Test également disponible sur : PC - X360

Test Left 4 Dead sur PC

Les Notes
note Left 4 Dead 13 20 note multi-utilisateurs Left 4 Dead 5 5

Quatre pauvres types (dont une fille), pulvérisent des zombies à la chaîne dans une ambiance de fin du monde cannibale. Du grand n’importe quoi, certes, mais Valve Software confirme sa capacité à transformer n’importe quel concept idiot en petite pépite de convivialité et d’efficacité. Pas inintéressant en solo, Left 4 Dead dévoile son potentiel dans un multi à la fois tactique et accessible, ultra-défoulant sans être trop répétitif. Pour pleinement profiter de l’expérience, il faudra vous asseoir sur votre timidité (le jeu gère les communications vocales, et dans le feu de l’action, vous serez contraint de parler… ou de hurler), mais une fois surmonté cet obstacle, vous goûterez à une expérience en ligne d’une incroyable intensité. Porté par un gameplay impeccable et une bande-son parfaite, très correctement réalisée, extrêmement dynamique, cette expédition sauvage largement inspirée des films de genre manque peut-être encore un peu de contenu, mais offre déjà bien assez pour vous faire frôler l’arrêt cardiaque une centaine de fois.


Les plus
  • Carnage total
  • Tension de tous les instants
  • Adaptation permanente de l'I.A.
  • Grande convivialité
  • Bande-son de qualité
  • Coups de théâtre en pagaille
  • Prise en main sans faille
Les moins
  • Où est la tronçonneuse ?
  • On veut des armes blanches !
  • Pas assez de cartes
  • Environnements peu variés
  • Solo limité


Le Test

Une pandémie s’est déclarée, transformant la plupart des êtres humains en êtres décérébrés affamés de chair fraîche. Cernés par la meute furieuse, quatre survivants tentent de rejoindre un point d’évacuation. Sur cette trame épaisse comme une lame de rasoir, Valve Software tricote le FPS multi le plus sauvage et le plus réjouissant de l’année. Attention, ça va trancher !


La mort leur va si bien

 

Largement popularisé par le cinéaste George A. Romero, le zombie est omniprésent sur nos écrans depuis une petite dizaine d’années. Le maître absolu du genre continue de faire parler de lui (Land of the Dead, puis Diary of the Dead), mais de brillants seconds couteaux ont marché sur ses traces depuis le début des années 2000, tels Zack Snyder (le remake fast & furious de Dawn of the Dead) et Danny Boyle (28 jours plus tard), même si pour ce dernier, l’ennemi est infecté et non mort. Le jeu vidéo cède également bien volontiers aux sirènes de l’apocalypse cannibale, et n’a d’ailleurs pas attendu le retour aux affaires du père de La Nuit des Morts-Vivants pour se frotter à l’horreur titubante. L’approche diffère toutefois parfois. Ainsi, alors que l’étalon-or du survival horror, Resident Evil, narre par le détail la genèse et l’évolution d’une situation épidémique toujours parfaitement circonscrite dans l’espace, Left 4 Dead ne s’embarrasse pas de détails. L’action débute deux semaines après une infection dont le joueur ignore à la fois l’origine et l’étendue, pour n’en voir que les effets à son échelle : une région entière dévastée, peuplée de créatures qui ne souhaitent plus qu’une chose : sa mort. Et l’infecté moderne n’a rien de la créature lente si chère à Romero. Mou lorsqu’il est isolé, l’ennemi ici se transforme en sprinter sauvage dès lors qu’une proie passe à sa portée, ou que celle-ci l’agresse à coups de fusil à pompe. Véloce, la bête est également sociable, et attaque en groupe dès qu’elle le peut. La Horde, infinie, implacable, vous traque. Et pour vous sortir de ses griffes, vous allez en baver. Vraiment.

 

Land of the dead

 

Face à cette adversité barbouillée de sang, quatre survivants – trois hommes et une femme dont on ignore également tout – tentent de s’en sortir. Le groupe est parfaitement indivisible. Vous pouvez évidemment jouer tout seul comme un grand, mais vous devrez alors composer avec trois partenaires dirigés par l’I.A. Celle-ci s’en sort globalement bien, mais certaines actions complexes vous feront regretter votre asociabilité, ou de ne pas avoir régler plus tôt vos problèmes de connexion. Vos alliés sont ainsi à la peine dans les environnements où se supperposent différents plans et volumes. Bien que relativement linéaires et assez peu variées, les quatre campagnes, elles-mêmes divisées en cinq chapitres, vous baladent en effet, en vue évidemment subjective, du fin fond des égouts jusqu’au toit d’un hôpital d’une vingtaine d’étages. Le chaos ne datant pas de la veille, en ville, comme dans des décors plus ruraux, vous traversez une véritable zone de guerre. Voitures renversées, barricades de fortunes, bureaux dévastés, portes condamnées délimitent votre terrain de jeu, mais la sensation de progresser dans un gros corridor est largement atténuée par un sentiment d’urgence permanent. Dans Left 4 Dead, on veut atteindre la sortie, le plus rapidement possible, et tant pis pour le paysage. Développé sous Source, le moteur propriétaire de Valve Software, le jeu n’affiche d’ailleurs aucune réelle prouesse technologique, mais l’ensemble demeure extrêmement attrayant, et l’expressivité des personnages les rend autrement plus attachants que les brutasses normal mappées chères à certains concurrents. La gestion de la physique peut également décevoir, mais l’absence d’armes futuristes n’incite de toute façon pas particulièrement à faire mumuse avec les éléments alentours. Il aurait été évidemment bienvenu de pouvoir tendre des pièges en utilisant certains éléments du décor, mais l’on se contente finalement assez bien des quelques bidons d’essence qui traînent.

