Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Moto Racer 4 sur PS4 et Xbox One sur PS4

Test Moto Racer 4 sur PS4 et Xbox One
La Note
note Moto Racer 4 8 20

Pas la peine de faire traîner le suspense pendant 107 ans : Moto Racer 4 est un jeu à éviter de toute urgence ! Entre un gameplay répétitif et d'une extrême pauvreté, ses graphismes d'une autre époque, sa bande-son insupportable et ses objectifs WTF, le jeu enchaîne les erreurs comme un vulgaire débutant. Extrêmement frustrant avec son système d'étoiles, le solo ne présente aucun intérêt face à une I.A. désastreuse et invincible, tandis que la désertion des serveurs pour le mode multi ne vous donneront pas plus envie d'y jouer à plusieurs. Le jeu n'est certes pas vendu au prix fort (40€ sur PS4 et Xbox One - 30€ sur PC) mais même à ce tarif, il est préférable de fuir le titre même pour les joueurs nostalgiques de la licence. D'ailleurs, comme pour certains films, il ne sert à rien de vouloir relancer d'anciennes gloires. Car en leur offrant des suites aussi désastreuses, on ne fait que ruiner l'image - pourtant bonne - qu'on avait d'elles quand on était plus jeunes.


Les plus
  • Très rythmé
  • Ambiance décalée
  • Arcade à fond !
Les moins
  • Que c'est laid !
  • Gameplay pauvre et hyper répétitif
  • I.A. indestructible, assassine et plus rapide que la lumière
  • Des objectifs WTF et frustrants au possible
  • Bugs à foison
  • Bande-son infâme
  • Manettes non reconnues sur PC (sauf celle de la Xbox One)


Le Test

Moto Racer trouve ses racines en 1997 lorsque Delphine Software (avec Paul Cuisset aux manettes) sort le tout premier épisode sur PC et PlayStation. Le jeu devient rapidement un succès avec son approche arcade des courses de motos et son rythme très élevé à une époque où il fallait montrer que les nouvelles consoles pouvaient cracher du framerate. Entre WipEout, Extreme G et F-Zero, le titre a réussi à convaincre, ce qui amena le studio à réaliser de nouveaux épisodes par la suite : Moto Racer 2 en 1998, puis Moto Racer 3 en 2001. Depuis, la série avait été mise en stand by, tandis que d’autres jeux se présentaient sur le même créneau, notamment la série MX vs ATV de THQ. Mais comme la mode est au vintage en ce moment, Artefact Studio et Microïds ont décidé de relancer la licence par le biais d'un quatrième opus. On s’est donc plongés avec entrain dans ce nouvel épisode afin de savoir si la série est toujours aussi fraîche...


Moto Racer 4Autant vous le dire tout de go : visuellement, Moto Racer 4 n’envoie pas du rêve. C'est même plutôt le contraire. Les années ont passé et la technique n’a clairement pas suivi la marche du progrès. Alors qu’on était plein d’espoir après avoir vu le macaron Unreal Engine 4 s'afficher au lancement du jeu, le rendu nous a tout de suite mis devant cette triste réalité : Moto Racer 4 fait davantage penser à un jeu Android qu’à un titre développé sur PS4 et Xbox One. Avec ses polygones taillés dans la masse et ses textures cradingues, le jeu d’Artefact Studio agresse sauvagement la rétine, ce qui prouve que les budgets de développement ont dû être extrêmement serrés. Clipping dans tous les sens, aliasing même sur PC en poussant toutes les options à fond, le plus dur reste probablement le début des courses où l’on voit les textures de la combinaison de notre pilote se charger et s’affiner sous nos yeux. Vous l'aurez compris, le jeu est franchement moche, mais comme il n’est pas bon de juger uniquement sur le physique, poussons l’investigation plus loin.


MOCHE, ET BIEN PLUS ENCORE...


Moto Racer 4On découvre alors plusieurs modes : "Carrière", "Course rapide" et du multi pour se fendre la poire à plusieurs ; du classique quoi. Si on passera rapidement sur le mode "Course rapide" qui permet de configurer n'importe quelle course selon ses préférences, le mode multijoueur semble quant à lui prometteur. Ce dernier propose en effet du multi en ligne, mais également un vrai mode splitté, ce qui est rare aujourd'hui. Néanmoins, c'est par le mode "Carrière" qu'on a décidé de commencer notre approche de Moto Racer 4, afin de prendre le jeu en mains. La campagne nous propose une succession d’épreuves et de championnats qui vont se débloquer les uns après les autres selon notre progression. C’est un mode capital puisqu’il permet de débloquer du contenu, de nouvelles pistes, de nouveaux pilotes, mais aussi des points d’amélioration qu’on va pouvoir réinvestir afin d’améliorer la moto des différents personnages qui se distinguent agréablement par leur look atypique. On retrouve en effet un super-héros façon Power Ranger, le Russe qui ne rigole pas, la jeune fille kawaii avec ses oreilles de chat et le punk avec sa crète d'iguane sur son casque. Bref, des héros décalés assez appréciables.

...si jamais l'objectif de la course est de terminer deuxième et que vous franchissez la ligne d'arrivée premier, vous allez devoir recommencer. Débile n'est-ce pas ? 


