Test également disponible sur : X360

Test Ninja Blade sur X360

Test Ninja Blade
La Note
note Ninja Blade 14 20

Ninja Blade n'est pas un hit loin de là. Faible techniquement, loin de renouveler le genre qu'il aborde, aussi intéressant dans son scénario qu'un téléfilm de deuxième partie de soirée sur RTL9, le titre de From Software ne tiendra hélas pas la comparaison avec les mastodontes du beat'em all. Pourtant, si vous arrivez tout comme nous à passer outre ces défauts, vous prendrez à coup sûr votre pied sur ce jeu pop-corn, où le fun est roi et l'action ne débande quasiment jamais. Un défouloir massif qui, délicieuse contradiction, laisse le cerveau sur off, tout en le remplissant d'images plus grandes que nature.


Les plus
  • De l'action non stop
  • De nombreuses séquences QTE
  • Des cinématiques dantesques
  • Des combats vertigineux contre des boss énormes
  • La possibilité d'upgrader ses armes
Les moins
  • Le scénario franchement débile
  • Pauvre graphiquement
  • Baisses de frame-rate fréquentes
  • Rien de vraiment neuf
  • Des niveaux qui peuvent parfois se répéter


Le Test

Nouveau-né des studios de développement From Software (à l'origine de la saga Armored Core), Ninja Blade vous propose d'incarner un ninja surpuissant, capable de découper des monstres géants dans un Tokyo futuriste. Un programme qui sent bon le gros Z qui tâche, mais qui s'avère être une bonne surprise, puisque ses développeurs ont réussi à capter le potentiel jubilatoire d'un tel titre en affichant pleinement un concept bourrin et décomplexé. Explications.


Michel Audiard aurait été testeur de jeu de vidéo, il aurait certainement pu écrire quelque chose comme "c'est marrant cette manie qu'on les développeurs de beat'em all à faire des scénarii". Car il faut bien l'avouer, avec leurs ficelles grosses comme les boots du Titanic et leurs personnages à peine dignes d'un direct-to-video tourné en Roumanie, ces derniers sont souvent à l'origine de belles tranches de rigolade pour les gamers avisés que nous sommes. Et en la matière, Ninja Blade fait office de best of. En 2015, un mystérieux virus transforme les hommes en mutants féroces ; certains allant jusqu'à prendre la forme de monstres géants, tel des crabes de 15 mètres de haut, capables de lancer des rayons laser (véridique !). Pour éradiquer la pandémie dans l'archipel nippon, le gouvernement fait appel au dernier recours de l'Humanité : Ken Ogawa, ninja des temps modernes, qui en plus de pouvoir marcher sur les murs, arrive à transformer les mutants en sushis grâce à ses lames. Manque de pot pour Ken, en plus de devoir affronter de grosses bébêtes visqueuses aux côtés desquelles Godzilla passerait pour un Pokémon, ce Shinobi new age devra en plus démanteler une mystérieuse conspiration menée par son maître ninja, passé du côté obscur de la force. Stop ! N'en jetez plus, pas trop de bonheur d'un coup. Vous l'aurez compris, avec Ninja Blade, on nage en plein gros délire potache à prendre à un degré dépassant largement celui généralement indiqué par le thermomètre anal. Un côté Bigger than life assumé à fond par les développeurs du jeu, qui ont voulu faire de leur jeu un défouloir bourrin et totalement improbable dans lequel le maitre-mot n’est autre que "action". Et les bougres n'y ont pas été de main morte, puisqu'on est certainement là face à l'un des jeux les plus fun et les plus décomplexés qu'ils nous aient été donné de voir depuis quelques temps.

 

Le bon, la brute et les mutants

 

