire romaine pour nous plonger dans sa période la plus faste : Jules César et son histoire tumultueuse, ou un Empire à son apogée et sa domination sur tout le bassin méditerranéen. Tout commence ici par l’assassinat du plus célèbre empereur romain et la mise en cause d’un innocent. Cet innocent, c’est le père d’Agrippa, centurion musculeux et courageux qui va devenir l’un des héros du jeu, n’hésitant pas à mettre sa vie dans la balance et à ne pas lâcher les bourreaux de sa famille. Un des héros car un autre sera présent à ses cotés : Octavius, jeune, frêle mais courageux neveu du défunt César. A eux 2 (et quelques amis aussi), ils vont tout mettre en chantier pour révéler à tous le ou les véritables assassins du plus grand empereur romain. D’emblée, le scénario est fort bien mis en scène lors de cinématiques pré-calculées (de toute beauté mais Capcom oblige, d’ailleurs merci à Gladiator pour la scène d’introduction) ou par des cinématiques en temps réel qui mettent bien dans l’ambiance. Elles sont bien découpées, le rythme est rapide et les voix (en anglais sous-titré en français) sont sans faute. Bref, le scénario se suit avec plaisir mais on ne va pas crier au génie, loin de là. Du classique mais efficace.

 

2 personnages pour 2 gameplays distincts

 

Autant Octavius joue la carte de la discrétion à tout prix (un coup et c’est fini), autant Agrippa est le Mr muscle du groupe. Enfin, le terme groupe est légèrement exagéré, car quasiment jamais nos 2 compagnons ne sont ensemble. Mais passons en revue la panoplie de chacun. Octavius est chargé des délicates phases d’infiltration pour collecter les informations sur les meurtriers de César. Tout commence plutôt bien quand on prend ce jeune éphèbe en main (enfin on le prend, on le dirige quoi… bande de vicieux !). Très vite, le jeune et petit blondinet nous suggère qu’il possède des appartements, des placards à remplir et de l’espace à meubler. C’est effectivement le cas mais on s’aperçoit au bout d’un moment que tout cela ne sert à rien : si le jeu lors des phases d’infiltration nous oblige régulièrement à nous déguiser, c’est uniquement avec la tenue (complète ou presque) que l’on va trouver dans le niveau. Quel dommage, cela aura été tellement plus amusant de pouvoir trouver des bouts de costume, acheter des morceaux par-ci par-là et confectionner soi-même le costume idéal en revenant à sa planque. Mais non ! Au lieu de cela, on pique l’un des 3 costumes présents dans le niveau (la tunique de sénateur, un costume de garde ou encore celui de servante) et c’est tout. Pareil avec les coupes de cheveux, on nous propose de changer la coupe de cheveux d’Octavius mais cela n’est pas utilisé…Jamais, on ne retrouve la possibilité de mettre des perruques, de se teindre les cheveux. Non, nib, que dalle, zéro !

 

Ensuite, on découvre qu’Octavius possède une large panoplie de mouvements consistant à se cacher dans une jarre (une grosse jarre/amphore, limite un tonneau), se baisser, se coller au mur, prendre un objet type cruche et le casser sur la tête d’un obstacle (type garde) pour pouvoir le dépouiller, le traîner ou lui piquer des objets. Mais bon, tout ça c’est bien mignon mais la construction des niveaux est on ne peut plus linéaire. Et les rares fois où l’on voyage d’un point à l’autre de Rome (à travers une carte avec les lieux principaux où l’on peut aller), c’est pour entendre une rumeur/discussion, débloquer un événement qui nous permettra d’avancer vers un autre endroit. Mais ces faits sont rares et on ne va que très rarement d’un endroit à l’autre. Généralement, quand on est dans un lieu précis, tout s’y enchaîne sans pouvoir sortir aussi bien du niveau que de la feuille de script. Les gardes possèdent le QI d’un âne mort et les seules actions consistent à ne pas passer dans leur champ visuel (à savoir un angle de vision à 90° ou presque) ni à faire du bruit à proximité d’eux ou encore de ne pas avoir un comportement suspect : porter une jarre quand on est déguisé en soldat ou encore être équipé d’un casque et une robe de servante. Alors, évidemment, le niveau de tension monte parfois à un rythme insoutenable (je me comprends…) quand un personnage s’approche de vous et vous pose une question et là ! Là, on a le choix entre 3 réponses dont une est la bonne, une mauvaise et une dernière qui vous fait passer pour suspect. Bref, c’est pas Byzance (ça tombe bien, c’est Rome). Toute l’astuce des scènes d’infiltration est de comprendre le truc Y qui fait qu’on peut franchir l’obstacle Z. Et une fois franchi, direction le niveau suivant.

