Test Mass Effect Legendary Edition : un remaster à la hauteur de la légende ? sur PS4
16 20
Cette Legendary Edition de Mass Effect a quasiment tout pour plaire ! Certes, les plus grincheux pourront toujours ergoter sur l'absence d'un DLC précis (sur une quarantaine…), la disparition du mode multijoueur de Mass Effect 3, ou l'impossibilité de disposer à la fois des voix anglaises et des sous-titres français. Mais tout cela ne pèse vraiment pas grand-chose par rapport à la quantité et la qualité de ce qui nous est proposé. Ainsi regroupées, les aventures du Commandant Shepard paraissent plus épiques, massives et cohérentes. Le lifting graphique s'avère quant à lui bien réel et salutaire, notamment pour le premier épisode. En tant que remaster, et non remake, Mass Effect Legendary Edition respecte parfaitement les œuvres originales et en facilite grandement l'accès. Que l'on soit un jeune joueur n'ayant pas connu les premiers volets, ou un fan assidu qui souhaite refaire un tour de manège dans les meilleurs conditions possibles, impossible d'être déçu !
- Trois jeux + une quarantaine de DLC, le menu est complet
- Les DLC sont directement intégrés à l'aventure
- Une durée de vie massive
- Le dépoussiérage du premier Mass Effect est flagrant
- L'ajout d'un mode photo est bienvenu
- Un space opera toujours aussi épique
- Il manque tout de même le DLC "Pinnacle Station"…
- ... et le mode multijoueurs de Mass Effect 3
- Le gameplay du premier épisode reste encore un peu rigide
- Des améliorations moins visibles sur Mass Effect 2 et 3
- Pas de VOSTFR
- Des lens flares, des lens flares partout !
Peut-on dire que Mass Effect est au jeu vidéo ce que Star Wars est au cinéma ? Une chose est sûre : dans les deux cas, la trilogie initiale aura laissé des souvenirs indélébiles aux amateurs de space opera. Et si l'action-RPG de Bioware n'est pas aussi vieux que le film "Un nouvel espoir", le poids des années commençait tout de même à se faire ressentir depuis quelques temps. Après tout, le premier épisode date d'il y a quatorze ans, ce qui n'est pas loin de constituer une éternité vis à vis des standards vidéoludiques. L'arrivée de cette Legendary Edition, qui fait à la fois office de remaster et de quasi-intégrale, constitue donc une excellente nouvelle.
Nous ne vous ferons pas l'affront de présenter la trilogie originale dans le détail, tant sa renommée est importante. De 2007 à 2012, ce feuilleton spatial aura en effet régalé de très nombreux joueurs, Bioware étant encore un grand studio à l'époque. Parmi les qualités ayant contribué au succès de la franchise on peut citer le bon équilibre entre action et RPG, des choix qui comptent et qui se répercutent d'un épisode à l'autre, un héros iconique mais que le joueur est libre de remplacer par l'avatar de son choix, des races extra-terrestres diverses et variées, des personnages attachants, et une ambiance de space opera finalement pas si courante dans le jeu vidéo. Naturellement, tous ces points forts sont encore valables aujourd'hui et cette Legendary Edition a l'intelligence de ne pas chercher à remplacer ce qui fonctionne déjà. En revanche, cette compilation facilite grandement l'accès à la saga puisqu'elle regroupe les trois jeux sous un launcher unique. Il est possible de lancer directement l'épisode de son choix, mais nous conseillons à tout le monde de commencer (ou recommencer) par le premier.
Non seulement l'expérience générale a été unifiée entre les différents volets mais, plus important encore, le premier d'entre eux est celui qui a bénéficié des changements les plus importants et les plus sensibles/visibles. La physique du véhicule Mako a par exemple été retravaillée afin d'être moins flottante qu'auparavant. Les armes ont été rééquilibrées et les systèmes de visée et de lock améliorés. Le premier Mass Effect reste relativement rigide par moments, mais au moins on ne peut pas l'accuser de dénaturer l’œuvre originale. D'autres changements concernant l'équilibrage ont été appliqués, comme la suppression des malus de visée en fonction de la classe du héros. Les restrictions d'armes en fonction de la classe ont pareillement été levées, ce qui nous semble être plutôt une bonne chose. Par ailleurs, la Legendary Edition propose un nouveau système de niveaux, qui s'étendent dorénavant de 1 à 30 (au lieu de 1 à 60), ce qui ne change heureusement en rien le schéma de progression en ce qui concerne les points d'expérience et de talents. Les puristes pourront de toutes manières sélectionner l'ancien système dans les options s'ils le désirent.
