Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Kingdoms of Amalur Reckoning sur X360

Test Kingdoms of Amalur Reckoning
La Note
note Kingdoms of Amalur : Reckoning 15 20

Appliqué mais scolaire, riche mais classique, agréable mais complaisant, beau mais un peu écœurant, rappelant Fable ou World of Warcraft mais manquant de personnalité : Les Royaumes d'Amalur Reckoning a tout ce qu'il faut pour diviser les joueurs. Ceux qui privilégient les scénarios alambiqués, les univers originaux, les dialogues ciselés et les choix cornéliens peuvent passer leur chemin sans aucun regret. En revanche, ceux qui accordent surtout de l'importance au système de combat et à la personnalisation du héros apprécieront grandement cette aventure longue et efficace, clairement plus orientée vers l'action que le jeu de rôles. Tel un bonbon trop sucré, le jeu ravira à coup sûr le grand public mais risque de moins convaincre les fins gastronomes.

Retrouvez plus bas la suite de notre test de Kingdoms of Amalur Reckoning


Les plus
  • Combats ultra dynamiques
  • Graphismes chatoyants
  • Grande durée de vie
  • Très accessible
  • Un petit goût de reviens-y
Les moins
  • VF médiocre
  • Quêtes banales
  • Univers classique
  • Dialogues quelconques
  • Interface perfectible


Le Test

Après Skyrim et Deus Ex : Human Revolution, avant Risen 2 et Mass Effect 3, Les Royaumes d'Amalur : Reckoning tente de se faire une place et un nom. Bien malin celui qui pourra prédire si le jeu se transformera en franchise lucrative ou non, mais nous allons voir que le bougre ne manque ni de qualités, ni de lacunes. Du coup, selon leur sensibilité, certains joueurs n'accrocheront pas vraiment tandis que d'autres se laisseront totalement captiver. Ne zappez pas, on vous explique tout de suite pourquoi !


Kingdoms of Amalur : ReckoningIl en va du monde de Reckoning comme du pays de Candy : il y a des méchants et des gentils ! Si vous trouvez ce préambule un peu simple et manichéen, sachez qu'il reste fidèle à l'esprit du jeu. Les elfes, appelés ici les Faes, sont divisés en deux groupes. Les Faes de la Cour d'Hiver ont déclaré la guerre aux mortels, tandis que "les Faes de la Cour d'Eté sont gentils". Pourquoi des guillemets autour de cette phrase digne d'un rédacteur débutant ? Car il s'agit mot pour mot d'un des dialogues du jeu ! C'est Gizela Wulflac du village de Gothart qui vous donnera cette information cruciale, qu'on vous aura en réalité déjà fourni des dizaines de fois au moment où vous rencontrerez cette jeune femme. On se moque, on se moque, mais l'anecdote reste révélatrice de la pauvreté du système de dialogues du jeu. Il est possible d'aborder plusieurs sujets de conversation avec les personnages que l'on croise, mais cela débouche la plupart du temps sur des phrases relativement insipides. Cette mauvaise impression se voit accentuée par la présence d'un héros muet et d'une version française bien trop monotone. Les joueurs que l'anglais ne rebute pas feront bien de passer le jeu en VO, afin de retrouver des voix plaisantes, aux accents prononcés. Cela ne changera hélas rien au scénario et à l'univers, qui restent d'un classicisme à toute épreuve. Figurez-vous d'ailleurs que vous jouez un personnage amnésique ! Espérons que vous le soyez également, ce qui vous évitera d'avoir à vous souvenir de tous les jeux de rôle qui ont déjà utilisé cette grosse ficelle par le passé. On se moque, on se moque, mais cette fois au moins vous avez une bonne raison d'avoir tout oublié puisque vous êtes mort. Heureusement, un savant gnome a réussi à vous redonner corps et âme, grâce à un puits magique de son invention. Vous voilà donc libre de vous choisir une nouvelle vie! Si la création du personnage reste simple (choix du sexe, de la race parmi deux humaines et deux elfes, d'une divinité accordant des bonus particuliers, et de l'apparence physique), il reste possible de "multi-classer" par la suite.

 

C'est ton destin !

