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C’est fait ! Avec Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2, CyberConnect2 vient d’entrer dans le cercle très prisé des développeurs de jeu de baston qui forcent le respect. Corrigeant les erreurs du premier volet sorti en 2008, le studio japonais nous offre un titre généreux à tous les niveaux. Le mode "Aventure Ultime" tout d’abord retrace toute la saison Shippuden avec une fidélité exemplaire et une mise en scène tout simplement ahurissante. Ensuite, le système de combat continue de nous prouver qu’il est possible d’allier tacticité avec accessibilité, sans prendre en grippe les hardcore gamers qui s’y retrouvent également. Et enfin, cerise sur le cake, le mode online cimente tous ces atouts entre eux, permettant de partager l’expérience Naruto avec d’autres joueurs connectés. Une référence, il ne fait pas l’ombre d’un doute. Un must have, c’est certain !
- Une réalisation toujours aussi époustouflante
- Des animations à tomber par terre
- Un système de combat toujours aussi accessible
- Le mode Aventure Ultime vraiment intense
- Mode online béton
- Un roster de 42 personnages
- La mise en scène ultra spectaculaire
- Certains combats absolument mythiques
- Les voix japonaises bien sûr
- Un vrai dessin animé interactif
- On aurait aimé plus de furies
- Quelques longueurs dans le mode Aventure Ultime
- Toujours pas les musiques officielles
- Des accès disque à n'en plus finir
- Le spoil Naruto Hokage
CyberConnect2 et Naruto, c’est une longue histoire d’amour. Développeur attitré depuis que la licence existe sur PlayStation 2 et PSP, le studio japonais n’a jamais cessé de bosser en étroite collaboration avec Masashi Kishimoto, le créateur de Naruto. Il y a deux ans, le studio japonais transcendait sa propre licence en sortant un épisode PS3 aux ambitions démesurées et au résultat absolument exemplaire. Si quelques défauts ont empêché Naruto Ultimate Ninja Storm de se hisser au Panthéon des meilleurs jeux de baston, sa suite, Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm 2 corrige le tir en nous offrant une expérience encore plus époustouflante. Et oui, c’est possible !
Savoir prendre son temps pour sortir un jeu fidèle à ses propres attentes, voilà la ligne directrice que s’est fixé le studio CyberConnect2 pour Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2. Conscient de l’attente suscitée par les millions de fans du ninja de Konoha et après l’exploit réalisé en 2008 sur PlayStation 3 avec le premier épisode Storm, difficile pour Hiroshi Matsuyama et son équipe de bâcler leur travail et sortir une suite trop à la hâte. Deux ans de production auront donc été suffisants pour corriger les erreurs du premier volet et par la même occasion offrir aux possesseurs de Xbox 360 la possibilité d’avoir accès à l’une des plus prestigieuses licences basées sur un manga. Ubisoft ayant perdu le contrat d’exclusivité qui lui permettait de développer sur la console de Microsoft (et c’est tant mieux !), plus rien ne pouvait arrêter CyberConnect2 de proposer la même expérience que sur PlayStation 3. Fort du feedback plus que positif reçu après la sortie de Naruto : Ultimate Ninja Storm en 2008, CyberConnect2 a eu la bonne idée de conserver les ingrédients qui ont fait le succès de ce dernier pour sa suite. C’est donc sans surprise que l’on retrouve les modes "Aventure Ultime", "Combat Libre" et "Combat en ligne" (enfin !), sans oublier toutes les options qui permettent d’ajuster le jeu à sa convenance. Préférer la version originale japonaise aux voix anglaises assez indigestes est par exemple l’une des premières choses que l’on cherche à faire lorsque l’on est un puriste. Une fois ce détail ô combien important validé, il ne reste donc plus qu’à se lancer dans l’Aventure Ultime, le mode solo qui permettra de débloquer l’ensemble des personnages du jeu pour ensuite en profiter dans les autres modes de jeu. Un passage obligatoire que certains voient déjà comme une corvée, sans avoir pris la peine de comprendre les envies des développeurs de réduire au maximum les passages inutiles et fastidieux.
J’en ai rêvé, CyberConnect2 l’a fait !
