Test également disponible sur : Xbox One - PS4

Test Onrush : enfin un digne héritier spirituel à MotorStorm ? sur PS4

Test Onrush : enfin un digne héritier spirituel à MotorStorm ?
La Note
note ONRUSH 13 20

Véritable melting-pot des grands jeux de course arcade, Onrush a le mérite de proposer des modes originaux bien pensés, tirant profit directement des standards multijoueur actuels. Si les sensations sont brutes et parfois même épileptiques, le titre de Codemasters pèche cependant par sa trop pauvre diversité de contenu, la progression du joueur étant quasi-nulle et finalement très redondante. De même, le jeu souffre d’une visibilité étouffante, rendant de nombreuses épreuves injustement difficiles en plus d’être vraiment répétitives. Malgré tout, on note de nombreuses idées intéressantes, comme ses véhicules aux capacités uniques et son level-design talentueux emprunté aux Motorstorm : il ne manque à Onrush qu’une véritable profondeur dans son propos – à commencer par un vrai système d’évolution concret et  gratifiant – pour qu’il puisse justifier d’un prix qui ne lui correspond définitivement pas en l’état.


Les plus
  • Une violence visuelle nerveuse et jouissive
  • Un level design vertical bien pensé
  • Des modes de jeu vraiment intéressants
  • Une bande-son immersive
Les moins
  • Un contenu trop pauvre, des voitures aux musiques en passant par les modes de jeu
  • Un affichage beaucoup trop encombrant
  • Un direction artistique pas vraiment de bon goût
  • Un prix bien trop élevé


Le Test
Dans Onrush, le terme "course" n’existe pas. Posé sur des fondements multijoueurs, c’est sur la base de "matches" que le nouveau titre de Codemasters vient s’implanter avec fierté : si les circuits sont bien présents, franchir la ligne d’arrivée en premier est une règle à bafouer et qui ne vous apportera pas la victoire. Non, à la place des traditionnels contre-la-montre ou autres courses, Onrush se plait à proposer des modes de jeu originaux, directement inspiré des règles diverses et variés du gaming et axés autour du jeu en équipe. Ainsi, chaque partie oppose deux équipes de six dans un tournoi fictif ultra-violent, réservé aux têtes brulées.

ONRUSH

Onrush propose quatre modes de jeu, homogènes et favorisant l’extrême vitesse et la brutalité exacerbée : le premier, Countdown, demande à chacune des deux teams de passer dans un maximum de checkpoints afin de rajouter du temps à leur compte-à-rebours. Le second, Lockdown, n’est ni-plus ni-moins qu’une capture de zone. Plus il y a de membres d’une équipe dans le cercle demandé, plus la conquête se fera vite. Cela demande alors de s’attaquer à ses adversaires régulièrement pour rééquilibrer le jeu, par exemple lorsqu’ils sont aussi nombreux que vous dans la zone en question et que la capture ne peut départager personne. Overdrive, quant à lui, est une règle exigeant de dépenser un maximum de boost gagné en dégommant ses concurrents, en faisant des sauts ou en frôlant des objets, chacune de ses actions augmentant votre multiplicateur de score. Enfin, le quatrième mode Switch rappellera certains FPS : chaque pilote démarre avec la catégorie de véhicule la plus légère et, à chaque crash, repart avec la classe suivante, le but étant de faire « switcher » tous les opposants jusqu’à la dernière famille de véhicule. D’avance, on peut souligner l’effort de Codemaster à travailler ses différents modes de jeu et à proposer uniquement des concepts uniques pour un jeu de voitures. Mais si la formule fonctionne plutôt bien, on regrette tout de même l’absence de modes supplémentaires, Onrush devenant alors… répétitif. Et c’est bien là son problème : on fait vite, bien trop vite, le tour du soft.

TU N’AS JAMAIS VU AUTANT D’ÉTINCELLES DANS TA VIE

 

