Test NBA 2K16 sur PS4 et Xbox One sur Xbox One
18 20
A chaque nouveau NBA 2K, Visual Concepts trouve toujours le moyen d’améliorer son jeu, de le rendre toujours plus impressionnant, plus crédible et encore plus proche de ce qu’on peut appeler la perfection. Il est vrai que les progrès avec NBA 2K15 dans le gameplay sont assez mineurs, même si le jeu tend à se simplifier d’un côté pour les néophytes via une prise en main plus instinctive, alors qu’il continue à être toujours aussi précis et exigeant pour les grands initiés. Néanmoins, il ne faut pas se leurrer, NBA 2K16 n’est pas un jeu à laisser entre les mains du premier péon venu, et la connaissance de ce sport est un minimum requis pour apprécier toute sa quintessence. En fait, le seul accident de parcours cette année, c’est d’avoir fait appel à Spike Lee pour gérer le mode "MaCarrière". Entre une mise en scène mollassonne, des personnages et des dialogues caricaturaux, mais aussi des graphismes assez cheaps, il n’y a malheureusement pas grand-chose à retenir du travail fait par le réal’ de Malcom X, resté bloqué quelque part dans les années 95. Heureusement, le contenu gargantuesque, voire chronophage du jeu, mais aussi sa bande-son composée cette année par DJ Premier, DJ Khaled et DJ Mustard gomment cette erreur de parcours et nous rappellent qu’en matière de jeu de basket, et même de simulation sportive, la référence ultime c’est NBA 2K !
- Graphismes vénères de chez vénère !
- Les expressions faciales ont été ajoutées !
- Un public encore plus dingue !
- Gameplay toujours aussi exigeant
- Contenu pléthorique
- Une I.A. encore plus pertinente
- Une bande-son de qualité et de bon goût
- Le scan facial fonctionne 10 fois mieux que dans 2K15
- Spike Lee et sa mise en scène pleine de clichés
- Shaquille O’Neal et Ernie Johnson toujours aussi statiques
- A quand des commentaires en français avec George Eddy ?
Si les footeux guettent la rentrée pour savoir qui de FIFA ou de PES mettra une raclée à l’autre, les amoureux du ballon orange n’ont pas ce genre de questions à se poser. Tout ce qu’ils espèrent, c’est qu’il y aura suffisamment de nouveautés pour justifier auprès de Papa / Maman / Madame (rayez les mentions inutiles) l’achat du nouveau NBA 2K. Et vu que 2K Games a sorti le chéquier pour se payer cette année Tony Parker, Spike Lee et trois DJs de renom, il y a de fortes chances pour que vous lâchiez vos 70€ annuels avant même d’avoir terminé la lecture de ce test.
Ce qui doit être pratique quand on bosse chez Visual Concepts, c’est qu’on n’a même pas besoin de se soucier de ce que fait la concurrence. Electronic Arts est en effet tellement à la ramasse avec son NBA LIVE que 2K Games peut même se permettre de foirer son mode MaCarrière sans que cela ne nuise à sa réputation. Car cette année, pour NBA 2K16, 2K Games a eu la charmante idée de faire appel à un metteur en scène de Hollywood pour dynamiser un peu le mode solo du jeu. Et parce qu’il fallait un real’ en phase avec le milieu, c’est Spike Lee qui a été mandaté pour le rôle, lui qui est un fervent supporter des New York Knicks (oui, ça arrive) et qui a aussi réalisé – avec brio – un certain He Got Game en 1998 avec pour tête d’affiche Denzel Washington. Seulement voilà, depuis Miracle à Santa Anna en 2008, Spike Lee collectionne davantage les Razzies Awards que les applaudissements du public. Il faut dire que le bonhomme tombe souvent dans la caricature et ce manque de goût total, il l’a transmis dans le mode MaCarrière de NBA 2K16.
METTEUR EN ESPACE
Il faut en effet voir à quel point son "Livin’ Da Dream" transpire le cliché du vieux film des années 90. Dans la peau d’un jeune rookie plein de talents, le joueur va devoir gérer sa carrière, de ses débuts au lycée jusqu’à son arrivée dans la NBA. Dans le principe, rien de bien choquant, mais la mise en scène est tellement aux antipodes de ce qu’on obtient une fois sur le parquet qu’on sort quasi effrayé de l’expérience. Car au-delà d’un scénar’ qui ne prend même pas en compte les origines que vous avez données à votre avatar (le héros sera forcément issu d’une famille afro-américaine, quelle que soit la couleur de votre peau), on assiste à des cinématiques d’une lourdeur presque pachydermique qu’on en vient à zapper les séquences tellement elles sont kitschs. Entre les discussions avec sa sœur pleine de bons sentiments, les après-midi wesh wesh avec Vic, son meilleur ami bien lourdaud, les querelles avec les agents et ce nom à coucher dehors qu’il traîne certainement depuis son enfance (Freq pour Frequency Vibrations – mais merde quoi !!), il y a de quoi se taper des barres ! Et puis, il faut voir comment le jeu devient moche lors de ces phases embarrassantes, à mille lieues de ce qui se passe sur le terrain. Certes, les personnages sont dans l’ensemble assez réussis, mais les décors sont tellement vides et sans vie qu’on l’impression d’avoir un autre jeu entre les mains.
Si cracher notre venin sur la mise en scène ringarde de Spike Lee nous a fait le plus grand des biens, il ne faut pas non plus oublier que la série NBA 2K est aussi connue pour la richesse de son contenu.
