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Test MediEvil : un remake sur PS4 pas si nécessaire ? sur PS4

Test MediEvil : un remake sur PS4 pas si nécessaire ?
La Note
note MediEvil 12 20
Parce que la nostalgie ne fait pas tout, MediEvil souffre de rudiments propres aux années 90 qui conviennent particulièrement mal aux standards actuels : une caméra impertinente, une exigence inadaptée et, surtout, d’une imprécision dans son gameplay qui nous fait faire de vieux os. Pourtant, l’aventure de cet adorable Sir Daniel Fortesque s’épaule d’une sympathie indéniable en s’inscrivant dans une direction artistique revue à la hausse et d’une OST sublimée. Malheureusement, avec une réalisation graphique en deçà des remasters concurrents et des baisses de framerate importantes même sur PS4 Pro, on attendait tellement mieux de cette ode au voyage morbide, autrefois si charmante… Comme quoi, rien n’est acquis.

Les plus
  • Un charme évident
  • Une ambiance qui fait mouche
  • L'OST revue à la hausse
  • Une direction artistique retravaillée
  • Un level design efficace
Les moins
  • Une caméra sacrément rébarbative
  • Seulement du 30 FPS avec des grosses chutes de framerate
  • Une grosse imprécision dans les combats et la plateforme
  • C'est beau, mais pas tant que ça
  • Des problèmes de collision
  • Des animations rigides
  • Aucun checkpoint ni de sauvegarde instantanée (ça n'aurait pas été un problème si le reste du jeu suivait)


Le Test

Après une vague de remasters ultra-rigoureux de la part d’Activision, il paraît plutôt logique de voir d’autres éditeurs rentrer dans cette danse particulièrement lucrative. Jeu culte de la première PlayStation, MediEvil est donc le nouveau venu dans cette mode nostalgique savoureuse et, dès son annonce, autant dire que nous avons trépigné d’impatience : le traitement opéré sur Crash Bandicoot, Spyro et Crash Team Racing ayant plus que porté ses fruits, l’idée de retrouver cette charmante aventure après une cure de jouvence paraissait alléchante. Sir Daniel Fortesque est-il toujours ce héros indémodable ou son squelette a-t-il pris quelques rides inopinées ?


MediEvil1998 fut une année terriblement bénéfique pour le jeu vidéo. Resident Evil 2, Spyro The Dragon, Crash Bandicoot Warped : autant de titres cultes sortis sur PSOne qui ont eu droit à un remake et des remasters absolument exemplaires de la part de Capcom et d’Activision. Cette ère fut également l’occasion pour MediEvil de marquer la communauté au fer rouge : développé par SCE Cambridge Studio (plus tard renommé en Guerilla Cambridge avant sa fermeture en 2017), ce périple morbide mené par le loufoque Sir Daniel Fortesque avait dénoté par son ambiance délicieuse et son côté aventureux prononcé. Plus de vingt ans plus tard, sa refonte complète a été confiée à Other Ocean Interactive par Sony, studio américain relativement méconnu à l’origine de Rick & Morty Virtual Rick-Ality et de portages ci et là. L’occasion pour ces petits gars de faire leur preuve dans une tâche de rénovation loin d’être évidente.

LES COMPTES DE LA CRYPTE


MediEvilDans MediEvil – qui est, rappelons-le, une exclusivité PlayStation 4 -  on incarne toujours ce bon vieux Sir Daniel Fortesque, héros du Pays de Gallimere et mort au combat durant son épique combat contre Zarok. Ce dernier est un sorcier (douteux) aux vilaines tendances nécromanciennes, heureusement stoppé à temps dans sa quête de domination. Seulement voilà, le bonhomme est de retour et compte bien reprendre sa quête exactement là où elle s’était arrêtée. Pour ce faire, il s’allie à de nombreuses forces maléfiques et ressuscite tous les morts de la région dont, sans faire exprès, notre cher héros devenu entre-temps squelettique. Comme beaucoup de jeux bon enfant de son époque, le scénario de MediEvil n’est pas son fer de lance, plutôt un simple prétexte pour vivre moult péripéties et arrêter le grand méchant.

