Test également disponible sur : X360 - PS3

Test Pro Evolution Soccer 2009

Les Notes
note Pro Evolution Soccer 2009 14 20 note multi-utilisateurs Pro Evolution Soccer 2009 4 5

Après une  hégémonie de plusieurs saisons, Pro Evolution Soccer confirme avec cette édition 2009 toutes ses difficultés à s’imposer dans une division supérieure. Konami aura beau reconnaître avoir failli dans sa politique avec l’amorce tardive d’une réelle version next gen, les fans de football ne seront certainement pas enclin à le pardonner à moitié. C’est incontestable, l'éditeur japonais est placé sur une pente ascendante avec des sensations retrouvées et similaires à celles rencontrées durant son âge d’or, mais les grosses carences de l’I.A. et de scripts ne poussent malheureusement pas à persévérer dans l’expérience. Cette tendance vers le renouveau se confirme également dans le contenu, avec un mode "Vers une Légende" qui dispose de solides atouts pour devenir une référence du genre. Reste maintenant à parfaire quelques réglages et à revoir en profondeur le comportement de nos coéquipiers.


Les plus
  • Des sensations retrouvées
  • Réalisation homogène des faciès
  • Une physique de balle supérieure à la concurrence
  • Des nouveaux modes de jeu appréciables…
Les moins
  • … mais qui gagneraient à être mieux intégrés et réglés
  • Animation toujours aussi hasardeuse
  • I.A. catastrophique
  • Gros problèmes de licences
  • Gardiens toujours perfectibles


Le Test
Konami est passé aux aveux : pour Pro Evolution Soccer 2008, les efforts se sont principalement focalisés sur la version PlayStation 2. Persuadée que les footeux virtuels ne franchiraient pas le seuil de la haute-définition, l’équipe de Shingo “Seabass” Takatsuka nous a livré l’an passé des produits next gen finis dans la précipitation, complètement à côté de leurs crampons ; voire de leurs chaussettes. Cette erreur de timing dans l’évolution de la série est – d’après le discours qui nous a été tenu – humblement reconnu, et à n’en pas douter, les développeurs cravachent dur pour regagner le cœur de leurs supporters. Mais malheureusement pour eux, Rome ne s’est pas fait en un jour, FIFA 09 non plus, et le retour du grand PES encore moins.

Testé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360.

Débutons tout de même par une note positive. Si Pro Evolution Soccer 2008 est un jeu de foot décent, chacun s’accordera à dire qu’en termes de sensations, il n’avait rien d’un PES. Pour le plus grand plaisir des amoureux de la série, ce millésime 2009 renoue avec le feeling des versions PlayStation 2, grâce à une tonicité et un dynamisme retrouvés. Terminé le scaphandrier qui faisait office de short, ce qui a pour conséquence de fluidifier le jeu et de rendre la circulation du ballon beaucoup plus naturelle et agréable. D’ailleurs, les irréductibles détracteurs de FIFA seront heureux d’apprendre que malgré une inertie et une physique corporelle retravaillées, PES 2009 n’a en rien perdu de sa spontanéité. Si on peut reprocher à FIFA 09 de trop en faire du côté des animations et des contrôles, tout n’est pas parfait chez Konami non plus. Après un petit temps d’adaptation du au nouveau – et brouillon – système de dribble directement placé sur la croix, il est toujours aussi aisé d’éliminer son vis-à-vis sur un simple contrôle orienté, et d’exploiter les nombreux espaces que laisse l’équipe adverse. Pro Evolution Soccer 2009 pêche en effet largement du côté l’I.A., quel que soit le compartiment concerné. Pour commencer, le pressing est beaucoup moins efficace qu’auparavant, avec des défenseurs qui ont tendance à se jeter, ou à tendre la jambe dans la mauvaise direction. Combiné à la gestion désastreuse des espaces, aussi bien dans les phases offensives que défensives, les amateurs de simulation seront vite amenés à ne plus éprouver le moindre plaisir de jeu. Le B-A BA tactique que l’on enseigne en catégorie poussin n’est pas appliqué ici, comme par exemple la montée des arrières latéraux qui n’est jamais couverte par un milieu défensif, si bien que l’on se retrouve avec un bloc équipe complètement éclaté. Les lignes sont en permanence desserrées, ce qui offre de véritables boulevards aux croqueurs de ballon comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Bonne nouvelle néanmoins, les passes en retrait sont plus difficiles à placer, les trajectoires étant moins assistées, les défenseurs plus prompts à intercepter, et les attaquants à vendanger. Du côté des centres, leur taux de réussite est bien supérieur à ce que nous avions par le passé, non pas parce que le fantôme de David Beckham hante chaque ailier, mais simplement à cause du marquage laxiste des défenseurs centraux. Du côté des coups de pieds arrêtés, le constat est similaire, et un coup-franc légèrement excentré aux abords de la surface offrira généralement une belle balle de but, à condition de le tirer tout doucement au premier poteau. Pour finir avec ces histoires de centres, on notera de gros problèmes de placement dans la zone de vérité, ce qui laisse le champs libre à des passes à mi-hauteur, et à une deuxième vague de joueurs offensifs qui auront l’intelligence de surgir pour placer une reprise de volée. Ces phases seront d’ailleurs les seuls moments de lucidité de nos coéquipiers. En effet, PES 2009 propose un jeu en mouvement quasi-inexistant, avec des appels de balle sollicités bien trop tard, pour des courses qui ne démarrent quasiment jamais. En gros, Konami a intégré une animation pour le style. Pour finir sur le chapitre pas bien reluisant de l’I.A. et des scripts, on notera que les gardiens – dont le contrôle manuel a été supprimé – ont une fâcheuse tendance à démarrer trop tard leur plongeon, si bien qu’ils repoussent les frappes une fois que le ballon a franchi la ligne. Quant aux arbitres, ils ont une notion assez étrange de l’avantage, puisqu’il nous est arrivé de recevoir un carton rouge immédiat après une action avortée par le camp adverse.

