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Test Ori and the Will of the Wisps : le retour du plus beau Metroidvania sur PC

Test Ori and the Will of the Wisps : le retour du plus beau Metroidvania
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La Note
note Ori and the Will of the Wisps 18 20

Ori and the Blind Forest avait beau avoir mis la barre très haut, Ori and the Will of the Wisps arrive pourtant à faire encore mieux ! Alors certes, l'effet de surprise n'est plus vraiment au rendez-vous et on craint même une certaine redite durant les premières heures de jeu. Mais heureusement, les développeurs de Moon Studios ont plus d'un tour dans leur sac. Ils ont réussi l'exploit d'enrichir par petites touches la formule initiale et, ainsi, parviennent à la renouveler progressivement sans jamais la bouleverser. Au fil du temps, on découvre donc de nouvelles capacités, de nouvelles idées de gameplay, de nouveaux personnages et, bien sûr, tout un tas de nouveaux lieux tous plus beaux les uns que les autres. La sublime direction artistique fait mouche une fois de plus et les autres aspects de l'aventure (musique, level design, maniabilité…) sont à l'avenant. Un grand jeu, tout simplement !


Les plus
  • Des graphismes d'une beauté indécente
  • Une bande-son sublime
  • Un scénario épaulé par de splendides cinématiques
  • Un gameplay sans faille
  • Un level design de folie
  • Un système de checkpoints malin
  • Une difficulté mieux dosée qu'avant
  • Plus d'armes, plus de compétences
  • Plus de personnages auxquels s'attacher
  • Plein de petites nouveautés
Les moins
  • Narration moins épurée qu'auparavant
  • Certains fragments spirituels guère utiles
  • Un tout petit côté "déjà vu", notamment en début d'aventure


Le Test

Microsoft a parfois le sens du timing, car Ori and the Will of the Wisps sort cinq ans jour pour jour après Ori and the Blind Forest. La date du 11 mars ferait-elle office de porte-bonheur ? C'est tout le mal qu'on souhaite à l'éditeur américain et aux autrichiens de Moon Studios car, inutile d'entretenir un suspense illusoire, leur nouvelle production se situe une fois de plus dans le haut du panier ! Loin d'être développée à l'emporte-pièces afin de surfer sur le succès du premier épisode, cette suite arrive à améliorer et enrichir un titre qui tutoyait déjà la perfection.


Ori and the Will of the WispsL'un des reproches principaux qui avait été fait à Ori and the Blind Forest concernait sa difficulté trop élevée. Ori and the Will of the Wisps évite d'emblée cet écueil puisqu'on retrouve les trois niveaux de difficulté qui avaient été introduits dans la Definitive Edition de son prédécesseur. Mais ce n'est pas tout. Le système de sauvegarde libre qui obligeait à dépenser un point d'énergie et, surtout, à penser régulièrement à poser un chekpoint, a disparu au profit d'un système de checkpoints automatiques. L'aspect "die & retry" devient alors beaucoup moins pénible puisqu'on réapparaît systématiquement à quelques mètres de l'endroit de notre mort.  Nous verrons également un peu plus loin que d'autres outils sont disponibles pour faciliter la vie des joueurs. Mais avant de rentrer dans les détails du gameplay, intéressons-nous un peu au scénario, qui fait directement suite à celui de 2015. Le dégingandé Gumo, la maternelle Naru et le lumineux Ori élèvent tranquillement Kun, la petite chouette recueillie à la fin de The Blind Forest. Eprise de liberté, cette dernière finit par s'envoler avec Ori à la recherche de nouveaux horizons, par delà les eaux. Une tempête les oblige à atterrir sur les terres de Niwen. Une catastrophe pour Ori et Kun qui se retrouvent séparés de leurs amis (et même séparés l'un de l'autre), mais une bonne nouvelle pour le joueur, qui profite de nouveaux environnements à explorer.



