Test Risen 3 Titan Lords : comme un air de déjà-vu ?
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Si on ne s'attendait pas forcément à ce que Risen 3 révolutionne à lui le seul le genre du jeu de rôles, on était tout de même en droit d'espérer quelques bouleversements à l'échelle de la série. Après tout, le second épisode avait su innover par rapport au premier en osant un changement d'univers assez radical. Rien de tout cela cette fois, on repart tout simplement pour un nouveau tour chez les pirates. Heureusement, les trois factions bien différenciées, le monde ouvert qui récompense l'exploration, et les quêtes par milliers font qu'on passe tout de même un bon moment. Pas de quoi crier au génie, mais tout de même suffisamment d'atouts et de contenu pour nous tenir en haleine plusieurs dizaines d'heures !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Risen 3 : Titan Lords
- Exploration gratifiante
- Nombreuses quêtes
- Certains décors enchanteurs
- Trois factions bien différentes
- Trop proche de Risen 2
- Combats guère passionnants
- Techniquement perfectible
- Des DLC dès la sortie...
Dès son second épisode la série Risen a su se démarquer de la saga Gothic, dont elle est pourtant la suite spirituelle, grâce à l'arrivée d'un univers de piraterie qui fleurait bon le rhum coco. Sans surprise (et on pourra d'ailleurs le regretter), on retrouve une nouvelle fois l'ambiance des tropiques pour ce troisième volet. Si quelques rares améliorations et nouveautés sont tout de même au rendez-vous, il n'y a clairement pas de grosse surprise à la clef, et on reste en terrain connu.
Oubliez le héros des deux premiers épisodes, car c'est un tout nouveau personnage principal que l'on vous impose ici. Le lien avec le précédent épisode réside en réalité dans l'arbre généalogique du nouveau venu, qui n'est autre que le frère de Patty, mémorable flibustière aux formes généreuses. Cette dernière accompagne notre avatar sur l'île de la Côte des Crabes afin, naturellement, de dénicher un formidable trésor. Mais voilà qu'en route le héros sans nom tombe sur un mystérieux portail démoniaque. S'en suit une mort fulgurante, un enterrement en bonne et due forme et, trois semaines plus tard, une résurrection à base de rites vaudous ! Désormais dépourvu d'âme, notre héros doit prendre garde à ne pas sombrer définitivement du côté obscur, sous peine de se transformer en démon, modèle sous-fifre plutôt que big boss. Dès lors, chacune de ses actions lui fera gagner ou perdre des points d'âmes, selon leur alignement avec ce qui est communément considéré comme étant bien ou mal. Mais que les psychopathes se rassurent, il reste possible de massacrer la faune exotique sans aucune pénalité. Occire le moindre pirate belliqueux comptera également pour du beurre. Il faut dire que les combats constituent une part non négligeable du jeu. Avant que la magie ne fasse son apparition dans le scénario, les joutes se déroulent principalement à l'arme blanche, une arme secondaire à distance (pistolet, dagues…) pouvant toutefois venir vous sauver la mise si vous l'utilisez au bon moment. Lors des combats, il est conseillé d'alterner parades, coups simples, et coups puissants à charger pendant quelques instants. Rien de très folichon, même si on gagne en dynamisme par rapport aux épisodes précédents, puisqu'il est possible d'effectuer des roulades d'évitement dans tous les sens. Malgré tout, le manque général d'originalité et de punch du système de combats fait qu'on privilégiera généralement la magie, certains sorts dévastateurs permettant de mettre rapidement fin à la plupart des affrontements.
Terre inconnue ou terrain connu ?
Mais ne perdons pas de vue que nous avons affaire à un jeu de rôles et non d'action. Ce qui importe le plus reste donc les dialogues, les quêtes, ou encore la progression du personnage. Mais il est inutile de trop rentrer dans les détails sur ces points, car une relecture de notre test de Risen 2 suffira à vous donner une bonne idée de ce que propose Risen 3, tant les deux jeux sont proches. Retenons simplement que le studio Piranha Bytes n'a pas perdu grand-chose de son savoir-faire. Si certaines quêtes peuvent parraître basiques ou amenées de manière trop abruptes, c'est simplement parce qu'elles sont extrêmement nombreuses et qu'il est impossible de maintenir un niveau de qualité optimum sur des centaines, voire des milliers, d'objectifs. Cette profusion de quêtes, et donc de rencontres avec des personnages, participe à faire de l'exploration l'une des principales qualités du jeu. Que l'on décide de suivre la trame principale, que l'on choisisse d'accomplir un obscur objectif secondaire, ou que l'on privilégie tout simplement les balades sans but prédéterminé, on est certain de tomber sur des tas de missions supplémentaires. Pour nous aider dans notre périple, signalons la présence d'un élément de gameplay inédit et issu de l'expérience mortelle du héros : la vision astrale. Selon les amélioriations qu'on lui apporte, cette dernière permet de détecter facilement et à grande distance personnages, objets à ramasser, et trésors divers. Une fonctionnalité un peu trop à la mode ces derniers temps (Thief, Dishonored…) mais qui a le mérite d'être inédite pour la série.
A l'inverse, on se réjouit de la présence "classique" de trois factions à rejoindre, une caracéristique typique de la saga Gothic et dont l'efficacité n'est plus à démontrer. Qui des Gardiens, des Chasseurs de démons ou des Pirates Vaudous auront votre préférence ? Dans tous les cas, sachez qu'une des improbables lacunes de Risen 2 a été comblée : votre personnage sait désormais nager, ce qui est tout de même la moindre des choses pour un pirate qui navigue d'île en île. L'animation de crawl n'est certes pas des plus élégantes, mais il faut reconnaître que la technique n'est toujours pas le point fort du studio. Si certains lieux paraissent réellement enchanteurs, récompensant ainsi une fois de plus l'exploration, c'est plus souvent du à la qualité du level design qu'à celle des graphismes. Un effet de flou trop prononcé baigne les décors, la plupart des personnages ont des proportions réellement étranges, et certaines animations manquent clairement de fluidité. Bref, nous n'avons clairement pas affaire à un jeu "new gen". Il faut ajouter à cela une erreur de casting assez manifeste en ce qui concerne la voix du héros, trop cliché pour être honnête. Et n'oublions pas le retour de la scandaleuse politique de DLC déjà pointée du doigt dans Risen 2, certaines îles étant réservées à ceux qui choisiront d'ouvrir plusieurs fois leur porte-monnaie...