ONRUSHAvec ses huit véhicules divisés en quatre classes distinctes (motos, buggies, voitures de rallye et 4x4, la lourdeur du maniement et la robustesse variant), Onrush n’est pas un modèle de diversité, d’autant plus que l’ensemble des machines est à disposition dès le départ. Ainsi, le jeu n’offre pas vraiment d’évolution dans son squelette, les seuls éléments déblocables/achetables étant des skins, des tenues, des figures, des danses à la Fortnite ou encore des « pierres tombales » (des turbos lâchés derrière vous à chaque crash). C’est bien là où le bât blesse car Onrush aurait largement gagné à proposer une palette d’engins à personnaliser en profondeur ou, simplement, à gagner par le biais d’épreuves. Il n’en est malheureusement rien et on vient vite à contrôler encore et encore le même type de véhicule. Ceci dit, chacun d’entre eux dispose de capacités spéciales permettant d’approcher les épreuves différemment. Le boost gagné en conduisant dangereusement permet d’augmenter sa vitesse de pointe et lors de son utilisation – primordiale dans tout le jeu – nous fait accéder au « Rush ultime », qui alors déclenché permet à son utilisateur de foncer à toute berzingue tel un taureau enragé. C’est aussi là que certains skills uniques se déclenchent : par exemple, l’énorme 4x4 Titan lâche des murs ralentisseurs derrière lui, la moto Blade enflamme la route ou sa confrère Outlaw pompe le turbo des pilotes voisins. Toutes les machines ont leur petites spécificités qui, usées à bon escient, peuvent faire la différence. Une gestion plutôt intelligente des véhicules mais qui ne parvient malheureusement pas à combler leur manque évident de variété.

ONRUSH LEAGUE : REVENGE PACIFIC RIFT

 

ONRUSHPourtant, impossible de nier les sensations puissantes que délivrent Onrush. Les douze circuits sont assez variés, nous faisant traverser le désert, les usines, les forêts ou les montagnes ; leurs multiples tracés ne sont d’ailleurs pas sans rappeler Motorstorm tout comme la fluidité des véhicules et leur gestion du boost. Avec des PNJ « poubelles » un peu partout que l’on peut exploser au moindre choc (Burnout : Revenge, es-tu là ?) et tous les adversaires qui tentent de vous cogner sans respect, on a rarement vu autant de boulons, de tôle froissée et de pilotes échoués sur un seul et même écran. Et si les takedowns sont parfois d’une rare violence et réellement jouissifs, le bordel visuel devient incroyable et même étouffant : Onrush souffre clairement d’un manque de visibilité évident. Avec de très nombreux effets de particules, provenant aussi bien des voitures que du décor avec la neige ou la pluie, la profondeur d’affichage est vite entachée. Le problème est que le titre ajoute encore d’autres couches totalement nuisibles : le HUD, s’alignant sur une dualité orange/bleu pétante et pas forcément de bon goût, occupe trop l’espace jusqu’à sortir le joueur de l’immersion. Heureusement, son opacité est réglable depuis les paramètres, permettant alors d’y voir un peu plus clair… jusqu’à l’arrivée des épreuves de nuit. Pour être simple : ces courses sont de vraies plaies à cause du manque total de distance d’affichage, nous forçant à conduire à la quasi-aveuglette tout du long. Le petit plus réside néanmoins dans un cycle horaire et météo, permettant alors une évolution visuelle à certains moments. Les effets de lumières sont également à plaindre, les phases de Rush ultime étant parfois incompréhensible… un comble pour un jeu qui en fait son leitmotiv ! Onrush est clairement un jeu trop lourd à la rétine, tournant heureusement à 60fps…

ORGIE DE CRASHS

 

ONRUSHDisposant d’un mode campagne appelé Superstar, celui-ci se divise en six catégories à la difficulté croissante et chacune mettant à profit un élément naturel, comme les différentes saisons ou la conduite nocturne. Si les trois premières sont assez plaisantes car faisant découvrir l’étendue des circuits, le reste – beaucoup plus long et fastidieux – impose une répétitivité exemplaire. Pour débloquer les autres épreuves, Onrush demande d’accomplir des défis annexes pendant les courses et ceux-ci sont parfois tellement durs ou nombreux qu’ils obligent alors à recommencer très souvent les étapes. Un schéma ultra-barbant à la longue, le mode solo demandant bien une trentaine d’heures de jeu afin d’être complété à 100%. S’il est possible de gagner des points d’expérience afin de monter en level (ce dernier étant le même en multi comme en solo), cette progression permet juste de débloquer des items de personnalisation de façon aléatoire… Vous l’aurez compris, rien ne justifie vraiment que l’on s’attarde sur Onrush des dizaines d’heures et le mode multijoueur, très sommaire et exclusivement online, ne change malheureusement pas la donne. À une quarantaine d’euros, le jeu de Codemasters se serait avéré très honnête mais vendu plein pot à sa sortie, dur pour le consommateur ne pas se sentir biaisé un minimum. Dommage, car le potentiel est bel et bien présent.


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