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Test Heroes of Might & Magic V

Test Heroes of Might & Magic V
La Note
note Heroes of Might and Magic V 17 20

On peut continuer notre litanie des heures durant mais il va bien falloir un terme. Ce qu'il faut essentiellement retenir, c'est que Heroes of Might and Magic V réussit à concilier les deux courants de la série et se pose comme l'épisode de la maturité. Ensuite, on accroche ou on n'en accroche pas. Il est vrai que le rythme un peu lent des parties rebute quelque peu, mais il serait vraiment regrettable de passer à côté d'un jeu qui vaut franchement le détour.


Les plus
  • Le retour de la légende
  • Un excellent mix entre HoMM IV et les autres opus
  • Rendu graphique sublime
  • Un mode multijoueur qui ressemble à quelque chose
  • Durée de vie gigantesque
  • Campagnes bien ficelées
Les moins
  • Cut-scenes ridicules
  • Pas assez de cartes disponibles en multi
  • Quelques bugs


Le Test

Age of Empires, Civilization, The Settlers, Caesar ou bien encore Command & Conquer pour ne citer qu'eux. Si votre banquier s'inquiète de vos finances, c'est que la faute incombe peut-être aux retours marqués ou à venir de toutes ces franchises. Séries historiques et fédératrices d'une communauté soudée, examinons aujourd'hui le cas d'un titre où les joueurs nostalgiques répondront à l'appel comme un seul HoMM.


Heroes of Might & Magic débarqua dans toutes les bonnes crémeries en février 1996. Dix ans, déjà ! Très rapidement remarqué par les amateurs de stratégie à tour de rôle, ces derniers ne se doutaient pas qu'ils allaient littéralement se faire happer par le jeu des heures durant. Rapidement devenus accros, les développeurs les sèvrent rapidement avec deux nouveaux épisodes à raison de un par année. Malgré de bonnes idées, Heroes of Might and Magic IV est plus sujet à polémique et rompt un peu avec l'esprit de la série. Croulant sous les dettes financières, 3DO fait finalement faillite et on pensait que la licence était perdue à jamais. Ce n'était pas sans compter Ubisoft, le fleuron de l'industrie vidéoludique, qui a la bonne idée de s'atteler à reprendre en main la légende. Le pari est des plus osés : faire aussi bien sinon mieux que les développeurs qui les ont précédés sans non plus froisser les "habitués" de la série. Et pour cela, l'éditeur était vraiment très à l'écoute de ces derniers en les incluant presque systématiquement dans le processus de réflexion (StarForce abandonné au profit d'un système de sécurité moins contraignant, bêtas-test où le feedback des joueurs a eu un impact important sur le développement, etc. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : 6 factions, 200 compétences différentes et une quarantaine de sortilèges pour personnaliser son héros, 170 capacités spéciales de créatures, etc. Tout un programme !

 

Une faction isolée

 

Et si je vous disais que le Big Bang n'était qu'une chimère des scientifiques s'acharnant à trouver une explication rationnelle à la création de notre univers ? Ecoutez plutôt ma théorie. Après le Néant s'ensuit l'œuf cosmique qui donna naissance à deux dragons : celui de l'Ordre et celui du Chaos, symbolisme évident du bien et du mal. En guerre perpétuelle, le dragon de l'Ordre réussit à enfermer dans les entrailles de la terre son jumeau et les démons que ce dernier avait créé. Sévèrement affaibli, le dragon de l'Ordre partit se réfugier sur la Lune afin d'éviter à ses enfants, les hommes, le spectacle de sa souffrance. La légende raconte que ce dernier se cache parfois avec ses immenses ailes, générant ainsi les cycles lunaires. Toutefois, lorsque se déclenchent des éclipses totales, les démons peuvent ressortir de leur prison et tentent de prendre par les armes le contrôle de la surface. Malgré de nombreuses tentatives durant plusieurs siècles, les créatures furent toujours repoussés mais les anciennes alliances s'effritèrent avec le temps tant et si bien que le monde est désormais régi par 6 factions, pas forcément rivale mais bien distinctes : Haven (les humains), l'Académie (les mages), Inferno (les Démons), les Sylvains (elfes), Nécropole (Nécromancien) et Donjon (Elfes noirs).

