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- Une durée de vie qui tient la route
- Des guest star hors du commun
- Quelques univers enchanteurs
- Jouabilité peu instinctive
- 50 hertz de mauvais aloi
- Pas toujours captivant
Kingdom Hearts, c'est la rencontre inattendue de deux univers oniriques et fertiles. A ma gauche, un Japonais, Squaresoft (on dira aujourd’hui Square Enix) et sa multitude de personnages issus de sa saga la plus emblématique, Final Fantasy. A ma droite, un Américain, et pas n’importe lequel, un gros : Disney et ses univers variés et enchanteurs que tout enfant à du rencontrer au moins une fois dans sa vie. Réussir à cohabiter ces deux univers, au contenu émotionnel conséquent, de façon cohérente était un pari plus que délicat. Square s’est t-il donné les moyens de ses ambitions ?
Si on fait une revue de presse, on s'aperçoit que Kingdom Hearts s’est retrouvé dans une position plus mitigé que ses ventes. Le jeu, fort de sa double licence, réalisa en effet un petit carton dans le monde. Si Kingdom Hearts est rempli de personnages connus et reconnus, vous êtes au commande d’un héros neutre, une création originale de Squaresoft, pusqu’il s’agit d’un jeune garçon nommé Sora. Lui et sa bande d’amis vivent paisiblement en autarcie sur leur île, révant chaque jour un peu plus d’aventures. Le jeu s’ouvre sur un prologue-tutorial, Sora rêve et c’est ici que vous allez découvrir les mouvements de base du jeu. Une aubaine, car la jouabilité n’est pas tout à fait instinctive, et l'on est de prime-abord un peu gêné par la lourdeur du personnage de Sora, puis par les caméras qui ne réagissent pas assez vite. L’emploi incessant des boutons de rotation de caméra R2 et L2 sont obilgatoires, de même que le lock des ennemis qui attaquent toujours en groupe, via le bouton R1.
Donald meets Sephiroth !
Ceci dit, la jouabilité ne vous posera plus de problèmes après quelques parties, et heureusement car c’est à ce moment là que vous découvrirez le côté RPG du soft de Square ! Kingdom Hearts se présente en effet comme un Action RPG dans lequel vous dirigez Sora uniquement, assisté par deux personnages, Dingo et Donald, sur lesquels votre influence se limite à prérégler leurs affinités d’attaques et de sorts. Le système de Level Up est présent, et vous gagnerez des points d’experiencex (XP) en tuant les Sans-Coeurs, ces êtres maléfiques qui, envoyés par la Reine du même nom, sont la cause de tous vos problèmes. Les habitués des Final Fantasy seront donc en terrain connu en récupérant pendant leur périple des potions, super potions et autre éther, précieux fluide vous redonnant des points de magie. Car oui, il y a aussi de la magie ! Brasier, Glacier, Foudre, Demi, Soin... là encore, inutile de présenter toute cette bagatelle de sort récurrent aux habitués de la série de Sakaguchi. Mais vos personnages évolueront aussi en compétences, un peu à la maniere de Final Fantasy IX, sauf qu’ici le système est bien entendu simplifié, puisqu’il vous suffit de grimper en niveaux pour acquérir des points de compétences, et s’en servir pour activer de plus en plus de compétences acquises au cours du jeu. Il peut s’agir d’un combo, d’un double-saut, d’une furie se déclenchant en cas d'un déficit de HP etc... ajoutons à cela les petits passages dans les armureries pour upgrader son équipement, et nous pouvons voir en Kingdom Hearts une aégréable initiation au principe du RPG pour les néophytes.
Pour comprendre comment la découverte des mondes de Disney est possible, revenons sur le scénario. Kingdom Hearts se permet en fait de regrouper dans son espace, une multitude de “planètes” qui sont chacune un monde tiré d’un grand film des studios de l’oncle Walt. C’est ainsi qu’à partir de votre base, la ville de Traverse (dans laquelle vous recontrerez Squall, Aeris et Youffie !) vous accéderez petit à petit à des mondes tels que le Colysée d’Hercule, l’Agrabah d’Alladin, La fôret de Winnie L’Ourson, L’Atlantide de La Petite Sirene, la Jungle de Tarzan, Le Pays des Merveilles d’Alice et encore d’autres ! Dans chacun de ces mondes, vous rencontrez au minimum le héros (qui le cas échéant peut se joindre à vous le temps de votre séjour), le grand méchant, et souvent une héroine faisant figure de “princesse”. Ce sont elles qui sont la clé de tout, et dont Maléfique veut s’emparer. La meilleure surprise provient du Colysée d’Hercule où Hades fait un marché avec... Cloud ! Ce moment est un véritable bonheur pour les fans de Final Fantasy VII, voir parler un Cloud tourmenté (notons au passage que la voix française de Sora est assurée par Donald Reignoux, le doubleur de Shinji dans la série Neon Genesis Evangelion) est un petit délice avant l’arrivée d’Advent Chlidren.
La folie des grandeurs
Malgré la répétitivité inhérente à un Action-RPG (en dépit de toutes les compétences, il n’y a qu’une chose à faire concrètement : appuyer sur croix pour taper et encore taper...), on ne peut pas dire que Kingdom Hearts soit très monotone pour autant. La diversité des univers et des personnages proposés y sont évidemment pour quelque chose, mais dans l’ensemble, le jeu regorge d’objets à trouver, d’ennemis à tuer ou de passage à découvrir via des actions executables en trio. Seulement voilà, ce melting-pot n’était-t-il pas un brin trop audacieux ? Alors qu’il est déjà suffisamment difficile de créer un seul univers cohérent, qu’est ce que cela donne lorsqu’on est balladé d’un univers à un autre ? Selon nous, Squaresoft à un petit peu péché par orgueil. La plupart des décors n’ont pas une qualité digne des productions originales (bien que la réalisation globale soit plus que correcte), mais le vrai problème vient surtout du Level Design qui est souvent loin de favoriser l‘instinct. La ballade de Kingdom Hearts finit donc par laisser un goût d’inachevé, voire de bâclé. L’intention de Squaresoft était louable, mais à force de trop vouloir en faire, on peut finir par ne plus tellement adhérer à ce jeu au capital sympathie indéniable, mais à la cohérence bafouée.
Disney Vs Squaresoft
Je parlais plus haut de jeu bâclé, mais c’était sans mentionner les honteuses séquences de transitions entre les niveaux, une phase spatiale à bord d’un vaisseau composé de 3,5 polygones rachitiques, et dont l’intensité égale les même phases spatiales du somnifère Star Fox Adventures, mais en beaucoup, beaucoup plus laid. Dispensable. La bande son n’a rien d’exceptionelle, ni de magique, elle non plus. Il est dommage de ne pas retrouver plus de références musicales à Final Fantasy par exemple. Si en revanche vous n’avez pas peur de décrocher, tellement vous êtes fan de Donald (le voir à vos côtés foncer sur les ennemis tête baissé et hurlant sa cacophonie guturale est à se plier en deux !), le jeu ne peut que vous assurer une durée de vie plus que conséquente. Kingdom Hearts n’est en effet pas un jeu très facile (et le système de raccourci de touche étant peu pratique, vous serez heureux d’acquérir l'indispensable sort de soin) et nécessite un minimum de levelling pour progresser.
Terminez le jeu avec les 99 Dalmatiens, les 10 Rapports d 49 | 30/03/2004, 17:20