Fort heureusement, Spike Lee n’a été payé que pour saccager la première moitié du mode MaCarrière, la seconde – plus classique – débutant à la fin de la première saison NBA, reprend les codes des précédents épisodes avec la possibilité de faire ses propres choix, comme gérer ses entraînements, les contrats pubs, les sorties avec les coéquipiers qu’il ne faudra pas négliger car ils vous permettent de faire grimper votre nombre de fans et par la suite débloquer des cartes pour le mode MonEquipe, qui n’est autre que l’équivalent du FIFA Ultimate Team pour vous donner un point de comparaison. Cela dit, tout n’est pas non plus à jeter dans la partie chapeauté par Spike Lee, puisqu’une fois sur le terrain, l’ambiance devient très rapidement survoltée. En fonction de l’évolution de Freq et des écoles qu’il fréquente, il est amené à jouer dans des salles particulières, bien évidemment plus proche du public et à l’ambiance très chaleureuse. Certes, de temps à autre, la caméra ira se "focuser" sur la frangine et le poto de Freq en pleine effervescence dans les gradins, mais globalement, c’est un plaisir de jouer en se sentant aussi proche du public. Visual Concepts s’est efforcé à varier les lieux de rencontre et l’ambiance qui va avec qu’on n’est pas pressé d’arriver dans les grandes salles bondées de la NBA. Enfin, tout ceci n’engage que moi et mon sens du bon goût.
A LA MODE, A LA MODE
Si cracher notre venin sur la mise en scène ringarde de Spike Lee nous a fait le plus grand des biens, il ne faut pas non plus oublier que la série NBA 2K est aussi connue pour la richesse de son contenu. Si le mode "MaCarrière" est terriblement prenant, il est un autre mode qui lui aussi est du genre chronophage. On pense notamment au mode "MonGM", qui demande au joueur de prendre en charge la gestion d’une équipe qu’on doit emmener vers des sommets stratosphériques. Sorte de Football Manager en version basket et intégré directement dans le jeu, le mode MonGM a très peu évolué depuis l’an passé, si ce n’est qu’il est possible de délocaliser son équipe à condition d’être accepté par les agents de la NBA. Tout un programme ! Encore une fois, NBA 2K16 se distingue par la richesse de son contenu, capable de tenir en haleine un joueur pendant une année entière, tandis que des mises à jour régulières permettront d’être systématiquement à la page et en totale adéquation de ce qui se passe en NBA.
L’authenticité, être toujours plus proche de la réalité, c’est aussi l’objectif que NBA 2K16 s’est fixé en termes de gameplay et de sensations. Là encore, il n’y aucune comparaison possible ni concurrence valable dans le domaine.
L’authenticité, être toujours plus proche de la réalité, c’est aussi l’objectif que NBA 2K16 s’est fixé en termes de gameplay et de sensations. Là encore, il n’y aucune comparaison possible ni concurrence valable dans le domaine. Le studio californien Visual Concepts reste les maîtres incontestés et incontestables de la simu de basket. Si le fan inconditionnel de la série vient chercher dans NBA 2K16 sa dose de technicité dans le jeu, le titre fait aussi l’effort d’attirer à chaque nouvel épisode les gamers moins à l’aise avec cette prise en main assez complexe il faut bien l’admettre, surtout quand on n’est pas habitué. Bien sûr, l’usage du Pro Stick est toujours d’actualité, mais cette année, certaines actions ont été simplifiées pour que le profane puisse aussi jongler avec les autres touches de la manette. Passe enchainée, passe à rebond, passe spectaculaire, Tir, feinte de tir, Spin rapide, passe lobée ou bien alley-oop, toutes ces actions basiques et essentielles sont possibles avec les quatre boutons de la manette. Le tout est en effet de trouver le bon enchaînement avant d’entrée dans la raquette, savoir faire circuler le ballon autour de cette dernière, avant de tenter une percée pour approcher le panier. Là encore, le jeu dos au panier est toujours aussi efficace pour établir sa stratégie d’attaque, d’autant que les contacts font partie des grandes améliorations dans NBA 2K16.
TÉLÉ-RÉALITÉ
Plus précis et toujours plus proches de la réalité, les contacts ne permettent plus les écarts qui facilitaient autant le passage en force l’année dernière. Cela va de pair avec une I.A. qui a été améliorée, renforcée et qui se déplace plus intelligemment dans la raquette. Non seulement, cela est valable pour ses coéquipiers, mais c’est aussi le cas pour l’équipe adverse qui profite de la première faille ou faute de jugement venu pour chiper le ballon ou être fortement présent au rebond pour lancer la contre-offensive. Ces joueurs qui se démarquent désormais d’eux-mêmes offre un rythme de jeu plus fluide et encore plus crédible, bluffant à chaque fois le non-initiés qui ont alors le sentiment de regarder un véritable match de basket. Une transition toute trouvée pour vous parler de la réalisation technique de NBA 2K16, encore plus belle que les années précédentes. Et pour cause ! Car au-delà de graphismes qui se sont affinés, avec une modélisation des personnages toujours plus fidèles à chacun des sportifs qui ont été scannés dans le jeu, c’est l’ajout des expressions faciales qui crédibilise encore plus le discours de 2K Games et Visual Concepts qui n’ont jamais été aussi loin dans la beauté de ce sport. Grimaces, sourires, concentration, douleurs, les joueurs peuvent désormais passer par différentes émotions qui manquaient tant à la série les années auparavant. Le public, déjà bien impressionnant, a lui aussi fait l’objet d’un travail d’orfèvre avec 2 fois plus d’animations différentes, qui donnent l’impression que chaque personne qui constitue cette foule réagit de manière autonome. C’est assez bluffant de réalisme, d’autant que les développeurs ont toujours ce chic de proposer des angles de vue toujours aussi bien choisis. L’impression de mater un match de basket (alors que ce n’est qu’un jeu vidéo) n’a jamais été aussi vraie cette année.