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Test Scribblenauts DS sur DS

Test Scribblenauts DS
La Note
note Scribblenauts 12 20

Petit espace d'inventivité nerveuse laissant à l'imagination toute latitude, Scribblenauts est un jeu fascinant à bien des égards. Semblant s'affranchir des limites, il entraîne le joueur dans la construction de sa propre expérience de jeu sans prise de tête inutile. Cependant, à trop vouloir ne pas se construire comme un jeu classique avec le cahier des charges minimum, Scribblenauts oublie qu’un gameplay se doit d'être agréable et un tant soit peu précis. De même, à cause d'une localisation traitée par-dessus la jambe, le titre de 5th Cell ne parvient pas à soutenir ses propres aspirations. Mais rarement une expérience ludique, aussi boitante soit-elle n'aura été aussi excitante.


Les plus
  • Un concept exceptionnel et prenant
  • La richesse des entrées proposées
  • Des idées d'énigme amusantes et bien pensées
  • Plus de 200 challenges
  • Beaucoup d'humour (Keyboard Cat, Chtulhu, etc.)
  • La création de niveaux intéressante...
  • Le partage en ligne
Les moins
  • …mais limitée
  • Le manque de précision du gameplay
  • Une gestion de la physique problématique
  • Les musiques passablement énervantes
  • Une localisation loin d'être aboutie


Le Test

Certains titres fonctionnent sur la base du name dropping, alignant des noms de héros de notoriété publique tels que Sephiroth, Mario ou bien encore Zelda. D'autres se font attendre car ancrés dans une continuité, comme les séries Assassin's Creed ou Mass Effect. Mais quelques uns séduisent uniquement par une idée, un concept, sans lien avec une quelconque licence. C'est le cas de Scribblenauts, dernière création du très imaginatif studio 5th Cell.


Déjà responsable de Drawn to Life, titre dans lequel le joueur devait créer de toutes pièces son héros mais également une partie de son environnement, ses armes, ses ennemis, et bien d'autres éléments, le studio américain 5th Cell reste décidément amateur du jeu "libre service". En effet, après vous avoir enrôlé comme créateur d'univers, ce dernier réitère son passage de flambeau en proposant un Scribblenauts dans lequel il est nécessaire de générer tout ce dont vous aurez besoin pour mener à bien des énigmes. Le héros du titre, un dénommé Maxwell dont le charisme peut se résumer à la crête de coq qu'il arbore fièrement, ne possède aucun outil propre et apparaît au joueur seul, au sein d'une plaine. Ce premier contact déclenche immédiatement des interrogations. Que faire dans ce monde vide ? Comment faire de ce niveau désolé un lieu propice au jeu ? Un petit carnet disposé discrètement en haut de l'écran attire alors l'œil. Un simple clic du stylet, un mot écrit et le voilà qui apparaît à l'écran. Viennent alors les premières créations, pour voir les limites de l'imagination des développeurs, puis la mise en place d'interactions, de combats, bref une sorte de processus créatif qui fait de Scribblenauts un soft fascinant. Non seulement grâce à son concept de base, mais également grâce à sa sobriété dans l'interface appelant à la liberté, à combler ce vide. Un espace général qui a tout de même été un minimum rempli pour ne pas perdre le divertissement dans l'imaginaire.

Action-Puzzle Game

Outre son terrain de jeu vierge de départ, Scribblenauts propose environ 200 challenges à effectuer prônant deux aspects : énigme et action. Le lien entre ces deux facettes est la nécessité d’obtenir une starite, sorte de petite étoile symbolisant votre victoire. Dans le mode "Enigme", cette dernière apparaît suite à la résolution d'un problème, alors qu'elle est visible dès le départ dans le pan "Action". C'est en cela que réside la différence majeure entre ces deux aspects du jeu. Le premier propose une situation précise, souvent totalement improbable, et c'est au joueur de générer les éléments qu'il souhaite afin d'atteindre l'objectif fixé. Par exemple, il vous sera demandé de débloquer une route obstruée par une vache sans blesser cette dernière. La généralité des demandes – désirée – laisse au joueur toute latitude pour venir à bout du problème. Ici, vous pourrez donc soit vous munir d'un hélicoptère et attacher la vache avec une corde, soit "invoquer" une soucoupe volante et capturer l'animal, soit utiliser une grue. Les seules limites étant l'impossibilité de créer des objets possédant un copyright et les restrictions des entrées présentes, qui bien que tournant autour du chiffre impressionnant de 10 000, laissent certains termes de côté. Une fois votre tâche réussie, vous obtenez la précieuse starite et un classement en fonction de votre inventivité, du temps mis à résoudre l'énigme et surtout du nombre d'objets créés. En effet, chaque challenge comprend un nombre qu'il faut éviter de dépasser sous peine de voir ses points drastiquement réduits. Ces derniers servant ensuite à acheter des nouveaux thèmes musicaux et des avatars, utiles dans l'éditeur de niveaux, ou encore des niveaux supplémentaires.

Les seules limites étant l'impossibilité de créer des objets possédant un copyright et les restrictions des entrées présentes, qui bien que tournant autour du chiffre impressionnant de 10 000, laissent certains termes de côté."

