Test NBA 2K23 : l’épisode qui met tout le monde d’accord ? sur PC
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Après un premier opus next-gen sujet à polémique (NBA 2K20) et un suivant beaucoup plus en phase avec ces qualités (NBA 2K21), le NBA 2K de cette année 2023 semble enfin avoir trouvé son rythme de croisière. Et sur cette génération de consoles, son épisode référence. S’il ne révolutionne pas la licence, il l’améliore grandement, en renouvelant presque tous ces modes et en cherchant encore et toujours à rendre les matches plus lisibles, plus authentiques et plus faciles d’accès au plus grand nombre. Entre les 4 ères du mode MyNBA, le mode Jordan Challenge qui envoie une bonne décharge de nostalkiffe, les nouvelles fonctionnalités hyper bien pensées de MyTeam et un gameplay qui continue à se bonifier, quitte à chambouler, NBA 2K23 s'impose comme une très bonne cuvée. Une claque, une bonne, forcément nuancée par des micro transactions toujours aussi omniprésentes.
- C’est encore plus beau
- C’est encore mieux animé
- C’est en partie plus accessible
- Les quatre ères dans le mode MyNBA
- Le réalisme du Jordan Challenge
- Les nouvelles fonctionnalités de MyTeam
- La durée de vie maousse
- Encore un peu compliqué pour un non-habitué de la NBA
- Le matchmaking aux fraises, ça bouge pas
- Le mode The W, sans évolutions
- La course aux VC n’est jamais finie
Forte d’une édition collector dédiée à sa Majesté Michael “Air” Jordan, NBA 2K23 arrive cette saison avec de l’ambition à revendre. Il faut dire que la série est à nouveau sur une bonne pente et un bon trend depuis l'année dernière. Aussi, pour continuer à rester le maître dans le domaine (bon, ce n'est pas bien compliqué, ils sont les seuls), 2K Games a décidé de frapper fort en resignant une nouvellle fois avec un certain Michael (sans le B.) Jordan, de retour en tête d'affiche et sur la jaquette. Mais il n'y a pas que la façade qui joue la carte de la séduction facile, le gameplay a été revu et corrigé, avec des améliorations en pagaille, signe de véritable évolution majeure de la série et d’argument de vente au moment de passer encore une fois à la caisse ? Oui, et force est de constater qu’on n’a pas chômé niveau idées chez Visual Concepts.
Se renouveler en permanence, du moins dans le cas présent tous les ans, n’est pas une chose aisée, que l’on domine son marché ou non. Dans le cas de NBA 2K, licence phare depuis des lustres du basket interactif, la donne est d’autant plus complexe que l’épisode précédent avait tout de même mis la barre assez haute, graphiquement et techniquement du moins. Le constat tombe très vite après quelques minutes à peine manette en main : NBA 2K23 est d’une beauté remarquable. Niveau animations, la série n’a jamais été avare de mouvements fidèles au sport qu’elle défend, mais et cela sautera forcément aux yeux des plus assidus, leur palette a été revue à la hausse. Même constat pour l’ambiance, qui a toujours été un gage de réussite et d’authenticité : chaque salle jouit désormais de son speaker attitré et officiel, sans compter de nouvelles cinématiques pour accompagner un moment clutch, un shoot ou une action particulièrement spectaculaire (zoom sur le joueur au moment de tirer, vue du dos pendant le shot, gros plan sur le public). Bref l’immersion est totale et elle l’est d’autant plus qu’on a bossé le visage des protagonistes également. L’expression faciale était un des bémols des derniers NBA 2K next-gen (pas au point non plus de ne pas se ruer sur le jeu hein), avec son lot de regards vides. Le rendu a été amélioré et la modélisation des joueurs a gagné en uniformité : comprenez par là que plus de stars ont bénéficié de soins particuliers, histoire d’éviter, à cette période de l’année, la sempiternelle vague de captures nous montrant des basketteurs à la représentation totalement manquée.
