Test Sega Classics Collection sur PlayStation 2

Mise à jour de notre test réalisé le 27 octobre 2005.

A côté du très intolérable Sonic Gems Collection, le premier contact avec cette compilation made in Sega est plutôt positif. Le maître délaisse enfin les créations surranées du hérisson bleu pour nous faire redécouvrir une parcelle de son glorieux catalogue 8/16-bits. Il faut savoir qu’à l’origine chacun des huit jeux de cette compilation s’achète indépendamment au Japon sous la marque Sega Ages, pour l’équivalent d’une vingtaine d’euro chacun (oh que c’est mercantile !). Alors quand l’Occident écope d’une compilation de huit remake, on a pour une fois le sentiment d’être privilégiés. Surtout quand on sait que Namco a pour habitude de nous vendre des "Museum" de cinq titres. D’un autre côté, avec un Taito Legends qui comporte près de 30 jeux, n’aurait t’on pas pu espérer avoir une liste un peu plus exhaustive de la part de Sega ? En voilà une question piège : si vous ne deviez choisir que huit jeux Sega, lesquels sélectionneriez-vous ?

J'entends des jeux qui sont morts

Les huit nominés dans le cas présent sont Columns, Fantasy Zone, Golden Axe, Monaco GP, Out Run, Space Harrier, Tant R & Bonanza Bros et Virtua Racing. Nonobstant la question relative du choix des jeux qui sera plus ou moins valide selon ses propres expériences personnelles (ils sont où mes Streets of Rage et mes Wonder Boy ?!) il est clair que la tendance est ici à l’arcade. Dommage de ne pas avoir équilibré un peu mieux l’ensemble, avec par exemple un jeu de plates-formes ou d’aventure (je n’ai même pas dit RPG) pour s’aérer entre trois jeux de courses arcades. Tant pis, ne boudons pas notre plaisir, on voulait du classique Sega, on en a, alors plongeons-nous dans cette fontaine de jouvence numérique pour tenter désespérément de retrouver nos sensations d’antan. Nos sensations d’antan ? Oui, mais non. Sega Classics Collection n’est pas une compilation d’oldies, mais une compilation de remake d’oldies (ils ont touchés a mon Golden Axe ? Baston !) ! C’est le principe des Sega Ages. Pour espérer vendre ses vieilleries à l’unité, les équipes de Sega les ont retravaillé avec plus ou moins de bon goût et de talent. C’est ainsi que la plupart des softs sus-cités ont subit un certain ravalement, et pas seulement de façade. Chez certain, c’est l’essence même du jeu qui a été altérée.

All your base are belong to us

Il n’y aura pas grand chose à redire sur Columns, le Tetris de Sega. Ca pour être classique, ça l’est. Vous ferais-je l’affront de rappeler qu’il s’agit d’aligner horizontalement, verticalement ou en diagonale, trois pierres de la même couleur pour les faire disparaître ? Cette version est accompagnée d’un mode "story" et d’une paire de deux musiques très jolies, dont l’originale. Fantasy Zone fait parti des titres qui ont le moins été modifiés. Ce shoot'em up dynamique assez particulier vous place dans un univers chamarré dans lequel le scrolling ne fait pas la loi. Le joueur contrôle en effet librement son vaisseau et peut faire demi tour à loisir pour éliminer les vaisseaux mères afin de rencontrer le maître des lieux avant de passer au niveau suivant. Mais au préalable, mieux vaut peut-être se faire un peu d’argent pour obtenir des armes via les shops ambulants. Le troisième sur notre liste n’est autre que Golden Axe, le beat'em all mettant en scène un clone de Conan, une Amazone courte vêtue et un Nain rageux. Et là on s’attaque à du franchement culte, me direz-vous. Oui, mais alors pour le culte, il faudra rebrancher sa Master System ou bien sa Megadrive, puisqu’ici nous avons droit à une incroyable version en pseudo 3D bien vilaine, qui ne se permet pas seulement de perturber les repères esthétiques du joueur, mais aussi de modifier complètement l’essence du gameplay. Le gimmick de ce remake est de faire apparaître deux ennemis de part et d’autre de l’écran, de sorte que lorsque vous allez vous occuper du premier, le deuxième vous fonce immanquablement dessus à toute vitesse. Cette stratégie de boulet existait déjà dans le jeu original, mais partiellement. Et voici comment on transforme un jeu mythique en simulation de saute-moutons. D’autant plus que l’équipe qui a maladroitement reprogrammé cette chose a réussi à le rendre encore plus rigide qu’à l’origine. Le coup sauté n’est donc plus aussi efficace et salutaire qu’avant, et les niveaux ont été inutilement rallongés. Une petite surprise nous attend également du côté de Moncaco GP puisque le jeu de F1 délaisse sa vue traditionnelle pour adopter une jouabilité à la Micromachines qui fonctionne mine de rien pas trop mal. Mais le pauvre fait doublon à côté de ce classique autrement plus fédérateur qu’est Out Run. Alors voyons voir, malgré la 3D de fortune et ses couleurs un peu pâles, la Ferrari est toujours rouge, la blonde est toujours blonde, et le temps est toujours aussi limité. C’est bien Out Run, dont le sympathique arrangement de Splash Wave est également celui du menu principal de la compilation.

Psychotic Discord

En parlant de thème culte, impossible d’ignorer celui d’un autre jeu de Yu Suzuki, Space Harrier (tellement culte qu’on le retrouve d’ailleurs tout le long du jeu, je connais un compositeur qui ne s’est pas trop foulé !). Beaucoup moins inoubliable, le duo Tant R & Bonanza Bros, appartenant respectivement au genre puzzle et action, est aussi obscur que peu attachant. Non sérieusement, il n’y avait pas un petit Greendog ou un petit Altered Beast qui traînait par la ? Terminons sur une note un peu plus positive avec l’inoubliable Virtua Racing (son prix sur Megadrive l’était également, inoubliable ! "Maman, je veux le jeu de voitures en troidé à 700 francs qui n’a que trois circuits et une seule caisse disponible"). En fait, Virtua Racing Deluxe sur 32X (c’est qu’il savait choisir ses consoles, le Steeve !) était nettement plus intéressant du fait de la présence du Stock car et du Prototype, pour trois style de conduite réellement complémentaires. On était comme ça à l’époque, on s’amusait avec un peu de plastique et trois bout de ficelles. De pixels, pardon. Pour sûr, les balbutiement polygonaux de Virtua Racing ont procuré de la joie à plus d’une joueur né avant les années 90, avec sa fameuse vue hélicoptère et ses circuits immenses, dans lesquels le nouvel aventurier de la 3ème dimension testait les possibilités durant des heures, en faisant des tours de circuits pour le simple plaisir d’admirer ces environnements d’une toute autre ampleur que ce qu’il connaissait jusqu’à alors.