Pour ce faire, CyberConnect2 a préféré réduire le terrain de jeu, quitte à faire l’impasse sur une certaine liberté de mouvements pour cette fois-ci imposer une trame certes plus linéaire, mais qui se contente d’aller à l’essentiel. Ceux qui espéraient retrouver un village de Konoha vaste et tout en 3D risquent de déchanter rapidement, les concepteurs ayant opté pour des images fixes, plus cinématographiques, qui rappellent au passage les premiers Resident Evil dans le choix de placer la caméra à des endroits bien précis. Ce qu’on a perdu en liberté, on a gagné en qualité visuelle avec des environnements d’une grande beauté car reproduits en 2D par les mêmes équipes en charge du dessin animé. Les décors ne manquent donc jamais de détails et le sentiment d’être en face d’un animé interactif ne nous quittera jamais de l’aventure. Si les premières missions ne sont guère passionnantes (on enchaîne des petits boulots aussi insipides que d’aller déposer des licences de commerce dans des restaurants du village), très vite, on est happé par la trame principale qui retrace toute la saison "Shippuden". Cela paraît énorme (et ça l’est) mais Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2 va vous permettre de revivre toute l’intégralité de la saison, du retour de Naruto à Konoha jusqu’à l’affrontement face à Pain.
Les décors ne manquent donc jamais de détails et le sentiment d’être en face d’un animé interactif ne nous quittera jamais de l’aventure."
Tour à tour, le joueur incarnera différents protagonistes, les plus importants il va s’en dire, c’est-à-dire ceux qui apportent une véritable consistance à cette narration qui ne connaît d’ailleurs pas encore de dénouement au Japon. Ceux qui lisent le manga (ou les scans sur le Net) ou suivent le dessin animé retrouveront avec un certain plaisir des moments phares de la série comme le kidnapping de Gaara, l’arrivée inattendue de Sai dans l’équipe 7, du combat entre Sakura, Grand-Mère Chiyo et Sasori, de la mort d’Asuma tué par deux membres de l’Akatsuki, de l’affrontement terrible entre Naruto et Orochimaru qui a valu à notre héros de se transformer en kyubi quatre queues, du duel fratricide entre Sasuke et Itachi, de la disparition inconcevable de Jiraya, tué froidement par Pain, de la destruction de Konoha et enfin de la punition infligé à Pain par Naruto capable de se métamorphoser en mode "Sennin". Mais le jeu va carrément plus loin, quitte à spoiler les millions de fans accrochés au manga de Kishimoto, puisqu’il est possible de débloquer Naruto Hokage dans le jeu, signifiant que notre ninja blond arrivera finalement à ses fins. Le genre de nouvelles qu’on apprend par mégarde et qui est capable de ruiner toute la joie d’une belle journée. Soupir.
Un plan sans accroc
Ceux qui ont l’œil affuté remarqueront cependant que les scénaristes du jeu se sont laissés à quelques libertés narratives, permettant surtout de réduire certains passages qui auraient tiré sur la longueur. Ces petits aménagements offrent néanmoins quelques belles surprises comme ce combat absolument mythique entre Naruto et Kakuzu, inexistant dans le manga mais qui s’avère être l’un des combats les plus mythiques du jeu, aux côtés de l’affrontement entre les deux frères Uchiwa. Quoiqu’il en soit, le travail abattu par CyberConnect2 est sans commune mesure et par-dessus tout ultra fidèle au matériau d’origine. C’est simple, jamais un jeu tiré d’un shônen n’aura été aussi proche de la réalité, aussi bien dans son propos qu’en terme de réalisation globale. Il faut en effet voir de ses propres yeux la dynamique insufflée dans les combats, très souvent ponctués de Quick Time Events renversants. Ces touches à appuyer avec le bon timing font place un spectacle ahurissant, plongeant littéralement le joueur dans un maëlstrom de good vibes dont seul CyberConnect2 a le secret. Ce bonheur est d’ailleurs renforcé par une durée de vie carrément exemplaire. Une dizaine d’heures de jeu pour venir à bout des 7 chapitres qui composent le mode "Aventure Ultime" qui, on le rappelle, est un bonus puisque Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2 est avant tout vendu comme un jeu de baston. Et ça, on a tendance à l’oublier.
Sans surprise, le système de combat du premier Ultimate Ninja Storm a été conservé avec cette même accessibilité qui avait séduit le grand public. Une prise en main simple certes mais qui cache tout de même une certaine tacticité dans les manœuvres."
