Test également disponible sur : Xbox One

Test Killer Instinct : baston en kit sur Xbox One ?

Test Killer Instinct sur Xbox One
La Note
note Killer Instinct 14 20

Avec une licence aussi historique que Killer Instinct, les développeurs de Double Helix Games se devaient de proposer un gameplay qui collait à notre époque. Et même s'il est évident qu'ils ont pompé les meilleures idées de Street Fighter, ils ont été suffisamment habiles pour établir un équilibre avec les codes ancestraux de la série, sans pour autant crier au génie. La réalisation pète, le speaker met la pression, les combats s'enchaînent à la vitesse de la lumière : Killer Instinct a presque tout pour plaire. Presque, car le modèle économique retenu fait mal aux fesses. Cinq euros le perso supplémentaire, une vingtaine d'euros pour choper les huit dont deux qui ne sortiront qu'en 2014, 40€ pour récupérer en plus la version arcade du premier opus, il y a de quoi déprimer. Mais le pire, c'est que même payé, le contenu n'est pas accessible immédiatement car il faut en plus débloquer chaque élément après avoir gagné des Killer Points. Une façon de faire qui nuit aux qualités du jeu et mérite d'être sanctionné.

Retrouvez plus bas la suite de notre test de Killer Instinct.


Les plus
  • Une réalisation détonante
  • Le speaker qui met le feu
  • Prise en main impeccable
  • Le mode "Dojo" et "Entraînement" bien fichus
  • L'équilibre du gameplay
  • La stabilité du jeu en ligne...
Les moins
  • ...même s'il manque du contenu
  • Quelques animations encore raides
  • Débloquer du contenu que l'on a acheté !
  • Pas assez de personnages


Le Test
Sans doute inspiré par le succès de Street Fighter IV, Microsoft a décidé d'offrir une seconde vie à Killer Instinct, le célèbre jeu de baston de Rare qui a longtemps rayonné dans les salles d'arcade et sur les consoles de Nintendo. Le genre a évolué depuis la sortie de Killer Instinct Gold en 1996, et on est curieux de voir si cette première mouture next gen', développée par Double Helix Games, est capable de coller aux standards actuels, sans pour autant vendre son âme au diable.

Killer InstinctSur le deuxième point, il y a de quoi avoir la haine. L'époque où il fallait souffler sur les circuits imprimés de la cartouche pour que le jeu se lance correctement est révolue, et Killer Instinct a cédé aux charmes du free-to-play. Téléchargeable gratuitement sur le Xbox Live donc, le jeu ne dispose que d'un seul personnage jouable (Jago) et d'une arène, et il faut alors claquer une vingtaine d'euros pour voir l'écran de sélection des combattants s'élargir avec Glacius, Sadira, Sabrewulf, Orchid et Thunder ; sachant que Spinal et Fulgore sont également compris dans le pack mais n'arriveront pas avant l'année prochaine. A ce prix-là, on a également droit à des stages supplémentaires ainsi qu'à une poignée de costumes alternatifs, mais on regrette qu'un mode "Arcade" n'ait pas été inclus dans l'offre. A la place, on doit se coltiner un mode "Survie" pas franchement emballant, et le jeu en ligne ne propose pas les options habituelles que l'on retrouve chez la concurrence (qualité de la connexion adverse par exemple) ; seuls les matchs classés et d'exhibition sont disponibles ici. Heureusement que les serveurs sont stables et que le lag se fait rarement sentir, histoire de prendre un peu de plaisir en jouant contre des adeptes situés à l'autre bout de la planète. Ce que l'on apprécie aussi, c'est le Dojo qui permet d'assimiler les bases à travers une série d'exercices bien fichus, sans oublier le mode "Entraînement" avec lequel il est possible de perfectionner ses enchaînements, grâce à différents outils bien utiles (frame data, hitbox, type des attaques exécutées, fonction replay entre autres). Cela dit, toutes ces bonnes choses ne doivent pas faire oublier l'aberration ultime de Killer Instinct, c'est-à-dire l'obligation d'accomplir certains objectifs pour débloquer les éléments que l'on a pourtant payés.

 

Cela dit, toutes ces bonnes choses ne doivent pas faire oublier l'aberration ultime de Killer Instinct, c'est-à-dire l'obligation d'accomplir certains objectifs pour débloquer les éléments que l'on a pourtant payés."

 

Killer InstinctPour être plus clair, en multipliants les exploits et les victoires, on se voit remettre des Killer Points que l'on peut, ensuite, dépenser pour profiter réellement de l'ensemble du contenu du pack acheté. On ne comprend pas trop l'intérêt d'une telle méthode, si ce n'est de donner au joueur cette désagréable impression d'être pris pour un crétin. C'est dommage car à côté de ça, Killer Instinct arrive vraiment à séduire l'oeil avec sa réalisation explosive qui ne doit rien aux stations Silicon Graphics cette fois-ci. Même si le character design ne faisait pas dans la finesse japonaise quand on allait encore en cours d'EPS, les développeurs de Double Helix Games ont cru bon d'ajouter quelques kilos de muscles aux personnages afin qu'ils aient vraiment la gueule carrée. Le sang gicle de partout, la brutalité des combats est palpable, les décors en 3D ne sont pas faits à l'arrache et les couleurs découpent l'écran. Un peu trop même, et celles criardes risquent de ne pas plaire à tout le monde ; l'abondance des particules non plus. En tout cas, l'animation reste fluide de bout en bout, bien que l'on constate quelques raideurs ici et là. Mais bon, on peut toujours supposer que Double Helix Games a voulu faire un clin d'oeil à cette rigidité qui a toujours caractérisé la franchise. Et puisque l'on parle d'hommage, impossible de ne pas évoquer le speaker qui tabasse les oreilles dans le bon sens du terme. Le mythique "C-C-C-C-C-C-Combo Breaker !" est toujours aussi grisant, les "Blaster Combo !" et autres "Ultra Comboooooooooo !" aussi. Certaines mélodies d'origine ont été conservées, ne serait-ce que celle de l'écran titre qui est reconnaissable entre mille. Bref, question fan service, Killer Instinct assure la dose tout en n'oubliant pas l'essentiel : le gameplay.