La contre-attaque

Si Pro Evolution Soccer 2009 avait affiché une suprématie dans le gameplay comparable à celle de ses plus belles années, nous aurions pu faire l’impasse sur tout ce qui entoure le rectangle vert. Mais avec le retard accumulé sur la concurrence en termes de tactique et de jeu pur, nous sommes obligés de déplorer une fois de plus les faiblesses de ce nouvel opus sur ce terrain, qui plus est, fief de EA Sports depuis toujours. Si graphiquement le jeu tient largement la route - bien qu’il soit globalement mois beau que la concurrence -, les footeux apprécieront surtout l’homogénéité dans la modélisation des faciès. Même des noms moins ronflants que Fernando Torres ou Steven Gerrard ont bénéficié d’un traitement appréciable. Du côté des animations, il faudra en revanche attendre l’année prochaine avant que l’on obtienne des sprints qui ressemblent à quelque chose. Si l’on n’a pas grand-chose à faire de l’habillage général du jeu tant que la navigation reste lisible, ou de l’ambiance sonore très souvent noyée par une profusion de vannes et de mauvaise foi, il faut reconnaître que l’incapacité – financière – de Konami à nouer des partenariats avec les grandes instances du football européen a de quoi agacer. Ce qui est d’autant plus vrai avec l’obtention des droits d’exploitation de la Ligue des Champions, qu’il est simplement impossible à jouer dans la configuration de la saison en cours. Admettons que les développeurs n’aient pas jugé bon de constituer d’office les poules actuelles ; mais se passer purement et simplement d’une partie des équipes qui y participent (comme le Bayern de Munich, qui n’est même pas remplacé par un éventuel “Bavière Rouge”) casse franchement le plaisir que l’on aurait pu avoir à aller au bout de cette compétition. Ajoutons à cela une intégration maladroite dans le jeu, et l’on se retrouve avec de la simple poudre aux yeux. Espérons qu’à l’avenir la coupe aux grandes oreilles soit, par exemple, directement intégrée à la vieillissante Ligue des Masters. Pour en revenir aux licences, si Konami ne dispose effectivement plus des droits de la Liga espagnole, il est important de signaler qu’un certain nombre d’équipes – le FC Barcelone et le Real Madrid, notamment – ont droit à leurs équipements officiels. A la manière des effectifs et des formations qui seront réactualisés  par le biais de patchs, l’éditeur japonais nous promet des mises à jour qui apporteront quelques licences supplémentaires. Le cas échéant, il faudra attendre de pouvoir récupérer les kits de maillots et de fanions créés par les fans les plus motivés, afin de les intégrer directement via une simple clé USB dans le mode Modifier. A ce propos, les possesseurs de PlayStation 3 seront un peu mieux lotis que les partisans de la Xbox 360, puisqu’il sera possible d’intégrer des MP3 afin de donner une dimension sonore plus personnelle et plus réaliste, tant dans les stades que dans les menus.

Du côté des animations, il faudra en revanche attendre l’année prochaine avant que l’on obtienne des sprints qui ressemblent à quelque chose."