Qu'on ne s'y trompe pas, Ninja Blade n'a rien de novateur ni de révolutionnaire à proprement parlé. Beat'em all bête et méchant dans lequel il vous faudra traverser une petite dizaine de niveaux en zigouillant tout sur votre passage, le titre de From Software n'apportera rien de bien nouveau à celui qui aura déjà mis les doigts sur Gears (ou God) of War. Pire, à leurs côtés, il fera même légèrement figure d'élève moyen puisque techniquement, on est bien loin de la perfection graphique du titre de Microsoft, ou de la fluidité sans faille de celui de Sony. Plutôt pauvre d'un point de vue des level et character design (qui souffrent tous deux d'un manque flagrant de détails), faiblard en ce qui concerne la dynamique physique des personnages (on a vraiment l'impression que notre héros pèse aussi lourd qu'une blatte anorexique), subissant des chutes de frame-rate dès qu'un nombre trop important d'ennemis est à l'image, Ninja Blade n'est pas à proprement parlé un titre qui en met plein la vue. Mais pourtant, il se dégage de ce titre une puissance jouissive qui nous fait vite oublier ces menus défauts une fois la manette en mains. Véritable grand huit vidéoludique, mené à un rythme tel qu'il ne laisse jamais sa place à quelconque temps-mort, ce beat'em all nous happe dès sa première mission pour ne plus nous lâcher durant la dizaine d'heures qu'il nous a fallu pour en venir à bout. Entre bastons nerveuses sur des toits d'immeubles, chutes libres vertigineuses sur plusieurs centaines de mètres, scènes de shoot à tank ou en hélicoptère et affrontements avec des boss absolument dantesques, Ninja Blade fait clairement dans la démesure. A l'image de ses cinématiques par exemple, tellement improbables qu'en comparaison celles du Metal Gear Solid : Twin Snakes, réalisées par Ryuhei Kitamura, passeraient pour du Bergman. Une parmi tant d'autres : Ken, affrontant un monstre tentaculaire de plusieurs mètres de long, va se faire projeter dans les airs avec quelques véhicules qui traînaient par là. Ni une ni deux, il attrape une moto (on rappelle qu'il est alors à 150 mètres du sol environ), la démarre, roule sur un bus à l'envers, fait un demi-tour aérien, se retourne vers le gros gluant et se sert de sa prise d'élan pour balancer sa bécane dans la gueule du monstre, en même temps qu'un shuriken dans le réservoir de cette dernière, lui faisant sauter quelques molaires au passage. Et tout ça en QTE s'il vous plait, preuve que dans Ninja Blade, le joueur ne se retrouve que très rarement en position de simple spectateur !

 

Véritable grand huit vidéoludique, mené à un rythme tel qu'il ne laisse jamais sa place à quelconque temps-mort, ce beat'em all nous happe dès sa première mission pour ne plus nous lâcher durant la dizaine d'heures qu'il nous a fallu pour en venir à bout."

Passer ce côté too much irrésistible qui nous a laissé avec les yeux écarquillés, on appréciera aussi quelques petits plus qui ont leur importance. Le choix des armes de Ken par exemple, puisqu'avec ses trois épées (le katana de base, la grosse Berta lourde et dévastatrice et les deux lames courtes pouvant servir de grappin) et son gros Shuriken capable d'invoquer les éléments tels le feu, le vent ou l'électricité, il faudra jongler pour trouver la lame adéquate pour vaincre vos ennemis. A noter que toutes ses armes sont upgradables grâce à un système de gemmes rouges à récupérer. Côté gadget, on trouvera aussi la possibilité de changer les couleurs du costume de Ken, tout comme le blason sur son masque. La difficulté est quant à elle plutôt bien gérée, avec une bonne montée en puissance dès le cinquième niveau. Les séquences QTE s'avèrent nombreuses sans être prise de tête, puisqu'en cas d'échec, le jeu vous fera reprendre l'action à un ou deux coups avant et non pas la séquence entière. Bonne initiative, qui va dans le sens d'un soft qui veut offrir du plaisir avant tout. En revanche, impossible de sauvegarder au milieu d'une mission. Ces dernières durant au minimum une heure (sans chercher à faire du zèle), il vous sera donc impossible de faire des petites parties de 20 minutes. Et on vous déconseille fortement d'enchaîner deux missions de suite, car malgré ses carences techniques, Ninja Blade n'est pas avare en effets visuels clinquants et agressifs. Meaux de têtes garantis, d'autant que la caméra a souvent tendance à se mettre à 5 km de l'action, obligeant le joueur à se concentrer sur des personnages tous petits. Alors dans ces cas-là, on pose tranquillement sa manette, on éteint sa console, on laisse refroidir le disque, on prend un grand verre d'eau et un Guronsan… et on y retourne parce que c'est tellement con que c'en est bon. Allez, en bonus et pour le plaisir, on ne peut s'empêcher de vous raconter ce niveau se déroulant entièrement dans un Boeing. En pleine chute libre, Ken doit affronter une hydre à trois têtes collée sur la carlingue de l'engin, tout en prenant soin d'éviter des tirs de roquette venant d'un hélico-mutant (roquettes qu'il pourra, tel un joueur de base-ball, retourner à l'envoyeur d'un simple coup de sabre) et en le faisant suffisamment vite pour que ces monstres n'aient pas le temps de détruire l'avion. A la fin de ce combat aérien, notre ami ninja fera atterrir le gros porteur en flamme sur le périphérique de Tokyo en pleine nuit, à main nue et en freinant 3 000 tonnes d'acier accroché au dernier train d'atterrissage encore intact, l'arrêtant juste avant qu'il n'écrase une pauvre badaude qui passait par là par hasard. "Hell yeah" hurle-t-on alors, ça c'est du jeu vidéo !





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Pierre Delorme

le lundi 6 avril 2009, 18:30




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