TOUJOURS PLUS D'ACCESSIBILITÉ
Bref, c’est beau, ça bouge bien. On n’en attend pas moins d’un épisode de NBA 2K mais le degré de réalisme a encore été poussé, ce qui est un excellent indicateur pour la suite. Dans le jeu, Visual Concepts a choisi une ligne qui devrait permettre de contenter le plus de joueurs. Déjà en termes de difficulté, avec un niveau inédit : Semi-Pro, qui a pour vocation de permettre à un jeune débutant sur la licence (et qui sera donc passé par le mode Débutant, of course) de pouvoir plus facilement se frotter au niveau Pro, sans avoir l’impression brutale de changer radicalement de dimension. Ensuite dans le rendu visuel ingame. Afin de contenter tout le monde, les développeurs ont eu la bonne idée de proposer non pas une ou deux mais cinq jauges de tirs différentes - dont la variété oscillera aussi bien entre l’indication donnée, sa représentation et son placement à l’écran. Et l’histoire ne s’arrête pas là puisqu’il y aura encore 15 autres jauges à débloquer au fur et à mesure de la progression du jeu, soit 20 jauges différentes au total. Et autant de manière de personnaliser sa façon de shooter, avec l’accent sur le gameplay pur et dur (votre timing à vous) ou/et sur les caractéristiques de votre joueur (son timing réel à lui).
MOINS GRANDE EST LA VILLE, PLUS BELLE EST LA QUÊTE
Toutes ces mécaniques sont là pour toucher un plus large public et rendre l’accès à l’expérience NBA 2K moins élitiste que par le passé. Bonne pioche, qui se généralise finalement un peu partout dans le titre : la Ville, qui est le hub du mode Carrière, a vu son immensité réduite de 20 %, forcément appréciable quand on se souvient de sa grandeur. Surtout, on peut se déplacer dans cet univers à métro (dommage qu’on ne monte pas dedans et qu’on n’ait pas une animation avec), ce qui raccourcit drastiquement la longueur des aller-retours à faire. Le mode Carrière, bien qu’il ait toujours son lot de cinématiques pour étayer l’histoire, a aussi gagné en simplicité : désormais, après la création de son joueur, on choisit directement la franchise dans laquelle on veut et va jouer. Notre avatar parle (et ne se contente plus donc d’hocher la tête en fonction des dialogues) et son environnement se résume, outre la ville, son bureau et la salle d’entraînement, à son agent, son assistante et sa petite-amie. L’intrigue est plus “actuelle” sur fond de rivalité entre vous (nous, c’est le goût) et un dénommé Shep Owens, futur crack de la Ligue (comme vous), drafté (toujours comme vous) et qui joue… au même poste que vous. Les réseaux sociaux, l’influence de la prise de parole, la vôtre, comme la sienne, ainsi que la recherche ou non du buzz sont autant de notions actuelles abordées dans l’histoire, subtilement d’ailleurs, que d’éléments de construction de votre joueur. D’ailleurs, on notera des dialogues plus contemporains, histoire d’être en phase avec la jeune génération.
MJ, C'EST PLUS FORT QUE TOI
A ce sujet, on retrouve les classiques : l’incrustation ou non de son propre visage dans le jeu, le choix morphologique de son avatar, son poste, la possibilité de tester son build et de le modifier avant de se lancer. En revanche et pour éviter les archétypes souvent pétés que l’on avait trop tendance à affronter en ligne, la création et la gestion des stats (plus insignes) de votre joueur devra être encore plus mûrement réfléchi. Pour éviter par exemple de vouloir juste être une gâchette aux trois points, sans tenir compte des autres tirs, ces derniers sont tous connectés entre eux. Impossible de développer l’un au détriment du reste. Idem pour l’accès aux meilleures insignes, qui ne pourra se faire qu’en respectant un certain nombre de conditions et d’obtention d’insignes de rangs antérieurs. A noter d’ailleurs et là, on revient brièvement sur le gameplay global, que la notion d’adrénaline est présente dans les matches. Elle est représentée sous la forme de trois barres, qui permettent soit de déclencher une accélération soudaine, soit un dribble explosif. A chaque possession, le joueur aura autant de tentative pour effectuer ces mouvements que de barres sous ses pieds, et une fois ces dernières épuisées, sa vitesse sera fortement diminuée - mais vraiment diminuée - jusqu’à la fin de cette même possession. Voilà qui va forcément changer la façon de jouer de certains et surtout obliger à bien réfléchir chacune de ces attaques ou pour les amoureux du dribble, votre façon de les placer. La Ville conserve son ADN : on retrouve d’autres joueurs en ligne et les habituels défis désormais inhérents à la saga. A cela vient s’ajouter des quêtes, débloquées une fois votre accès en NBA assurée et un nouveau lieu, le Théâtre, qui abrite plusieurs modes de jeux online, avec divers thèmes et restrictions, et qui évolueront en fonction des différentes saisons du jeu.
