Test Lost Planet 3 : un jeu qui fait froid dans le dos ?
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Lost Planet 3 faisait indéniablement partie des jeux sur lesquels on avait mis une pièce. Avec cette volonté de Capcom de revenir aux sources en se focalisant à nouveau sur un mode solo consistant, le titre avait de chouettes arguments pour nous replonger dans l’ambiance oppressante de la planète EDN-III. Les ingrédients sont pourtant là (un perso attachant, un gameplay efficace sur le papier et un contenu intéressant) mais à aucun moment le studio Spark Unlimited a réussi à transfigurer cette volonté d’en faire un titre majeur. Lost Planet 3 se perd en effet dans un gameplay trop générique, un rythme bien mou, sans cesse haché par le retour systématique à la base et un manque singulier de missions épiques. Graphiquement, le titre de Capcom ne met pas des claques non plus et à l’heure où la PS3 et la Xbox 360 s’apprêtent à tirer leur révérence, on est en droit de s’attendre à des choses plus audacieuses. Tant pis.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Lost Planet 3
- Jim Peyton, un héros attachant
- Une chouette ambiance
- Un scénario captivant
- On pilote les méchas en vue subjective
- Doublage VO de haute volée
- Multi efficace...
- ...mais sans surprise
- Gameplay ultra classique
- Des temps de chargements vraiment pénibles
- Missions souvent répétitives
- Rythme assez mou
- Des bugs assez grotesques
Call of Duty : Finest Hour, Turning Point : Fall of Liberty et Legendary, on ne peut pas dire que le CV du studio Spark Unlimited soit des plus convaincants. Pourtant, la firme américaine a réussi à décrocher le gros lot avec Capcom qui lui a confié le développement de Lost Planet 3. Le deal ? Remettre en selle une licence jadis prestigieuse et qui s’est quelque peu perdue en chemin en misant tout sur le multijoueur avec Lost Planet 2. Pour ce faire, rien de plus simple : il suffit de raconter une belle histoire. Et cette dernière, c’est celle de Jim Peyton, un père de famille remarquable qui a décidé de s’exiler sur la planète EDN-III pour gagner sa croûte, laissant femme et enfant à la maison, sur Terre, bien au chaud. Embauché par la société NEVEC qui détient le monopole pour rendre habitable cette planète de glace, notre héros barbu va vite comprendre que la corruption peut également sévir en dehors des frontières terriennes. Et même si le boulot est grassement payé, l’envie de faire régner la justice est plus forte que tout, quitte à mettre sa vie en péril. Le pitch de départ de Lost Planet 3 ne paye peut-être pas de mine dit comme ça, mais le scénario – plutôt bien ficelé – et la mise en scène réussie permettent de nous immerger complètement dans cette aventure glacée. Ajoutons à cela un capital sympathie envers notre Jim Peyton et vous comprendrez pourquoi Lost Planet 3 est un titre intéressant sur bien des niveaux.
Lost in transition
L’atmosphère du jeu est certainement l’un des points forts du jeu et retrouver la planète EDN-III sous sa forme initiale, c’est-à-dire maculée de blanc et de entourée de glace, nous rappelle à quel point elle est hostile pour l’Homme. Puisque l’histoire de Lost Planet 3 se déroule plusieurs dizaines d’années avant les événements du premier épisode, les Akrids, ces insectes géants qui font souvent la taille d’un immeuble de 10 étages, peuplent toujours la planète et il faudra en découdre avec eux pour ne pas finir les quatre fers en l’air. Comme toujours, le joueur aura à sa disposition une multitude d’armes différentes pour venir à bout de ces bestioles et contrairement aux deux premiers opus, il faudra cette fois-ci les acheter à l’armurerie de Gale. C’est aussi ça l’autre grande nouveauté de Lost Planet 3 qui propose dorénavant un côté RPG, censé approfondir le gameplay. La structure du jeu est d’ailleurs bâtie sur ce principe, inspiré de titres tels que Mass Effect où les missions – principales comme annexes – se lancent à partir d’un hub central où Jim peut vaquer à ses occupations sans qu’un Akrid lui tombe sur le nez. Si sur le papier, ce niveau central est plutôt intéressant, très rapidement, on tombe dans une certaine lassitude puisqu’on nous demande systématiquement de faire les mêmes actions. Entre l’armurerie de Gale (située au sous-sol) pour faire booster ses compétences ou acheter le dernier fusil d’assaut, le laboratoire du Dr Kendrick Kovac (planqué au premier étage) qui propose plusieurs missions annexes et les rappels à l’ordre du Capitaine Braddock dans la salle de commandes, on passe le plus clair de son temps à errer dans des couloirs interminables, entrecoupés en sus de temps de chargement longs et pénibles.
