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Rise of the TOMB RAIDER est peut-être un excellent titre mais il n’en demeure pas moins une suite sans surprise, qui ne fait que reprendre les mécaniques de gameplay initiées avec le reboot de 2013. Rien de scandaleux dans l’absolu, le premier épisode étant déjà une excellente expérience, mais il est vrai qu’on aurait aimé un peu plus de prises de risque de la part de Crystal Dynamics qui a préféré la jouer "secure". Mis à part ces quelques reproches sans grandes conséquences, Rise of the TOMB RAIDER se classe aisément parmi les jeux qu’il faut absolument expérimenter en cette fin d’année, ne serait-ce que pour profiter de l’un des plus beaux jeux du moment, toutes consoles confondues. Qu’il s’agisse de la modélisation exemplaire de Lara Croft ou de la richesse des décors, le travail abattu côté technique par les développeurs mérite une standing ovation. Pour ce qui est du gameplay, il est toujours aussi maîtrisé, et le mélange entre action, exploration, escalade et énigmes à résoudre se révèle être toujours aussi juste et efficace, avec une montée en puissance au niveau des Tombeaux, un peu plus retors à terminer cette fois-ci. Dommage par contre que le scénario soit aussi léger et téléphoné, que les personnages secondaires manquent encore singulièrement de charisme, et que le multijoueur ait tout simplement disparu.
- Qu’est-ce que c’est beau putain !
- Des décors d’une richesse hallucinante !
- Très bon équilibre entre action, exploration, escalade et puzzles
- Des énigmes un peu plus corsées
- Lara Croft sait à nouveau nager
- Tous ces bonus qui se débloquent en finissant le jeu
- Très bonne durée de vie
- La VOST disponible
- Doublage français néanmoins de qualité
- Une fin (décevante) qui annonce un troisième épisode
- Scénario vraiment léger…
- …et cousu de fils blancs
- Persos secondaires trop clichés
- La partie survie toujours anecdotique
- Toujours ces ennemis clonés
- Peu de nouveautés au final
- Le multi a sauté
- Quelques bugs bien grossiers, surtout vers la fin du jeu
C’était il y a deux ans, Lara Croft faisait sa petite révolution en repartant sur des bases saines grâce à un reboot qui avait fait sensation, aussi bien dans la presse que chez les joueurs. En s’inspirant des mécaniques de gameplay d’Uncharted et en intégrant des éléments RPG et de survie, même minimalistes, Tomb Raider avait su renouveler sa formule avec brio afin de s’adapter aux exigences d’aujourd’hui. Plus moderne, plus ambitieuse mais toujours aussi séduisante, notre pilleuse de tombes est désormais prête à nous transporter dans de nouvelles aventures, encore plus épiques mais à l’expérience finalement très similaire. Microsoft a-t-il bien fait d’investir autant d’argent pour bénéficier de l’exclusivité temporaire de Rise of the TOMB RAIDER ?
Malgré un accueil quasi dithyrambique de la part de la presse, mais aussi des joueurs, le reboot TOMB RAIDER a connu un parcours assez particulier pour ne pas dire compliqué. Car avant de devenir l’épisode le plus vendu de la série (plus de 8.5 millions d’exemplaires vendus à ce jour, version remasterisée PS4 et Xbox One y comprise), le titre a connu un démarrage en-deçà des prévisions de Square Enix, son éditeur, qui s’attendait à vendre 6 millions de copies en quelques mois. Il faut dire qu’avec un budget estimé à près de 100 millions de dollars, les attentes étaient forcément importantes et il aura fallu plus d’un an – et la sortie de la Definitive Edition – pour que le jeu devienne enfin rentable, et désormais le plus vendu de toute la série. Inévitablement, produire une suite était compliqué, surtout que cette fois-ci, le gros des ventes était attendu sur les consoles next gen’, sans aucune possibilité de back up pour un sauvetage in extremis. C’est de cette manière que le partenariat entre Microsoft et le studio Crystal Dynamics (Square Enix n’a même pas eu son mot à dire dans cette histoire) a été scellé, assurant ainsi au constructeur américain une exclusivité majeure, causant comme vous le savez tous une levée de boucliers sans précédent de la part des fans PlayStation qui ont sauvagement crié au scandale, avec en sus une pétition à la clef. La suite, tout le monde la connaît. De peur de perdre ses fans de la première heure, Crystal Dynamics est revenu sur ses propos le lendemain, expliquant qu’il s’agissait d’une exclusivité temporaire et que Rise of the TOMB RAIDER allait quoiqu’il arrive sortir aussi sur PS4. Maintenant que les esprits se sont apaisés et que l’exclu temporaire d’un an a été digéré, il est grand temps de savoir si Lara Croft a su maintenir le cap du changement dans la bonne direction en nous surprenant davantage.
