Test L.A. Noire The VR Case Files : l'une des meilleures expériences VR de l'année ?
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Avec une durée de vie très honnête qui dépend en grande partie du fait d'avoir déjà joué à L.A. Noire ou pas, The VR Case Files devrait pouvoir vous offrir environ 8 heures de jeu, ce qui n'est pas du vol au vu de son prix abordable. Très bien optimisé sur PC (au point de pouvoir y jouer avec une configuration inférieure au minimum recommandé), à condition d'être équipé d'un GPU NVIDIA (80% du marché), le jeu dispose de nombreux arguments pour séduire les adeptes de la réalité virtuelle. Avec trois modes de déplacement, une conduite aux petits oignons et un système d'enquête ultra immersif, on aurait même été prêts à payer plus cher pour pouvoir profiter de plus de cas sur lesquels enquêter. Le seul écueil reste dû au fait que le joueur finira invariablement bloqué s'il rate un indice clé, et que la seule solution sera souvent de recommencer toute l'enquête. Malgré ça, on doit dire que l'on avait pas pris autant de plaisir en VR depuis un bon moment. L.A Noire : The VR Case Files réussit à nous faire toucher du doigt ce que peut donner un véritable jeu en réalité virtuelle, laissant loin derrière lui les "expériences" qui ont pullulé ces dernières années. Chapeau les gars !
- L'immersion de folie
- La voiture, sa conduite et tous les accessoires
- Le Motionscan encore plus impressionnant en réalité virtuelle
- Le prix (30€ sur Steam)
- Le corps de Phelps intégralement modélisé
- Le besoin de recommencer l'enquête à zéro lorsque l'on rate un indice clé
- On aurait aimé plus d'enquêtes en réalité virtuelle
Cette fin d'année nous a permis d'assister à un véritable déferlement de jeux taillés pour la réalité virtuelle, dont les différentes productions de Bethesda Softworks telles que DOOM VFR, Skyrim VR, ou encore Fallout 4 VR. Aujourd'hui, c'est le mythique studio Rockstar Games qui se met à la VR avec L.A Noire : The VR Case Files. Si l'agent Cole Phelps a repris du service il y a peu sur Nintendo Switch, Xbox One et PS4, cette version n'est pas qu'un simple portage remasterisé comme nous allons l'expliquer plus bas. Le studio de Leeds a en effet retravaillé moult mécaniques de gameplay pour arriver à un résultat exceptionnel qui nous fait penser qu'il s'agit peut-être du meilleur jeu VR de l'année.
En général, lorsque les éditeurs décident de transposer l'un de leurs jeux dans la réalité virtuelle, il y a deux écoles. La première solution consiste à simplement coller une caméra sur un titre dont le genre se prête déjà à la VR - Skyrim VR ou Fallout 4 VR, par exemple L'autre option est de modifier plus profondément le gameplay tout en conservant les éléments d'origine, une approche utilisée par DOOM VFR, et ce, afin d'éviter des problèmes de cinétose. Pour L.A. Noire : The VR Case Files, Rockstar Games a donc opté pour la seconde solution afin que le gameplay convienne à tous. Comme dans DOOM VFR, ce long travail d'adaptation est coûteux, et pour s'y retrouver, les éditeurs n'ont donc pas d'autre choix que de réduire drastiquement le contenu de leurs jeux. Dans le cas de L.A. Noire, sachez que si le jeu classique comporte pas moins de 19 cas, les VR Case Files sont par contre au nombre de 7. Une baisse que l'on accepte sans broncher en raison, d'une part, du prix réduit du jeu (30€ sur Steam), mais aussi parce que les développeurs ont tout simplement réalisé un travail titanesque. Si les fans de la première heure reconnaîtront sans problème les différentes enquêtes, ces dernières ont été largement modifiées pour coller à la VR. Par exemple, les cutscenes sont désormais majoritairement vues à la première personne - directement à travers les yeux du détective Phelps, donc - ce qui améliore tout de suite l'immersion. Le cas "Buyer's Beware" est assez représentatif, puisqu'au lieu d'une longue course-poursuite à pied pour arrêter le suspect, on découvre un combat à coups de poing. Si certains trouveront à redire, il s'agit en réalité d'une excellente décision, dans le sens où les sprints sont l'une des expériences les plus traumatisantes pour l'estomac quand on joue en VR. À L'inverse, les combats se passent sans heurts, surtout grâce aux nouveautés du gameplay.