De ce point de vue-là, CyberConnect2 a fait également étal de son savoir-faire acquis au fil des années. Sans surprise, le système de combat du premier Ultimate Ninja Storm a été conservé avec cette même accessibilité qui avait séduit le grand public. Une prise en main simple certes mais qui cache tout de même une certaine tacticité dans les manœuvres. On pense notamment à la technique de substitution (touche L1/R1 ou LB/RB) qui permet de disparaître après s’être mangé un premier coup et réapparaître dans le dos de son ennemi. Une action plutôt sympathique, permettant de se défaire d’un combo un peu trop persistant, à condition tout de même d’avoir une bonne réserve de chakra de disponible. Concentrer son énergie est d’ailleurs l’un des éléments à maîtriser lors des combats, car comme tout un chacun sait, c’est grâce à ce flux d’énergie qu’il est possible de lancer des attaques et pourquoi pas exécuter un Ougi, la furie locale. Si la manière de le réaliser n’a pas changé (on charge sa barre de chakra en appuyant plusieurs fois sur Triangle ou Y pour ensuite valider l’attaque avec Rond ou B), ce dernier s’est cette année dispensé de la série de touches à appuyer. Terminé donc les combinaisons à enchaîner le plus rapidement possible pour prendre l’ascendant sur l’adversaire, désormais une attaque enclenchée réussira quoiqu’il arrive. Tant mieux pour certains, scandale pour d’autres. Chacun voit en fait midi à sa porte. En revanche, ce qui fera entièrement l'unanimité, c'est l'intégration du mode "Eveil" qui permet à chacun des persos d'accéder à une autre performance physique. Une sorte de transformation de dernière minute, offrant des attaques plus puissantes et souvent conformes aux métamorphoses liées au manga. Ainsi, Naruto peut passer en mode Kyubi (4 et 8 queues), Sasuke faire appel à son Mangekyou Sharingan, Rock Lee et Gai ouvrir leurs portes internes, Jiraya passer en mode Sennin, etc. Une astuce qui peut renverser la vapeur lors d'un match un peu trop serré.
The Perfect Storm
Tactique mais pas technique, Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2 permet d’autres actions également importantes pour le bon déroulement d’un match. Les nombreuses options que l’on possède et qu’on s’octroie via la touche directionnelle peut elles aussi changer le cours d’un combat. Une bombe bien placée ou un Kunai lancée au bon moment peut faire de sacrés dégâts. De même, charger une petite dose de chakra permet d’exécuter des actions plus puissantes ou plus rapides telles que le lancer de kunais ou shurikens qui se multiplie ou la possibilité de foncer vers son ennemi avec une vélocité impressionnante. Les personnages de soutien sont toujours d’actualité, avec le choix de les préférer en mode offensif, défensif ou équilibré. Ces Strikers, assez utiles lors d’un combat, peuvent très bien rester au placard puisqu’il est possible de jouer sans, une option étant là pour ça. Personne ne sera donc biaisé dans Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2, d’autant que les concepteurs sont autant fans du manga de Kishimoto que nous. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si CyberConnect2 a voulu être le plus exhaustif possible en offrant un roster de 42 belligérants, ce qui est loin d’être dégueulasse. Le nombre de stages n’a pas été négligé non plus, puisque l’on retrouve les lieux les plus connus de la série, même le Konoha en ruines après le passage mouvementé de Pain. Mais s’il y a un bien un point sur lequel CyberConnect2 ne pouvait pas manquer, c’est bien le jeu en ligne. Absent de Naruto : Ultimate Ninja Storm, ce dernier nous permet désormais de tester notre skill face à d’autres joueurs du monde entier, même s’il faut bien avouer que le nombre de personnes connectées en fin de soirée n’est jamais bien folichon. Néanmoins, le mode online n’a pas été sacrifié en dépit d’autres choses puisqu’il est possible de joindre une session très facilement, de créer ses propres matchmakings et de configurer soi-même ses tournois. Il est même possible, à l’instar de SUPER Street Fighter IV de filtrer les joueurs en fonction de leur niveau mais aussi de leur connexion internet. Les débutants pourront ainsi évoluer avec d’autres joueurs du même niveau, tandis que les pros en la matière pourront rester entre eux. Une entrée en la matière réussie et qui prouve qu’avec de la persistance et de l’espoir, on arrive toujours à obtenir de belles choses.