17 20
A l’heure où le jeu vidéo n’a d’yeux que pour la 3D, l’adaptation de Metal Slug 3 sur PS2 relève peut-être d’un pari insensé, commercialement parlant. Toujours est-il que quatre ans après avoir fait le bonheur des possesseurs de la Neo Geo, le titre de SNK n’a pas perdu une once de son charme. Alors oui, on pourrait crier à l'arnaque étant donné que le jeu se termine en une après-midi et que les bonus sont finalement assez légers. Mais qu’attendait-on à la place ? Une refonte graphique ? Un chamboulement au niveau de gameplay ? Pour cela, il faudra attendre la version 3D de Metal Slug. Alors arrêtons un instant d’adopter une attitude de vieux joueur blasé et profitons tout simplement de ce que peut nous apporter ce titre, à savoir un plaisir de jeu immédiat, sans prise de tête aucune et qui, même avec le poids des années, reste et restera indémodable. Et avec son petit prix de 29,99 €, il serait franchement dommage de le bouder.
- De la belle 2D
- L'humour décalé et débridé
- Le mode 50/60 Hz
- Le sang rouge
- Fun, fun, fun !
- Trop court
- Les continues infinis !
Mieux vaut tard que jamais ! C’est bien la conclusion que l’on peut tirer en voyant débarquer la série des Metal Slug sur un support autre que la Neo Geo. L’arrivée de Metal Slug 3 sous nos latitudes est d’autant plus une bénédiction car les jeux estampillés SNK Playmore peinaient à s'exporter du Japon. Ce temps est désormais révolu puisqu'Ignition a prévu d’éditer en Europe bon nombre de jeux du créateur de l’ex Rolls-Royce des consoles. Une excellente nouvelle n’arrivant jamais seule, c’est le meilleur épisode de la série des Metal Slug qui ouvre les festivités.
Fun, fun, fun, fun, fun !
Parmi les jeux qui ne nécessitent pas des heures entières avant de prendre son pied, Metal Slug 3 est en tête du peloton. Pour cela, la recette est extrêmement simple. Tout d’abord, les graphismes en 2D flattent l’œil, c’est indéniable ! A moins d’être allergiques aux pixels, impossible de nier la beauté qui se dégage du soft tant il recèle de détails en tout genre et qui ne laisseront personne indifférent. Ensuite, SNK (Playmore n’existait pas encore) a opté pour un humour omniprésent. Les quatre héros que sont Marco, Eri, Tarma et Fio (deux hommes, deux femmes) possèdent chacun un charisme burlesque fou ! SNK n’a d’ailleurs pas fait dans la dentelle puisque le nombre d’animations qui s’affichent à l’écran (aussi bien au niveau des persos que des décors) est tout bonnement hallucinant ! Ajoutons également que la prise en main du jeu est instantanée. A moins d’être le dernier des débiles, trente secondes suffiront pour comprendre que trois boutons suffisent pour maîtriser la bête. Un bouton pour tirer, un pour sauter et un autre pour lancer des grenades, vraiment rien de bien compliqué. Metal Slug 3 est un jeu d’action pur et dur (et non un beat’em all comme on a pu le lire sur un certain site) où l’objectif premier est de tirer dans tout ce qui bouge sans réfléchir (enfin tout est relatif). Le déroulement du jeu peut à la rigueur être comparé avec celui d’un shoot’em up horizontal où s’enchaînent explosions et autres effets spéciaux de grande envergure.
En plus de la foultitude d’items que votre soldat pourra récupérer sur son chemin (Heavy Machine gun, Rocket Launcher, Shot Gun, Super Grenades, Enemy Chaser, Laser Blade, Drop Shot etc.) et des prisonniers de guerre à délivrer, il sera possible de grimper à bord de divers engins (communément appeler slugs) pour éliminer plus efficacement la horde d’ennemis qui se jetteront sur vous. Tanks (capables de sauter tout de même !), hélicoptères, sous-marins, avions de chasse, dromadaire ou éléphant équipés de puissantes mitraillettes, méchas en acier, la liste est longue et chaque véhicule procure un pilotage différent et une sensation unique. Un arsenal de pointe pour vous protéger de la nuée de tirs qui combleront rapidement l’écran si vous laissez les ennemis agir. Car à l’instar d’un simple shoot’em all, le moindre contact avec un tir ennemi et c’est la mort assurée. Mais SNK a mis en place un certain nombre de vies et de continues (que l’on peut étoffer en se rendant simplement dans les options du jeu) à disposition pour revenir pile poil où vous avez rendu l’âme, avec en plus la possibilité de changer de soldat si l’envie vous prenait.
