Test également disponible sur : X360

Test Perfect Dark Zero

Test Perfect Dark Zero
La Note
note Perfect Dark Zero 12 20

Avec son gameplay ultra basique, ses erreurs de game design impardonnables, son I.A. frisant le zéro absolu, Perfect Dark Zero n’est en aucun cas la killer app’ tant attendue de la Xbox 360. Le jeu arrive même à se classer parmi les FPS les plus communs qui existent, avec comme seul argument marketing une Joanna Dark, soi-disant sexy. Encore faut-il voir la silhouette qu’elle affiche dans le jeu, loin des arguments de charme qu’elle exhibe dans certains magazines. Il y a 8 ans, Perfect Dark Zero aurait pu faire l'effet d’une bombe dans le monde du FPS. Ouais mais il y a 8 ans…


Les plus
  • La pléthore d'armes et leurs différentes fonctionnalités
  • Certains niveaux splendides
  • Multijoueur sympa
Les moins
  • I.A. proche du néant
  • Les flèches au sol
  • Character design raté
  • Le look plastique des persos
  • Gameplay archi basique
  • Des erreurs de game design impardonnables
  • Des Boss minables
  • Doublages à revoir
  • Musiques quelconques
  • Se finit en 6 heures


Le Test

Encensée, adulée, réclamée, Joanna Dark aura tout de même mis cinq ans avant de pointer à nouveau le bout de son petit minois. Plus sexy que jamais, l’égérie de Rareware semble désormais prête à faire la Une des médias. Certes, mais des journaux à scandales alors.


Rareware. Un nom, une griffe, une signature qui a réussi à se tailler une renommée planétaire grâce à des titres tels que Donkey Kong Country, Killer Instinct, Goldeneye 007 ou bien encore Perfect Dark. Autant de titres qui ont marqué les esprits mais surtout le jeu vidéo de manière générale. Racheté par Microsoft en septembre 2002, le studio de développement quittait les jupons de Nintendo pour passer du côté de l’ennemi. Une aubaine pour le géant américain qui a tout de suite décidé de récupérer le projet Perfect Dark Zero, développé initialement sur GameCube. Manque de temps ? Manque de moyens ? Peu importe les raisons, la suite du célèbre FPS ne verra finalement pas le jour sur Xbox comme il était annoncé au départ. Il aura donc fallu attendre l’avènement d’une console nouvelle génération pour enfin applaudir la venue de Joanna Dark sur Xbox 360. Faut-il pour autant scander au génie ? A la vue des premières images puis des vidéos qui ont précédé l’E3 2005, l’euphorie autour du jeu s’est vite estompée et son absence au dernier salon de Los Angeles ne présageait rien de bon. Et ce ne sont pas ses photos de charme qui dévoilent un peu de son nombril qui renverseront la vapeur, bien au contraire.

 

I'm a Barbie girl in a Barbie world

 

Jouer à Perfect Dark Zero, c’est un peu comme regarder un épisode de Derrick sur France 3. Une intrigue pas vraiment excitante, une mise en scène inexistante, des dialogues de bas étage, un doublage à la limite du risible et une absence totale de rythme, voilà en gros comment on pourrait résumer le FPS de Rareware. Pourtant, tout commençait pour le mieux en tentant de captiver notre attention par la mise en place d’une cinématique digne des plus mauvaises introductions des films de James Bond. Sur fond de musique rock avec chant (sic), d’images high-tech et monté comme un clip de Britney Spears, le joueur doit être immédiatement soufflé par l’ambiance que Rareware a tenté d’insuffler à son jeu d’action. Une intention certes louable mais qui ne sera qu’un pauvre coup d’épée dans l’eau. En effet, il est regrettable que la première mission - faisant office de didacticiel – n’arrive à aucun moment à captiver notre attention, ne serait-ce qu’une seule minute. Monotone du début à la fin, ce prologue est censé permettre au joueur de faire connaissance avec l’héroïne du jeu, son avatar interactif qu’il va côtoyer pendant plusieurs heures. Premier constat d’échec, Joanna, appelée aussi Jo dans le jeu, est tout sauf attractive. Pour un jeu destiné avant tout à la gent masculine, c’est un peu raté. Loin de la femme sexy que Rareware nous a présenté dans les pages de FHM, on se retrouve en face d’un personnage modélisé de façon très sommaire et à l’expression tout simplement inexistante. Pas facile pour le joueur d’avoir envie de bien la traiter ou tout bêtement de jouer avec elle. Malheureusement, on se rend compte très rapidement que Joanna n’est pas le seul personnage à avoir subi les foudres du mauvais character design. En réalité, l’ensemble des protagonistes du jeu souffre d’un manque cruel de vie. En sus de ne présenter aucune expression faciale, ni même corporelle (les animations sont d’une rigidité qui fait peur à voir), les textures utilisées pour donner vie à ces personnages offrent un rendu plastique proche de la poupée Barbie ou du Big Jim. Un problème qui semble récurrent à la Xbox 360 puisque d’autres jeux endurent le même problème.