DIVINE IDYLLE
Lorsque nous avions quitté Lara Croft à la fin du premier TOMB RAIDER (celui de 2013 bien évidemment), elle était devenue cette véritable aventurière, au caractère bien trempé, capable de survivre dans des milieux hostiles et de se battre contre des forces paranormales. Après avoir compris que la vie éternelle faisait partie intégrante de son monde, Lara décide cette fois-ci de partir à la recherche de la Source Divine en compagnie de Jonah, le seul de tous ses compagnons du premier épisode qui a vu son contrat être renouvelé pour cette nouvelle aventure. Fini d’ailleurs la coupe à l’iroquoise et le débardeur rouge un peu ringard, notre grand black se la joue désormais sobre et moins tape-à-l’œil, tout en ne perdant pas de vue qu’il est là surtout pour jouer les gardes du corps de la belle Lara Croft. Sa nouvelle quête d’apprentissage et de connaissance va par ailleurs lui permettre d’achever les travaux de son père, assassiné sauvagement par un groupuscule baptisé les Trinitaires pour avoir trouvé le lieu où résidait l’artefact renfermant la Source Divine. Si Lara Croft se retrouve amputé de ses compagnons de route, elle va néanmoins faire la connaissance de nouveaux personnages, pas toujours très réussis, la faute à un manque de charisme évident (Sofia est aussi transparente que son rôle dans le jeu par exemple) et à de gros clichés qu’on n’imaginait pas retrouver en 2015 (Konstantin est une caricature à lui tout seul). Mais passons sur ces protagonistes de seconde zone, car c’est à Kitej (ou Kitezh, les deux orthographes sont possibles), une cité mystique située quelque part dans la toundra de la Sibérie, que notre héroïne doit se rendre. Le pays n’a évidemment pas été choisi par hasard, les développeurs de Crystal Dynamics souhaitant cette fois-ci contraster avec l’île sauvage du premier épisode pour nous proposer des environnements neigeux du plus bel effet.
Rise of the TOMB RAIDER s’ouvre d’ailleurs sur une séquence mémorable où Lara et Jonah escaladent le flanc d’une montagne enneigée, où le froid est glacial et les chutes sont vertigineuses. Une belle occasion pour les développeurs d’immerger aussitôt le joueur dans les nouvelles conditions météorologiques de cette suite, et lui montrer comment ils maîtrisent leur sujet en termes de reproduction graphique. Dans Rise of the TOMB RAIDER, il va neiger. Beaucoup. A tel point que Crystal Dynamics en a même fait l’un des arguments marketing majeurs de son jeu. A l’instar du premier épisode, Lara Croft apparaît dès les premiers instants de jeu vulnérable, avec sa capacité à greloter, se tenir les bras ou avancer avec difficulté dans la neige pour nous montrer que l’environnement joue lui aussi un rôle important dans la progression et la survie de notre aventurière. Il ne faudra d’ailleurs pas plus de 5 minutes pour que le jeu nous rappelle combien le facteur malchance va jouer en défaveur de Lara, toujours enclin à chuter ou à perdre l’équilibre afin de multiplier les séquences de cascades toujours très spectaculaires. C’est d’autant plus vrai que la mise en scène lors de ces séquences est toujours aussi réussie, avec des angles de caméra bien choisis, nous faisant profiter à chaque instant d’un moteur graphique exemplaire.
RISE UP !
