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Test Phoenix Wright AA : T&T sur DS

Test Phoenix Wright AA : T&T
La Note
note Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations 15 20

Limité dans ses ambitions ludiques à cause de mécanismes de jeu un peu poussifs, notamment dans les phases d'enquête et par une cruelle absence d'originalité, Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations reste, malgré ce casier un peu chargé, le meilleur opus de la série scénaristiquement parlant. Ce qui n'est pas rien lorsque l'on revient sur la qualité d'écriture de ses prédécesseurs. Attachant, émouvant et soulevant des torrents d'enthousiasme lors de la défense au tribunal, ce Phoenix Wright ne commet qu'une faute, celle d'être trop confiant. Ce qui n'est plus une erreur de jeunesse. Objection ?


Les plus
  • Un scénario de très grand standing
  • Des personnages toujours aussi fabuleux
  • La tension jouissive des phases de procès
  • Godot, tout simplement
Les moins
  • Des mécanismes qui commencent à souffrir
  • Une linéarité assez étouffante
  • Certains thèmes musicaux bien trop redondants


Le Test

Après une déformation spatio-temporelle à la Capcom, c'est à dire la capacité à nous sortir le quatrième épisode d'une série avant le troisième,  Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations a tout de même fini par nous parvenir sur une DS qui n'attendait que lui pour conclure la première trilogie de l'avocat à "l'objectionite" aiguë. Tu nous a manqué pourrions-nous dire. Car rares sont les titres à développer une galerie de personnages aussi forts et attachants. Le procureur commence son café, les doigts vont se pointer.


Faisant directement suite aux deux épisodes précédents,  Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations nous plonge cette fois-ci dans les turpitudes passées de la famille Fey, débutant justement par le second procès de la fameuse et plantureuse Mia Fey, futur mentor et futur cas à résoudre du non moins fameux Phoenix Wright. L'intérêt de cette enquête d'ouverture est de nous plonger directement dans une situation de flashback, mettant donc en scène le capilairement exceptionnel Phoenix aux prises avec un meurtre qu'il avoue ne jamais avoir commis. Ce dernier est d'ailleurs défendu par une jeune avocate novice à l'assurance encore relative. Une idée de base délicieusement intelligente, tant le joueur habitué à la trame générale de la saga, attend comme à l'accoutumé moult révélations sur les expériences de ses héros, et notamment de Mia Fey dont on ne savait au final pas grand-chose, particulièrement concernant sa première rencontre avec l'as des avocats. Une entrée en matière touchante, tant tragique que doucement nostalgique, mettant bien en valeur l'intérêt profond de chaque épisode, à savoir le travail sur l'écriture et la création d'individus aussi délirants que passionnants.

 

En attendant Godot

 

Il ne faut pas, oserait-on dire malheureusement, se leurrer ; ce nouvel opus de la série Phoenix Wright reste strictement dans les rails de son prédécesseur sans en sortir ne serait-ce qu'une demi-roue. Fonctionnant toujours selon le tryptique présentation-enquête-procès, ces deux dernières se répétant d'ailleurs fréquemment au sein d'une même affaire, Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations s'assure prudemment, au risque, malgré tout de décevoir des amateurs désireux d'un rythme un tant soit peu plus soutenu. En effet, et même si cette marque de fabrique de la saga peut être dépassée en se concentrant plus sur le fond que sur la forme, les phases d'enquête se révèlent profondément soporifiques, perdant le joueur dans un flot d'informations assez peu pertinentes, le faisant parfois dévier vers l'ennui dans une chasse au coupable pourtant intense dans les faits. Malgré la présence du système des verrous psychés, à savoir une sorte de contre-interrogatoire d'un témoin hors des limites du tribunal (qui relance un tantinet la cadence de ces longues épreuves de quasi point & click), rien n'a été fait pour offrir un vrai sentiment de tension, voire d'excitation. A l'inverse des phases de plaidoirie qui s'avèrent toujours aussi jouissives, alliant une passion relative à la simple fierté d'avoir raison avec des retournements de situations démesurés mais toujours justes. Dans ce flot de mécaniques déjà bien (trop ?) huilées, un homme surnage, portant le nom de Godot. Seule "vraie" nouveauté du soft, le procureur dont personne ne connaît le nom, l'âge ou le passé, apparaît immédiatement comme l'ennemi intime d'un Phoenix qui se verra souvent recouvert du café brûlant  de son adversaire après une réflexion déplacée. Bien moins percutant que ne l'était Miles Edgeworth, Godot, de par son masque et son caractère bien défini pénètre avec aisance dans un groupe de personnages dérangés et attachants, poussant les portes de la cruauté et de la bêtise clownesque avec une même force. Ce qui renforce l'aspect positif majeur du jeu, son écriture.

 

Le Phénix renaît de ses cendres

 

Comme l'oiseau mythique, c'est quand il est acculé que Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations se révèle vraiment. Handicapé par des rouages aux contours relativement rouillés et par un manque d'innovations liées directement à son support (autorisant pourtant des possibilités d'action plus qu'intéressantes), il laisse exploser le génie narratif des scénaristes. Possédant le meilleur scénario de toute la saga, liant l'ensemble des enquêtes en une seule, aux conséquences et implications inimaginables, le titre de Capcom fait montre de trésors d'ingéniosité. Chaque histoire est gérée avec une finesse de ton réellement impressionnante, tant au niveau de la psychologie de chaque intervenant que dans les certitudes habilement données au joueur, afin de les faire voler dans un éclat encore plus bruyant une fois ce dernier se sentant conforté. La trame aborde de nombreux thèmes tels que le vengeance, l'envie, la trahison, le complot, le tout dans une cohérence fabuleuse, sans toutefois oublier le haut degré de folie inhérent à la saga, lui donnant tout son sel et en un sens son caractère. Cependant, il n'est que peu aisé de la conseiller à un joueur lambda. Nécessitant réellement d'avoir suivi les histoires rocambolesques des deux précédents épisodes, Phoenix Wright Ace Attorney : Trials and Tribulations perd réellement de l'intérêt s'il est parcouru sans ses deux supports narratifs. Certes, vous pourrez comprendre l'ensemble de la quête de vérité de Phoenix et la famille Fey, mais il vous manquera certains détails, une émotion, un sentiment de culpabilité, qui ne naissent qu'en ayant une connaissance précise de Phoenix Wright : Ace Attorney et de Phoenix Wright : Ace Attorney Justice For All.  Et comme tout avocat le sait, la connaissance du dossier est le meilleur moyen d'être confiant en sa plaidoirie.




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