Rien n’a changé. Pourtant et curieusement, cela semble présenter, à terme, un certain problème…

 

MediEvilLa narration est donc particulièrement succincte : on rencontrera quelques personnages à travers de vifs dialogues plutôt humoristiques et, surtout, traversera les multiples zones halloweenesques de Gallowmere en cognant tout ce qui bouge et en résolvant les puzzles. La structure, elle, n’a pas bougé d’un iota avec une sectorisation par niveaux que l’on choisit sur une mini-map : le level design s’avère toujours aussi linéaire, s’appuyant sur des couloirs particulièrement étroits, des éléments à trouver dans des pièces (parfois cachées) et qui demandent d’être utilisées à des endroits précis. C'est efficace, plutôt fichu de ce côté-là tout ce qui a fait le charme des jeux d’aventure des années 90 est bien présent. Rien n’a changé. Et, pourtant et curieusement, cela semble présenter, à terme, un certain problème…

MANQUE DE CALCIUM


MediEvilCar, on peut se le dire d’avance, MediEvil ne brille étrangement pas comme les remasters concurrents du marsupial orangé et de son pote dragon. Comme énoncé ci-dessus, la fidélité irréprochable du titre original dessert quelque peu cette réédition franchement attendue : tout d’abord, d’un point de vue gameplay où le jeu a sacrément vieilli et souffre d’imprécisions dommageables. Les combats et le maniement du personnage lui-même endurent un manque d’habileté, des problèmes de collisions et d’animations évidentes : la plateforme et l’exploration en pâtissent également avec une fluidité souvent remise en question. Il faut dire que contrairement à Spyro ou Crash Bandicoot, MediEvil était un jeu au game design autrement plus moderne et, donc, sujet à moins bien vieillir, surtout trois générations de consoles plus tard.

Mais si l’on se veut pointilleux, même sur le plan technique, MediEvil n’est pas vraiment au top.


MediEvilDe plus, Other Ocean Interactive n’a pas pris le temps – peut-être était-ce volontaire, on ne sait pas – d’adapter son jeu un minimum aux standards actuels, par exemple avec un système de checkpoints ou de sauvegarde instantanée. A chaque game over (et cela arrive souvent, l’exigence de l’époque n’ayant pas été réglée non plus), on doit donc recommencer l’entièreté du niveau… Cela n’aurait pas été barbant si la jouabilité avait connu plus d’optimisations, à l’image de cette caméra insolente et désagréable qui complique de bien nombreuses phases de jeu et qui s’annonce d’emblée comme l’un de ses grands points noirs. Même la vue TPS, ajoutée pour l'occasion et censée justement pallier le problème, est loin d'être ergonomique.

OS-PÉRATION COMMAND-OS


MediEvilPour autant, MediEvil n’est pas foncièrement mauvais : l’ambiance zombifique porte toujours ses fruits et les thèmes musicaux, s’inspirant directement des mélodies de 1998 mais réécrites pour l’occasion, assurent une OST réussie. De même, les développeurs se sont attardés à créer tous les éléments du décor qui n’existaient pas à l’époque, la faute due à la faible distance d’affichage et le 4:3 autorisés par la PSOne. C’est indéniable, les multiples levels variés – cimetière, village, champs, château, forêt enchanté ou autre niveau sous terre – ont reçu un lifting appréciable et remarquable.


MediEvilBien évidemment, la visée est avant tout nostalgique et tous ceux ayant posé leurs mains, vingt ans plus tôt, sur le titre de Guerilla Cambridge devraient replonger dans les 90’s comme prévu. Mais si l’on se veut pointilleux, même sur le plan technique, MediEvil n’est pas vraiment au top avec des modèles 3D, animations et effets divers un poil décevants. Surtout, l’affichage en 30FPS loin d’être constant – comprenez par là qu’il y a plus d’un ralentissement sévère, même sur PS4 Pro ! – ne plaide pas en sa faveur. En débouche un jeu court, six heures si vous vous débrouillez bien, certes culte mais blessé des affres du temps dans sa conception et qui aurait mérité, dans le fond, une modernisation beaucoup plus prononcée.


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