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Difficile de ne pas s’émoustiller devant un titre de la trempe de New Super Mario Bros. qui joue avant tout la carte de la nostalgie. Les trentenaires répondront donc certainement présent à cet appel lointain mais les plus jeunes trouveront également satisfaction. Doté d’une très belle réalisation et affichant un gameplay simple mais d’une efficacité monstrueuse, New Super Mario Bros. n’a que pour seuls défauts une durée de vie trop courte et un manque certain de challenge. Dommage.
- Réalisation très soignée
- Un gameplay qui fonctionne toujours
- Jouabilité hors-pair
- Un charme certain
- Une redécouverte assurée
- L'effet méga-champi
- Les mini-jeux jouables à 4
- Court
- Le manque de challenge
- Nouveautés bien maigres
- Des Boss trop faciles à battre
- Des mini-jeux issus de Super Mario 64 DS
Bien avant qu’il ne fasse le mariole dans ses diverses activités sportives, Mario était surtout connu pour son sens du jump, ce qui lui d’ailleurs valu le petit sobriquet de Jump man – son premier nom - avant de devenir la mascotte de Nintendo qu’on connaît. Après avoir longtemps boudé la plate-forme 2D, le moustachu bedonnant italien revient à ses premiers émois dans un style inimitable.
Avec New Super Mario Bros, Nintendo est allé à l’essentiel. Point de cinématique d’intro inutile ou de dialogues à n’en plus finir, la trame principale de l’histoire est racontée en quelques secondes à l’écran-titre du jeu. Alors que Mario et Peach se baladaient paisiblement sur les allées de Mushroom Kingdom, un orage inattendu interpelle notre plombier moustachu, délaissant la princesse quelques instants ; juste le temps pour le fils de Bowser de kidnapper joyeusement la belle et prendre la poudre d’escampette. Et c’est parti pour une nouvelle course-poursuite à travers toute une série de mondes aussi divers que variés dans l’univers enchanteur de Mario. Côté gameplay, l’éditeur et développeur japonais n’a pas non plus souhaité complexifier les choses et dans un souci d’authenticité, deux touches suffisent pour contrôler le père Mario : le saut et la course. Cela peut paraître absurde en 2006 mais il fut une époque où le gameplay des jeux se résumaient pour la plupart du temps à deux boutons. A ce propos, Nintendo va nous prouver sur le champ que plus de 20 ans après, la sauce arrive toujours à prendre.
Nostalgiquement nôtre
Les joueurs trentenaires sont d’ailleurs les premiers concernés et 30 secondes suffisent amplement pour que ces derniers retrouvent leurs marques avec une facilité déconcertante. Il faut avouer que Nintendo a tout fait pour conserver la nostalgie intacte. Trois blocs de pierre à taper du poing et un goomba à écraser du pied, le début de New Super Mario Bros commence de la même manière que Super Mario Bros sur Nes. Ce n’est pas fortuit et les clins d’oeils ne se limiteront d’ailleurs pas au Mario original. Super Mario World et Super Mario 64 ont été visiblement les autres sources d’inspiration des développeurs, tant les éléments utilisés dans cet épisode DS rappellent les deux jeux sus cités. Attaque rodéo, triple saut et appui contre les murs, des petites astuces supplémentaires qui apportent encore plus de profondeur à un gameplay déjà bien dévastateur. Quant à la jouabilité, Nintendo n'a pas failli à sa réputation de travailleur d'orfèvre. Mario répond à merveille et les nouveaux joueurs vont enfin connaître le goût du bonheur tactile.
Avancée technologique oblige et profitant des capacités de la DS, Nintendo a donc opté pour une réalisation en 3D. Personnages, environnement et autres éléments du décor, ils ont tous été modélisés par l’intermédiaire de polygones. C’est vrai, le terme de plates-formes 2D qu’on prête à New Super Mario Bros est un peu galvaudé même si le scrolling horizontal et le gameplay conservent l’aspect original du concept. Peu importe finalement, le résultat est on ne peut plus jouissif et c’est avec un plaisir certain qu’on découvre les quelques nouveautés et améliorations qui ont été apportés à cet opus.
