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- Alola, c'est cool !
- Un renouveau bienvenu dans la structure de l'aventure
- Visuellement sympa
- Des simplifications ergonomiques bienvenues
- Plus linéaire mais également mieux raconté
- Durée de vie colossale, comme d'hab'
- Le nouveau Pokédex
- Les espèces d'Alola, qui surfent sur la nostalgie
- Techniquement limite par moments
- Plus dirigiste, et ça déplaira à certains
- Trop rarement difficile
- Un design très aléatoire chez les nouveaux Pokémon
On est en plein mois de novembre et la pluviométrie se met au diapason, mais les deux nouvelles versions de Pokémon promettent de vous emmener au soleil (aha). Comme d'habitude, vous incarnez un jeune garçon qui emménage dans une nouvelle région du monde. Cette fois-ci, il s'agit de l'archipel d'Alola, un ensemble de quatre grandes îles qui sentent les vacances à plein nez. S'il y a bien de la nouveauté, c'est d'abord dans ce décor, qui tranchez assez nettement en termes d'ambiance avec les précédents opus. A Alola, tout n'est que palmiers, tourisme, chemises à fleurs et coolitude. La mer est partout, évidemment, mais cela n'empêche pas le jeu de développer des environnements différents, tels qu'un volcan, une ville aux gros accents de western ou une jungle tropicale. Et là-bas, les Dresseurs en herbe se lancent dans le Tour des Îles, un voyage initiatique local destiné as usual à comprendre les liens entre l'Humanité et les Pokémon.
CAPITAINES & DOYENS
AVEC LES ROULETTES
De ce changement découle un renforcement certain de la linéarité de l'aventure. Pokémon n'a jamais été un RPG ultra-ouvert, il balise son aventure depuis les tout premiers opus et il serait complètement déplacé de lui faire un procès sur cette question ici. Néanmoins, il est important de souligner que Soleil et Lune ne laissent désormais quasiment aucune marge de manœuvre quant à votre progression. Cependant, cela permet notamment de renforcer la composante narrative du jeu : plus de cinématiques, une mise en scène beaucoup plus présente en dépit de l'absence de voix enregistrées, et nettement plus de dialogues. Mais il faudra accepter d'être constamment pris par la main, aiguillé gentiment vers votre prochain objectif. Plus largement, Pokémon Soleil et Pokémon Lune facilitent encore un jeu loin d'être compliqué (avec des Centres Pokémon un peu partout, des PNJ qui n'hésiteront pas à vous soigner, ou encore des combats évitables de diverses façons).
Toutefois, Game Freak ne s'est pas appliqué à rendre uniquement son jeu plus facile ; le studio a également essayé de le rendre plus simple, et la nuance est importante.
En parlant de facilité, Game Freak a encore ajouté une corde à l'arc des Dresseurs, en plus des Méga-Evolution (qui referont une apparition en fin de jeu) : il s'agit des Capacités Z. Pour faire simple, chaque Capitaine vaincu vous offrira un Cristal Z correspondant à un Type d'attaque. Donnez ce Cristal à un Pokémon qui possède une attaque de ce type, et elle bénéficiera d'un surplus de puissance, de bonus associés voire carrément d'une transformation en quelque chose de plus dévastateur. La différence avec la Méga-Evolution se situe toutefois dans l'équilibre d'une telle feature qui pourra n'être utilisée qu'une fois par combat, sur une seule capacité donc. A méditer face à un adversaire qui pourrait disposer de plusieurs Pokémon mençants… Toutefois, Game Freak ne s'est pas appliqué à rendre uniquement son jeu plus facile (d'autant qu'il se rebiffe sur la fin) ; le studio a également essayé de le rendre plus simple, et la nuance est importante.
FLUIDIFIER L'AVENTURE
TRAVAILLER SON RELATIONNEL
Avec des joutes plus faciles, plus simples à appréhender, mais aussi globalement plus rares, Pokémon Soleil et Lune semblent pousser le joueur vers la relation du Dresseur avec ses Pokémon. La Poké-Détente vous permettra ainsi de caresser vos créatures, de leurs donner des Poké-Fèves dont ils raffolent ou encore de prendre soin d'eux après leurs combats afin de faire grimper les jauges d'Affection, Satiété et Gaieté qui leur offriront différents bonus en cours de combat, voire des possibilités d'évolution. Répartie à petites doses, cette feature réussit à ne pas être trop pesante. D'autre part, la Pension Pokémon (qui ne se charge désormais que de la reproduction) se voit complétée par le Poké-Loisir. Il s'agit d'un centre de détente pour vos créatures stockées dans les boîtes PC, que vous pourrez développer sur la base de mécaniques d'applis mobiles en free-to-play. En y jetant un œil de temps à autres, vous pourriez développer le potentiel de vos créatures et même attirer des Pokémon sauvages.
On saluera avec beaucoup moins d'enthousiasme les ralentissements nombreux quand les créatures sauvages appellent du renfort.
Car, avec un Pokédex élargi et plusieurs centaines de créatures de toutes générations, la chasse est également une des priorités de Soleil et Lune. D'abord à cause des nouveaux Pokémon qui font leur apparition, de manière assez sporadique et avec un design pas toujours des plus convaincants, il faut bien l'admettre. Mais aussi avec le retour des créatures de première génération sous leur forme spécifique de l'archipel d'Alola. Des espèces qui auront muté à la fois physiquement et au niveau de leur type, et qui constitueront un joli challenge pour les plus nostalgiques. On remerciera en l'espèce le nouveau Pokédex, bien mieux fichu et beaucoup plus précis quant aux habitats des différentes bestioles. Mais on saluera avec beaucoup moins d'enthousiasme les ralentissements nombreux quand les créatures sauvages appellent du renfort. Le moteur commence d'ailleurs à mettre la console à genoux, et il serait temps d'y jeter un œil, en dépit d'une modélisation toujours nickel.