MASS EFFECT LENS FLARE EDITION
Au delà de ces considérations de gameplay, ce sont bien évidemment les changements graphiques qui se taillent la part du lion dans ce remaster. Même les scènes cinématiques pré-calculées ont subi une remise à niveau, via une montée en résolution et l'ajout d'effets spéciaux supplémentaires. Alors oui, ces derniers se résument la plupart du temps à des halos lumineux de type "lens flare", comme on pouvait déjà le voir de manière un peu trop systématique sur les captures d'écran promotionnelles parues ces derniers mois. Avec cette manie les développeurs tendent un peu le bâton pour se faire battre mais, à bien y regarder, la série a toujours sur-employé cet effet particulier. Ce choix esthétique a donc au moins le mérite de la cohérence, à défaut d'avoir celui de la sobriété. Et ce serait faire un mauvais procès à Bioware que de rester bloqués sur ce point de détail, car les améliorations graphiques sont nombreuses, réelles et visibles. Surtout pour le premier épisode et ses quatorze ans d'âge !
Le minimum requis pour un remaster en 2021 est bel et bien là : résolution 4K et framerate de 60 images par seconde (ou plus sur PC). Mais ce n'est pas tout, loin de là. Si les trois volets tournent toujours sous l'Unreal Engine 3, tout comme les jeux originaux, de nombreux éléments graphiques ont été retravaillés. Certaines textures ont été entièrement refaites, et toutes ont bénéficié d'une montée en résolution. La modélisation de quasiment tous les personnages a également été revue, notamment au niveau du visage, tandis que les vêtements affichent dorénavant bien plus de détails. Quant aux niveaux, certains ont été refaits ou enrichis en éléments de décor afin de paraître moins vides. L'outil de création de personnage, désormais commun aux trois volets, a lui aussi été enrichi de nouvelles options. Le jeu se dote même d'un sympathique mode photo, muni de toutes les options qui vont bien (profondeur de champ, focale, ouverture, filtres, possibilité de cacher les personnages ou les véhicules, etc.). Enfin, le bilan technique peut également s’enorgueillir de temps de chargement sensiblement raccourcis, notamment sur PC et consoles de nouvelle génération (merci les SSD !).
ILS SONT VENUS, ILS SONT (PRESQUE) TOUS LÀ
Toutes les améliorations graphiques de cette édition légendaire sont bienvenues et pertinentes (à un ou deux lens flares près, vous l'aurez compris), et seuls ceux qui confondent remake et remaster auront l'audace de trouver les jeux moches. Mais même si les graphismes n'avaient pas évolué d'un pouce, cette compilation vaudrait encore le coup pour bien des joueurs, car elle ne se contente pas de regrouper les trois volets majeurs de la saga. Elle embarque également pour l'occasion la quasi-intégralité des contenus téléchargeables qui ont été proposés à la vente durant les six ou sept années d'exploitation de la franchise. Sachant que cette dernière est éditée par Electronic Arts, vous vous doutez bien que cela représente un sacré paquet de contenus annexes ! Et en effet, nous avons droit ici à une quarantaine de DLC qui, en plus, ont le bon goût d'être tous directement intégrés au volet auxquels ils sont destinés. Le joueur n'a pas à naviguer dans des menus pour activer tel ou tel contenu et peut directement vivre l'aventure comme un tout. Ces DLC contiennent notamment une quinzaine d'extensions scénarisées, le reste étant essentiellement constitué de packs d'armes et armures. Vous pouvez donc compter sur une centaine d'heures de jeu au total, voire cent cinquante si vous décidez de retourner chaque caillou. Face à cette durée de vie plus que respectable, il serait malvenu de trop pester sur l'absence de deux sections précises, même si cela reste regrettable. Manquent ainsi à l'appel le DLC "Pinnacle Station", exclu pour des raisons techniques (code original corrompu), et le mode multijoueurs de Mass Effect 3, le studio ayant préféré se concentrer sur tout l'aspect solo. Finalement, le plus gênant rester l'impossibilité (temporaire en attendant un patch ?) de marier voix anglaises et sous-titres français, le jeu imposant un "tout anglais" ou "tout français" dès l'installation. Pas de quoi fouetter un Shepard !