Test LEGO Star Wars La Saga Skywalker : le menu Maxi Best of, option Golden sur PS4
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Après dix-sept années passées à travailler sur le combo de licences LEGO + Star Wars, les développeurs de TT Games maîtrisent clairement leur sujet. La Saga Skywalker est incontestablement leur plus grande réussite dans ce domaine, que ce soit du point de vue de la quantité ou de la qualité. Tous les films des trois trilogies sont couverts, il y a des centaines de personnages à débloquer et de missions à remplir, le gameplay ne souffre quasiment d'aucune approximation, et les graphismes sont étonnamment convaincants pour un jeu de ce type. Quiconque aime les briques de la marque danoise ou l'univers de George Lucas est assuré d'y trouver son compte. Avec de meilleurs menus, une option de coop en ligne, et une mise en scène un peu moins expéditive, on aurait carrément crié au génie!
- Les scénarios des neuf épisodes suivent fidèlement ceux des films
- Avec 300 personnages et des centaines de quêtes, les adeptes du 100 % vont se régaler
- Des graphismes qui n'ont pas à rougir face à la concurrence
- Un humour bon enfant absolument tout public
- Une VF intégrale, et de qualité
- Encore meilleur en coop
- Quelques scènes importantes vite expédiées
- Des menus souvent trop chargés
- Forcément un air de déjà-vu
- Pas de coop en ligne
LEGO et Star Wars, c'est une histoire d'amour qui dure depuis 2005, année de sortie de Lego Star Wars: The Video Game. Depuis nous avons eu droit à Lego Star Wars II: The Original Trilogy, Lego Star Wars : The Complete Saga, Lego Star Wars III : The Clone Wars et Lego Star Wars : The Force Awakens. Dans ces conditions, la sortie d'un nouvel épisode reprenant encore une fois les scénarios des différents films peut sembler tenir de l'opération marketing douteuse. Mais étonnamment, nous avons droit au final à un très bon jeu, qui surpasse clairement tous ses prédécesseurs.
Il y en a du beau monde à l’œuvre sur cette production ! Le défilé d'introduction présente en effet les logos de LEGO, TT Games, Warner Bros Games, Disney et Lucasfilm Games. Le ton est donné : nous avons affaire à un jeu somme, comme le prouve le menu dédié au choix des épisodes jouables. La Menace Fantôme, L'attaque des clones, La revanche des Sith, Un nouvel espoir, L'empire contre-attaque, Le retour du Jedi, Le réveil de la Force, Les derniers Jedi, et L'ascension de Skywalker : ils sont venus, ils sont tous là ! Toute nouvelle partie peut débuter au choix par le premier épisode de chaque trilogie, les deux autres se débloquant alors en jouant. Dans tous les cas le scénario suit globalement et fidèlement celui de chaque film, même si certains passages cinématographiques ont été sacrément raccourcis (parfois même un peu trop) et que des séquences dédiées au gameplay ont été rajoutées. Ces dernières mêlent avec fluidité des combats, de l'exploration, des énigmes et des mini-jeux. Assez régulièrement il est nécessaire de détruire des éléments faits de briques afin d'en construire de nouveaux (de manière scriptée et automatique), et trouver ainsi une solution permettant de franchir un obstacle.
Les différents éléments de gameplay sont tous réussis, même si le niveau de difficulté n'est jamais très élevé. Mais l'inverse aurait été surprenant et potentiellement problématique pour un jeu LEGO qui se destine avant tout aux enfants. De même, il serait malvenu de râler contre le fait que les aspects les plus violents des films aient été édulcorés. C'est ici une bonne chose, surtout que le ton général est clairement celui de l'humour bon enfant. Dark Vador faisant des pompes sur ses mains de LEGO, stormtroopers surpris sous la douche, dans un jacuzzi, ou en plein exercice de Tai chi, simple barrière de péage posée dans l'espace, poissons sur la tête des héros après qu'ils soient passés sous l'eau, Obi-Wan Kenobi qui regarde d'un œil suspicieux son sabre laser classique après que Darth Maul ait dégainé son double sabre, ou encore bonhomme LEGO qui tond la pelouse en pleine bataille, les situations burlesques ne manquent pas. Si le jeu ne se prend pas au sérieux, il n'a pour autant rien de la production traitée par dessus la jambe. La VF intégrale propose des voix très convaincantes, tandis que les graphismes ne se servent pas de la licence LEGO comme d'une excuse pour se contenter du service minimum. Très loin d'être moche, le jeu affiche de beaux effets de lumière, de nombreux reflets, et des textures détaillées. On peut d'ailleurs apercevoir les "coutures" en plastique des figurines, et même les numéros de série et autres informations gravées sur certaines parties de leur corps. On n'en attendait presque pas tant !