Ori and the Will of the WispsQuant à la volonté des feux follets qui donne son titre au jeu, elle sera nécessaire pour rétablir l'harmonie sur Niwen. Les scènes cinématiques racontent tout cela avec brio. Dignes d'un véritable dessin animé (et plutôt tendance Miyazaki/Ghibli que cartoon télévisé américain tout moche), elles bénéficient d'animations extrêmement détaillées (tout comme les phases de gameplay d'ailleurs) et mettent en valeur une direction artistique fabuleuse, à la fois lumineuse et sombre, chatoyante et douce. Le travail sur la lumière et les couleurs est absolument parfait. Et si le jeu débute une nouvelle fois dans une forêt, il nous donne par la suite l'occasion d'admirer des paysages relativement inédits. On pense notamment à cet environnement tropical luxuriant, ou encore à ces étendues désertiques orangées accompagnées d'une musique légèrement arabisante (juste ce qu'il faut pour coller à l'ambiance sans jamais tomber dans la caricature). Car, oui, une nouvelle fois la bande-son frappe très fort. Les compositions sonnent toujours justes et soutiennent admirablement l'action sans jamais prendre le pas sur elle.

 

SEUL ORI PEUT FAIRE MIEUX QU'ORI

Ori and the Will of the WispsC'est donc établi : en ce qui concerne l'ambiance, les graphismes et la musique, The Will of the Wisps est le digne héritier de The Blind Forest. Mais le gameplay n'est pas en reste. En 2020 comme en 2015, on a droit à des phases de plateformes extrêmement précises, à des commandes qui répondent au doigt et à l’œil et à une multitude de mouvements. On retrouve ainsi le double saut, la ruée, la plume pour planer, ou encore la frappe permettant de se réorienter quand on l'applique à une lanterne, un ennemi ou un projectile (ce dernier pouvant alors également être redirigé où on le souhaite). Ces outils sont mis à profit aussi bien dans des tableaux calmes et posés qui mettent parfois l'accent sur des énigmes, que dans des séquences de courses poursuites trépidantes. Mais Ori and The Blind Forest proposait déjà tout cela, rétorquerez-vous peut-être. Et en effet on pourrait légitimement penser que ce petit chef-d’œuvre se suffit à lui même. Le risque était grand de développer une suite "inutile" qui aurait pu faire l'objet d'une simple extension.

Ori and the Will of the Wisps nous présente en effet bien plus de personnages que son prédécesseur. Il est d'ailleurs possible de leur parler, les dialogues s'affichant alors à l'écran.


Ori and the Will of the WispsC'est d'ailleurs une idée qui traversera certainement l'esprit de beaucoup de joueurs en début de partie. Dans un premier temps on a du mal à être surpris surtout lorsque, comme votre serviteur, on a rejoué à The Blind Forest tout récemment. Heureusement, les développeurs de Moon Studios n'ont en réalité pas été avares en nouveautés. Certaines sont mineures, comme ces bulles de gaz sur lesquelles ont peut rebondir, ou ces barres autour desquelles on peut tournoyer comme un gymnaste. Mais d'autres sont nettement plus importantes, comme ce grappin grâce auquel on peut se projeter vers certains éléments, cette mousse bleue "velcro" qui permet à Ori de se déplacer la tête en bas, ou encore la mécanique d'enfouissement. Grâce à cette dernière il est possible de se déplacer dans le sable telle une torpille et même de renverser les ennemis qui se trouvent à la surface (pratique pour ôter la carapace d'une créature autrement invincible). Au delà de ces considérations de gameplay pur, nous allons voir que la structure générale du jeu a également changé.

 

