Test Sea of Thieves : un jeu qui tient bon la vague et le vent ? sur Xbox One
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Bien que Sea of Thieves propose un emballage particulièrement réussi avec une grande liberté donnée aux joueurs, un vaste open-world et une direction artistique séduisante, l’ensemble reste tout de même bien trop vide pour que les joueurs y passent de longs moments. Les quêtes prévues sont bien trop répétitives et le joueur ne dispose d’aucune récompense pour son engagement, si ce n’est les items cosmétiques qu’on pourra acheter chez les vendeurs. Misant absolument tout sur les interactions entre joueurs, le jeu n’offre qu’un intérêt très limité en solo, et devient rapidement répétitif même en multi. Espérons que Rare ajoutera d’autres activités via de nombreuses mises à jour, afin de continuer à attirer du monde sur les serveurs. Gare à l'effet No Man’s Sky...
- Direction artistique séduisante
- La plus belle mer jamais créée dans un jeu vidéo
- L'ambiance paradisiaque
- Un côté très décalé
- Plutôt bien optimisé sur PC
- La navigation à voile
- Quêtes FedEx répétitives
- Une sand-box un peu vide
- Peu de joueurs sur les serveurs
- Beaucoup de spawnkills
- Nombreuses îles similaires
- Pas assez de musique
- Ça manque de contenu
Annoncé en juin 2015 lors de la conférence E3 de Microsoft, Sea of Thieves a mis du temps à se dévoiler et à trouver sa direction, avec la sortie d’une première bêta en novembre 2016. Grâce à sa direction artistique séduisante, et à sa promesse de mener la vie d’un pirate, le jeu a rapidement attiré l’œil des joueurs et de la presse. Initialement prévu pour une commercialisation en 2017, le jeu est finalement sorti il y a quelques jours, ce qui nous laissait penser qu’on aurait affaire à un jeu bien léché capable de faire remonter le studio Rare dans notre estime. Peut-on réellement se prendre pour Barbe-Noire grâce à Sea of Thieves ? Réponse dans notre test !
Dès les premiers instants passés dans Sea of Thieves, on a l’impression de mettre les pieds dans un jeu bac-à-sable assez brut de décoffrage. En effet, aucun tutoriel ne vient expliquer le fonctionnement du jeu, ni aucun de ses mécanismes, et il va donc falloir passer par une période d’adaptation assez longue avant de pouvoir sillonner sereinement les mers. Après une rapide création de notre personnage (on choisit parmi des skins pré-déterminés et générés aléatoirement), on va devoir rejoindre un équipage. Taillé pour le multijoueur, le jeu nous propose donc de rejoindre un équipage de quatre personnes qui naviguera sur un galion (un gros navire à deux mâts), ou un équipage plus réduit sur un Sloop (un petit bateau, mais plus maniable). Ce dernier navire permettra également de jouer en solo grâce à ses commandes très bien placées qui évitent d’avoir à courir partout sur le pont pour gérer son embarcation. Sea of Thieves n’offre pas vraiment d’objectif en soi, si ce n’est de faire augmenter son compte en banque et dépenser ses deniers en items cosmétiques pour personnaliser son bateau, son pirate et son équipement. Si vous vous attendiez à un RPG, vous pouvez directement oublier le jeu de Rare puisque ce dernier ne propose aucune progression dans son gameplay, et aucun stuff à récolter ni à farmer.
On se surprend assez tôt à admirer la jolie direction artistique du jeu qui nous plonge dans un véritable épisode de Pirate des Caraïbes avec un look très cartoon (style très à la mode depuis l'explosion de Fortnite). L’ensemble est plutôt sympathique à regarder, même si personne ne se retrouvera béat d’admiration devant les environnements, sauf peut-être face à la mer. En surface, la grande bleue est magnifique, surtout lorsque la météo se couvre et que la mer d’huile commence à se déformer sous l’effet du vent et de la houle. Les vagues sont très crédibles, et les tempêtes donnent lieu à d’impressionnants creux qu’on doit affronter à la barre de notre navire. On a aussi apprécié les effets lumineux qui permettent de bénéficier de splendides couchers de soleil lorsque l’horizon est dégagé. Malheureusement, le jeu souffre aussi de problèmes de gamma car dès que l’on passe sous la surface, tout devient très lumineux, même si en surface c’est la nuit noire. Sur ce point, on repassera pour le réalisme et l’immersion, surtout qu’on aurait pu éclairer nos plongées grâce à la lampe à huile de notre pirate qui fonctionne aussi bien à l’air libre que sous l’eau. Heureusement, on passera la plupart de notre temps à la surface en train de naviguer entre les différentes îles qui composent l’open world de Sea of Thives.
LA FLIBUSTERIE POUR TOUS
On dénombre 64 îles, très variées dans leur forme ou dans leur taille, allant du simple banc de sable aux plus gros archipels volcaniques, comportant un imposant réseau de souterrains et de grottes. Pour se déplacer, Sea of Thives fait appel à un système assez permissif autour de la navigation à voile. Si vous avez déjà fait de la plaisance, vous verrez rapidement les limites du système, mais ce dernier permet d’inculquer les bases de la navigation aux joueurs. Il va donc falloir gérer la surface de la voile, son orientation par rapport au vent, mais aussi les caps à suivre. Pas de panique pour les novices, car même avec une voile mal réglée et en allant face au vent, le bateau continuera à avancer avec une vitesse honorable. Il faudra aussi savoir trouver sa route en combinant l’utilisation du compas et de la carte. Très bien faite, la maniabilité du bateau demande une petite habitude afin de prendre en compte l’inertie du navire, qu’il s’agisse de l’accélération, du rayon de braquage, mais aussi de la latence entre le moment où l’on tourne la barre et le moment où le bâtiment vire enfin. S’il est possible de naviguer à peu près sereinement en solo avec le Sloop (sauf lors des tempêtes où il faut se battre avec la barre), le galion demandera une véritable coordination entre les membres d’équipage afin de pouvoir en tirer sa quintessence. Ceci s’avère particulièrement crucial lors des combats sur l’eau où il faut réussir à bien se positionner par rapport à l’ennemi afin de faire usage des canons.
