11 20
En l’absence de réelles innovations ni même de nouveautés, Insomniac Games se contente du strict minimum en transposant le côté explosif et musclé de sa série - jusqu’alors respectée - pour en faire un spin-off tout à fait dispensable. Archi-limité dans son concept, Ratchet : Gladiator ne parvient à aucun moment à nos faire rêver ni même à nous amuser. Il est grand temps pour nos deux compères d’aller faire une bonne sieste.
- De l'action défoulante
- Réalisation plutôt soignée
- La pléthore d'armes
- Les véhicules à piloter
- Trop d'action tue l'action
- Répétitif
- Mode multijoueur sans saveur
- Aucune amélioration graphique
- Pas de nouveautés
- Une série qui s'essouffle
Dernier lascar du trio Sly / Jak / Ratchet à venir traîner ses guêtres métalliques sur le monolithe de Sony, le félidé Ratchet tente une nouvelle reconversion. Exit la plate-forme, notre héros à fourrure veut jouer les gros bras en nous proposant de l’action, de l’action et encore de l’action. Attention toutefois à ne pas tomber dans la surenchère, sous peine d’overdose.
Un an jour pour jour après le sympathique mais non moins controversé Ratchet & Clank 3, Insomniac Games nous invite à suivre pour la quatrième fois les aventures de leur duo de mascottes que sont Ratchet le lombax et Clank son indéboulonnable ami pour la vie. Enfin pas tout à fait car même si Clank fait partie de cette nouvelle épopée, celui-ci a été relégué au poste d’assistant hotliner, chargé de conseiller Ratchet lors de ses nombreux affrontements. Plus de galaxie à sauver, c’est désormais leur vie qui est mise en danger et pour garder la tête sur les épaules, Ratchet est contraint de participer à une émission de télé-réalité appelée Dreadzone. Une histoire pas originale pour un sou qui démontre bien le manque d’inspiration de la part des scénaristes de la série. Pas vraiment étonnant vu la cadence de travail que l’équipe doit fournir pour être présente à la fin de chaque année. Toujours est-il que notre félin se retrouve empaqueté dans une carcasse de métal qui lui sert notamment de bouclier protecteur face à la horde de créatures métalliques à laquelle il va devoir faire face.
Nonobstant l’absence de Clank, Ratchet est épaulé par deux robots de combat, sorte de drones, qui le soutiennent par leur tir nourri mais aussi dans les différentes actions à entreprendre. En effet, grâce à la crois directionnelle, Ratchet peut à tout moment communiquer avec eux et leur assigner des ordres bien précis. Se regrouper, pirater un système électronique, visser un boulon, ces deux robots obéissent au doigt et à l’œil. Cerise sur le gâteau, ils peuvent également se régénérer de manière automatique (il faut tout de même assigner l’ordre) si jamais ils venaient à tomber sur le champ de bataille. Bref, loin d’être idiots, ils s’avèrent même rudement efficaces quand il faut nettoyer l’écran de parasites en acier sorti de je ne sais où. Parachuté in facto au cœur de l’action, le joueur familier avec les précédents épisodes de la série, trouveront leurs marques avec une facilité déconcertante. Et pour cause, Ratchet : Gladiator n’a pas évolué d’un iota par rapport à son aîné, qui on le rappelle était déjà une belle redite de Ratchet & Clank 2 : Locked & Loaded. De la réalisation (toujours aussi soignée cela dit) à la mise en scène en passant par le gameplay, rien ne viendra donner un bon coup de pied à la fourmilière.
Toujours équipé de sa clef à molettes, Ratchet dispose à nouveau d’une pléthore d’armes secondaires à collectionner et qu’il s’amusera à upgrader selon la fréquence d’utilisation. A l’image des précédents épisodes, des petits relais marchands, placés un peu partout dans les niveaux, lui permettent de faire ses emplettes et pourquoi pas acheter la dernière arme à la mode moyennant finance. Pour garder l’esprit de la série, c’est toujours en récoltant des boulons qu’il est possible de faire son shopping. Le déroulement n’a pas lui non plus pas changé et il va falloir nettoyer chaque planète avant de passer à la suivante. Si auparavant, les objectifs s’avéraient diverses, assurant une certaine variété dans le jeu, dans Ratchet : Gladiator, il nous est uniquement demandé d’éliminer sans réfléchir la racaille du coin. Si le choix de nous livrer un jeu explosif paraît des plus réussis, Insomniac Games tombe également dans le cliché du jeu qui a tout dans les muscles et rien dans la tête.
Trop d’action tue l’action
On avance, on tire, on avance, on shoote, on avance, on explose, voilà en quelques mots l’idée de base de Ratchet : Gladiator. Amusant voire même défoulant, le concept affiche rapidement ses limites, nous faisant sombrer dans une monotonie implacable. Il y a bien ces quelques phases aux commandes de véhicules (araignée mécanique, air-bike, buggy) qui viennent ponctuer le déroulement du jeu, mais une fois de plus, il suffit de laisser le doigt appuyé sur la gâchette et liquider tout ce qui se trouve à moins de 50 mètres pour enchaîner les épreuves. D’autant que ces défis sont relativement courts et se répètent inlassablement d’une planète à une autre. Et quand on sait qu’il y a dix planètes à purifier, on tentera une petite incursion du côté du mode multijoueur. Intégré de manière plutôt précipitée dans Ratchet & Clank 3, le jeu à plusieurs n’a lui non plus pas vraiment évolué depuis l’an passé. On choisi son avatar parmi plus d’une vingtaine de personnages et on se lance à l’assaut des quelques modes de jeux un poil classiques. Deatmatch, Team Deatmatch, Capture The Flag, Roi des Collines (tenir une position durant un temps limité), autant de variantes qui se joueront aussi bien à pieds qu’à bord des engins déjà disponibles dans le mode solo. Mais très vite, on se rend compte des inconvénients à évoluer à pieds. Lenteur de déplacement, puissance de tir faiblarde et sujet à une mort plus rapide, tout est fait pour nous forcer à piloter les quelques véhicules mis à disposition. A quatre en écran splitté ou à huit en ligne, il y a largement de quoi faire. Dommage par contre que les arènes se ressemblent les unes aux autres, limitant la partie à quelques frags avant d’éteindre la console définitivement.