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi
Pour injecter un peu de sang neuf dans cet épisode DS, Nintendo a eu la charmante idée d’introduire de nouveaux champignons, aussi hallucinogènes que ceux que prend Mario d’habitude. Le mini-champi permet comme son nom l’indique de rétrécir Mario au point de lui permettre de se faufiler dans les trous de souris mais également de marcher sur l’eau. S’il lui arrive de se prendre pour Jésus, Mario aime également jouer les Gullivers et à l’aide d’un méga-champi gobé en toute impunité, le plombier italien peut alors augmenter considérablement sa taille et ainsi tout détruire sur son passage. Bien évidemment, le temps accordé reste minime mais suffisant pour terrasser un Boss d’un seul coup. C’est par ailleurs l’une des grandes faiblesses de ce New Super Mario Bros : le manque flagrant de challenge. L’introduction d’une capsule de réserve fait d’ailleurs partie des éléments qui rendent la tâche plus facile à notre héros. Grâce à cette astucieuse idée, Mario peut ainsi garder en stock un second item et l’utiliser en cas de besoin. Le cas échéant, il suffit de tapoter son stylet sur l’écran tactile afin de faire tomber du ciel son bonus jalousement gardé. Les plus fourbes n’hésiteront d’ailleurs pas à conserver un bon méga-champi pour envoyer paître le Boss de fin de niveau d’un simple coup de pied au cul. Bien évidemment, la difficulté se corse au fil des niveaux mais dans l’ensemble, le jeu reste très accessible au point que les vrais gamers, ceux qui ont été bercé par la mascotte de Nintendo, ne feront qu’une bouchée de ce jeu. Ceux-là se chargeront d’ailleurs de retourner le jeu de fond en comble, rien que pour le plaisir du challenge.
Bonheur éphémère
Terminer le jeu à 100% est donc la condition sine qua none pour augmenter un peu plus la durée de vie un peu légère du jeu. Six heures tout au plus suffisent pour filer tout droit au dernier château pour combattre Bowser. C’est court certes, d’autant que les Boss ne présentent aucune réelle difficulté pour les éliminer. Reste alors à découvrir les passages secrets, visibles d’emblée sur la carte. Grâce à cette map monde, le joueur peut avoir un rapide aperçu de ce qui l’attend par la suite, mais aussi se rendre compte qu’il existe plusieurs chemins différents avant d’arriver face à Bowser. Le Monde 4 par exemple n’est accessible qu’à condition d’avoir rempli un certain nombre d’objectifs, tout comme d’autres passages secrets. En effet, chaque niveau recèle trois médailles d’or, la monnaie locale, qui permet d’ouvrir les passages cachés ou bien encore accéder aux salles de bonus tenus par Papy Champignon. Une fois, l’objectif suprême atteint, il sera possible de contrôler Luigi et pourquoi pas terminer le jeu une seconde fois en sa compagnie bien que fondamentalement il s’agisse du même personnage. Cette quête du Saint Graal permet également de débloquer un petit bonus qui soulagera les personnes allergiques aux sauvegardes limitées ou plutôt déterminées, étant donné qu’il sera possible de sauvegarder à tout moment.
Toujours dans l’optique de prolonger son bonheur, le joueur se dirigera vers le mode multijoueur à deux : le Mario Vs. Luigi. Le concept est on ne peut plus simple : collecter dans un temps limité (prédéfini par le joueur) le maximum d'étoiles qui apparaissent aléatoirement sur la carte. Celles-ci sont rapidement localisables sur l'écran du bas. Chacun y va donc de sa fourberie pour devancer l'autre et pourquoi pas lui dérober les étoiles glanées au préalable. Tous les items du mode solo sont présents à l'exception du méga-champi qui aurait peut-être apporter un capharnaüm visuel sympa. Tants pis, on se contentera de balancer des boules de feu ou de jumper sur la tête de l'autre. Assez fendard, ce mode compense par la partie mini-jeux, qui sonnent comme un petit air de déjà-vu. Et pour cause, tous jouables au stylet et qui procurent un plaisir immédiat, toutes ses épreuves sont issues de la cartouche de Super Mario 64 DS tant et si bien que les connaisseurs resteront sur leur faim. Un moindre souci qu'on oubliera par le fait que l'ensemble des mini-jeux est accessible d'entrée de jeu à l'inverse de Super Mario 64 DS.