Test Détective Pikachu : un peu trop élémentaire mes chers Pokémon...
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Bien qu’il n’ait pas vraiment d’intérêt pour un public mature qui trouvera l’expérience bien trop facile et sans grand intérêt, Détective Pikachu reste tout indiqué pour des enfants assez jeunes qui aborderont ainsi avec douceur l’univers du jeu vidéo. On regrette alors néanmoins la décision assez bizarre de la part de Nintendo de ne pas avoir doublé l’audio qui reste en anglais, et qui oblige donc les enfants à bien savoir lire pour profiter de ce jeu. Malgré des mécanismes simples, l’ensemble reste cohérent et devrait fournir une agréable distraction aux joueurs les plus jeunes. Pour les joueurs un peu plus grands (physiquement comme psychologiquement), Detective Pikachu risque en revanche de les décevoir, le titre n'apportant aucun challenge et pire, n'a de cesse de prendre le joueur par la main.
- Très accessible
- Ton décalé
- Pikachu aficionado du café
- La grosse voix de Pikachu
- Trame narrative prenante
- Tire bien profit des 2 écrans
- Absolument aucun challenge
- Dialogues non doublés
- Pas de 3D relief
- Frustrant à certains moments
- Aucun intérêt pour un joueur mature
Développé par Creatures, un studio japonais spécialisé dans les spin-off autour de la licence Pokémon, Détective Pikachu nous propose de vivre de palpitantes enquêtes aux côtés de la célébrissime souris électrique. Entre son enrobage mignon et son casting qui le met à la portée des plus jeunes joueurs, Pikachu sera-t-il à la hauteur du grand Sherlock Holmes, du Professeur Layton ou même de Cole Phelps (L.A. Noire) en terme d'enquête ?
Dans Détective Pikachu, on incarne Tim Goodman, un étudiant au look assez jeune (bien que possédant une jolie décapotable rouge) qui vient s'aventurer dans la grande ville de Rhyme City dans l’espoir d'y retrouver son père Henry Goodman. Bizarrement, ce dernier a subitement disparu alors qu’il enquêtait sur des phénomènes louches touchant les Pokémon de la ville. En effet, de nombreux incidents mystérieux impliquent des monstres de poche qui ont soudain perdu leur calme, déchaînant leur puissance et attaquant à tout-va sans aucune explication. Dès les premiers instants du jeu, notre personnage va faire la rencontre d'un Pikachu assez spécial puisque ce dernier est un détective professionnel qui emprunte d’ailleurs le chapeau du célèbre Sherlock Holmes d’Arthur Conan Doyle. De manière assez inexpliquée, ce Pokémon a la capacité de se faire parfaitement comprendre de Tim et de lui seul, tous les autres habitants de la ville le voyant comme une souris électrique tout ce qu’il y a de plus lambda. Vous l'avez compris, ceci va servir de terreau fertile à plusieurs situations comiques, puisqu'aux oreilles de Tim, Pikachu dispose d’une voix grave et rauque qui est en décalage total avec les cris aigus perçus par les autres personnages du jeu. Hautain, prétentieux et séducteur, Détective Pikachu va donc initier Tim à l’art de mener des enquêtes en bonne et due forme tout au long d'une l’aventure composée de nombreux cas à résoudre. Ici, chaque affaire est connectée à la disparition de père de Tim, et à chaque cas résolu, on disposera de nouveaux éléments pour tenter de découvrir le sort d’Henry. Dès les premiers instants, la patte Nintendo se fait sentir avec une prise en main du jeu très rapide qui se fait via les quelques très simples premières affaires confiées à notre duo, et qui permet d’intégrer facilement tous les outils du jeu. À titre d'exemple, même votre petite sœur en CP devrait pouvoir maitriser le jeu en quelques minutes à peine. Une fois les cinématiques passées, on se rend compte que Détective Pikachu emprunte beaucoup à L.A. Noire dans sa manière de gérer l’enquête.
