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Simple mise à jour ou véritable suite ? C’est bien la question qui nous a brûlé les lèvres pendant toute la campagne promotionnelle de MotorStorm : Pacific Rift. Si le titre a clairement gagné en confiance grâce à une réalisation de feu, des sensations de vitesse bien présentes et un frame-rate qui ne bronche jamais d’un cil, il déçoit encore un peu pour tout ce qui est du contenu, pas assez imposant pour effrayer la concurrence. Néanmoins, un gros effort sur le multijoueur a été opéré, avec la possibilité de jouer en ligne et jusqu’à quatre en écran splitté, ce qui assure un SAV de très bonne facture. Et puis, il serait dommage de bouder notre plaisir quand un jeu parvient à nous contenter de la sorte.
- Réalisation somptueuse
- Fluidité à toute épreuve
- Sensations de vitesse ébouriffante
- Pouvoir refroidir son moteur
- I.A. pas bête du tout
- Embranchements multiples
- La variété des engins
- La variété des environnements
- Ca va à 100 à l'heure
- Jouable en ligne et à 4 en écran splitté
- Conduite des quads et des deux-roues qui manque de souplesse
- La fragilité des véhicules
- Bande-son qui ne colle pas à l'ambiance
- Certaines textures sont vraiment très laides
- Le design des pilotes est vraiment cheap
- Seulement deux vues possibles
- Contenu toujours aussi maigrichon
Sans aucun doute l’un des titres les plus marquants du line-up de lancement de la PlayStation 3, le premier MotorStorm avait réussi à nous séduire grâce à sa réalisation de qualité, sa fluidité exemplaire et cette sensation de chaos qui se dégageait des courses. Presque deux ans après cette première performance, Evolution Studios est de retour aux affaires avec quelques nouvelles idées en poche. Ca tombe plutôt bien, c’est ce qui manquait au premier épisode.
Qui dit suite dit nouvel environnement. Lassé des tracés poussiéreux de Monument Valley, les concepteurs ont décidé de changer de décor et de déplacer le championnat annuel des engins tous terrains sur une île située en plein Pacifique. Erigé par les coulées de lave d’un volcan, ce lieu à première vue paradisiaque recèle bien des dangers, à commencer par sa luxuriante végétation empêchant toute visibilité parfaite. La fumée et les vapeurs d’eau sont également deux autres éléments qui risquent de perturber la conduite de nos pilotes, même chevronnés. L’eau, l’air, la terre et le feu, ces quatre éléments naturels sont donc le point de départ de ce MotorStorm : Pacific Rift qui a pris la – sage – décision de briser la monotonie des courses désertiques de son aîné. Ce premier point positif se ressent immédiatement au niveau des circuits, forcément plus variés et répartis surtout en quatre zones bien distinctes. Cela a permis également aux graphistes de s’en donner à cœur joie et de faire étal de leurs talents. MotorStorm : Pacific Rift est donc plus beau que son aïeul, mais ça, c’était le minimum syndical à proposer quand on revient avec une suite. Si les canons du genre ont bien évolué en deux ans grâce à des titres comme Colin McRae : DIRT ou bien encore Pure, MotorStorm : Pacific Rift n’a pas à rougir face à la concurrence. Il fait d’ailleurs partie des jeux les plus beaux de sa catégorie, même si certaines textures (souvent au sol) sont assez vilaines à regarder. Le titre d’Evolution Studios étonne en fait par sa quantité d’éléments graphiques affichés à l’écran, surtout en zone Earth, et ce sans jamais faire vaciller le frame-rate. Evolution Studios est même allé plus loin en augmentant un peu plus la vitesse d’animation, ce qui procure de belles sensations de vitesse mais surtout donne le sentiment de participer à des courses où la mort rôde à chaque virage.
Motor… Action !
