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Fort joli, possédant un univers mignon et un héros craquant, LittleBigPlanet charme immédiatement. Fascinant de profondeur et d'une richesse créative impressionnante, il autorise une liberté de création très louable, surtout sur portable. Un tableau qui pourrait être de maître si seulement LittleBigPlanet ne traînait pas avec lui une grande partie des défauts de son grand frère sur PS3. Il y ajoute en plus des chargements rapidement insupportables et la suppression d'un mode multi handicapante. Déjà perfectible sur console de salon malgré une grande originalité et des possibilités de conception notables, LittleBigPlanet ne trouve pas pas de légitimité sur PSP.
- Un univers très attachant
- D'immenses possibilités de création
- Un mode solo un peu plus convaincant
- Une réalisation impeccable
- Musicalement toujours aussi entraînant
- La possibilité d'échanger ses niveaux
- Disparition pure et simple du mode multi
- Une physique toujours aussi étrange
- Des chargements longuets et mal placés
- Le Popit encore un peu fouillis
Première grosse exclusivité ayant créé le buzz autour de la PS3, LittleBigPlanet a longtemps été l'émissaire kawaï de la notion de gameplay émergent. Dans le cas du jeu de SCEE Cambridge, l'originalité ludique venait des possibilités de construction offertes au joueur, lui permettant de générer son propre jeu avec ses propres règles. Dimension supérieure, la facilité de poser ses créations sur le torrent du net et de les partager avec tout un chacun, voire de les parcourir en collaboration, a finalisé sa renommée. Un constat qui autorise à se demander l'intérêt de l'arrivée du soft sur PSP.
Comme tout titre désirant se forger une identité propre à grande échelle, LittleBigPlanet passe par le prisme de sa mascotte, à savoir le fameux Sackboy. Petit personnage aux coutures grossières et au sourire irrésistible, le « héros » de ce monde ouvert revient bien évidemment dans cette version PSP. Toujours partant pour des séquences de travestissement débridées, Sackboy possède une garde-robe d'une exhaustivité impressionnante qui vous autorisera les mélanges les plus improbables. Un degré de customisation suffisamment élevé pour épargner au joueur la rencontre troublante d'un possible clone. Une fois cette "avatarisation" terminée, vous n'accorderez plus qu'une importance secondaire à ce petit bonhomme de tissu attachant. En effet, le véritable personnage principal de LittleBigPlanet est le décor, constellé de ses mécanismes et gorgé de votre imagination. Un monde quasi open source qui semble libérer totalement le joueur et laisser son inspiration s'exprimer sur le papier, mais qui pose des barrières assez peu flexibles dans la réalité. Et ce même si les développeurs de Cambridge ont opéré quelques modifications sur des détails ayant pénalisé la version PS3.
LittleLittlePlanet
Ajout un peu gadget introduisant les possibilités du jeu, le mode solo de LittleBigPlanet péchait par des challenges à l'intérêt limité et un manque d'inventivité dans la conception des niveaux. Cette version PSP corrige un tant soit peu cet écueil en proposant des stages inédits, regroupés autour d'une thématique de voyages autour du monde, à la rencontre de grands gourous de la création. Plus variés et contenant des impératifs plus attrayants, ces environnements restent somme toute très classiques. Ils ne poussent jamais le joueur à réellement progresser par plaisir, mais davantage pour collecter les différents éléments qui lui serviront ensuite à agrémenter ses propres créations. Une carotte assez abusive qui ne récompense pas vraiment le joueur, mais qui a contrario l'oblige à expérimenter la facette du jeu la moins travaillée. La motivation s'en ressent rapidement, et si les premières étapes se bouclent avec une sorte de détachement inoffensif, les dernières ne fonctionnent plus que par le besoin de tel ou tel item dans le mode création. D'autant que des lacunes de conception liées à la physique ou à la gestion des collisions nuisent assez régulièrement à une progression agréable. Des problèmes qui se retrouvent malheureusement dans la partie dédiée à votre côté game designer du dimanche, malgré un nombre de possibilités toujours aussi époustouflantes.