 

Voitures renversées, barricades de fortunes, bureaux dévastés, portes condamnées délimitent votre terrain de jeu, mais la sensation de progresser dans un gros corridor est largement atténuée par un sentiment d’urgence permanent."

 

Pour tailler leur route vers la liberté, Bill, Francis, Louis et Zoey comptent essentiellement sur un arsenal limité mais efficace. Les quatre personnages ne se singularisent pas, et tous peuvent se servir des quelques calibres disponibles et utiliser trousses de soin, pilules (qui remontent temporairement la barre de vie) et explosifs. Chaque campagne débute en douceur : le groupe est réuni dans un abri fermé, qui contient quelque guns (fusils à pompe et mitraillettes), des munitions et des medikits, et les chapitres s’achèvent lorsque vous avez atteint l’abri suivant. Au bout d’un temps, vous récupérerez des armes un poil plus performantes : pompe amélioré, fusil d’assaut ou fusil à lunette. Si vous tombez en rade de munitions au cours d’une partie, vous pourrez toujours compter sur votre flingue (existe également en version John Woo, un dans chaque main), aux chargeurs infinis. Left 4 Dead est toutefois un jeu à la construction extrêmement dynamique, et si tout le monde tire à vide, un stock de balles finira bien par apparaître dans un coin. Valve a largement fait la promo de son système de AI Director, joli terme marketing qui renvoie à une réalité palpable. Le jeu évalue continuellement vos agissements et réagit en  conséquence, et plus le niveau de difficulté est élevé, plus cette adaptation continue se fait à votre détriment, tout en préservant le plaisir ludique. Tout est fait pour que votre rythme cardiaque ne diminue jamais. Soufflez un peu trop longtemps dans une pièce, et une horde de zombies finira par débarquer. Tentez le rush, et vous vous retrouverez nez-à-nez avec un tank, créature humanoïde énorme et surpuissante, qui vous jette des blocs de béton à la figure avant de vous terrasser de quelques coups de ses poings rageurs. La Horde en elle-même ne déborde pas d’imagination tactique, mais ces constants ajustements jouent en sa faveur. L’équilibre des forces vous est de toute façon largement défavorable. Les infectés sont proprement innombrables (l’équipe fait, au minimum, 200 victimes par chapitre, pour 30 à 45 minutes de jeu), et la moindre erreur de votre part provoque le débarquement d’un pack de 20 à 30 ennemis, qui sortent de chaque porte, allée, quand ils ne défoncent pas les murs ou ne bondissent pas au-dessus des grillages. En sus du tank, quelques créatures plus rusées figurent au générique. Entre le Boomer, qui vous vomit à la figure une bile particulièrement prisée de la Horde, le Smoker, capable de vous saisir et de vous étrangler avec sa langue démesurée et le Hunter, qui vous bondit dessus au moment le plus importun pour ne plus vous lâcher, l’aventure n’a rien d’une partie de plaisir. Et le plus beau, c’est que ces bêtes-là, vous pouvez les incarner en multi.

 

L’union fait la force

 

Cœur du jeu, l’expérience multijoueur est une vraie réussite, dont la base est évidemment la campagne classique, ou quatre humains font face à l’I.A. Bien que la structure générale des parties soit assez stable (hormis les apparitions dynamiques, la Horde débarque toujours à certains points-clés des cartes), le facteur humain modifie considérablement l’expérience. L’un de vos compagnons, à moins que vous ne vous en chargiez, commettra forcément une faute qui plongera le groupe dans l’horreur. Un exemple : au milieu d’une rue, vous mitraillez un infecté qui se tient près d’une voiture abandonnée. Pas de chance, votre main glisse et l’une de vos balles finit sa course dans la carrosserie du véhicule, dont l’alarme se déclenche. Alertée par le bruit, la Horde débarque, prenant tout le monde au dépourvu. Vous pouvez également vous retrouver à jouer avec des bourrins, qui veulent exploser leurs stats, et avancent, sans se préoccuper du reste du groupe. L’issue est généralement fatale, l’union faisant ici vraiment la force. Cette nécessaire cohésion apporte beaucoup à l’action. Toujours aux aguets, les survivants surveillent leurs arrières, et ceux du reste du groupe. Qu’un seul tombe, et c’est l’espérance de vie des trois autres qui en prend un coup. La partie devient vraiment apocalyptique en Versus, quand les survivants affrontent à la fois la Horde, et quatre joueurs incarnant les champions de celle-ci. Très fragiles, les héros infectés compensent leur faiblesse par une parfaite connaissance du terrain, et un pouvoir de nuisance colossale s’ils agissent de concert. Un Boomer vous asperge, la piétaille furieuse débarque, Hunters et Smokers profitent du chaos pour entrer en action, et c’est fini pour les survivants, qui gagnent toutefois le droit de rejoindre la Horde au tour suivant, tandis que leurs adversaires changent également de camp. C’est sauvage, jouissif et superbement stratégique. On pleurera évidemment le manque de variété des environnements, les niveaux peut-être pas assez nombreux et, surtout, surtout, l’absence d’armes vraiment jouissives, à commencer par une bonne tronçonneuse des familles. Toutefois, non content de réussir à développer des merveilles en multi, Valve sait aussi soutenir ses produits sur le long terme. L’avenir nous donnera peut-être ces quelques petits bonheurs accessoires !






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