Moto Racer 4Autrement, le jeu est divisée en deux parties. D'un côté, les courses de vitesse lors desquelles on va chevaucher une bécane hypersport et tenter de passer le mur du son sur divers circuits routiers. De l’autre côté, on découvre le domaine du motocross, de la terre, des gros jumps et des figures de FMX. Première course : on commence donc sur route avec une épreuve de vitesse. Si la maniabilité est toujours ultra-arcade et donc la prise en main instantanée, on remarque aussi que les ficelles sont toujours les mêmes. On fonce, on dégomme les adversaires et on envoie du boost via des wheelings. A priori tous les ingrédients pour s’amuser sont là, surtout qu’on peut même gagner encore plus de boost en activant le système TURBO du jeu. En fait, il s’agit d’une QTE à réaliser qui vous permet d’obtenir un boost de vitesse énorme, disponible à certains moment comme lors du départ, du retour en piste quand on se plante, lors des wheelings, mais aussi lorsqu’on atterrit après un saut. Bref, un QTE qui va apparaître souvent et qu’il ne faudra pas rater sous peine d’avoir un boost moins efficace, ou pas efficace du tout.


EN PLEIN CRASH TEST


Moto Racer 4Seulement voilà, si ces bases semblent saines sur le papier, en jeu, on déchante rapidement. Tout d’abord, chaque épreuve peut être validée avec une, deux ou trois étoiles, qui nécessaires pour déverrouiller de nouvelles épreuves. Lorsqu’on commence une course, le jeu nous demande de choisir un objectif, comme par exemple finir premier, second ou troisième. Plus l’objectif est ambitieux, plus on récupère d’étoiles et plus on progresse vite. Oui mais quand on rate notre objectif, la course est invalidée et on ne gagne absolument rien. Je m'explique : si jamais l'objectif de la course est de terminer deuxième et que vous franchissez la ligne d'arrivée premier, vous allez devoir recommencer. Débile n'est-ce pas ? Ce système est particulièrement barbant dans la mesure où il ne prend en compte que votre dernière course. Autre exemple, vous avez deux étoiles sur une épreuve mais la troisième semble jouable. Vous lancez l’épreuve avec l’objectif de finir premier, mais vous échouez. La course sera désormais comptabilisée comme ratée et vos deux étoiles précédemment gagnées partent en fumée, et vous n’aurez plus qu’à recommencer la course jusqu’à remplir le pronostic demandé. Forcément, on passe beaucoup de temps à jouer pour avancer à pas de loup et le sentiment de frustration qui s’en dégage est assez inégalé dans le domaine des jeux vidéo.
 

La frustration, c'est d'ailleurs le principal sentiment que vous allez éprouver lorsque vous jouerez à Moto Racer 4.


Moto Racer 4La frustration, c'est d'ailleurs le principal sentiment que vous allez éprouver lorsque vous jouerez à Moto Racer 4. La maniabilité des motos est assez hasardeuse et varie selon les situations. Par exemple, si vous décidez de conduire uniquement sur la roue arrière, vous serez fixés sur la route comme sur des rails, capables de passer des épingles à plus de 340 km/h. On veut bien accepter le fait qu'il s'agisse d'un jeu à l'orientation purement arcade, mais il ne faudrait peut-être pas faire n'importe quoi non plus. Ajoutez à cela une I.A. indestructible, assassine et incroyablement rapide, et vous saurez à quoi vous en tenir avec la difficulté comlètement abusée du jeu. En gros, qu’il s’agisse de cross ou de piste, on va passer le plus clair de son temps à envoyer des boosts et autres turbos à la chaîne sans se préoccuper d'autre que du cooldown des wheelings. C’est le seul moyen de gagner et forcément, à la longue, ça use. Cela en devient même très vite saoûlant quand on y ajoute la masse incommensurable de bugs qui s'enchaînent dans le jeu. La moto qui s’arrête alors qu’on est en pleine accélération, les problèmes lors des respawns après les sorties de route, la physique qui est complètement aux fraises, sans oublier les nombreux bugs de collision... Bref, la liste est longue comme le bras.

Nos nerfs sont donc mis à rude épreuve par cette finition dégueulasse, sachant qu’en plus, le framerate a bien du mal à rester stable lors des passages au milieu de la circulation (dont les voitures et camions sont des parallélépipèdes recouverts à l'arrache par trois pauvres textures), même sur un PC plutôt costaud équipé d'une NVIDIA GTX 970.


Moto Racer 4Nos nerfs sont donc mis à rude épreuve par cette finition dégueulasse, sachant qu’en plus, le framerate a bien du mal à rester stable lors des passages au milieu de la circulation (dont les voitures et camions sont des parallélépipèdes recouverts à l'arrache par trois pauvres textures), même sur un PC plutôt costaud équipé d'une NVIDIA GTX 970. Il paraît autrement que la musique apaise les mœurs. Pas celle de Moto Racer 4 en tout cas. La bande-son est infâme, tandis que les bruitages sont tellement mauvais qu’on a fini notre test en laissant le casque posé sur le bureau tellement c'était un supplice. Une première pour nous. En gros, il y a une piste musicale par circuit (soit une dizaine au total), ce qui nous oblige a écouter en boucle les mêmes chansons répétitives pendant tout le jeu, qu'on joue en solo ou en multi. Pas de variété non plus à l'écran, puisque même si les environnements varient, chaque décor est désespérément vide, tandis que la végétation clippe atrocement. Ce n’est pas le multijoueur qui va sauver le jeu car les serveurs en ligne sont tous complètement vides (on a pu effectuer que trois courses sur trois jours de test, alors que le jeu est disponible depuis un moment), tandis que le multi local vous demandera d’avoir plusieurs manettes puisqu’on n'a toujours pas réussi à faire s'affronter un joueur sur manette et l’autre au clavier. Les manettes sont d'ailleurs un sujet épineux, puisque si les manettes Xbox One fonctionnent bien, les autres pads ne sont pas reconnus. Si vous avez craqué pour un gamepad Logitech ou Razer, il faudra jouer à Moto Racer 4 au clavier. Du délire.


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