 

Has-been avant l'âge

 

Au-delà d’un choix artistique pour le moins contestable, Perfect Dark Zero peine également à convaincre au niveau de son gameplay. Absence de saut, pas de course possible, interaction avec le décor quasi nulle, utilisation des véhicules ponctuelle (un seul niveau où il suffit juste de piloter un engin amphibie pendant un court laps de temps), déplacement lent et fastidieux, Rareware est resté figé aux années 90, du temps de son GoldenEye 007 où les FPS n’étaient pas encore légion sur consoles. Près de huit ans après ce qui fut un hit, il faut l’avouer, les géniteurs de Donkey Kong Country n’ont pas su prendre le train en marche. Entre temps, le genre a évolué et des séries tels que Half-Life, No One Lives Forever, Quake, Call of Duty, FEAR et bien d’autres encore ont marqué l’histoire du FPS à tout jamais. Ici, il faudra se contenter d’un gameplay vieux de près de dix ans, sans même extrapoler. Pendant près de 6 heures (le temps qu’il faut pour boucler les 14 missions), le joueur va enchaîner les niveaux dans l’attente d’un dénouement ludique. L’expectative sera malheureusement bien vaine puisque jamais ô grand jamais, Perfect Dark Zero n’arrivera à s’envoler. Et pourtant, avec un arsenal digne des meilleurs 007, des niveaux à l’architecture gigantesque, un level-design somme toute assez correct, Perfect Dark Zero aurait pu (dû ?) cartonner.

 

A aucun moment, Rareware n’arrivera à utiliser tout le potentiel technique qu’il avait entre ses mains. Les missions furtives par exemple sont la preuve d’une erreur de game design. Dans la mission 01 à Hong Kong, Joanna Dark doit infiltrer un club où séjournent des malfrats dont l’identité doit être piratée. Discrétion et silence sont donc les consignes qui vous sont données par Chandra, votre assistante. Dans les mains, un pistolet silencieux pour pouvoir abattre les ennemis sans éveiller les soupçons. Dans la logique des choses, il aurait été judicieux de proposer un challenge au joueur en le sanctionnant au cas où il aurait tendance à abuser du fusil à pompe ou de la mitraillette. Que nenni ! Il est possible si ça nous chante de tout faire sauter, tambour battant, sans avoir à craindre d’un éventuel "Game Over". Chandra se contentra uniquement de vous rappeler à l’ordre et vous sommant de garder une certaine discrétion. Quel intérêt alors pour le gamer de se forcer à avancer à petits pas de loup alors qu’employer la force est bien plus payant que d’envoyer des coups de crosse mal placés ? De même, l’utilisation de la roulade (LB) et l’interaction avec le décor (se cacher derrière une caisse ou s’adosser à un mur) ne servent pratiquement jamais le gameplay. Hormis quelques phases imposées (comme détruire une caméra de surveillance en début de jeu), rien ne vous empêche de foncer dans le tas, le résultat étant bien plus fructueux. La faute à un élément fort perturbateur.

