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- Des combats ultra dynamiques pour le genre
- Difficile à souhait… voir sadique
- Un Japon féodal parfaitement retranscrit
- Un panel d’armes assez large pour satisfaire tout le monde
- Les armes vivantes, qui aident énormément contre les boss
- Des combats de boss au millimètre près
- Un véritable Die & Retry
- Un contenu impressionnant
- Un level design maîtrisé de A à Z
- Un scénario un peu quelconque
- Des graphismes qui accusent le coup
- Des ennemis un peu redondants
- Le gestionnaire d’équipement pas toujours très lisible
- La familiarité des armes ne pousse pas à changer régulièrement d’équipement
- Une mini carte inutile
Treize ans après l’annonce de NioH, Koei Tecmo revient enfin sur le devant de la scène avec son titre digne des pires instruments de torture. Lorgnant du côté de la saga Dark Souls, développé par From Software, NioH est un action-RPG où chaque combat peut être fatal. Entre la gestion permanente de l’endurance et la faible résistance de votre personnage, impossible de foncer dans le tas afin de tout dégommer. Vous l’aurez compris, NioH fait partie de ces jeux à la difficulté constante qui demandent une concentration sans faille pour espérer survivre. Et pour offrir un véritable challenge aux joueurs, Koei Tecmo et la Team Ninja ont décidé de partir du côté du Japon féodal où les Yonkaïs, des démons sanguinaires directement inspirés du folklore japonais, ont proliféré suite à des guerres incessantes entre les seigneurs. Dans une volonté d’initier les joueurs occidentaux au folklore japonais, NioH nous place dans la peau de William, un personnage directement inspiré de William Adams, le premier homme anglais à avoir foulé les terres du Japon et devenir samouraï. Notre cher William doit partir au Japon afin de favoriser le commerce entre l’Europe et l’Asie mais aussi traquer Edward Kelly, un alchimiste aux plans machiavéliques. Une fois sur place, notre héros va découvrir une toute autre ambiance puisque le pays est en proie à des guerres sauvages ayant permis aux Yokaïs d’envahir certaines zones du pays. Sans être transcendant, le pitch de NioH à au moins le mérite de susciter l’intérêt. Les cinématiques ne sont pas toujours cohérentes et après avoir passé beaucoup de temps sur un niveau, difficile de suivre l’histoire de la meilleure des manières. Néanmoins, NioH ne se limite pas à son scénario et c’est une fois manette en main que les choses sérieuses commencent.
AVIS DU DOCTEUR : ADOPTEZ UNE BONNE POSTURE
En effet, le La est donné dès les premiers combats. Equipé d’une simple épée, notre samouraï occidental va devoir se frayer un chemin à travers un château londonien. La tâche n’est pas trop compliquée mais permet de se familiariser avec le système de combat. Les touches Carrée et Triangle servent à combiner des coups légers et des coups plus puissants, alors que le bouton Croix sert à esquiver et la touche L1 à parer. A la manière de Dark Souls, le joueur possède une barre de vie ainsi qu’une barre de Ki qui fait office d’endurance. Là aussi, le joueur va devoir regarder en permanence cette dernière afin de ne pas se retrouver à sec, limitant ainsi les possibilités d’esquives et de contres. Avec tout cela, vous avez au moins les bases pour vous défendre un minimum. Un minimum, car par la suite, les combats vont vous demander bien plus que de simples esquives et autres parades.Une fois arrivé au bout du château, vous découvrez les plans de l’Alchimiste Edward Kelly et décidez de partir au Japon pour le poursuivre. Avant même de commencer votre première mission au Japon, vous allez devoir passer par un rapide didacticiel afin de passer en revue les différents coups et techniques que vous pouvez utiliser. Si le premier niveau avait permis de se familiariser avec le système de combat, le tutoriel reste une étape essentielle pour comprendre toutes les subtilités du gameplay de NioH. A commencer par les postures de combat qui vont vous permettre de modifier votre style. Les joueurs vont pouvoir choisir parmi les positions haute, moyenne et basse. La position haute permet d’effectuer des attaques plus puissantes en sacrifiant du Ki. A l’inverse, la position basse permet d’économiser du Ki mais réduit la puissance des coups. Enfin, la position moyenne permet de résister plus longtemps aux coups des ennemis lorsque l’on effectue une parade. Chaque position permet d’appréhender le combat d’une manière différente et influe significativement la façon de jouer. Il faudra donc penser à changer régulièrement de forme afin de s’adapter aux ennemis qui se présentent devant vous. En plus d’ajouter un degré de difficulté supplémentaire aux combats, les trois postures permettent aussi de dynamiser le gameplay de NioH.