 

combo lover

 

Killer InstinctAvec le recul, on réalise que celui des premiers Killer Instinct était bancal malgré tout le plaisir qu'il pouvait procurer. Pour ne pas se taper la honte et proposer un cadre crédible, les développeurs se sont donc grandement inspirés des cadors du genre, Street Fighter en tête. Le système pied-poing faible, moyen et fort a été repris par exemple, tout comme les attaques EX qui, là, prennent la forme de coups Shadow. Une jauge dédiée a bien évidemment été mise en place, et on ne parle même pas de toutes les autres subtilités que la série ne calculait pas ou à peine il y a une vingtaine d'années, telles que le cancel, le cross-up, le counter hit ou encore le wake-up game. Du coup, les combats ont non seulement gagné en dynamisme mais également en profondeur, avec une richesse dans les styles de combat convaincante. Pour autant, Killer Instinct n'en oublie pas ses racines et continue de s'appuyer sur des combos spectaculaires (et Ultra quand il ne reste plus que 5% d'énergie à l'opposant) qui débutent systématiquement par une open attack, cette dernière étant suivie par des coups normaux ou spéciaux dont la puissance peut varier. Pour relancer l'enchaînement et atteindre la trentaine de hits, il est impératif de placer des Linkers avec un timing et une précision chirurgicales, en gardant bien à l'esprit que l'adversaire a la possibilité de briser le combo en exécutant un Combo Breaker. Néanmoins, celui-ci ne s'enclenche que lorsque l'on parvient à deviner la force de l'attaque adverse. Par exemple, face à un auto-combo fort, il faudra presser pied fort-poing fort pour se dépêtrer du piège. Et en cas de mauvaise manip', le personnage sera dans les choux pendant trois secondes. Les néophytes qui ont l'habitude d'appuyer au pif sur les boutons savent à quoi s'attendre.

 

La réalisation pète, le speaker met la pression, les combats s'enchaînent à la vitesse de la lumière : Killer Instinct a presque tout pour plaire."

 

Killer InstinctAprès, précisons qu'il y a toujours moyen de s'en sortir dans Killer Instinct, car contrairement aux épisodes précédents où il existait des infinite, Double Helix Games a imposé des limites pour qu'un seul combo ne puisse pas manger toute la barre vitale. Même face à un ouf qui récite ses combinaisons par coeur, il y a un moment où le compteur de hits le rappellera à  l'ordre. Dans le même esprit, le jeu fait la différence entre les dégâts provisoires et définitifs : si l'enchaînement amorcé ne se conclut pas sur un Ender, l'ensemble des dégâts temporaires infligés à l'adversaire ne seront pas pris en compte. Mine de rien, cette finesse confère au jeu une dimension stratégique plus qu'intéressante. Privilégier les longs combos et prendre le risque de se faire contrer, ou alors claquer un enchaînement plus court mais efficace ? Voilà le genre de dilemme auquel on est confronté en permanence, et le niveau du joueur d'en face influence naturellement les décisions que l'on va prendre. Accessible pour les débutants avec ses auto-double, Killer Instinct offre une marge de progression importante pour ceux qui souhaitent en saisir toute la quintessence, et rendre les Combo Breakers presque inoffensifs. On pense aux combos manuels par exemple, mais on pourrait aussi citer les phases offensives qui allient à la perfection les coups Shadow et le mode "Instinct", ou encore les Counter Breakers. Pour ceux-là, c'est également une question de mind game. En fait, pendant un enchaînement, il est possible d'anticiper un Combo Breaker adverse en plaçant un Counter Breaker. Si l'opération aboutit, il sera impossible pour l'autre de tenter un second Combo Breaker pendant quelques secondes. On vous laisse imaginer la punition derrière.

 

ultra loser

 

Killer InstinctMême s'il faudra passer des heures et des heures sur Killer Instinct pour dégager une tier-list crédible, on ne prend toutefois aucun risque en affirmant que Sadira et Sabrewulf font partie des personnages les plus pétés. Glacius ne nous a pas fait du tout rêver, tandis que l'emblématique Jago se présente comme un excellent combattant pour mettre le pied à l'étrier. Il faut dire qu'avec seulement 6 personnages disponibles le jour J, on a vite fait le tour. Quitte à devoir dépenser des sous, on aurait aimé que le casting soit un peu plus fourni. Et ça, même la version acade du premier Killer Instinct - comprise dans le pack Ultra proposée au prix de 39,99€ - ne parvient pas à le faire oublier.

 




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