DIRTY PIKACHU
Comme dans le jeu de Rockstar Games, on va donc se déplacer librement sur la scène du crime afin de ramasser des indices et d’interroger les témoins pour faire avancer les recherches. Chaque avancée dans l’enquête (comme la découverte d’une pièce à conviction) permettra de débloquer de nouvelles questions, et le progrès se fera assez naturellement. L’histoire est d’ailleurs plutôt bien ficelée car elle motive grandement le joueur à découvrir les tenants et aboutissants des différents cas qui lui sont proposés. Malheureusement, la difficulté du jeu est totalement inexistante, et là où un L.A. Noire nous demande de faire preuve de jugeotte, Détective Pikachu prendra le joueur par la main et lui montrera du doigt systématiquement tous les éléments à ne pas rater. Un peu comme dans la série Sherlock Holmes, une fois tous les indices en notre possession, on sera amené à formuler une hypothèse en faisant glisser les preuves sur un schéma présent sur l’écran inférieur de la 3DS. Si ce système est là aussi plutôt bien réalisé, il n’est absolument pas punitif dans la mesure où une erreur n’aura aucune conséquence. En effet, lorsqu'on se trompe, Pikachu nous demandera simplement de recommencer jusqu’à ce qu’on ait trouvé la bonne solution. Si ce format est certainement parfait pour les plus jeunes, il sera rapidement lénifiant - voire énervant - pour un public plus âgé, surtout que le joueur ne pourra pas formuler une hypothèse lorsqu’il le voudra. Seul Pikachu pourra nous proposer cette option, et seulement une fois tous les indices en notre possession. La simplicité des cas et le côté extrêmement clair et évident des preuves que l’on ramasse nous met donc souvent dans une situation où l’on sait qui est le coupable et pourquoi, mais sans qu'on puisse établir d’hypothèse pour cause d’indices supplémentaires manquants.
Si la localisation en français est bien réalisée, aucun dialogue n’a été doublé, ce qui veut dire que les non-anglophones ne pourront pas tirer profit de l’audio. Il s’agit là d’un sacré écueil dans la mesure où le jeu s’adresse à un public très jeune, pas forcément très à l’aise avec la lecture.
Si ce sacrifice est compréhensible dans l’optique d’une accessibilité maximum, on a en revanche plus de mal à comprendre certaines décisions de production autour du jeu. En effet, bien que la localisation en français soit bien réalisée, aucun dialogue n’a été doublé ce qui veut dire que les non-anglophones ne pourront pas tirer profit de l’audio. Il s’agit là d’un sacré écueil dans la mesure où le jeu s’adresse à un public très jeune, pas forcément très à l’aise avec la lecture. Or, il va falloir beaucoup lire dans ce jeu, surtout lorsqu’on est habitué au folklore Pokémon en Français. En effet, dans la langue de Shakespeare, la plupart des noms sont modifiés, et même en étant anglophone, il va être difficile de pouvoir éviter la lecture. Autre détail qui nous prouve que Creatures vise les tout-petits : à chaque fois que l’on termine une enquête, un message viendra nous demander si on veut continuer à jouer ou si le temps est venu de faire une pause. Là encore, si les parents devraient apprécier cette fonction qui devrait permettre à leurs bambins de se demander s’ils ne jouent pas depuis trop longtemps, elle n'est pas vraiment biienvenue aux yeux d'un public plus âgé. Malgré l’absence de la 3D, le jeu tire néanmoins bien profit de la 3DS et notamment du système de boucle écran. Ainsi, la dalle inférieure est dédiée aux différents outils de l’enquête comme le classeur à indices, le système d’hypothèses appelé "Pistes" et même un bouton qui permet de parler directement avec Pikachu si jamais on se retrouve un peu perdu. Bien sûr, il faut aussi mentionner que les joueurs habitués à l’univers Pokémon pourront reconnaître tout au long de l’aventure de nombreux clins d’œil qui renvoient aux épisodes canoniques, ou à l’animé qui conte les aventures de Sacha.