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Monster Hunter Freedom 2 est quoi qu’on en dise une suite facile. Malgré son contenu étoffé, les défauts récurrents à la série sont une fois encore présents. Ce constat nous fait malheureusement penser que le titre n’est pas prêt de conquérir le cœur des joueurs restés hermétique au concept. Et si l’intérêt est ici renouvelé par la présence d’un vrai mode multijoueur, les conditions pour pouvoir en profiter ne sont pas forcément évidentes à mettre en place. Monster Hunter Freedom 2 est de ces titres sur lesquels avoir un avis objectif et tranché est difficile, voire impossible. Le déconseiller serait faire fi de sa richesse, de sa profondeur, et il en a assurément beaucoup à revendre. Qu’il vous charme ou qu’il vous agace, Monster Hunter Freedom 2 mérite tout de même que vous vous y essayez.
- Techniquement irréprochable
- Durée de vie colossale
- Enfin un mode multijoueur
- Les vieux démons sont toujours présents
- Concept répétitif
- Déplacements pas toujours précis
- Progression lente et fastidieuse / exigeante
- Finalement qu’un gros add-on
On a souvent répété que la PSP ne vendait pas suffisamment de jeux, qu’elle ne disposait pas de titres porte-drapeau. Mais si ce constat est une réalité sur les différents marchés occidentaux, il ne l’est pas forcément au Japon, où un titre à réussi à dépasser le million d’exemplaires écoulés. Et si Capcom n’a pas réussi à réitérer cette performance de ce côté-ci de la planète, c’est qu’il y a bien une raison. La série Monster Hunter est loin de faire l’unanimité, et ce n’est certainement pas le présent Monster Hunter Freedom 2 qui parviendra à changer la donne.
Rarement un titre a su autant diviser les foules. Décrié pour de gros soucis de caméra, pour ses temps de chargement longuets, pour sa progression - volontairement - longue et fastidieuse, ou bien par le manque de variété de ses missions, Monster Hunter Freedom jouissait malgré tout d’un certain nombre de qualités. Celles-là même qui parvenaient à faire avouer à sa communauté de fans qu’il s’agissait d’un titre formidable. Certes, mais lorsqu’un titre est pollué par de tels défauts de conception, difficile de l’imposer à la majorité. L’objectif était donc limpide avec cette suite : corriger ces insuffisances afin de convaincre les réfractaires, et proposer suffisamment de nouveautés pour régaler le chaland de la première heure. Mais lorsque la machine infernale du roi de la suite, Capcom, se met en marche, il ne faut malheureusement pas s’attendre à des miracles…
Un chasseur sachant chasser
Le village de Pokke a un besoin urgent de votre arrivée. Depuis que son chasseur attitré fut contraint à un départ en retraite pour cause de blessure, le hameau tente de survivre dans une autarcie bien aidée par sa localisation dans les hautes montagnes du nord. A vous de prendre la relève et d’amener la pérennité en ces terres. Un scénario léger, mais qui n’est pas forcément dommageable pour ce type de jeu. Monster Hunter Freedom 2 s’appuie sur un système de quêtes, de missions à enchaîner les unes à la suite des autres, sans véritables liens narratifs, sans objectif principal à poursuivre. A l’instar des précédentes versions, ces missions sont à ranger dans deux catégories, les quêtes de chasse, qui demandent à abattre ou à capturer des monstres précis ; et les quêtes de collecte où il s’agit de livrer les objets demandés, avec parfois une petite variante façon convoyeur, qui demandera une attention accrue quant au bon état du produit livré (un œuf par exemple). Vos terrains de jeu se découpent toujours en plusieurs aires reliées entre elles par de longs temps de chargement assez désagréables. Cela dit, la technique sans faille et la grande variété des panoramas traversés parviennent à atténuer ces agaçants moments d’attente. Pour réussir cette performance, il est vrai que Capcom nous a sorti le grand jeu. Les modélisations sont particulièrement inspirées et réalisées. Le bestiaire rencontré fait plaisir à voir, et même lorsqu’ils se mettent à quatre sur le pauvre chasseur de monstre que nous sommes, la vitesse de l’animation n’est pas prise en défaut. En soi, les missions se suivent, se ressemblent et ne proposent rien de plus que ce que l’on connaissait déjà. Capcom nous a pondu un jeu toujours aussi exigeant, et il ne sera pas rare de voir notre avatar (que l’on aura préalablement créé) mordre la poussière. Cela dit, notre orgueil piqué au vif, et la satisfaction de dépecer ce satané monstre qui venait juste de nous balayé parviennent à maintenir un certain intérêt. Certains monstres demandent d’ailleurs un minimum de préparation et de tactique - plutôt bienvenue - dans ce que l’on aurait pu prendre pour un vulgaire hack’n slash bourrin. Cette préparation est d’autant plus importante qu’elle varie en fonction des lieux (se préparer au froid polaire, faire attention à la chaleur du désert…) et des créatures à affronter. Inutile de s’accommoder de cette sorte de lance-fusil assez lourde pour combattre les vifs Giapreys et Giadromes, préférez la vitesse et la mobilité que vous octroie le port d’une épée à courte lame.
Hunt or be hunted
Si l’attirail mis à notre disposition pour nous affranchir de toutes ces sollicitations est assez impressionnant, il faut garder en tête qu’ici rien n’est donné. Les traditionnelles boutiques d’objet et d’équipement font bien sûr acte de présence, mais l’upgrade ou le nouveau matériel viendront surtout des petits items dénichés un peu partout (par la cueillette, la pêche, en dépeçant les carcasses ennemies…), qu’il faudra ensuite combiner ou apporter au forgeron. Autant dire que pour disposer de l’équipement voulu, de nombreuses heures de jeu seront nécessaires, le temps de dénicher les items les plus rares. Cet opus reprend également les éléments introduit dans le premier épisode, à savoir les Félynes et la ferme. Les premières vous concocteront à nouveau de bons petits plats, qui selon leur composition, vous attribueront un bonus ou un malus de santé. De même, la ferme garde un concept identique. Les Felynes qui s’en occupent vous permettent d’obtenir toute sorte d’objets par le biais de la pêche ou de l’agriculture par exemple. Un élément toujours appréciable pour donner un peu de vie à un village de Pokke qui en manque cruellement.
Vous en conviendrez, Monster Hunter Freedom 2 ne propose finalement que peu de nouveautés en dehors d’un contenu étoffé. Heureusement, on peut désormais compter sur la présence d’un vrai mode multijoueur. Limité au jeu en réseau local, il permet de relancer l’intérêt du titre et de l’aborder différemment. Cependant, qui dit réseau local dit plusieurs jeux, plusieurs PSP et plusieurs potes motivés, ce qui n’est pas forcément évident à mettre en place. Monster Hunter Freedom 2 ne remplit finalement qu’un des deux objectifs qu’on lui avait attribué, renouveler suffisamment son contenu pour les joueurs conquis. Les défauts maintes fois reprochés noircissent une fois encore le tableau, et ne risquent sûrement pas de convaincre les plus réfractaires.