FRAGILES S'ABSTENIR
En plus des postures de combat, les joueurs devront compter sur la récupération de Ki pour rester efficace. Après chaque coup, une aura bleue entoure notre héros et il faut alors appuyer sur R1 afin d’activer la récupération instantanée de Ki. Le timing étant très court, il faudra rester en alerte pour réussir à utiliser cette fonction régulièrement. Si cette technique va vous permettre d'enchaîner plus facilement un ennemi, il faudra tout même ne pas être trop gourmand, au risque de se faire violemment réprimander. La aussi, tout est question de patience et d’analyse, mais cela permet surtout d’ajouter encore plus de dynamisme à des combats qui demandent souvent d’être prudent. La difficulté en devient croissante et chaque action peut vous être bénéfique, ou à contrario, vous mettre en mauvaise posture. On retrouve vraiment cette sensation d’avoir un combat de samouraï qui se déroule sous nos yeux et malgré l’envie d'asséner un coup puissant à l’ennemi, on prend le temps de tourner doucement autour de lui afin d’attendre le bon moment. En revanche, les plus téméraires seront sévèrement punis puisque trois coups suffisent à venir à bout de William. Comme promis, NioH offre un challenge relevé aux joueurs hardcores, qui vont encore plus apprécier les combats de boss.
La difficulté en devient croissante et chaque action peut vous être bénéfique, ou à contrario, vous mettre en mauvaise posture.
Chaque mission se conclut en affrontant au minimum un boss, certaines vous demandant d’affronter un boss intermédiaire. Si les combats classiques deviendront rapidement du menu fretin, les boss vous demanderont de nombreux essais avant de vraiment pouvoir leur tenir tête. En effet, chaque boss possède ses propres capacités et patterns, ce qui nécessite à chaque fois plusieurs tentatives pour mettre en place un plan d’attaque. Si certains boss varient peu les patterns, d’autres n’hésitent pas à utiliser plusieurs attaques afin de perturber votre routine, à l’image de la succube Hino-Enma et ses multiples coups paralysants. Une fois les patterns bien en tête, vous allez enfin pouvoir rentrer dans le lard de ces démons. Mais encore une fois, attention à ne pas vouloir trop en profiter puisque les boss ont tendance à vite réagir. Il faudra donc penser en permanence à conserver un peu de Ki pour esquiver les contres-attaques. Par ailleurs, pensez également à vous approvisionner en remèdes et autres talismans afin d’augmenter vos chances lors des ces combats atrocement difficiles. Les boss offrent des affrontements dignes d’un jeu tels que Dark Souls et tant que l’ennemi n’est pas totalement mort, il ne faudra jamais crier victoire trop vite. Les combats vont certainement vous rendre fous, mais après avoir vaincu un boss, la frustration s’envolent instantanément pour laisser place à une joie sans précédent. Rien que pour ça, NioH remplit entièrement son contrat et nous donne entière satisfaction.
UN PAS EN AVANT, TROIS PAS EN ARRIÈRE
Finalement le plus frustrant reste en amont des boss. A l’instar de Dark Souls, NioH est amateur de Die & Retry, ce qui signifie que les joueurs vont devoir recommencer de nombreuses fois un niveau avant d’arriver au boss. Pour vous aidez dans votre progression, vous pourrez prier devant des autels qui servent de checkpoint mais aussi des stands pour améliorer les statistiques de votre personnage. Pour faire simple, chaque monstre tué vous permettra de récupérer de l’Amrita, une matière qui vous permet d’augmenter la puissance et l’endurance de William. Petit piège, vous devrez faire bien attention à ne pas mourir avec trop d’amrita sur vous, au risque de tout perdre. En effet, lors de votre première mort, vous pourrez retrouver l’esprit protecteur qui vous accompagne dans votre aventure. Ce dernier vous rendra tout l’amrita récupéré mais si vous mourrez à nouveau sans avoir récupéré votre esprit, celui-ci perdra tout l’amrita stocké. De plus, votre esprit protecteur vous permettra également d’activer les armes vivantes, un pouvoir qui vous rend invincible pendant un court laps de temps et augmente radicalement vote puissance. Ces attaques dévastatrices vous seront précieuses lors des affrontements de boss, pensez donc à toujours récupérer votre esprit avant d’aller au combat.
Mais si ces morts à répétition auront un goût amer, elles permettront surtout d’explorer à fond les niveaux du jeu.