En ce qui concerne les occupations, sachez que Sea of Thieves propose trois types de quêtes faites pour différentes guildes. En se rendant sur les îles qui disposent d’avant-postes, on pourra trouver une taverne (pour picoler), divers marchands (pour dépenser son or et avoir des objets cosmétiques), ainsi que les comptoirs des trois guildes. L’Alliance des Marchands va nous permettre de s’adonner à la vie de marin marchand puisqu’on devra aller trouver des animaux, avant de les livrer à bon port. Il s’agira de capturer des serpents, des poules ou des porcs avec des cages adéquates avant de les ramener à bon port, tout en s’assurant que la marchandise reste en vie. Si les poules ne sont pas fragiles, les cochons devront être régulièrement nourris de bananes afin de rester en vie lors du voyage. L’Ordre des Âmes va pour sa part nous donner des quêtes qui se concentrent sur le combat où on devra aller tuer des squelettes (le seul type d’ennemi du jeu avec le Kraken) par vagues entières, avant qu’un mini-boss ne fasse son apparition. Enfin, les Collectionneurs d’Or nous vendront des cartes aux trésors (ou des énigmes) qui nous permettront d’aller déterrer divers coffres. Une fois les coffres/crâne de squelettes en notre possession, il suffira d’aller les revendre à l’avant-poste du coin pour empocher une juteuse récompense. Ce voyage retour sera aussi le plus risqué car c’est le moment où les autres joueurs du serveur auront le plus intérêt à nous détrousser.
Si la sand-box est géniale et permet de très bonnes interactions entre amis ainsi que de bons fous-rires grâce aux effets du grog ou des instruments de musique, l’expérience se révèle rapidement creuse au possible.
En cas de décès, notre personnage finira sur le vaisseau des damnés avant de pouvoir –après quelques instants – revenir sur son navire. Si ce dernier a été coulé, le respawn se fera alors sur un îlot désert, à proximité d’un navire flambant neuf. Parfait sur le papier, ce système présente plusieurs problèmes, dont celui de favoriser le spawnkill. La technique favorite sur les serveurs consiste à attendre sur un avant-poste qu’un joueur (ou un équipage) vienne décharger ses marchandises. Une fois sur le quai et les bras chargés de trésors (donc dans l’impossibilité d’utiliser des armes), il suffit aux pirates de tuer l’équipage à coups de pistolet, avant de s’emparer de la marchandise. Un joueur va alors se placer sur le bateau afin de spawnkill les joueurs en boucle, tandis que son comparse vide les cales des victimes. Du côté des forbans ,la technique n’est pas très intéressante d’un point de vue gameplay, même si elle s’avère indéniablement rémunératrice. Du côté victime, c’est simplement un enfer puisqu’il est alors impossible de jouer jusqu’à ce que les pirates prennent la fuite ou coulent le bateau. Pire, puisqu’il est possible de réparer son bateau via des planches, les batailles navales à coups de canon se transforment rapidement en une course entre les artilleurs qui percent la coque de leurs boulets, et les réparateurs qui colmatent à la chaîne les nouvelles brèches. Bref, vous l’avez compris, avec des quêtes FedEx et un combat assez ennuyeux, il ne reste finalement plus grand-chose à faire dans Sea of Thieves, malgré les quelques quêtes aléatoires comme les bouteilles à la mer ou les trésors maudits.
AU NEZ ET À LA BARBE NOIRE
C’est le défaut majeur du jeu de Rare. Si la sand-box est géniale et permet de très bonnes interactions entre amis, ainsi que de bons fous-rires grâce aux effets du grog ou des instruments de musique, l’expérience se révèle rapidement creuse au possible. Sans ces interactions, le jeu n’est rien, et il est donc très rare de s’amuser lorsqu’on joue en solo ou via le matchmaking aléatoire. Même avec un ami on finira rapidement par s’ennuyer ferme, surtout que l’aspect exploration n’est pas vraiment mis à profit par le jeu. Après quelques heures à réaliser des quêtes, on finit rapidement pas avoir fait le tour des îles (dont la plupart sont vraiment minuscules), et le besoin de naviguer 20 minutes pour se rendre à destination sera tout simplement décourageant. Le danger représenté par les autres joueurs sera une embûche en plus, puisqu’après avoir été la victime de pirates plusieurs fois, on laissera tomber les quêtes pour se focaliser sur la piraterie, bien plus rentable. Se prendre pour Barbe-Noire fait gagner de l’argent facilement, mais n’offre par une expérience plus trépidante. Les serveurs sont très peu peuplés (16 joueurs au max) et on pourra passer plusieurs heures à errer sans jamais croiser personne. Bref, vous l’avez compris, on fait rapidement le tour de Sea of Thieves, et à moins de mises à jour pour lui donner de la substance, le jeu ne dispose pas de beaucoup d’arguments pour garder les joueurs longtemps sur ses serveurs.