LOST IN TRANSLATION
Lors d'oppositions musclées, les développeurs ont décidé d'intégrer un véritable mini-jeu de boxe qui s'avère bien plus convainquant que nombre de titres dédiés à cette activité. Pour se battre, rien de plus simple : il suffit de boxer comme en vrai en serrant les poings (via la gâchette et le bouton de tranche des manettes Vive). Crochets, directs et uppercuts sortent sans la moindre difficulté, aussi bien au visage qu'à l'estomac ; et en ce qui concerne l'aspect défensif, il suffit de bloquer les attaques avec nos avant-bras, ou d'esquiver simplement en se déplaçant, en se baissant, ou en reculant. Ce système hyper-intuitif est clairement l'un des gros points forts du jeu, puisque le joueur dispose alors d'une liberté totale dans la gestion de l'affrontement. On peut se montrer très offensif et enchaîner les coups à l'image d'un Mike Tyson enragé, ou au contraire, miser sur les déplacements et les esquives afin de ne porter que les coups nécessaires. L'autre avantage de ce type de système, c'est qu'il vous permet de rester à peu près statique si votre zone de jeu n'est pas très étendue, ce que l'on a particulièrement apprécié dans notre petit salon un peu encombré. Au niveau des déplacements, Rockstar Games n'a voulu léser personne et a aménagé trois systèmes différents, mais complémentaires. La première solution consiste à regarder un point d'intérêt en surbrillance, puis à cliquer sur le pad tactile pour y être instantanément transporté. Pour ce qui est de la seconde option, on doit double cliquer sur le pad, ce qui fait apparaître un curseur que l'on déplace là où l'on désire se rendre. Enfin, pour les coeurs les plus solides, il est également possible de se déplacer en temps réel, et ce en gardant la gâchette enfoncée puis en balançant les bras le long du corps. On notera quand même que ce dernier système manque de précision, surtout lorsque l'on désire prendre un virage en cours de déplacement. Il faudra souvent s'arrêter, pivoter, puis reprendre un chemin rectiligne pour arriver à destination.
Ces séquences d'interrogatoires sont d'ailleurs incroyablement plus immersives en VR, dans la mesure où le jeu étant en relief, on peut profiter sans réserve de la technologie Motionscan utilisée par Rockstar Games pour traduire le moindre mouvement du visage.
En ce qui concerne le système d'enquête, ce dernier n'évolue pas non plus mais tire totalement profit des capacités de la VR. On pourra ainsi saisir son calepin en glissant la main dans la poche intérieure de la veste, puis le consulter en tournant les pages grâce au pavé tactile, tandis que l'on naviguera sur la page grâce au stylo tenu dans la main droite. Il est même possible d'y réaliser des inscriptions à condition d'être assez adroit avec la manette. Ce système sert aussi à choisir les thèmes abordés lors des interrogatoires, la seule exception étant les moments où l'on doit décider de la jouer good cop, bad cop ou accuser, ce qui se fera en observant un menu qui apparaîtra à l'écran. Ces séquences d'interrogatoires sont d'ailleurs incroyablement plus immersives en VR, dans la mesure où le jeu étant en relief, on peut profiter sans réserve de la technologie Motionscan utilisée par Rockstar Games pour traduire le moindre mouvement du visage. On peut désormais se rapprocher au plus près et scruter la plus petite grimace ou le plus infime haussement de sourcil. Grisant. On apprécie aussi ces déplacements sans limite lorsqu'on fouille les lieux, puisque l'on peut désormais saisir les indices, les faires tourner dans tous les sens, et même les mettre à la lumière pour lire la moindre inscription. En parlant de lumière, on a également adoré les passages de nuit où l'on peut utiliser la lampe de poche attachée à notre torse. Soit cette dernière suit le regard, soit on peut la décrocher et la manier comme en vrai afin d'illuminer le moindre recoin. L'immersion continue également lors des déplacements dans la ville où l'on peut frapper aux portes en mimant le geste, tandis qu'on ouvre ces dernières en actionnant la poignée, tout simplement. C'est peut-être même en voiture que l'immersion est la meilleure, car avec un cockpit fermé, les déplacements rapides ne sont pas aussi prompts à induire de cinétose.
Dernière spécificité du jeu, le combat avec les armes à feu est lui aussi remanié. Désormais, il se déroule comme un bon vieux rail shooter, sachant que l'on gère son arme comme n'importe quel objet.
Comme toujours, l'interactivité est au top car on dirige la voiture en tournant simplement le volant que l'on agrippe comme n'importe quel objet. L'accélérateur et le frein sont assujettis aux gâchettes de la manette, tandis que l'on peut ouvrir la porte, allumer la sirène, utiliser la radio, et même baisser la fenêtre en réalisant les mêmes actions qu'à bord de votre Clio. Pour les allergiques à ces séquences, les développeurs ont pensé à inclure une poignée qui permet de se téléporter directement à destination. Si les joueurs à l'estomac fébrile apprécieront cette attention, ils en seront quittes pour rater une sacrée expérience, tant la ville semble plus vivante dans The VR Case Files que dans le jeu original. La profondeur de champ permise par l'affichage stéréoscopique est tout simplement géniale, tandis que le fait de pouvoir tout observer - rétroviseurs compris - d'un simple mouvement des cervicales fait merveille. Dernière spécificité du jeu : le combat avec les armes à feu est lui aussi remanié. Désormais, il se déroule comme un bon vieux rail shooter, sachant que l'on gère son arme comme n'importe quel objet. Le fusil à pompe est particulièrement jouissif car on doit pomper entre chaque tir, tandis qu'une fois l'arme vide, il faut alors la recharger en y glissant les cartouches une par une. Mieux, les puristes remarqueront que l'on ne peut introduire que quatre cartouches, et que si l'on pompe pour charger le canon, il sera possible de rajouter une dernière munition afin d'avoir cinq coups à disposition. Les échanges de tir nous permettent aussi de voir que le jeu ne souffre pas trop de la VR graphiquement parlant, même si son âge reste visible. Les textures ne sont pas les plus récentes, et les éléments destructibles ne volent pas en de milliers de petits morceaux. Néanmoins, on se doit de dire que techniquement, le jeu est très réussi, puisque l'on n'y a rencontré aucun problème à part les bugs de collision entre la main du joueur et les PNJ - mais on adore pouvoir mettre le doigt dans le nez de tout le monde !