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Metroid Prime 2 : Echoes est une réussite ! Même s’il est loin de faire évoluer la série comme ce fut le cas du premier volet, il en reprend les bases déjà excellentes pour proposer une toute nouvelle histoire qui tiendra en haleine tous les joueurs qui avait adhéré au concept. Certes, on aurait tellement souhaité une véritable évolution puisque deux années séparent tout de même les deux productions, mais il faudra certainement attendre un éventuel troisième épisode avant de crier au génie une deuxième fois.
- Toujours aussi beau visuellement
- Un level design ingénieux
- Le changement Light/Dark world
- Durée de vie énorme
- Mode multijoueur peu excitant
- Peu d'évolutions depuis le premier
- Le respawn des ennemis
- Des Boss pas très en forme
Franchir le cap de la 3D est un exercice on ne peut plus délicat. Là où beaucoup se sont cassés toute une rangée de dents, d’autres ont adopté cette technique de façon remarquable. Ce fut le cas de Metroid Prime en 2002. Deux ans après, Samus va tenter de s’imposer à nouveau en ajoutant quelques bricoles ici et là. Un deuxième coup de maître ?
Nombreux sont les joueurs qui furent déçus, pensant trouver en Metroid Prime un FPS classique comme on en voit par centaine chaque année. Classer le chef d’œuvre mis en œuvre par les Américains de Retro Studios dans le genre Doom-like est une erreur à éviter de toute urgence. Savant mélange d’action, de plates-formes, d’exploration mais aussi d’énigmes en tout genre, Metroid Prime avait complètement sublimé son propre gameplay pour donner le résultat que l’on connaît : "a masterpiece" comme diraient nos amis d’outre-Manche. L’annonce d’un second opus était donc inévitable et deux ans plus tard, Retro Studios accouche d’un nouveau rejeton. Si celui-ci en a gardé tous les traits en conservant quelques similitudes dans la progression du jeu, il n’en reste pas moins totalement différent de son illustre aîné. A commencer par une histoire inédite que nous allons vous résumer en un petit paragraphe.
Ton prochain tu aideras
A peine revenue à bord de sa navette suite aux événements survenus à Tallon IV, Samus Aran se voit contrainte de s’écarter de son tracé orbital pour se rendre sur une mystérieuse planète d’où proviennent des signaux de détresse. N’écoutant que son cœur, notre chasseuse de primes se décide à porter secours aux victimes et par la même occasion, à glaner quelques informations utiles pour le reste de sa quête. Manque de bol, Samus arrive trop tard et ne peut qu’être le témoin d’un massacre perpétré par les Ings, une race de monstres qui n’aiment pas trop être dérangés par l’envahisseur. Très vite, l’inquiétude et le doute peuvent se lire sur le visage de Miss Aran à travers la visière de son scaphandre. Mettez-vous donc à sa place, se retrouver seule une fois de plus sur une planète qui semble des plus hostiles, y a de quoi mouiller sa culotte. Si Ether est devenu un théâtre de guerre, c’est bien par la faute des Ings, arrivés sur la terre des Luminoths pour s’approprier leurs biens. Pour se sentir chez eux, les Ings ont créé une faille temporelle, sorte d’espace-temps parallèle où l’environnement toxique est capable d’achever en un temps record n’importe quel organisme vivant. Vous pensez bien que notre Samus Aran va devoir s’adapter à cet environnement hostile pour sauver Ether de ces monstres capables de disparaître grâce à une consistance organique qui n’est pas sans rappeler le T-1000 de Terminator. Voilà donc comment les scénaristes de Retro Studios permettent à notre héroïne recouverte de métal de revenir sur le devant de la scène à moindre frais.
Alone in the darkness
A moindre frais ? Oui, en d’autres termes, Metroid Prime 2 : Echoes ne se risque pas à donner un coup de pied dans la fourmilière pour tenter de faire évoluer le concept. Alors oui bien sûr, c’est une toute nouvelle histoire qui nous attend, de nouvelles fonctions pour le canon de Samus, un nouvel environnement à découvrir et l’ajout d’un mode multijoueur, le petit plus, ô combien à la mode, pour tenter de justifier l’achat d’une suite qui n’apporte guère de nouveautés réelles. Concernant le multijoueur, on y reviendra à la fin de ce texte. Metroid Prime premier du nom était donc une tuerie, n’ayons pas peur des mots. Que l’on adhère ou pas au concept de First Person Adventure, le jeu ne laissait guère indifférent. D’une simple 2D à une 3D tout simplement superbe, Metroid Prime avait bousculé le petit monde du jeu vidéo par son ambiance unique et son gameplay frais et novateur. Dans Metroid Prime 2 : Echoes, on arrive en terrain connu. Le scan, élément indispensable pour la bonne progression des choses, vous permettra également de débloquer bon nombre de bonus, si vous prenez le temps de tout scanner, même les Boss contre lesquels vous tentez de vous défaire. Car une fois, éliminés et après avoir sauvegardé votre partie, il sera impossible de récupérer leurs données. Ce n’est pas pour autant un frein pour la suite des événements mais pour ceux qui souhaitent frimer en exhibant fièrement les 100% du jeu, se doivent d’utiliser le scan à tout va. Si le level-design du premier volet avait bénéficié d’un soin tout particulier, celui de Metroid Prime 2 : Echoes va encore plus loin en proposant des lieux sous deux angles différentes : côté clair et côté obscur. Les deux étant diamétralement opposés en tous points bien que certaines similitudes nous permettent de nous repérer. Si le Light side ne vous posera aucun souci de navigation, le côté obscur des niveaux risque de poser plus de problème. L’atmosphère y est toxique et même votre armure reluisante sera rongée par l’acidité de l’air et ne vous protègera guère longtemps. Heureusement, des zones de protection sont disséminées un peu partout sous forme de bulles dans lesquelles votre niveau de vie remontera. Vous pouvez créer des zones temporaires en tirant sur certains halos blancs, vous assurant un répit pour quelques secondes. Bien évidemment, Samus pourra gagner une toute nouvelle armure en cours de route et diminuer considérablement sa perte d’énergie. Cette armure fut d’ailleurs jadis portée par l’un des meilleurs guerriers du peuple Luminoth, prématurément décédé.