Kingdoms of Amalur : ReckoningSelon la façon dont vous dépenserez vos points de talent dans les arbres de puissance, finesse et sorcellerie, vous deviendrez un guerrier, un rôdeur, un mage ou un savant mélange des trois. Ajoutez à cela dix domaines (alchimie, crochetage, marchandage, furtivité...) à faire progresser sur dix niveaux, ainsi qu'un système de destinées procurant différents bonus, et vous obtenez une personnalisation de héros plutôt poussée. Et ça, c'est bien ! Ce qui est également appréciable, c'est la pléthore de quêtes disponibles, qui assurent une très bonne durée de vie. Il est possible de boucler l'aventure principale en une trentaine d'heures, mais celui qui voudra répondre à toutes les sollicitations passera facilement plus de cent heures à arpenter la carte. En contrepartie, il faut reconnaître que les quêtes sont souvent très basiques. Les choix moraux sont rares, et leur influence reste très limitée. A vrai dire, tout le jeu est construit comme un MMO qui se jouerait en solo. La géographie des lieux est constituée de zones bien distinctes et on vous demande sans cesse d'aller tuer tel ou tel groupe de monstres pour telle ou telle raison bateau. Un peu plus et on se croirait dans World of Warcraft ! D'ailleurs, les graphismes reprennent la patte cartoon chère à Blizzard. Ce qui fonctionne plutôt bien, même si la quantité de bloom propre à faire pâlir tous les Orlando de la terre peut devenir légèrement écœurante par moments. On se moque, on se moque, mais à force, vous allez finir par penser que Reckoning est un mauvais jeu. Hé bien non : il suffit de le prendre pour un jeu d'action mâtiné de composantes RPG, plutôt que comme un jeu de rôle orienté action, et tout s'arrange ! Les combats sont en effet particulièrement dynamiques, fluides et impressionnants. L'écran tremble pour un oui ou pour un non, les armes et les sorts déclenchent de véritables feux d'artifices, les ennemis sont mobiles et nous obligent à réaliser de nombreuses esquives, on switche en un clin d’œil entre différents équipements... Bref, on ne s'ennuie pas une seule seconde et on en prend plein les yeux. C'est extrêmement bien fichu et gratifiant, et c'est très certainement la plus grande force du jeu. Cette efficacité, associée à un système de loot généreux,  provoque rapidement l'addiction caractéristique des bons hack'n'slash. Il faut dire que les développeurs ont mit le paquet pour récompenser en permanence le joueur, et lui simplifier la vie. Peut-être même un peu trop.

 

God mode activé

Kingdoms of Amalur : ReckoningAinsi, en dehors des passages en mode furtif, le héros ne marche jamais. Il court. Toujours. Et il sait également sprinter, sans jamais perdre son souffle. Les plantes qu'il peut ramasser et les coffres qu'il peut piller brillent de mille feux afin qu'on ne puisse pas les louper. La récolte de composés chimiques sur les plantes est d'ailleurs instantanée. A tel point qu'on peut la faire en courant, et même en sprintant ! Naturellement, les donneurs de quêtes possèdent un gros point d'exclamation jaune sur la tête afin qu'on ne perde pas de temps à parler aux PNJ lambda. Il est possible de respécialiser totalement son héros, très facilement et à tout moment contre une petite somme d'argent. Ce qui n'est absolument pas un problème puisqu'on récolte les pièces d'or par millions. Littéralement. Même les armes les plus basiques déclenchent une avalanche d'effets spéciaux à l'écran, tandis qu'une jauge de jugement se remplit au fil des combats et donne l'opportunité de déclencher régulièrement des exécutions. Qui portent bien leur nom puisqu'elles sont représentées par des animations de toute violence. Gratuite, évidemment, quitte à frôler le ridicule quand on voit le héros défoncer à coup de poings frénétiques et répétés le visage d'un simple lutin des bois. Et n'espérez pas retrouver un peu de finesse quand vous ramasserez des chakrams, présentés comme une arme destinée aux mages. Ces cercles métalliques qu'on lance comme des boomerangs sont aussi féroces que jouissifs, et feraient passer les guerriers des autres RPG pour des mauviettes. Naturellement, on loote sans arrêt des objets magiques. Et même en ayant dépensé zéro point en crochetage, on arrive facilement à ouvrir les coffres dont le niveau de crochetage est indiqué comme étant difficile. Le niveau de difficulté général est lui aussi très faible, ce qui découle certainement d'une volonté de séduire un public le plus large possible. D'ailleurs, le ciblage des ennemis lors des combats est automatique. Une faute de goût à ranger à côté de l'absence de saut (en dehors de certains endroits prédéterminés), notre héros ne sachant qu'effectuer des roulades. Ou de la non représentation à l'écran du bouclier que l'on porte, et qui apparaît et disparaît magiquement à chaque fois qu'on réalise un mouvement de parade. Vous l'aurez compris : loin de la profondeur narrative d'un Fallout : New Vegas ou de la liberté d'un Skyrim, Les Royaumes d'Amalur : Reckoning constitue en revanche un très bon défouloir, propre à séduire les joueurs plein de fougue.




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Fabien Pellegrini Fabien Pellegrini
Journaliste / Pigiste en exil
le jeudi 16 février 2012, 14:56




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