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- Splendide sur le plan visuel
- De l’humour à revendre
- Plein de bonus à débloquer
- Des musiques qui claquent
- Les combats au tour par tour interactifs
- Se boit d’une traite
- La peinture parfaitement intégrée dans le gameplay
- Valider un million de fois avant d’attaquer
- Encore une histoire simplette
- Le découpage anecdotique
Alors que la Wii U va tirer sa révérence dans quelques mois pour faire place à la NX, Nintendo tente d’égayer sa fin d’existence avec Paper Mario : Color Splash, le nouvel épisode d’une série que l’on n’avait plus vue depuis quatre ans maintenant. Sans doute inspirés par le succès commercial de Splatoon et de ses Inklings, les développeurs d’Intelligent Systems ont décidé de faire de la peinture l’une des principales mécaniques de gameplay du jeu. Suffisant pour faire de Color Splash le digne successeur du légendaire Paper Mario : La Porte Millénaire ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Comme souvent avec Nintendo, il ne faut pas s’attendre à des miracles sur le plan du scénario. Paper Mario : Color Splash n’échappe pas à cette règle immuable et nous propose donc un petit séjour à l’Île Barbouille, un cadre d’habitude paradisiaque mais qui a récemment perdu tout son charme. La raison ? Bowser et sa clique qui ont décidé de s’emparer des étoiles de couleur, afin de plonger l’archipel dans un teint grisâtre déprimant. Et comme si cette galère ne suffisait pas, Peach va une nouvelle fois se faire kidnapper par l’ennemi juré de Mario, laissant ce dernier se coltiner le sale travail. Heureusement, il pourra compter sur le soutien indéfectible de Peinturion, un pot de peinture qui n’a pas la langue dans sa poche mais qui peut être d’une aide précieuse en cas de coup dur. Si l’histoire de Paper Mario : Color Splash pue la japoniaiserie, il faut quand même saluer la qualité des dialogues qui parviennent à arracher des sourires malgré tout ; et puis, il faut bien avouer que certaines scènes sont assez mémorables. La pseudo-comédie musicale en compagnie de Birdo dans le Parc Prune, c’est priceless. Pareil pour certains sbires de Bowser qui alignent les punchlines avec classe. Bref, même si le rose-bonbon reste de rigueur chez Nintendo, on sent que les développeurs ont fait l’effort de dynamiser un peu tout ça. Ils ont eu le temps pour de toute façon, Paper Mario : Color Splash reprenant les bases bien établies de l’épisode Sticker Star, sauf qu’ici, les cartes remplacent les fameux autocollants.
Quant à la réalisation, l’ambiance musicale et l’humour qui débordent dans les dialogues, ils rappellent qu’en dépit des temps obscurs, le savoir-faire de Nintendo, lui, est toujours là.
Rapidement, on se rend compte qu’à moins d’être un bras cassé, il est ultra facile d’en récupérer : en repeignant les taches blanches éparpillées dans les différents niveaux, en allant claquer ses sous dans la boutique de Port-Barbouille, ou alors en tabassant les ennemis croisés en route. Justement, c’est durant les combats que les cartes prennent tout leur sens, puisque chacune d’elles permet de déclencher une attaque. Ainsi, on a droit au Marteau, au Saut, au Martopilon, au Champignon, à la Fleur de feu, ou encore au Martocouic, sachant que tout un tas de déclinaisons ont été pensées pour décupler les dégâts infligés. Mais sortir de sa salopette en carton un Maxi Marteau ne suffira pas pour se débarrasser d’un adversaire en un minimum de tours, puisqu’il faudra également faire preuve de timing en pressant A au bon moment. Naturellement, pour ne pas foirer bêtement ses tentatives, il sera nécessaire de se familiariser avec chaque carte (idéalement en squattant la salle d’entraînement de Port-Barbouille), l’animation du personnage variant d’un modèle à l’autre. Ce qui permet aussi de gagner en puissance pendant les combats, c’est d’utiliser des cartes colorées. En effet, il arrive que certaines soient vidées de leur substance ; il revient donc à Mario de les repeindre en piochant dans la réserve de son marteau. Histoire d’avoir la totale maîtrise de notre stock de couleurs primaires (rouge, bleu, jaune), il y a moyen de savoir à l’avance la quantité de couleur que va consommer telle ou telle carte.
