The Last of Us : notre preview depuis l'E3 2012
The Last of Us, un titre qui claque pour un jeu qui a su faire monter progressivement la pression jusqu'à l'E3 2012, depuis l'officialisation de son développement à la fin de l'année dernière. Chargé de clôturer la conférence de Sony Computer Entertainment sur un coup de fusil à pompe en pleine tête, la nouvelle production de Naughty Dog impressionne tout d'abord par la qualité de sa réalisation. Uncharted 3 était déjà une merveille visuelle, mais The Last of Us va encore plus loin en affichant un milliard de détails à l'écran. On comprend rapidement que la ville de Pittsburgh a été ravagée par une épidémie il y a une vingtaine d'année, et les décors portent les vestiges de la civilisation du XXIème siècle. Affiches de films, voitures de luxe fracassées, stations de bus détruites, gratte-ciels effondrés, écrans plats lorsque l'on découvre les intérieurs, rien n'a été laissé au hasard. Impossible de compter le nombre de textures tellement elles sont riches, et puis que dire des expressions faciales d'Ellie et de Joel qui parviennent à véhiculer plusieurs émotions avec un réalisme incroyable. Oui, inutile de s'appeler L.A. Noire, Heavy Rain ou encore Beyond Two Souls pour nous faire chialer, et comme le doublage est lui aussi en titane, on prend un malin plaisir à scruter la moindre de leurs réactions. Même les animations font mal à la tête, et chacun n'hésite pas à poser ses mains contre le mur pour inspecter les environs, ou mieux se planquer à l'approche d'un inconnu. La caméra n'est jamais prise en défaut et place constamment le joueur au coeur de l'action. Bref, du grand art. L'interaction permanente qui existe entre les deux personnages fait également partie des principales qualités de The Last of Us. Ils n'arrêtent pas de converser dès qu'ils en ont l'occasion, se racontent des anecdotes, plaisantent même ; ça vit dans The Last of Us, une expression qui peut faire sourire quand on connaît le background du jeu.
Riche en émotions
Et cette interaction entre les deux protagonistes ne se limite pas qu'à des échanges de politesse, puisqu'Ellie n'hésite pas à porter secours à Joel lorsque celui-ci se fait attaquer par un groupe de survivants. On l'a bien vu dans la démo qui nous a été présentée : la jeune fille s'est emparée d'un objet pour aller le fracasser sur le crâne de l'agresseur. Et puis, ce qui est terrible dans les combats de The Last of Us, c'est que l'on sent bien que Joel n'est pas un Jason Bourne capable de mettre au sol une armée de soldats à lui tout seul. Non, ici, on a plutôt affaire à un homme qui donne l'impression de ne pas vraiment savoir s'y prendre pour tuer un individu, ce qui le rend d'ailleurs autrement plus humain. La séquence où il met dix plombes pour étouffer son ennemi fait immédiatement penser au pré-générique de Casino Royale, avec James Bond (incarné par Daniel Craig) qui noie son assaillant comme un sauvage pour décrocher le célèbre permis de tuer. Du coup, il est plutôt préférable de prendre les ennemis par surprise au lieu de foncer dessus tête baissée. C'est justement l'option choisie par Joel tout au long de cette démonstration, même si les événements ont par la suite pris une mauvaise tournure. Là encore, The Last of Us fait preuve d'une authenticité de malade mental, avec des adversaires qui se montrent eux aussi hésitants dans leurs gestes. On en a même vu glisser sur le sol pour prendre la fuite, en apercevant Joel les pointer avec son revolver. Les voir le supplier de ne pas les abattre lorsqu'ils sont désarmés a de quoi décontenancer, sincèrement. En tout cas, ceux qui craignaient que les affrontements soient aussi scriptés que ceux d'Uncharted 3 peuvent être rassurés : Naughty Dog a en effet confirmé qu'Ellie ne prêterait pas systématiquement main forte à Joel, et que ces interventions dépendraient grandement du contexte dans lequel se trouveront les deux héros. On pensera à vérifier une fois le jeu entre nos mains.
Impossible de compter le nombre de textures tellement elles sont riches, et puis que dire des expressions faciales d'Ellie et de Joel qui parviennent à véhiculer plusieurs émotions avec un réalisme incroyable."
Quoi qu'il en soit, Naughty Dog n'a pas commis l'erreur de reprendre l'architecture d'Uncharted 3 telle quelle en lui collant un univers horrifique. Il y aurait naturellement eu une incohérence entre le gameplay taillé pour un jeu d'action pur et dur et la notion de survie mise en avant par Christophe Balestra et ses équipes. Ici, pas de grimpette à la Nathan Drake mais une bonne vieille courte échelle pour permettre à Ellie d'atteindre certains endroits par exemple. Idem en ce qui concerne les munitions : elles se comptent sur les doigts d'une main et il faut impérativement les économiser pour éviter toute mauvaise surprise. Enfin, il reste quand même quelques zones d'ombre à éclaircir, comme les Infectés dont Naughty Dog n'a volontairement pas parlé. En effet, les ennemis croisés par Ellie et Joel jusqu'à présent sont d'autres survivants qui essaient eux aussi de s'en sortir, et il n'est pas impossible que des alliances de circonstance se créent durant l'aventure. Viscéral, The Last of Us est incontestablement le jeu de l'E3 2012 à nos yeux, et nous avons hâte d'en apprendre davantage sur ce projet ambitieux dont la date de sortie n'a pas été communiquée, vous vous en doutez bien.