Générateur de stress
Le Light Beam et le Dark Beam sont les deux premières fonctions que Samus pourra récupérer pour lui permettre d’accéder à de nouveaux recoins de la planète. L’utilisation de super missiles qui permettent d’ajuster cinq cibles à la fois dans son champ de tir est la fonctionnalité qui se récupère juste après. Elle permet non seulement d’atteindre simultanément cinq ennemis mais également d’ouvrir des portes dont l’accès est autorisé après avoir tiré sur cinq points distincts en même temps. D’autres fonctionnalités déjà vues dans le premier opus telles que le grappin, le Spider-Ball (qui permet à Samus de coller à certaines parois lorsqu’elle est en position de morph-ball) ou le Boost Ball (permet de prendre plus de vitesse en mode morph-ball) augmentent un peu plus les capacités de Samus. Il sera même possible d’intégrer des tourelles de défense à la puissance de tir rudement efficace, ce qui vous permettra de venir à bout de certains ennemis trop coriaces ou de détruire certains accès inaccessibles jusqu’alors. Mais avant de pouvoir récupérer cet arsenal de pointe, il va falloir explorer les environs de fond en comble, à tel point qu’une certaine overdose vous gagnera rapidement. Sans compter que les ennemis apparaîtront systématiquement au même endroit, entraînant par la même occasion cette musique stressante qui m’a obligé de baisser le son de mes hauts parleurs ou de mettre mon casque, sous peine de me faire exclure de la salle pour laisser bosser tranquillement mes « chers » collègues. Si les incessants allers et venues du premier épisode vous avaient pour le moins agacé, vous risquez d’accélérer la chute de vos cheveux en vous les arrachant par poignées. Il ne suffira pas de crier bien fort « Sésame, ouvre-toi ! » pour qu’une porte s’ouvre au son de votre voix. Que nenni ! L’ouverture de certaines portes est accessible par différents tirs. Jeter d’ailleurs un œil sur la carte en pressant le bouton Z est une action que vous serez amené à faire régulièrement pour ne pas se perdre dans ces niveaux au level design bien souvent ingénieux. On regrettera toujours le manque de points de sauvegarde qui nous oblige souvent à traverser une multitude de salles remplies d’ennemis, pour aller sauvegarder sa partie juste après avoir abattu un Boss ou avoir découvert une nouvelle arme. Malheur à ceux qui ne disposeront que peu d’énergie vitale et seront attaqués soudainement par une horde de Ings aux déplacements énervants. En effet, même lockés, ils arrivent à esquiver de façon astucieuse vos attaques. Heureusement, un bon missile à tête chercheuse bien placé leur fera mordre la poussière.
Juste pour faire comme les autres
Si l’effet de surprise du premier s’est légèrement estompé, on reste assez sublimé par la finition apportée au design du jeu. Très proche visuellement de son prédécesseur, chaque texture nous donne le sentiment que le jeu a bénéficié d’un travail de fond méticuleux. Jamais de mauvais goût, les graphismes dégagent une ambiance étouffante qui fait irrémédiablement penser à certains films de science-fiction. La musique et certains passages silencieux apportent un peu plus de crédit à cet univers claustrophobe. Vous avez l’impression que nous sommes en train de vous décrire le tour premier Metroid Prime ? Pas totalement faux tant les différences ou même les évolutions entre les deux épisodes ne sont guère flagrants. La grosse nouveauté de ce titre réside donc dans l’intégration de ce fameux mode multijoueur. On y vient donc ! Metroid Prime 2 : Echoes avait-il besoin de cela pour séduire le chaland ? On en doute fortement mais toujours est-il que ce n’est pas non plus le scandale que certains prétendent. Alors oui, le système de lock dans un multijoueur peut prêter à sourire mais dans un soft où le strafe est abonné aux absents, il se révèle plutôt le bienvenu. En disant cela, je m’expose à une attaque imminente de Rodolphe qui trouve ce système complètement foireux (NDRC : Bientôt, je n’aurai même plus l’occasion de placer mes NDRC, on parle à ma place !). J’assume mes propos et j’ai même trouvé un peu de plaisir à m’amuser sur ce mode à plusieurs. Bien entendu, il est loin d’être un argument valable à l’achat du jeu mais mérite-il pour autant de se faire rouer de coups de bâton ? Dommage, en revanche qu’il n’autorise que deux pauvres modes de jeu : Deatmatch et Chasseur. Si le premier est connu de tous les amateurs de frags, le second reste pour le moins flou dans son appellation. L’objectif du mode Chasseur est de glaner le plus vite possible tous les items nécessaire pour remporter la partie. Pas franchement excitant, on retournera se faire une petite partie de Deathmatch. Dark Beam, Light Beam, Super missiles, invisibilité (à quoi bon pour un jeu uniquement en écran splitté ?), invisibilité et j’en passe. Vous retrouverez la plupart des armes disponibles dans le mode solo. Un bon point.