Bien sûr, on se rappelle tous combien le premier TOMB RAIDER affichait des graphismes magnifiques dans sa version remasterisée sur PS4 et Xbox One, mais avec cette suite, un nouveau cap a été franchi, notamment dans la modélisation de Lara Croft, dont le niveau de détails a rarement été aussi important. On retrouve bien sûr la complexité de sa chevelure, toujours gérée avec le Tress-FX qui permet de ne plus concevoir des cheveux comme une suite de textures plaquées sur des polygones, mais comme une somme de milliers de filaments indépendants, capables de réagir aux mouvements de la tête, au vent et à la gravité, le tout en temps réel. Certes, par moments, on peut voir les cheveux de Lara se confondre avec le col de sa doudoune ou passer au travers de son écharpe, mais le rendu est tellement impressionnent qu’on ne fera pas attention à ces légers bugs de collision. Mais il n’y a pas que la chevelure qui a bénéficié d’un travail d’orfèvre, la peau de notre héroïne est elle aussi truffée de centaines de détails qu’on peut d’ailleurs apprécier en tournant la caméra autour d’elle. Et parce que Lara va multiplier les chutes et autres cascades, il ne sera pas rare qu’elle se blesse, laissant entrevoir des égratignures mais aussi tout un tas de saleté visibles sur la peau. Mais ce n’est pas tout, les amateurs de détails qui font la différence sauront apprécier la plissure de ses vêtements, le fait qu’ils changent de couleur au contact de l’eau, mais aussi le fait que ses yeux peuvent se gorger de larmes lors de certaines séquences émotives, notamment où Lara se doit d’une prendre une décision primordiales. Mais nous n’en diront pas plus pour ne rien gâcher à la surprise.
Bien sûr, on se rappelle tous combien le premier TOMB RAIDER affichait des graphismes magnifiques dans sa version remasterisée sur PS4 et Xbox One, mais avec cette suite, un nouveau cap a été franchi, notamment dans la modélisation de Lara Croft, dont le niveau de détails a rarement été aussi important.
Toutes ces prouesses graphiques sont par ailleurs appuyées par une multitude d’animations qui rendent Lara Croft encore plus humaine qu’elle ne l’était dans le premier épisode. La voir se remettre sa queue de cheval après être sorti de l’eau, se rattraper difficilement au bord d’un précipice, se tenir les côtes après une mauvaise chute ou tout simplement galérer à marcher dans 1,50 mètres de neige participent à ce sentiment de vulnérabilité qui se dégage de notre héroïne. Mais il n’y a pas que notre aventurière qui sait nous en mettre plein la vue, les décors ont eux aussi bénéficié d’un soin tout particulier. Qu’il s’agisse des montagnes en Sybérie, des grottes en Syrie ou bien encore des villages dans Kitej, tout est explosion de détails, avec une richesse globale rarement atteinte. Il ne sera d’ailleurs pas rare de s’arrêter quelques minutes pour profiter de panoramas exceptionnels, de scotcher devant une nature si dense, où les arbres dansent au gré du vent. Rise of the TOMB RAIDER fait indéniablement partie des plus beaux jeux du moment, toutes consoles confondues.
MONTÉE EN PUISSANCE
Si le jeu a su bénéficier d’un développement natif sur Xbox One, offrant ainsi des graphismes de toute beauté, côté gameplay, c’est en revanche un peu moins surprenant, puisqu’on navigue en terrain bien connu. C’est simple, le gameplay a tout simplement été repris du premier épisode, la recette ayant fait ses preuves il y a deux ans. On retrouve ainsi le schéma classique de la progression scriptée, avec de grands moments de bravoure pour ensuite arriver dans des zones plus ouvertes, sortes de hubs permettant de faire évoluer les capacités de Lara Croft, ses armes mais aussi tout son équipement. Comme d’habitude, il va falloir explorer tous les recoins, ramasser le moindre loot, qu’il s’agisse de brindilles, de nids d’oiseau, de plantes réparatrices, de minerai ou même des pièces d’or, puisque tout est prétexte pour faire monter l’arbre de compétences de notre aventurière. A chaque feu de camp, Lara Croft pourra en effet personnaliser sa montée en puissance et en XP. Il y a pour commencer les compétences, l’inventaire, les armes, les fringues, mais aussi les fameux voyages rapides, qui permettent de se téléporter d’un point à un autre de la map sans avoir à se farcir 10 km de marche.
Les développeurs ont aussi ajouté de nouveaux mouvements pour que les combats rapprochés soient encore plus dynamiques avec des esquives-éliminations ou la faculté de décocher plusieurs flèches en même temps (jusqu’à trois) sur des cibles verrouillées.
