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- Utilisation de la télékinésie
- Possibilités de jeu importantes
- Moteur physique efficace
- Difficulté aléatoire
- Mode coopératif fictif
Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas déterré les opérations secrètes des plus grands gouvernements. Loin des petits hommes verts de Roswell, Psi-Ops s’intéresse aux manipulations sur le cerveau et à leurs conséquences paranormales. La guerre psychique est déjà commencée.
Vous êtes le lieutenant Nick Scryer, agent de l’organisation gouvernementale Mindgate, du nom de code des opérations de recherches sur les pouvoirs psi. Abandonné il y a quelques années, le projet Mindgate a, malgré tout, continué officieusement sous la tutelle d’un général mégalomane et a dérivé jusqu’à créer le Réseau, une cabale militaire visant la domination du monde (rien que ça). Après un lavage de cerveau pour ‘effacer’ vos pouvoirs et une restructuration faciale pour retomber dans l’anonymat, vous faites désormais parti des casques bleus. Capturé lors d’un raid mené par le Réseau lui-même (dire si c’est pas de chance), vous voilà directement plongé en territoire ennemi, à la recherche de votre propre identité et de vos pouvoirs.
On efface tout et on recommence
Jeté au fond d’une cellule, votre destin ne s’annonce pas des plus sympathiques. C’est sans compter sur l’aide de Sara Blake, un agent double infiltré dans le Réseau (blonde à forte poitrine), au passé toutefois houleux. A défaut d’avoir réellement le choix, vous décidez de lui faire confiance, après tout, c’est elle qui vous a sorti de là. Vous débutez donc l’aventure dans le complexe carcéral d’un des nombreux centres de l’organisation du général. Faute de munitions en nombre, vos premiers pas devront se faire dans l’ombre et il ne faudra pas hésiter à utiliser les éléments du décor pour assurer votre survie. Très classique dans les toutes premières minutes de jeu, Psi-Ops devient très rapidement intéressant dès lors que le cerveau de Nick se remet en marche et qu’il retrouve ses pouvoirs. Premier sur la liste à revenir dans la mémoire de notre héros, mais surtout celui qu’au final on utilisera le plus tout au long du jeu : la télékinésie, ou plus simplement le pouvoir de déplacer des objets à distance, ou plus drôle encore, les ennemis. Chaque nouveau pouvoir retrouvé s’accompagnera d’un flash back qui vous ramènera de nombreuses années en arrière, lors de votre apprentissage au centre Mindgate, afin de redécouvrir les bases d’utilisation de chacun d’entre eux.
A peine retrouvée, la télékinésie (appelée TK) devient une nouvelle arme qui se révélera très rapidement plus efficace que votre pistolet ou votre mitrailleuse, et on se surprend dès les premières secondes à projeter les objets sur les ennemis avec une aisance indescriptible. Très souple d’utilisation, la TK offre des possibilités de jeu en masse. On pourra ainsi projeter un ennemi violemment contre un mur (laissant au passage une belle marque rouge sur celui-ci), contre un autre ennemi ou tout autre objet environnant (comme dans un four crématoire), ou encore simplement les placer en lévitation afin de mieux les cribler de balles. Outre ces possibilités offensives, la télékinésie peut se révéler un excellent outil de déplacement puisqu’on peut mouvoir les inévitables caisses pour construire un escalier mais surtout se placer sur un élément que l’on manipulera par la pensée et ainsi faire du « TK surfing ».
Dis moi ton pouvoir, je te dirais qui tu es
Rapidement, Nick récupérera ses nouveaux pouvoirs un par un, offrant chacun de nouvelles possibilités de gameplay. Vous apprendrez, ou plutôt réapprendrez, la vision à distance (qui permet de détacher l’esprit de son corps pour observer les zones alentour et ainsi mieux préparer vos attaques), le drainage psi (pour recharger votre énergie psychique en absorbant directement le cerveau de vos adversaires jusqu’à leur faire éclater la caboche en morceaux), le contrôle mental (où à la manière d’un Messiah vous prendrez le contrôle d’un corps ennemi), la pyrokinésie (ou l’art de maîtriser le feu) et enfin la vue astrale (proposant une deuxième vision pour trouver des indices et des passages secrets). Obtenu à des moments clés du jeu, chaque nouveau pouvoir vous permettra de gérer les nouvelles situations, comme prendre le contrôle d’un sniper ennemi pour que celui-ci élimine ses propres alliés, vous ouvre la porte et enfin se jette dans le vide.
Progressivement vous aurez à affronter des soldats qui sauront appréhender vos pouvoirs psy, et si les premiers paniquaient une fois en lévitation via votre force de télékinésie, rapidement ils ne se démontreront pas pour autant et continueront à vous tirer dessus, à vous donc de vous en débarrasser au plus vite.
Les boss des différents niveaux seront, quant à eux, maîtres dans une discipline particulière, et n’hésiteront pas à en profiter pour vous affaiblir. Vous devrez alors affronter un expert en contrôle mental qui vous enverra des troupes kamikazes, une reine des illusions qui vous fera affronter un monstre venu d’ailleurs, un puissant télékinésiste qui orientera tous les éléments du décor sur vous, ou encore une maîtresse des flammes qui n’a clairement pas froid aux yeux.
La destruction par Havoc
Tous les effets spéciaux de Psi-Ops ne procureraient pas autant de plaisir sans un excellent rendu physique. Le choix des développeurs s’est donc judicieusement tourné vers le moteur de Half-Life 2 pour donner vie non seulement aux soldats, mais aussi à chaque élément du décor. Ainsi, la télékinésie et la pyrokinésie prennent toute leur ampleur dans le jeu, avec une inertie extrêmement précise pour les projections et collisions, et un système de transmission de flammes poussé. Le meilleur moyen pour se rendre compte de la complexité du moteur est, au-delà des niveaux du mode scénario, de profiter de la salle d’entraînement psy spécialement étudiée pour. On s’y amusera à construire des chaînes de caisses en bois pour mettre le feu à la première et voir celui-ci se propager jusqu’au réservoir d’essence qui en explosant fera voler tous les débris alentours, jouer au bowling avec les tonneaux et un boulet suspendu par un câble, ou encore simplement chercher à retirer un objet d’une pyramide sans faire tomber le reste (délicat). Bref, c’est complet et efficace.
Au final, Psi-Ops est une excellente surprise qui bénéficie d’une réalisation impeccable, d’un gameplay novateur et surtout de sensations de jeux à connaître.