ORI S'TOURNE

Ori and the Will of the WispsOri and the Will of the Wisps nous présente en effet bien plus de personnages que son prédécesseur. Il est d'ailleurs possible de leur parler, les dialogues s'affichant alors à l'écran. Ces interlocuteurs nous proposent régulièrement des petites quêtes qui se résument généralement à amener un objet particulier à une personne donnée. Mais certains habitants ont un rôle plus spécifique, comme cet artisan capable de réparer des structures, ce jardinier planteur de graines ou les différents vendeurs (de cartes, de compétences…). On dispose même d'un inventaire (non interactif) dans lequel sont automatiquement stockés les différents objets de quêtes. Par ailleurs, certains personnages nous font parfois état de rumeurs, afin de nous aiguiller subtilement sur le prochain endroit à visiter. Pour l'anecdote, précisons qu'un des habitants nous donne accès à un écran de statistiques incroyablement détaillé puisqu'il donne accès à trente-cinq types d'informations (nombre de sauts, nombre de noyades, nombre de frappes, distance parcourue, temps le plus long en l'air, distance creusée…). La présence de toutes ces créatures alliées enrichit immanquablement l'univers du jeu mais, en contrepartie, la narration paraît un peu moins épurée que dans le précédent volet. Devoir échanger la lumière spirituelle récoltée dans les niveaux contre des compétences et se voir littéralement proposer par le vendeur un rabais pour notre premier achat brise un peu l'aspect poétique.



Ori and the Will of the WispsUne autre nouveauté importante concerne l'apparition d'un système de fragments spirituels à équiper. On en dénombre une trentaine et leurs effets sont extrêmement variés : aimant à orbes, adhérence aux murs, augmentation des dégâts donnés et reçus, résistance aux coups, cellule de vie supplémentaire, moisson vitale pour que les ennemis génèrent davantage d'orbes de vie, épine pour infliger des dégâts aux créatures qui nous touchent, etc. Le hic, c'est que le nombre d'emplacements permettant d'accueillir les fragments est limité. Au début, on a même tendance à pester contre ce système qui nous force à faire des choix cornéliens, voire à jongler entre différentes configurations selon les situations. Mais au cours de l'aventure, on croise des sanctuaires qui nous proposent de réaliser différents défis. La récompense est extrêmement motivante puisqu'elle consiste en une augmentation du nombre d'emplacements de fragment.

 

LE METROIDVANIA POUR TOUS

Ori and the Will of the WispsUne fois ces extensions débloquées, le système de fragments paraît beaucoup plus intéressant, même si certains de ces fragments ne semblent en réalité guère utiles et sont plus là pour faire du remplissage. Au final, ce système permet de personnaliser son style de jeu et s'avère donc appréciable. Il en va de même pour les compétences qu'on peut assigner aux trois touches de la manette (la quatrième étant réservée au saut) mais qui sont bien plus nombreuses que cela. Là encore, il va falloir faire des choix draconiens entre la lame spirituelle qui transforme Ori en véritable petit samourai, le brasier pour enflammer les ennemis, l'arc spirituel, l'étoile boomerang, l'orbe qui attaque seule, la lance de lumière et on en passe. On notera plus particulièrement la compétence de régénération, qui permet d'utiliser de l'énergie pour récupérer de la vie. Quand on vous disait que tout a été fait pour faciliter la vie des joueurs ! Mais là encore, l'intérêt de ce système de compétences "trop nombreuses" réside dans la possibilité pour le joueur de personnaliser son style de combat (plutôt passif ou plutôt actif, en corps à corps ou à distance, etc.).



Ori and the Will of the WispsEn combinant les bonnes compétences avec les bons fragments il y a moyen d'augmenter largement ses chances de survie et, surtout, d'adapter le gameplay à nos envies. Enfin, il est impossible de ne pas louer le brillant level design de ce nouvel Ori. Les codes du metroidvania sont parfaitement maîtrisés, à tel point que le jeu plaira même aux allergiques au genre. Détendez-vous, si vous butez exagérément sur un passage, c'est qu'il vous faudra y revenir plus tard quand votre personnage sera plus évolué. Les développeurs ont poussé l'intelligence jusqu'à nous empêcher de faire demi-tour à certains endroits précis, afin que l'on comprenne bien qu'on a tous les outils en main pour résoudre le problème et que, cette fois, il faut persévérer et ne pas chercher à remettre l'action à plus tard. Tout cela fait qu'on ne se perd que rarement et qu'on ne fait quasiment jamais d'allers-retours inutiles ou involontaires. Donc que vous aimiez les metroidvania ou pas, foncez donc sur Ori and the Will of the Wisps !


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