Le mode "Action" fonctionne globalement sur les mêmes bases, la différence près que la starite est immédiatement visible et que les casse-têtes reposent davantage sur votre dextérité. En effet, l'interaction avec l'environnement est bien plus poussée et il est souvent nécessaire de sauter, creuser, ou encore courir dans le but de se sortir indemne des nombreux puzzles à base d'interrupteurs et de portes à ouvrir. Ce mode est soumis au même principe de notation que les énigmes et comporte également une petite subtilité identique. Dès que vous avez terminé un niveau, il vous est possible de le recommencer en mode "avancé" vous obligeant à réussir le challenge trois fois de suite, en utilisant à chaque itération de nouveaux moyens de parvenir à vos fins. Un appel au défi  poussant de manière intéressante le joueur à fouiller dans les recoins de son imagination et par extension dans ceux du titre de 5th Cell, assuré de se laisser happer par la folie de ses créateurs. Contrairement à un Drawn to Life aussi original dans son approche mais plus balisé, Scribblenauts est un titre dans lequel il est facile de se replonger et ce même pour de courtes sessions, mais davantage pour creuser dans son dictionnaire que dans un véritable souci ludique. Le mot gameplay n'est en effet pas uniquement absent des entrées.

Gameplay, je n'écris pas ton nom

Déjà perceptible dans le mode "Enigme", les immenses défauts de prise en main de Scribblenauts apparaissent clairement dans le mode Action, demandant une certaine précision dans les tâches à accomplir. Diriger Maxwell est en effet souvent un calvaire, ce dernier souffrant d'une inertie difficile à appréhender et d'une gestion des sauts complètement aléatoire. Il vous suffira parfois de pointer légèrement votre stylet au-dessus d'un obstacle pour qu'il le franchisse sans peine, se jetant parfois même trop loin, alors que dans d'autres cas, vous serez obligé de vous y reprendre à trois fois face à un élément pourtant moins élevé. Un aspect très lâche qui se ressent également sur les interactions entre Maxwell et les éléments qui l'entourent. Les zones couvertes par le stylet étant relativement larges, il vous arrivera souvent de vouloir avancer avec un véhicule et d'en sortir malencontreusement, de passer 5 minutes à attacher une corde à l'un des points d'accroche minuscules apparaissant sur les objets cibles, ou encore de saisir le mauvais objets, ce qui peut s'avérer très problématique dans de nombreux cas. Dans la même veine, la présence d'une gestion de la physique reste une bonne idée à la base mais son intégration est tellement mal gérée qu'un couguar peut par exemple parfaitement renverser un char d'assaut lancé, causant parfois des réactions incohérentes en cascade ruinant une mission en quelques secondes.

Diriger Maxwell est en effet souvent un calvaire, ce dernier souffrant d'une inertie difficile à appréhender et d'une gestion des sauts complètement aléatoire."

Plus problématique, le titre souffre également de profondes lacunes dans son concept même. La faute n'en revenant pas aux développeurs mais à la localisation faite à la va-vite, provoquant un grand nombre de contre-sens et surtout d'entrées bêtement erronées. Preuve en est avec le mot "échelle" qui ne donnera jamais rien si vous l'orthographiez "echelle". Vous aurez alors droit à des propositions censées s'en rapprocher totalement farfelues. Autre souci, le classement par type s'avère mal réglé, aboutissant régulièrement a une impossibilité réelle du joueur à choisir parmi la sélection affichée. Le terme "feu" peut en effet appartenir aux catégories "inflammable", "environnement" ou encore "objet". Sachant qu'aucune de ces entrées ne vous donnera un feu de bois classique. Les challenges fonctionnant sur un principe de par, il est extrêmement rageant de devoir faire des essais avant de recommencer l'épreuve depuis le début, sans oublier d'avoir noté à quelle catégorie correspond telle entrée. De ce fait et même si la version américaine ne souffre bien évidemment pas de ce défaut, il aurait été agréable de disposer d'un bouton d'annulation après la création, de façon à revenir en arrière facilement sans décompter de par, pour une simple raison d'ergonomie. Il est toujours possible d'utiliser la langue anglaise sur la version française du jeu, mais l'accessibilité s'en voit réduite. Car s'il est bien un titre vis-à-vis duquel la localisation aurait dû être sinon irréprochable, du moins de bonne qualité c'est bien Scribblenauts.

Scribble note

L'éditeur de missions reste quant à lui très simple d'accès, permettant au joueur de définir des scripts de comportement basiques sur les objets animés (animaux, personnages, etc.) mais s'avère également vraiment limité. Les actions ne pouvant appeler qu'une seule réaction à la fois, il vous sera impossible de composer des énigmes "complexes" comme celles présentes dans le mode "Action" par exemple, vous limitant à l'apparition d'un objet-clé. Vous pourrez néanmoins créer des situations inédites gonflant encore un tantinet la durée de vie du jeu, déjà conséquente. D'ailleurs, Scribblenauts profite des fonctionnalités online de la DS afin de partager vos créations via le Wi-Fi sans toutefois pouvoir vraiment fonder une communauté dynamique à l'instar d'un Little Big Planet par exemple, dont Scribblenauts aurait pu être un concurrent des plus sérieux. Un ensemble de lacunes, de mauvais réglages et de déceptions qui viennent ternir l'aspect excitant du titre de 5th Cell. Déclenchant des sursauts d'intérêt à chaque mention de son principe de jeu et ce même chez les joueurs très occasionnels, immédiatement addictif et purement génial dans son concept, Scribblenauts est typiquement le genre du titre qui sort du cadre. Donnant à découvrir intelligemment une autre facette de l'interactivité et du rapport au jeu, le tout avec humour et une volonté de déclencher de nouvelles émotions, il ouvre un univers tellement étendu qu'il tend malheureusement à s'écraser sur lui-même. Jeu concept sans être "auteuriste", Scribblenauts apparaît plus comme la bêta d'un futur titre exceptionnel qu’un jeu à part entière. Mais une bêta fascinante.




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