Outre la Champion’s League que l’on oubliera bien vite, PES 2009 intègre un mode inédit en Europe, baptisé "Vers une Légende". Basé sur le Fantasista des derniers Winning Eleven, et non sur le "Deviens Pro" d’EA Sports, "Vers une Légende" nous propose une prise en main similaire à ce que nous avons pu connaître dans les deux derniers FIFA. Concrètement, cela se traduit par des coéquipiers qui évoluent de manière autonome, seul l’avatar créé étant dirigé par nos soins. Naturellement, la caméra verticale par défaut est de mise, même s’il est possible de basculer à tout moment sur un angle de vue plus traditionnel. Sur le papier, la principale différence avec "Deviens Pro" est que l’on nous demande ici de prendre en main la carrière d’un jeune prodige en devenir – positionné au milieu du terrain ou en attaque –, de ses 17 ans à la fin de sa carrière. Evidemment, il est impossible de rejoindre les rangs des ténors européens sans passer par de petits clubs, et même par les équipes réserves de ces formations moins prestigieuses. Dans notre cas, des propositions sont arrivées de Valenciennes, Lorient et Grenoble après un petit match d’évaluation. Théoriquement, le jeu nous demande au départ de faire nos preuves lors d’oppositions à l’entraînement, avant que l’entraîneur ne décide de nous retenir dans le groupe des potentiels titulaires. Une bonne prestation suffit à propulser notre graine de star dans le groupe des dix-huit du week-end. A partir de là, la progression suit tranquillement son cours, avec des entrées en jeu systématiques qui, si elle s’avèrent décisives, seront récompensées par une présence dans le onze de départ.

Demi-molle

Dans la pratique, les choses sont un peu plus flexibles, et il n’est pas impossible d’assister à des situations étonnantes, voire incohérentes. Sans avoir réussi à briguer une place d’incontournable dans le Morbihan, Huninho, notre espoir, a vu débarquer le Paris-Saint-Germain auréolé de son statut de leader du championnat. Légèrement surprenant, mais pas impossible il est vrai. Evidemment, et parce qu’il s’agit avant tout de gérer une carrière, le jeune a plié bagage pour se frotter dans un premier temps aux réservistes du club de la capitale. Après quelques matches, une deuxième absurdité apparaît : le soft nous fait participer au match d’entraînement dans l’équipe des titulaires… mais accompagnés de la totalité des camarades de l’antichambre ! Une véritable aberration qui ne nous a pas empêchés de retourner sur les pelouses de Ligue 1, où nous avons été baladés aux quatre coins du terrain ; sauf à notre poste de prédilection qui est milieu offensif axial. A propos de poste, on se demande bien pourquoi il nous est demandé d’en choisir un, dans la mesure où "Vers une Légende" nous impose des statistiques de bases totalement farfelues. Pas besoin de s’appeler Alex Ferguson pour savoir qu’un meneur de jeu est doté d’une qualité technique et/ou d’un jeu de passes au-dessus de la moyenne, par exemple. Mais ce qui semble évident pour tout le monde ne l’est visiblement pas pour Konami qui nous a pondu un joueur correcte d’un point de vue physique, mais vraiment trop maladroit balle aux pieds pour prétendre jouer à un poste offensif. On pourra toujours arguer qu’il faut du travail et de la sueur pour faire une grande carrière, mais avoir des caractéristiques de défenseur central ou de milieu défensif lorsque le coach nous place en attaquant de pointe n’est simplement pas crédible. N’avoir aucune influence sur les consignes tactiques est clairement frustrant, surtout quand Giuly s’entête à rater des penalties que notre joueur a provoqués. Pour ce qui est du programme d’entraînement automatique, s’il nous permet bien de privilégier certains aspects (condition physique, technique de dribble, technique de frappe…), les avancées s’avèrent bien trop longues et pénibles pour nous pousser à poursuivre l’aventure. Concernant le jeu en ligne, aussi bien en Légendes qu’en match classique, Konami nous promet une certaine stabilité que nous n’avons pas pu vérifier faute de d’opposant. En effet, à chacune de nos tentatives, les serveurs étaient particulièrement déserts, et les rares anglais rencontrés ne disposaient pas d’une “version compatible”, dixit le message d’erreur. Pour toucher un dernier mot sur les modes de jeu, on regrettera que les ateliers d’entraînement, le "Tour Mondial", les "Matchs de Sélection" et le mode "Communauté" soient aux abonnés absents.





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Hung Nguyen

le jeudi 16 octobre 2008, 21:30




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