Il faut bien avouer que pour un jeu d’action, Lost Planet 3 démarre sur la pointe des pieds, et c’est peut-être là l’un des défauts majeurs du jeu."
Les journées à la base se suivent et se ressemblent, d’autant que les quelques PNJ présents ne varient que très peu leurs occupations, mais les missions en extérieur ne sont guère passionnantes non plus. Du moins, en ce qui concerne les 5 premières heures du jeu. Il faut bien avouer que pour un jeu d’action, Lost Planet 3 démarre sur la pointe des pieds, et c’est peut-être là l’un des défauts majeurs du jeu. Entre les dispositifs de communications à réparer, les boîtes noires perdues à récupérer au fin fond d’une grotte et les Akrids en forme de cocons d’Aliens sur pattes à buter, la vie sur EDN-III n’est pas très enthousiasmante. D’autres Akrids, plus imposants cette fois-ci, déboulent assez tôt dans l’aventure, mais très vite, on constate que pour les achever, il n’y qu’un seul schéma possible, souvent ponctué de QTE pas très intéressant. Pour ce faire, Lost Planet 3 n’oublie pas d’intégrer les méchas, histoire d’être cohérent avec l’ADN du jeu, mais l’Utility Rig que pilote Jim est loin des robots technologiquement avancés qu’on a pu tester dans les premiers volets. Ici, il s’agit avant tout de mechas de construction qui n’ont pas les facultés pour défourailler du streum en deux-deux mais qui peuvent néanmoins faire face aux plus grandes menaces. C’est aussi parce qu’il n’est pas bâti pour le combat que le Rig se déplace lourdement et qu’il n’est pas très maniable.
Mr NICE GUY
Heureusement, se balader à bord de ce robot reste néanmoins plaisant. Non seulement, il est facile de balayer les Akrids basique d’un revers de bras mécanique, mais aussi d’écouter de la bonne musique country envoyée par la femme de Jim. Il nous sera aussi donné d’assister à quelques échanges amoureux par l’intermédiaire de vidéos, qui masquent souvent une page de chargement. Malin. Autrement, à l’instar de la jauge de vie de Jim, le Rig se régénère lorsqu’on s’éloigne du danger. Pas d’inquiétude toutefois, il n’explosera jamais en chemin au cas où son niveau de vie est à zéro mais vous expulsera de son cockpit. Il faudra survivre quelques minutes avant de pouvoir remonter à bord de son robot et cette fois-ci faire en sorte de bien se protéger et d’activer les QTE au bon moment. Dommage que le schéma d’exécution soit toujours identique et qu’il faille vraiment attendre les trois-quarts du jeu pour pouvoir profiter d’armes lourdes à greffer sur le bras de son mécha. Dans l’absolu, Lost Planet 3 regorge de bonnes idées sur le papier et Spark Unlimited, même drapé de bonnes intentions, n’a pas su faire transformer l’essai en proposant un gameplay générique qui ne fait que reprendre les codes du genre sans jamais proposer quelque chose de neuf. Car le plus handicapant pour le mode solo de Lost Planet 3, c’est son manque sérieux de rythme. Il y a certes quelques missions sympathiques mais le retour systématique à la base casse cette dynamique. Cette lenteur dans la progression rallonge ainsi la durée de vie, et il faudra entre 12 et 15 heures pour venir à bout de l’aventure de Jim Peyton et comprendre la finalité de son histoire racontée à sa petite fille. Bien entendu, c’est le solo qui a été mis en avant pour Lost Planet 3, mais le jeu n’a pas manqué de proposer un mode multi, lui aussi très classique voire générique. Du deathmatch solo ou en équipe, de l’extraction pour rendre les parties plus pimentées et des affrontements entre Humains et Akrids pour l’originalité : Spark Unlimited fait le job sans jamais le transcender. Dommage en effet...