C’est en se rendant dans les compétences qu’on trouve le plus de nouveautés dans les aptitudes de Lara Croft, séparées en trois parties bien distinctes : Castagneur, Chasseur et Survivant, comme c’était le cas dans l’épisode précédent. Au joueur de gérer l’évolution de Lara comme il l’entend, mais il devra penser à trouver un bon équilibre entre les compétences au corps-à-corps, celles de chasse / pillage et les capacités à fabriquer des armes de fortune, souvent utiles en plein combat. On retrouve peu ou prou les mêmes bonus qu’auparavant, mais on note quand même quelques évolutions sympas comme cette élimination plongeante qui permet à Lara d’abattre instantanément un ennemi au couteau en lui tombant dessus. Une gestuelle qui fonctionne aussi sous l’eau, puisque Lara peut dorénavant éliminer furtivement les ennemis tout en restant sous l’eau. Les développeurs ont aussi ajouté de nouveaux mouvements pour que les combats rapprochés soient encore plus dynamiques avec des esquives-éliminations ou la faculté de décocher plusieurs flèches en même temps (jusqu’à trois) sur des cibles verrouillées. Dans son évolution, Lara Croft a aussi laissé tomber la régénération automatique de santé puisqu’elle doit désormais panser ses blessures pour éviter une mort prématurée. Moyennant des feuilles d’une plante précise et quelques bandages, elle est capable de regagner de la santé, même en plein combat. Un léger réajustement de la part des développeurs qui voulaient très certainement corser la difficulté du jeu, ou du moins être un peu plus en osmose avec l’aspect survie du jeu, malheureusement toujours aussi insuffisant pour qu’on puisse parler de survival adventure.
Côté arsenal, notre héroïne dispose là aussi de différents types d’armes à feu (pistolets, fusils d’assaut, fusil à pompe), avec désormais la possibilité d’achever un ennemi au sol avec une exécution souvent très violente. Comme dans le premier TOMB RAIDER, Lara Croft n’est plus cette enfant de chœur qu’on a connue jadis, puisque trancher des jugulaire avec son couteau, faire sauter des cervelle au shotgun ou planter son piolet dans le crâne d’un soldat de la Trinitaire n’est plus un problème pour elle. Néanmoins, malgré cet arsenal de Rambo, tout est fait pour qu’on utilise au mieux l’arc qui est de loin l’arme la plus efficace et la plus grisante à utiliser et à faire évoluer. Il suffit d’ailleurs d’une fois, lorsqu’on est démuni de ce dernier (à la toute fin du jeu) qu’on comprend que sans lui, on n’est plus grand-chose. A ses côtés, on retrouve aussi le piolet, indispensable pour escalader de nombreuses surfaces, d’autant que cette fois-ci, il dispose d’une évolution naturelle, faisant de lui un grappin improvisé. Attention tout de même, on est loin d’une utilisation à la Batman Arkham Knight, Assassin’s Creed Syndicate ou bien encore le prochain Just Cause 3, le grappin a pour vocation de franchir certains précipices un peu trop larges aux premiers abords, rappelant d’ailleurs celui du prochain Uncharted 4. Décidément, les similitudes entre les deux franchises sont toujours aussi proches.
A ses côtés, on retrouve aussi le piolet, indispensable pour escalader de nombreuses surfaces, d’autant que cette fois-ci, il dispose d’une évolution naturelle, faisant de lui un grappin improvisé.
Ce grappin, qu’on débloque à la moitié du jeu, permet d’accéder à des lieux inaccessibles au début de l’aventure, mais à l’image du premier TOMB RAIDER, l’idée est de permettre au joueur de revenir dans l’aventure, afin d’y explorer les zones qu’on aurait manqué au premier run. D’ailleurs, lorsque nous avions fini l’aventure principale la première fois, seuls 65% du jeu avait été achevés, preuve qu’il restait encore pas mal de contenu à faire pour aller au bout des 100% demandés. Il y a bien sûr tous ces bonus à ramasser dans les différents hubs, mais aussi les Défis Tombeaux à relever et qui font partie intégrante de l’expérience TOMB RAIDER. Les Tombeaux, ce sont eux qui vont vous faire travailler vos neurones pour trouver les différents mécanismes ou autres astuces qui permettent d’accéder aux trésors qu’ils recèlent. Ceux qui s’étaient plaints du manque de Défis Tombeaux dans le premier épisode seront ravis d’apprendre que Crystal Dynamics a augmenté leur nombre, mais aussi corser la difficulté des puzzles à résoudre. Rien d’insurmontable rassurez-vous, mais attendez-vous à passer plus de temps que prévu que des casse-têtes qui cassent bien la tête. C’était de toutes les façons le minimum syndical à proposer quand on sait que le multijoueur (même s’il n’était pas non plus une référence en la matière) a tout simplement sauté pour des raisons de temps et de budget très certainement. Quoiqu’il arrive, il vous faudra une petite quinzaine d’heures pour finir le jeu une première fois, et compter le double pour le platiner et voir s’afficher les 100% tant recherchés. Ce qui est quand même fort bien honnête par les temps qui courent.