C’est ça aussi la force de MotorStorm 2, à savoir proposer des courses sauvages où chaque concurrent est libre de ses actes pour espérer terminer la course sur la plus haute marche du podium. A l’instar du premier volet, il est toujours possible de donner des coups de volants sur les côtés pour tenter d’envoyer un concurrent dans l’une des crevasses qui jonchent le bas côté. C’est assez pratique, surtout quand on est au volant d’un semi-remorque ou d’un Monster-Truck. En revanche, mieux vaut rester tranquille lorsqu’on est califourchon sur sa moto ou sur son quad, la fragilité de ces engins en particulier nous oblige à rester vigilant pour ne pas finir sous les roues d’une camionnette par exemple. Cela dit, certains véhicules sont plus enclins à se décomposer en mille morceaux au moindre choc, pas nécessairement frontal d’ailleurs. Une façon comme une autre de mettre la pression sur le joueur qui se doit de bien choisir sa trajectoire et éviter les nombreux obstacles disséminés sur la route. Seuls les semi-remorques et les Monster-Trucks sont immunisés par ce genre de détails. Ces derniers sont d’ailleurs l’une des principales nouveautés mises en avant par Evolution Studios. Aux motos, quads, buggies 4x4 et autres camionnettes viennent s’ajouter ces engins de la mort qui ne craignent presque rien grâce à leurs roues énormes capables d’écraser n’importe quel autre concurrent. Les Monster-Trucks ne sont d’ailleurs pas accessible d’emblée et il va falloir faire un petit tour du côté du mode "Festival", l’équivalent du mode "Carrière", pour les débloquer.
Cela dit, certains véhicules sont plus enclins à se décomposer en mille morceaux au moindre choc, pas nécessairement frontal d’ailleurs. Une façon comme une autre de mettre la pression sur le joueur qui se doit de bien choisir sa trajectoire et éviter les nombreux obstacles disséminés sur la route."
Parmi les originalités reprises du premier opus, l’utilisation du boost dans MotorStorm : Pacific Rift prend une toute autre ampleur. S’il fallait jusqu’à présent relâcher le bouton avant que le moteur ne surchauffe et n’explose à la gueule, il est désormais possible de le refroidir en passant dans des zones mouillées. Franchir une grosse flaque d’eau, se faire arroser par des brumisateurs installés à cet effet ou bien encore passer sous une cascade, tout cela permet de faire redescendre considérablement sa jauge de boost pour une utilisation encore plus longue. Une chouette trouvaille qui en sus modifie souvent le comportement du pilote, plus enclin à prendre un chemin rallongé, juste pour pouvoir profiter de sa nitro quelques secondes de plus. Car il faut bien garder à l’esprit que MotorStorm : Pacific Rift a conservé ses circuits aux multiples embranchements. Cela permet non seulement d’utiliser des raccourcis, mais surtout d’offrir au joueur cette sensation de liberté, ô combien chère quand vient l’heure du jugement. La conduite, quant à elle, n’a pas trop changé. Elle est toujours aussi arcade même s’il l’utilisation du frein est vivement conseillé avant d’aborder les virages, pour la plupart du temps dangereux et qui cachent bien souvent des obstacles inattendus. Bien entendu, chaque type de véhicule propose une conduite spécifique, et même si la sensation d’inégalité prône entre une moto et un Monster-Truck, il reste possible de finir premier quelque soit la fragilité de son bolide.
Assurance tous risques
Critiqué par son manque de contenu, le premier MotorStorm avait déçu de ce point de vue-là. MotorStorm : Pacific Rift rehausse légèrement la barre en proposant deux fois plus de circuits et quelques modes de jeu comme le Contre-la-montre qui permet de varier les plaisirs. Cela reste toutefois insuffisant, surtout en comparaison avec les autres productions du genre, beaucoup plus prolixe et généreux en quantité de contenu. Fort heureusement, le titre d’Evolution Studios parvient à se faire pardonner grâce à son mode multijoueur, jouable cette fois-ci en ligne, mais aussi jusqu’à quatre joueurs en écran splitté. Une fonction qui devrait plaire aux fans de Mario Kart, ceux-là même qui organisaient des belles soirées endiablées où concourir sur un même écran était synonyme de franches rigolades. La chose est désormais devenu tellement rare (il faut dorénavant passer par sa connexion Internet pour trouver des concurrents), qu’il était important de le souligner, et par-dessus tout de le féliciter. On pourra toutefois mettre un petit bémol du côté de la bande-sonore, généralement en retrait, et surtout en totale désaccord avec l'ambiance assez sauvage qui se dégage du jeu. Les musiques passent en effet du metal furieux au rap des cités, si bien qu'on se demande s'il existe une certaine homogénéité dans le choix artistique musical. A croire que tous les développeurs voulaient absolument intégrer leurs tubes préférés dans le jeu. Le genre de caprice qui gâche un peu le spectacle. Juste un peu.