L'EGO LASSE
Suivre les scénarios des films, c'est bien, mais il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg. La Saga Skywalker propose de nombreuses activités annexes destinées à prolonger la durée de vie et à séduire les collectionneurs et autres complétionnistes. Un simple coup d’œil dans les menus permet par exemple de voir qu'il y a, entre autres, 225 minikits à dénicher dans les décors, 135 défis de niveaux à remplir, 140 missions secondaires à effectuer ainsi que 731 énigmes à résoudre. Et n'oublions pas les 300 personnages des films à débloquer, ainsi que la centaine de vaisseau et mini-vaisseaux. Pour cela, le mieux est de revenir explorer les différents niveaux en mode "jeu libre". Débarrassés du carcan scénaristique, il devient possible d'incarner n'importe quel héros possédé et de découvrir ainsi des chemins différents, sachant qu'il y a très souvent plusieurs manières de remplir les objectifs. On peut ainsi profiter plus sereinement de l'aspect semi-ouvert des environnements et remplir tranquillement les nombreuses requêtes des habitants de chaque planète. C'est également comme cela que l'on réussira à trouver toutes les briques Kyber, qui servent à améliorer les compétences des personnages. Les différents héros sont regroupés en dix archétypes distincts (Jedi, Héros, Pilleur, Vaurien, Chasseur de primes, Vilain, Côté Obscur, Droïde Astromécano, Droïde de Protocole, Extra), chacune de ces classes possédant son propre arbre de talents. C'est d'ailleurs l'une des forces du jeu que de nous proposer un gameplay relativement varié. Certains types de persos tirent au fusil, tandis que d'autres utilisent un sabre laser. Certains sont capables de manier la force pour soulever des objets et les balancer sur la tronche des ennemis, et d'autres peuvent traduire les langues des différentes planètes. Et si quasiment tous sont capables de taper au corps à corps grâce à un système de combos simple à maîtriser, une poignée seulement peuvent déployer des gadgets de type planeur ou lance-filet.
CE JEU LEGO, IL EST GROS ?
Le jeu se montre donc extrêmement généreux dans tous ses aspects, surtout qu'il n'oublie pas de nous donner à l'occasion les commandes de vaisseaux spatiaux ou encore de nous faire jouer la fameuse course de modules du jeune Anakin Skywalker, pour un résultat toujours varié et relativement long. Vous verrez ici ou là certaines personnes parler d'une durée de vie limitée à une dizaine d'heures, mais cette affirmation est hautement discutable, à moins de jouer les speedrunners du dimanche. Comptez plutôt 15 à 20 heures pour boucler l'aventure en cherchant à en profiter et en regardant toutes les cinématiques, et 30 à 60 heures pour dénicher la plupart des secrets et remplir un maximum d'objectifs du mode libre. Et c'est évidemment cet aspect qui doit motiver les joueurs, puisque suivre le scénario principal n'étonnera forcément aucun cinéphile ni aucun adepte des précédents LEGO Star Wars. Jouer en coop réduira certainement ces différentes durées, mais en contrepartie vous vous amuserez encore plus. L'aventure est réellement pensée pour la coopération, puisque même en solo on dirige toujours une équipe de personnages, et il est nécessaire de régulièrement zapper d'un héros à un autre. Du coup, il est réellement étonnant et regrettable que le jeu fasse l'impasse sur la coop en ligne, seul le mode local étant disponible. Au chapitre des défauts on pourra également citer des menus et une interface trop chargés et pas toujours très pratiques. A force de vouloir trop en mettre dans leur jeu, les développeurs en ont un peu oublié l'accessibilité de ce point de vue. Rien de bien méchant toutefois, et il vaut mieux une aventure trop remplie que pas assez, surtout dans un contexte anthologique, voire intégral, comme celui-ci.