Mais si ces morts à répétition auront un goût amer, elles permettront surtout d’explorer à fond les niveaux du jeu. En terme de level design, les équipes de Team Ninja ont bossé dur pour proposer des cartes bien fournies et qui comportent de nombreux chemins à suivre. Seul petit reproche, la carte affichée sur votre écran n’est pas des plus utiles et c’est bien souvent à l’aveugle que l’on avance. Du coup, il n’est pas rare de se perdre afin de trouver la bonne direction. Mais si tout cela rajoutera encore plus de combats à risque, c’est aussi un bon moyen d’accumuler de l’équipement ainsi que des remèdes. Enfin si vous trouvez que les ennemis ne sont pas assez coriaces, vous pouvez activer les tombes de puissants soldats afin de les affronter. Il s'agit en fait des tombes d'autres joueurs mort lors de l'exploration d'un niveau. Beaucoup plus coriaces que les ennemis traditionnels, ils vous donneront aussi une partie de leur équipement en cas de victoire. Les combats sont un peu répétitifs mais les chasseurs d’objets se feront un malin plaisir de déterrer toutes les tombes afin d’arriver au boss avec le meilleur stuff possible.
GAIJIN TRASH
Côté équipement, les amateurs de Dark Souls ne seront pas dépaysés par les montagnes d’informations à enregistrer. Les non-initiés risquent d’être un peu perdus quitte à délaisser un peu cet aspect du jeu. En plus du niveau de votre équipement, il faudra aussi penser au poid de ce dernier afin de choisir entre protection et souplesse dans les déplacements. Pour couronner le tout, chaque arme possède un niveau de familiarité et il faudra utiliser longuement une arme avant de maximiser son potentiel. Un choix intéressant mais qui n’incite pas à utiliser l’éventail d’armes que le joueur a à sa disposition. S’il est possible de choisir entre une lame, deux épées, des lances, quelques haches et autres kusarigamas, chaque arme possède son propre potentiel offensif, à l’instar de la hache qui permet de porter des coups puissants, mais son poids réduit fortement la mobilité de William. Les joueurs devront vite trouver leur arme providentielle et ce n’est pas le choix d’une arme favorite au début du jeu qui vous incitera à faire le contraire. C’est un peu dommage de ne pas avoir de motivation à utiliser différentes armes, d’autant plus que chacune d’entre elles possède un arbre de compétence qui permet d’acquérir de nouveau combos beaucoup plus puissants. Du côté des armes à distance, le son de cloche est un peu différent puisque l’arc n’aura pas du tout la même utilité que le canon à poudre. Enfin, les objets à récupérer pourront vous être d’une grande aide mais les plus téméraires pourront aisément se passer des ces derniers, mis à part les remèdes bien sûr. Pour résumer, c’est un peu le bazar aux niveaux des objets, mais cela ne devient pas trop punitif pour les personnes qui n’aiment pas rester trop longtemps dans les menus.
C’est un peu dommage de ne pas avoir de motivation à utiliser différentes armes, d’autant plus que chacune d’entre elles possède un arbre de compétence qui permet d’acquérir de nouveaux combos beaucoup plus puissants.
Du côté technique, NioH accuse clairement ses 13 ans de développement. Le jeu affiche des graphismes assez fins mais les mouvements des personnages ne donnent vraiment pas l’impression de jouer sur PS4. Sur PS4 Pro le jeu gagne en netteté et affiche des graphismes encore plus fins. Néanmoins, la pauvreté des décors et les textures parfois bien crades viennent entacher le tableau. Heureusement, le jeu reste fluide en toute circonstance, y compris pendant les combats de boss où se multiplient les effets visuels. Un bon point pour ce type de jeu. De même la direction artistique du titre reste de très bonne facture et dès le début, on retrouve l’atmosphère si spéciale que l’on s’imagine lorsque l’on pense au Japon et aux samouraïs. Les Yokaïs sont flippants à souhait, bien qu’il faudra s’habituer à voir régulièrement les mêmes démons sur la carte, la seule différence étant l’arme qu’ils utilisent. Si certaines personnes ne seront pas dérangées par ce point faible, ceux qui sont un peu réticents à recommencer maintes et maintes fois la partie d’un niveau risquent d’être déçus. En revanche, NioH propose un contenu ahurissant via des missions secondaires ainsi que des missions crépusculaires qui vous permettront d’affronter des ennemis beaucoup plus puissants en échange d’équipement très rare. Vous l’aurez compris, NioH n’a pas fait les choses à moitié et il faudra plus d’une centaine d’heures pour arriver au bout de chaque niveau.