13 20
Alors que l'on s'attendait à ce que Mario Party : Island Tour mette tout le monde d'accord, on ne peut pas dire que ce soit vraiment le cas. La faute à un manque flagrant d'innovation, même si l'idée d'appliquer des règles différentes à chaque plateau est plutôt intéressante. En fait, c'est surtout l'esprit de la série qui semble s'être définitivement évaporé, et Mario Party : Island Tour doit essentiellement sa survie à l'efficacité de ses mini-jeux qui feront sourire aussi bien les néophytes que les fans. En revanche, l'absence de mode en ligne ne donne pas vraiment envie de blaguer : Nintendo a beau répéter que c'est important de se mettre de vraies claques, il y a un moment où il faut arrêter de vivre dans le passé.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Mario Party Island Tour.
- L'efficacité des mini-jeux
- Jouer à quatre avec un seul exemplaire
- Les plateaux aux règles différentes
- Toujours aussi fun et convivial à plusieurs
- L'esprit de la série n'est plus vraiment là
- Pas de 2 vs. 2
- Ni de 3 vs. 1
- Pas de jeu en ligne non plus
- Le mode solo qui finit par endormir
Même si Hudson Soft n'est plus aux commandes de Mario Party, Nintendo a récupéré quelques-uns de ses talents encore capables de se creuser la cervelle. Ces rois de la filouterie ont eu la bonne idée de différencier les plateaux du mode "Jeux de plateau", afin qu'ils proposent chacun une progression et des règles qui leurs sont propres. Histoire que l'on sache quand même où l'on met les pieds, le temps moyen d'une partie est indiqué, ainsi que les critères (adresse, chance, mini-jeu) sur lesquels repose la victoire. Notre préférence va incontestablement à "Route des étoiles" et "Royaume des bonus" qui nécessitent à la fois une parfaite maîtrise dans les mini-jeux et une bonne dose de chance. Contrairement à ce que l'on nous raconte, "Montagne de Bill Bourin" demande uniquement à avoir le cul bordé de nouilles, au même titre que "Parc aux fusées". Plutôt original, "Volcan de Bowser", quant à lui, prend le célèbre jeu de l'oie à l'envers, puisqu'ici c'est le joueur en dernière position qui est déclaré vainqueur. Enfin, "Manoirs de Kamek" est sans doute le plateau qui sollicite le plus les neurones. En effet, au lieu de lancer les dés, les joueurs doivent utiliser les cartes qui leur sont remises après chaque mini-jeu pour avancer, sachant que le gagnant est celui qui réussit à tomber pile-poil sur la dernière case du parcours. Si ce plateau est sans intérêt avec une I.A. amoindrie, les choses prennent en revanche une tournure plus stratégique quand on augmente le niveau de difficulté, ou face à d'autres joueurs. Comme d'hab', les retournements de situation de dernière minute sont au rendez-vous dans Mario Party Island Tour, et il n'est pas rare de finir à la dernière place du classement alors, qu'un tour plus tôt, on était sur le point d'être la superstar de la soirée.
LET'S PARTY !
Même si la série génère des envies de meurtre, c'est aussi ce qui fait tout son charme. Et puis, il faut bien faire en sorte que les retardataires puissent se rattraper au lieu de les laisser moisir tout au fond. Après, c'est vrai qu'il y a toujours ce doute qui subsiste en ce qui concerne l'I.A. et sa chance de malade ; une pratique courante chez Nintendo. Ce qui rend dingue aussi, c'est que les développeurs refusent toujours d'inclure une fonction permettant d'accélérer les phases jouées par l'I.A., alors que cela a déjà existé par le passé. Ces soucis de rythme en solo ont le don d'agacer, surtout quand on doit attendre que les autres personnages aient franchi la lignée d'arrivée pour avancer dans la partie. La haine. Puisque l'on parle des déceptions, on regrette que les mini-jeux à disputer en équipe ne soient plus qu'un lointain souvenir. Pas de 2 vs. 2 ni de 3 vs. 1 ici, juste du battle royale pur et simple. Il y a toujours moyen de comploter juste avant le début de l'épreuve, certes, mais les gains ne seront attribués qu'à un seul personnage au final. Les quelque 80 mini-jeux inédits contenus dans Mario Party Island Tour affichent, en réalité, certaines similitudes avec ceux des opus précédents. Les noms ont peut-être changé, mais les règles sont quasiment les mêmes. Pas vraiment grave dans l'absolu, car le fun reste intact et les fonctionnalités - aussi bien tactiles que gyroscopiques - de la 3DS sont exploitées avec une efficacité redoutable. Même le micro est mis à contribution, bien que le résultat ne soit pas nécessairement étourdissant. Il ne faut pas avoir un BAC+10 en poche pour saisir le principe des exercices, mais les développeurs ont toutefois pensé à intégrer des explications claires pour chacun d'eux. Toujours utile.
En fait, c'est surtout l'esprit de la série qui semble s'être définitivement évaporé, et Mario Party Island doit essentiellement sa survie à l'efficacité de ses mini-jeux qui feront sourire aussi bien les néophytes que les fans".
Dans Mario Party Island Tour, les âmes solitaires peuvent aussi passer du temps sur "Tour de Bowser" qui demande d'enchaîner une série de mini-jeux pour atteindre le sommet de ladite tour. Un défi façon Le Jeu de la mort, car le joueur doit affronter tous les cinq étages un boss (la tour de Goomba, Chomp, Mr. Blizzard, le Roi Bob-omb, Bowser Skelet) envoyé par le bougre, avant d'affronter ce dernier dans un ultime combat. Un moyen comme un autre de varier les plaisirs, et de proposer un peu plus d'objets à débloquer pour les acheter, ensuite, dans la boutique du jeu avec les points Mario Party. Mais bon, tout le monde sait qu'un Mario Party se déguste avant tout à plusieurs, ce qui explique sans doute pourquoi Nintendo a opté pour le game sharing, afin que quatre joueurs puissent régler leurs comptes avec un seul exemplaire du titre. L'occasion de goûter à "Table de jeu de Maskass" qui ne peut se pratiquer qu'avec des amis. A l'instar de "Manoirs de Kamek", les participants doivent avancer à l'aide de cartes, avec pour objectif d'éviter de récupérer celle portant le sceau de Bowser, et de reculer de cinq cases. La subtilité, c'est que cette carte maudite se cache dans le jeu d'un des participants ; et comme chacun doit piocher la carte d'un autre, c'est la panique assurée. N'empêche, ce moment de rigolade ne doit pas faire oublier l'absence de jeu en ligne, ce qui est assez déplorable pour un jeu de ce type. Et ce n'est certainement pas les mini-jeux assignés au StreetPass qui permettront de mieux faire passer la pilule. Pas du tout, même.