QUADRICOLOR
Magnanime, Paper Mario : Color Splash permet quand même d’utiliser une carte en noir et blanc, mais son efficacité sera amoindrie. Si l’on n’est jamais à court, on peut en revanche se faire déchirer par un boss avec un set moisi. Du coup, la solution peut venir de la roulette de combat : en échange d’une dizaine de pièces, on peut gratter une carte colorée tirée au hasard. La somme peut grimper à 20 pièces si l’on souhaite voir le contenu des cartes, et à 30 dans le cas où on désire ralentir le défilement des cartes. Loin d’être bidon, le système de combat de Color Splash permet de débloquer progressivement plusieurs emplacements pour les cartes. L’intérêt ? Etre en mesure de claquer plus d’une carte sur un seul et même tour. Une option utile lorsque les ennemis s’entassent à l’écran, mais qui peut être piégeuse dans le sens où l’on peut être, par exemple, tenté d’utiliser trois cartes alors que deux auraient suffi. Celles-ci étant à usage unique, les affrontements ont cette petite saveur stratégique pas désagréable, d’autant que les malfrats peuvent nous chiper des cartes si l’on met trop de temps à se décider. Rien de bien méchant au final, mais on tenait quand même à le souligner. En fait, la seule chose que l’on peut reprocher au système de combat de Paper Mario : Color Splash, ce sont les innombrables phases de validation à franchir avant de pouvoir porter une attaque. On pourrait dire que c’est un coup à prendre, mais à la longue, c’est chiant.
En fait, la seule chose que l’on peut reprocher au système de combat de Paper Mario : Color Splash, ce sont les innombrables phases de validation à franchir avant de pouvoir porter une attaque.
Plus concrètement, après avoir choisi la carte que l’on désire utiliser, il faudra confirmer son choix, la colorier éventuellement, reconfirmer son choix, puis la glisser vers le haut pour déclencher l’attaque. Peut-être conscient de la lourdeur de la mécanique avec les contrôles tactiles, Intelligent Systems propose deux autres alternatives susceptibles d’intéresser les moins dégourdis. En effet, en allant faire un petit tour dans les paramètres, on remarque la présence du mode "simple+boutons" qui évite de devoir passer par le stylet pour distribuer quelques gifles. L’autre option, "commandes tactiles avancées", revient aux contrôles tactiles mais permet de sélectionner les cartes et de les peindre sur le même écran. En gros, ça nous supprime une validation. Mouais… On a été plus convaincu par les "Trucs", ces cartes à l’effigie d’objets/aliments présents dans la vie de tous les jours (un ventilateur, un pic à glace, un extincteur, une ventouse par exemple), et grâce auxquelles on peut massacrer les ennemis d’un coup d’un seul et résoudre bon nombre d’énigmes. La progression dans Paper Mario : Color Splash permet souvent au joueur de déblayer plusieurs pistes à la fois, avant de faire en sorte qu’il n’en suive qu’une seule en fonction des énigmes résolues. Après, il y a toujours les à-côtés tels que les Temples Pierre-Feuille-Ciseaux, ou bien alors les tâches à repeindre à 100% pour gagner le droit d’écouter les musiques du jeu pénard.
LA BIRBOUILLE
Sans atteindre la perfection, Paper Mario : Color Splash fait dans l’efficacité, même si les zones de découpage ne sautent pas forcément aux yeux. D’ailleurs, il faut savoir que si l’on utilise la mauvaise carte "Truc" dans ces moments-là, elle est définitivement perdue. Enfin, façon de parler, car il y a toujours moyen d’aller la récupérer là où on l’a trouvée, ou alors en rendant visite au spécialiste des Trucs à Port-Barbouille. Ces allers-retours peuvent effectivement nuire au rythme du jeu si on se loupe une première fois. Par contre, difficile de reprocher quoi que ce soit en ce qui concerne la réalisation. Sur Wii U (précisons-le), Paper Mario : Color Splash impose le respect avec cet effet de papier servi à toutes les sauces - plié, déplié, mâché, écrasé, courbé, tout y est. Un poil moins spectaculaire qu’un Yoshi’s Woolly World, mais tout aussi délicieux pour les yeux, surtout avec cette orgie d’effets visuels. Et puis, que dire de la B.O. qui est certainement la meilleure depuis les débuts de la série ? Les musiciens de Nintendo ont encore frappé, et on espère les voir jouer un jour au Main Square d’Arras. Ils le méritent, vraiment.