Mais les deux grosses nouveautés de NBA 2K23 sont dans le contenu solo et on peut vous le dire, il y aura de quoi manger et bien manger cette année. Edition spéciale oblige, Michael Jordan est évidemment à l’honneur. Par le biais du Jordan Challenge, on retrace à travers 15 moments-clés la carrière du numéro 23 des Chicago Bulls.
Mais les deux grosses nouveautés de NBA 2K23 sont dans le contenu solo et on peut vous le dire, il y aura de quoi manger et bien manger cette année. Edition spéciale oblige, Michael Jordan est évidemment à l’honneur. Par le biais du Jordan Challenge, on retrace à travers 15 moments-clés la carrière du numéro 23 des Chicago Bulls. Jusque-là, rien de bien inédit - hormis le nombre de défis - puisque le challenge était déjà là il y a quelques années, lors de l’édition 2011 du jeu, déjà dédiée à Jordan. Ce qui frappe, c’est le souci du détail mis par Visual Concepts pour nous faire revivre la vie et les époques traversées par la star. L’un des meilleurs exemples est finalement le premier, qui voit Jordan sous les couleurs de North Carolina lors de la finale du championnat NCAA, le tout avec un filtre d’époque, des tenues d’époque et… les règles du moment, avec notamment l’absence de la ligne à trois points. Les défis sont conséquents, relevés et avec toujours trois objectifs à atteindre pour les valider. De quoi faire.
LES 4 ÈRES DU POUVOIR
Même ordre d’idée pour le mode gestion de NBA 2K23, MyNBA, qui conserve toutes les caractéristiques du précédent opus… avec le luxe de choisir dans quelle génération on souhaite s’inscrire et dominer la Ligue. Celle récente des Warriors ? La dynastie des Bulls de Jordan ? Celle de Kobe Bryant ? A moins que vous ne préfériez replonger dans les années 80, sous la houlette de Larry Bird et Magic Johnson ? Telles sont les possibilités de temporalité offertes par le jeu et à chaque période ses règles là aussi. Niveau réalisme, NBA 2K 23 frappe là aussi très fort : selon les dates et époques (c’est le terme ère qui est employé d’ailleurs dans le jeu), les habillages ne seront pas les mêmes, on retrouvera des gens disparus aujourd’hui (l’ancien commissaire de la Ligue David Stern par exemple), des franchises subiront bien un changement de nom, d’autres ne seront même pas encore incorporées ou arriveront plus tard. Encore une fois, selon votre choix initial. Forcément, tout cela renforce une immersion qui était déjà haute et présente les autres années. Et personne n’est en reste : My Team voit la co’op débarquer dans le mode Triple Menace, ainsi que la fin des contrats pour les cartes, la possibilité de verrouiller un seul joueur en match et donc, de ne faire progresser que la carte que l’on souhaite. Il sera aussi possible de tester son starter avant de le choisir de façon définitive. Autant de fonctionnalités propres à rafraichir un mode très, très apprécié et qui aura encore son volet esport, avec le célèbre tournoi à 250 000 dollars de cashprize. Dommage que le mode carrière dédiée au basket féminin, The W, n’ait pas, lui, joui, de ce même soin et de ce même souci de fraîcheur. Il n’empêche qu’à l’heure du bilan, force est de constater que NBA 2K23 nous rend une copie presque parfaite. Pour cela, il faudra peut-être un jour se pencher sérieusement sur le souci de matchmaking en ligne. Mais aussi et surtout diminuer l’omniprésence des VC - la monnaie virtuelle du jeu - dans l’expérience joueur, véritable poison d’un opus, sinon, en tous points remarquables.