 

N'est stupide que la stupidité M'dame

 

Venons-en maintenant au sujet qui fâche : l’intelligence artificielle. Inexistante dans les versions previews que Microsoft nous avait présentées, on nous avait pourtant promis que de grands changements allaient être apportées pour la version finale du jeu. A seulement un mois de la sortie du jeu, il fallait vraiment être dupe pour croire en de tels propos. Le résultat est le même. Pas de changement, aucune évolution et autant vous dire que les conséquences pour le jeu sont catastrophiques. L’intelligence des ennemis n’a en effet jamais été aussi superficielle et en dents de scie. Tandis que les snipers n’auront aucun mal à vous loger une bastos entre les deux yeux, d’autres en revanche, peinent à vous toucher au corps à corps. Ne soyez pas non plus étonnés de voir certains ennemis rester figés sans prendre conscience un seul instant qu’un gunfight a lieu à quelques pas d'eux. Croyez-le ou non mais l’I.A. de Perfect Dark Zero frise le zéro absolu. Comble de la farce, si jamais il arrivait qu’on prenne un peu de temps avant de reprendre son chemin ou tout simplement d’être perdu, des flèches bleues clignotantes apparaîtront au sol pour nous indiquer le chemin à suivre. Que ce soit en mode "Agent" ou" Agent Secret", impossible d’échapper à ces indicateurs qui plombent de façon spectaculaire un gameplay déjà bien vide. Par ailleurs, si Perfect Dark Zero se termine aussi rapidement, c’est bien par ce manque de difficulté flagrant dû à la bêtise des ennemis. Alors oui, bien sûr, rien ne nous empêche de recommencer le jeu dans les deux nouveaux modes de difficultés qui se seront débloqués après avoir terminé chaque mission mais honnêtement, après un tel désastre, il faudrait vraiment être porté sur le masochisme pour s’infliger telle douleur.

Que nous reste-il après un tel carnage ? La variété des missions ? Certes, les 14 missions du jeu nous feront voir du paysage. Tantôt magnifiques (les deux derniers niveaux sont splendides), tantôt anecdotiques, ils sont malheureusement handicapés par des objectifs qui respirent le classicisme à plein nez. On ne peut même pas se consoler d’un point de vue graphique puisque la réalisation de Perfect Dark Zero est prise entre deux feux. D’une part, le choix artistique est, comme on l’a dit plus haut, très contestable et d’autre part, seules les dernières missions nous donnent l’impression d’être sur une console next gen’. C’est d’autant plus regrettable que le moteur 3D du jeu fait partie des plus impressionnants avec une gestion des objets et de la masse franchement convaincante. Le seul point où les avis seront certainement unanimes se situe du côté des armes. Non seulement, le jeu n’est pas avare en nombre mais en plus les armes sont modélisées à la perfection. Chacune d’entre elle dispose plusieurs utilisations sur une échelle de deux à trois fonctionnalités. Certaines de ces armes d’ailleurs proposent une utilisation qui permet au joueur d’opter pour la facilité. Le RCP-90 par exemple dispose d’un zoom plutôt impressionnant (LT) et d’un système de détection de chaleur. En utilisant cette option, le joueur passe alors dans un mode de vue nocturne qui permet de repérer les ennemis à des kilomètres à la ronde puisqu'ils sont entourés par une lumière rouge. Idéal pour éliminer avec efficacité et facilité les snipers planqués tout en haut d’une tour ou ces soldats dont le camouflage empêche de les distinguer de la verdure ambiante. Cet avantage possède malheureusement un inconvénient fort rédhibitoire pour le jeu, puisqu’il est possible avant chaque mission de sélectionner son type d’arme. Il suffit alors de choisir le fameux RCP-90 pour s’assurer une force de frappe optimale pour chaque mission restante.

 

Zéro pointé ?

 

Comme tout FPS digne de ce nom, Perfect Dark Zero dispose d’un mode multijoueur et Rareware n’a pas fait dans l’avarice. Les modes de jeux sont pléthoriques allant du classique "Deatmatch" au "Gains de territoires" en passant par le "Capture de drapeau" ou bien encore la "Darkops" qui permet de créer des matchs en équipe avec la possibilité de choisir son scénario. Seul ou à plusieurs, le joueur pourra prendre partie à ces pugilats défoulants puisqu’il est possible de faire entrer des bots ou de se brancher en réseau local. Reste alors le jeu en ligne via le Xbox Live qui n’est sans nul doute, la partie du jeu qu’on squattera le plus longtemps. Les différents maps du jeu traduisent avec fidélité l’ensemble des niveaux que l’on a vu dans le mode solo avec de temps à autres un level design plutôt appréciable. Dommage par contre que certains points de respawn soient si mal placés ou que la fréquence d’apparition sur un même point soit aussi  élevée. Sans transcender le genre, le multijoueur de Perfect Dark Zero remplit amplement son cahier des charges. Finalement, on aura tout de même trouvé un point positif au jeu.




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