 

Tu aimes les films de gladiateurs ?

 

Moi perso, j’adore ces hommes virils qui sentent bon la sueur et le sable chaud, mais, hum, tel n’est pas le sujet ici… Direction Agrippa, le centurion nerveux au corps huilé (oui, les gladiateurs s’enduisaient le corps d’huile pour "que ça glisse", pas dans le sens que vous pensez mais uniquement pour que les coups glissent le plus possible sur leur peau). Avec lui, fini les phases délicates pour ne pas se faire repérer. C’est un nerveux, le père Agrippa, il ne lâche rien, teigneux comme un poux. On fonce dans le tas et l’on distribue les coups de glaive et compagnie comme Obélix les baffes sur nos copains romains, c'est-à-dire abondamment et comme un gros bourrin. Cela dit, la comparaison avec notre ami gaulois s’arrête là car ici, c’est hémoglobine et compagnie. Un bras qui vole, une tête qui se détache, un coup de poignard qui s’enfonce dans la colonne vertébrale, on l’aura compris, on n’a pas affaire à un jeu pour les enfants de chœur. D’ailleurs, l’indication "Déconseillé au moins de 18 ans" n’est pas surfaite, alors s’il vous plait, les mères de famille, regardez ce que vous acheter (en même temps de doute que beaucoup de mères de famille consultent le site…), ça évitera de porter plainte à Familles de France style "C’est une honte, mon petit Emile vient de découper le chat avec le couteau à cuisine dans une main et le couvercle de la casserole comme bouclier dans l’autre, tout ça pour faire comme dans Shadow of  Rome". C’est tellement bien gore que l’on peut même se servir d’un bras coupé comme d’une arme pour mettre sur la tête d’un rival… Mais pas trop non plus, les différentes armes s’abîment et il faut régulièrement en trouver d’autres pour ne pas se retrouver à combattre à mains nues (pas obligatoirement gênant mais beaucoup plus long pour achever ses adversaires). Les armes, parlons-en. Chaque type d’arme impose un style de combat particulier avec ses faiblesses et ses avantages (une masse est plus lente mais permet de briser les boucliers et armures ennemies). Une grande variété d’armes est présente dans le jeu : armes à main droite (glaive, cimeterre, masse), boucliers (avec ou sans piques), armes à main gauche (dagues, torche), armes à distance (arc, fronde), armes à 2 mains (hallebarde, lance, grande masse) et surtout les armes bonus.

 

Maximus, Maximus, Maximus ?! Ah non, ce n'est pas lui...

 

Ces armes bonus sont accessibles quand le compteur de salves (les applaudissements de la foule) atteint une valeur critique. Vous pouvez alors prendre une pose et vous faire acclamer par la foule pour devenir leur champion. Pour vous récompenser, on vous jettera une arme titanesque : épée géante, hallebarde gargantuesque, trident digne de Neptune… Bref, c’est le maxi carnage assuré dans les rangs de vos opposants. Méfiez-vous d’ailleurs de ces derniers qui, non contents de vous être toujours supérieur en nombre, n’hésitent pas à piquer les armes présentes sur le terrain pour s’en servir (eux aussi abîment leur matériel). Dans le registre des objets présents sur le "ring", on trouvera de temps à autre des protections type casque ou de la nourriture pour remonter un peu le niveau de sa barre de vie. Une des astuces du jeu consiste d’ailleurs à se faire acclamer par la foule, même si la barre de salve n’est pas à son apogée, pour obtenir de la nourriture et remonter sa fragile barre de vie. Toujours dans les astuces de combat, il ne faut pas hésiter à achever ses adversaires au sol, à se déplacer dans leur dos, à sortir un combo meurtrier sur un ou plusieurs opposants ou à en projeter un autre sur des pics pour faire monter la jauge de salves et récupérer une arme bénie. Et avec cette arme, les salves montent encore plus vite…La boucle est bouclée, toujours plus de frénésie, toujours plus de combos, toujours plus de sang…

 

Les jeux de cirque

 