Ajout un peu gadget introduisant les possibilités du jeu, le mode solo de LittleBigPlanet péchait par des challenges à l'intérêt limité et un manque d'inventivité dans la conception des niveaux. Cette version PSP corrige un tant soit peu cet écueil en proposant des stages inédits, regroupés autour d'une thématique de voyages autour du monde, à la rencontre de grands gourous de la création."
Dans les faits, LittleBigPlanet vous autorise à partir soit d'une base de niveau déjà existante, soit du néant. Une fois à l'aise dans le cadre choisi, il vous est possible de construire entièrement un niveau, et ce quelque soit le type de gameplay que vous souhaitez y intégrer. S'orientant plus facilement vers le jeu de plate-forme, le titre vous permet également de mettre en place une course, de mélanger les deux, de vous spécialiser dans l'action, ou encore d'inventer votre propre concept. Le tout en gardant bien à l'esprit que le fait de développer entièrement un "projet" personnel demande énormément de temps et que bien évidemment, le soft a ses limites. Malgré tout, les premiers pas dans LittleBigPlanet sont fascinants, tant le jeu regorge de types d'éléments, de possibilités d'interaction et d'outils de décoration. Avec votre panneau de commande, le Popit, vous accédez rapidement aux divers blocs, interrupteurs et modificateurs de forme afin de mettre en place des pièges, de générer des tremplins ou de creuser des galeries labyrinthiques. Une richesse éminemment louable qui étonne encore davantage dans le cadre d'un titre évoluant sur console portable. Mieux, Sony en a profité pour revoir quelque peu sa copie et les niveaux ne se déroulent désormais plus que sur deux plans, retirant une grande part d'imprécision dans la prise en main. En revanche, la transposition du concept sur PSP ne peut se faire sans quelques restrictions, comme l'impossibilité désormais de créer des formes libres. Le jeu vous contraint à composer avec une grille et à revoir les bases du pixel art. Dans les grandes lignes donc, LittleBigPlanet reste grosso-modo identique à son grand-frère, conservant son univers original et sa base de conception extrêmement poussée, mais sans aucune remise en cause majeure. Car si son exhaustivité est un atout, elle est également son problème majeur.
LittleSlowPlanet
Le jeu est toujours aussi laborieux dès lors que le joueur désire concevoir un niveau dans son entier, finalisé et fonctionnant sans heurt majeur. Il l'est même davantage à cause des chargements intempestifs lors du moindre retour en arrière dans ses élans créatifs. La base de la création est émaillée, logiquement, d'erreurs de placements, d'essais multiples et d'un souci constant de correction. Face à un Popit déjà gorgé de listes d'éléments (nécessitant parfois un défilement de plusieurs secondes), les chargements longuets à chaque test ou rectificatif finissent par plomber la motivation du joueur lambda. Autre souci cette fois-ci hérité de la version PS3 de LittleBigPlanet, la gestion des sauts de Sackboy n'est toujours pas réglable. Une zone inaccessible difficilement justifiable, tant cette inertie très particulière nuit à certains choix de gameplay. Devant les centaines de réglages, allant même jusqu'à la possibilité de gérer la courbe de mouvement d'un objet volant, il est encore incroyable que l'une des plus grandes limitations à l'inventivité soit à nouveau d'actualité. Après la dure lutte d'une création fignolée, LittleBigPlanet sur PS3 permettait – en tant qu'exutoire – la possibilité de parcourir son monde aux textures fantaisistes avec plusieurs comparses. Un aspect axé sur la communauté très intéressant, réduisant les errances du gameplay par le côté prenant du jeu à plusieurs et la fierté de faire participer ses amis à sa production. Un des atouts majeurs, voire une constituante du gameplay émergent de LittleBigPlanet qui a tout bonnement disparu de cet opus PSP. S'il demeure un système de partage de niveaux via le mode infrastructure ou en ad-hoc, l'impossibilité (même locale) d'avoir accès à un mode multi ampute le jeu d'un immense intérêt sur le long terme. Une somme de détails qui vient grossir le questionnement même de l'existence de ce LittleBigPlanet portable. En de nombreux points similaires à la version PS3, comportant simplement quelques petits ajouts et surtout un retrait imposant, le jeu de SCEE Cambridge peine à acquérir une légitimité.