La foire aux pixels
Ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de jouer aux deux premiers épisodes, auront certainement du mal à comprendre le lien qui existe entre les militaires, les zombies et les extraterrestres. En effet, l’histoire de Metal Slug 3 se situe juste après les événements de Metal Slug 2 (il y a eu un Metal Slug X peu après mais s’avérait être juste un remake du l’épisode 2) et notre planète bleue est sujette aux envahisseurs. Si les militaires de notre Saddam Hussein du jeu vidéo sont les premiers à venir croiser le fer, on sera rapidement confronté aux morts-vivants qui, une fois en contact avec eux, vous transformeront en l’un des leurs. Vos mouvements seront alors diminués de moitié et il ne sera plus possible de profiter des capacités des items glanés ici et là, ne vous laissant qu’un pauvre revolver à la puissance de feu ridicule. En contrepartie, vous disposerez d’une attaque foudroyante qui s’utilise de la même manière qu’une grenade. En appuyant sur le bouton correspondant, votre personnage fera jaillir de sa bouche une gerbe de sang, capable de tout pulvériser en un seul coup. Rudement efficace ! De même, vous serez invulnérable aux tirs des ennemis, et seuls les morts vivants sont capables de vous faire mordre la poussière définitivement. Bien entendu, il existe des antidotes qui vous permettront de retrouver votre apparence humaine, représentés par une trousse de soin. L’autre mutation possible joue la carte de la dérision puisqu’elle permet à votre personnage de prendre d’un coup d’un seul dix tours de taille, à condition d’ingurgiter un maximum d’aliments. Votre puissance de feu sera alors multipliée par deux et rien ne vous empêchera de rester obèse tant que vous continuerez d’avaler une quantité suffisante de mal bouffe, jusqu’au moment fatidique où un tir venu de nulle part vous fera exploser comme un vulgaire ballon de baudruche. Et pour une fois, la censure n’a pas jeté son dévolu sur le titre de SNK puisque l’hémoglobine coulera à flots et affichera sa couleur rouge écarlate.
Toujours aussi court mais toujours aussi bon
Malgré une difficulté en constante croissance, un dernier niveau d’une longueur abominable et un nombre d’embranchements suffisamment important pour recommencer le jeu à plusieurs reprises, Metal Slug 3 se finit en à peine une après midi. S’il fallait s’acharner comme un forcené sur Arcade ou sur Neo Geo (même en disposant d’une carte mémoire) pour assister à l’image de fin, il en est tout autre chose sur PS2. SNK Playmore a tout simplement fait l’erreur de rendre disponible les continues infinis, laissant au joueur toutes les chances de torcher le jeu en quelques heures. Malgré tout, deux modes de jeu exclusifs à la version PS2 font leur apparition, dès lors que vous aurez terminé le jeu sous tous les angles. Le premier intitulé Chubby Isle Paradiso (Fat Island dans sa version originale) propose plusieurs mini-jeux, à deux ou en solo, où le but est d’avaler un maximum de nourriture dans un temps record. Le premier atteignant le poids de 200 Kilos (et ainsi de suite) est déclaré vainqueur. Au fur et à mesure que vous avancerez, des obstacles s’ajouteront, histoire de corser davantage l’exercice. Attaque du vaisseau-mère (ou UFO en VO) est le deuxième bonus à débloquer et vous permettra d’incarner un des militaires ennemis du jeu. Trois bonshommes au choix qui disposent chacun d’une arme différente. Armé soit d’un simple gun, de grenades ou d’un bazooka, vous voilà projeté dans le dernier niveau, dans le vaisseau-mère de nos ennemis les Aliens, où il faut se frayer un chemin dans la cohue afin de rendre la liberté à votre leader, tout en prenant le soin de ne pas vous faire abattre, sous peine de recommencer le niveau dès le départ. Bien entendu, on en a vite fait le tour mais le plaisir est tellement immédiat et intense qu’on n’y revient sans le moindre dégoût.