Si Shadow of  Rome  se contentait d’enchaîner des combats, le jeu ne serait pas très intéressant. Ici, plusieurs type de combat d’arènes sont présents : le classique deathmatch, le deathmatch tous sur toi (dit aussi "tous sur le gros" ou encore "tu vas voir ta gueule à la récré"), un mode par équipes où l’on doit abattre des statues adverses (où l’on a une magnifique plume dans les, euh sur la tête) ou encore un autre où l’on doit atteindre un certain nombre de salves en un temps limité. Les arènes sont variées par leurs tailles, dispositions et des pièges peuvent être présents pour pimenter le combat (de grandes lames qui tournent, des grilles s’enflammant, une grosse presse à piques). Il ne faut pas hésiter à les utiliser à son avantage, le public adorant cela. Au niveau des adversaires, la variété est de mise avec divers gladiateurs (variation sur l’équipement) mais on retiendra surtout l’homme de taille standard (appelé aussi le grouillot), le nabot qui court/roule dans tous les coins (façon Choi Bounge de KOF), la grosse brute taillée façon Golgoth, puis, plus exotique des tigres (pour la peau de bête au coin de la cheminée pour soirée romantique, c’est loupé vu tous les coups qu’on lui colle dans le museau) et surtout des boss complètement dans le style capcomien voir konamien. Ces boss sont de véritables trouvailles graphiques et les affronter est un pur moment d’excitation et une phase de gameplay particulièrement jouissive. On retiendra principalement Arcanas et ses vautours (une archère redoutable aimant sauter de pilier en pilier, des derniers pouvant être abattus grâce à des catapultes) ou encore un pygmée hargneux monté sur un éléphant de guerre dans une scène qui n’est pas sans rappeler les oliphants d’un Retour du Roi ou encore les éléphants sanglants d’Alexandre.

 

Arrête ton char Ben Hur

 

Pourquoi, elles ne sont pas bien mes courses de chars ? Mais si, justement, elles sont assez réussies, même si il n’y a pas énormément de variétés dans les tracés des circuits : tout se déroule dans le Circus Maximus, le Nascar de l’époque avec son tracé quasi rectiligne ou encore l’équivalent de notre hippodrome de Longchamp que n’aurait pas renié ce bon vieux Guy Lux. On retrouvera bien des petites variantes tels que des rétrécissements de la piste mais rien de bien notable de ce coté-là. C’est surtout l’interaction avec les concurrents qui est sympathique : on les pousse, on les brise sur le côté de la piste (attention à ne pas trop abîmer son char), on leur donne des coups de hache, mais si on a réussi à ramasser une grande arme sur le bord de piste, le bonheur est alors intense (fouet, trident). On peut donc terminer la course sans faire le nombre de tours requis mais en ayant achevé tous ses adversaires. Bourrin mais sympathique. Techniquement, c’est du Capcom, c’est joli, les personnages sont bien modélisés et animés et les décors vraiment sympathiques. On notera juste un curieux filtre/détourage autour des personnages sans toutefois que le résultat soit laid. Cela sert surtout à faire ressortir les personnages du décor et donc à mieux repérer ses ennemis. La musique colle bien à l’action et les voix anglaises sont bien choisies. Une technique carrée comme une légion romaine formant la tortue.

 

Pax Romana ?

 

Non, maximus carnaria. Vous l’aurez compris, la partie infiltration vous allèche et là, vous découvrez qu’elle a été bâclée. On sent les bonnes idées mais aucune n’a été portée jusqu’au bout. On a alors qu’une envie : retourner vite vite avec Agrippa, notre musculeux combattant, machine à décapiter, débiter, déboîter, au choix. Les scènes d’action, qu’on aurait pu craindre répétitives, sont suffisamment variées pour éviter la lassitude. Leur principal défaut étant le pic de difficulté que certains niveaux peuvent atteindre (particulièrement dans une phase où il faut atteindre 20 000 salves en 5mn). Shadow of  Rome  est un jeu dur, qu’on se le dise. Dommage également qu’un petit aspect gestion ne soit pas présent, il aurait été intéressant de collecter de l’argent pour accéder à un arsenal plus grand, de nouvelles armures (une est offerte d’ailleurs à 200 000 salves cumulées) ou encore de l’équipement pour son char (et par l’occasion faire des courses ailleurs qu’au Circus Maximus). Mais ne boudons pas notre plaisir, Shadow of  Rome est le seul jeu à l’heure actuelle réunissant des scènes de combat de gladiateur et de char portées par un véritable souffle épique. Là-dessus, adressons notre couronne de lauriers à Capcom. Champion !




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Philippe Baude

le jeudi 3 février 2005, 12:02




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