Test Serious Sam 4 : cet épisode a-t-il vraiment un sérieux problème ? sur PC
13 20
- Des ennemis très nombreux
- Du bourrin assumé
- Un boss final gigantesque
- La France et l'Italie, ça change de l'Egypte
- Encore trop de bugs
- Mauvaise optimisation
- Graphismes relativement datés
- Des ajouts dispensables
Dans la famille des gros musclés bourrins qui tirent sur tout ce qui bouge et balancent des punchlines à foison, Duke Nukem a longtemps tenu la dragée haute à Serious Sam. Mais depuis la sortie de Duke Nukem Forever en 2011, et le mutisme du King qui s'en est suivi, on peut considérer que Sam Stone a repris la tête de la course. Il y a neuf ans, Serious Sam 3 BFE recevait d'ailleurs un bon accueil de la part du public et des critiques. Hélas, ce quatrième épisode s'avère un peu plus décevant. Mais il n'est pas aussi catastrophique que ce que certains laissent entendre...
Tout comme le joueur qui doit décimer des déferlantes d'ennemis sans se faire submerger, le scénario des Serious Sam avance à reculons. Ainsi, l'histoire de ce quatrième épisode est antérieure à celle du troisième, qui elle-même servait déjà de préquelle aux deux premiers. En vérité, tout cela n'a guère d'importance, puisque le propos est peu ou prou toujours le même : l'entité extra-terrestre Tah-Um (plus connue sous le nom de Mental) envoie des hordes d'aliens envahir la terre, et notre héros Sam Stone se charger de les passer à la sulfateuse. A noter tout de même que cette fois, Sam part carrément à la recherche du Saint Graal, tel un chevalier de Camelot. Ou plutôt de Kaamelott vu son manque de sérieux. Cette quête a le bon goût de lui faire visiter l'Italie, le sud de la France (Carcassonne pour être précis) et même la Sibérie pendant un court moment. Ces décors nous changement agréablement de l'Egypte, qui commençait à être vraiment un peu trop systématique dans la série. L'une des nouveautés du jeu concerne la présence dans certaines missions de partenaires contrôlés par l'IA. On y retrouve quelques têtes connues (Hellfire et Rodriguez déjà aperçus dans les cinématiques de Serious Sam 3 BFE) mais aussi des petits nouveaux, au premier rang desquels figurent Father Mikhail le prêtre russe, Carter le complotiste, et Kenny le bleu de la bande.
L'un des succès du jeu s'intitule"Sa place est dans un musée", et on pourrait être tentés de faire ce reproche à Serious Sam, qui ne fait guère évoluer sa recette. Mais on aurait bien tort de réagir ainsi car, en réalité, ce mélange improbable entre fast-FPS et shoot'em up fonctionne toujours aussi bien.
Durant les phases de gameplay, leur utilité est non négligeable puisqu'ils abattent réellement une partie des monstres qui déboulent sur la carte. Et leurs dialogues sont l'occasion de traits d'humour supplémentaires, le pas si sérieux Sam n'étant plus le seul à débiter de la vanne et de la punchline. Evidemment, on reste dans un registre volontairement bas du front et caricatural. Mais il serait aussi malvenu de s'en plaindre que de déplorer le sexisme de Duke Nukem. De même qu'il serait stupide de blâmer le scénario pour sa légèreté ou son absurdité. Tout cela fait partie de l'ADN de Serious Sam, et ce serait plutôt l'absence de ces caractéristiques qui aurait été inquiétante. Et on peut appliquer peu ou prou le même raisonnement pour le gameplay, qui reste identique à ce que la série a toujours proposé : de grandes arènes, des ennemis par vagues et par centaines, et tout un arsenal pour en venir à bout. Il n'en faut pas plus pour s'amuser, même si les développeurs ont tenté une amélioration avec leur système "Légion", qui permet d'afficher simultanément plusieurs milliers (voire dizaines de milliers ?) de combattants simultanément. Le jeu nous en donne un avant-goût dans la toute première mission, avant de totalement lâcher la bride dans la dernière. Entre les deux, on reste sur des quantités d'ennemis classiques pour un Serious Sam.
SAM USE OU S'AMUSE ?
Histoire de varier les plaisirs, la campagne nous réserve également un passage à moto, une séquence à bord d'une moissonneuse-batteuse (imaginez le sanglant croisement entre un Farming Simulator et un jeu de zombies…) et quelques moments aux commandes d'un gigantesque mech. Enfin, tout est relatif, puisque face au boss final, ce robot géant paraît finalement minuscule. Là encore, la tradition des énormes boss a été respectée à la lettre. Autrement dit : tout fan de Serious Sam retrouvera ses marques et de quoi prendre du plaisir. Le bestiaire est d'ailleurs plus varié qu'à l'accoutumée puisqu'en plus des classiques kamikazes hurleurs et autres Gnaars, on a également droit à des vampires, des drones, des soldats pyromanes, des géants en armure médiévale ou encore des espèces de "boomers" explosifs (merci Left 4 Dead). On prend ! L'arsenal a également été revu à la hausse, mais certaines des nouvelles armes s'avèrent finalement assez redondantes. En revanche, certains gadgets sont particulièrement intéressants, à l'image du trou noir qui absorbe les ennemis, du mini-nuke dévastateur, ou encore du champ de force qui ralentit le temps. La plupart du temps, on obtient ces gadgets en remplissant les objectifs optionnels, une autre nouveauté de cet épisode. Il s'agit tout simplement d'embranchements dans les niveaux qui mènent à des arènes facultatives, mais qu'on aurait bien tort d'ignorer.
D'autres petites nouveautés moins convaincantes, voire totalement dispensables, sont également de la partie. Un mini-arbre de talents permet en gros de choisir entre deux spécialisations (mêlée améliorée ou double maniement des armes), et on peut dénicher dans les décors quelques radios et audiologs mal ficelés, puisqu'il faut rester immobile à ne rien faire pendant de trop longues secondes si on souhaite écouter les messages diffusés. Du coup, on les zappe allégrement. Mais les vrais défauts de Serious Sam 4 (car il y en a !) sont plutôt à chercher du côté de la technique. Pour commencer, les graphismes ne sont pas vraiment à la hauteur d'un titre de 2020. Si cet aspect est regrettable, il reste tout de même facilement pardonnable. D'une part le jeu est développé par une petite équipe, et d'autre part on n'a guère le temps de se pencher sur la modélisation et les textures quand on est occupé à "circle-strafer" au milieu de plusieurs centaines d'ennemis. C'est donc surtout lors des scènes cinématiques et des phases les plus calmes qu'on réalise le caractère daté des graphismes, même si certains paysages arrivent tout de même à faire leur petit effet.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHH !
Le manque d’optimisation est déjà plus gênant, le jeu ayant tendance à ramer sur les configs moyennes si on pousse un peu trop les détails graphiques. Il nous impose également quelques ralentissements impromptus (lorsque certains scripts se déclenchent par exemple), ainsi qu'une petite collection de bugs assez remplie. Attendez-vous à faire face à un ou plusieurs de ces problèmes : décors qui clignotent, script qui ne se déclenche pas au bon moment, mixage sonore approximatif, sous-titres mal synchronisés ou encore temps de chargement longuets. Certains de ses soucis peuvent être atténués, voire totalement évités, en changeant le mode d'affichage du jeu qui, sur PC tout du moins, nous offre le choix entre DirectX 11, DirectX 12 et Vulkan. N'hésitez donc pas à changer de paramètre si vous rencontrez trop de problèmes graphiques. Pour notre part, c'est le mode DirectX 11 qui nous a permis de passer entre le plus de gouttes !