Griffon éternel !


Non prévue par le moindre calendrier, une éclipse soudaine et totale surprit tout le monde. Les Démons en profitent pour émerger en grand nombre et sont maintenant très proches de la capitale de Haven. Sans héritier et prêt à célébrer son mariage, l'empereur Nicolai se doit de partir à la guerre qui prend peu à peu un mauvais tournant. Les autres races refusent de prêter allégeance à la reine Isabel et cette dernière tente de lever une milice pour pouvoir aider son mari à survivre. C'est dans ce contexte que la campagne commence ici et vous amènera les réponses à de nombreuses énigmes dont notamment les origines bien mystérieuses de cette invasion soudaine. Il existe en tout pas moins de 6 campagnes, chacune étant dédiée à une faction en particulier. Il ne s'agit pas là des mêmes missions et d'un simple changement de camp à chaque fois comme cela pouvait être le cas auparavant. Non, chaque campagne s'inscrit dans la continuité directe de la précédente  et sont donc à exécuter dans un certain ordre. Composée chacune de cinq missions à la difficulté progressive, vous ne serez sans doute pas étonné d'apprendre qu'il vous faudra plusieurs bonnes après midis pour enfin connaitre le dénouement de l'histoire.

"We can be heroes, just for one day"

Quand on parle de Heroes of Might & Magic, on fait référence à un titre qui a donné ses lettres de noblesse au jeu de stratégie au tour au tour. Quand on parle de Heroes of Might & Magic, quand on le vit, on fait référence à un titre magique et tellement complet dans son approche qu'il est difficile de savoir par où commencer par le décrire. S'agit t-il d'un jeu de gestion ? Oui, un peu. Un jeu de rôle alors ? Aussi. Et un jeu de stratégie ? Assurément. N'omettons pas non plus son background extrêmement travaillé et son univers fantastique qui n'a rien ou presque à envier à Dongeons & Dragons. Cette recette a d'ailleurs fais longuement ses preuves et c'est bien dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes. Pour se replonger dans le bain ou découvrir le jeu, la campagne de Haven fait office de didacticiel. Si les initiés retrouveront leur marque presque instantanément, l'apprentissage se veut progressif et bien ciblé pour les néophytes. D'ailleurs, Heroes est loin d'être difficile à prendre en main et on peut s'atteler directement à des parties coriaces pour peu que l'on soit un tantinet débrouillard. Cela dit, il faudra un petit temps d'adaptation pour en percer toutes les arcanes et donc par récurrence, maximiser ses chances de victoire.

Mais commençons par le commencement. Avant chaque mission, un bonus de votre choix vous sera octroyé. Il peut tout aussi bien s'agir de ressources, d'unités militaires supplémentaires ou bien encore d'un artefact. Nous reviendrons plus tard sur la finalité de chacun de ces éléments. On débute généralement avec un petit pécule, un village en guise de quartier général – qui vous fournira tous les jours un peu d'or nécessaire à l'effort de guerre et permettra le recrutement des soldats de votre armée – ainsi que d'un héros. C'est d'ailleurs uniquement avec ce dernier que vous pourrez combattre vos ennemis et explorer les alentours. Cette dernière étape est d'ailleurs cruciale. D'une part, vous pourrez ramasser les ressources des environs, au prix parfois de quelques rixes avec leurs gardiens, et ainsi poursuivre votre développement. D'un autre côté, vous pourrez lever définitivement le brouillard de guerre qui recouvre la carte. En effet, chaque zone du territoire visité sera observable de manière intemporelle. Autrement dit, si vous avez une connaissance parfaite de la carte, vous pourrez alors visualiser les mouvements des héros ennemis sans peut-être même qu'il sache que vous l'espionnez. On limite ainsi grandement le risque d'attaque surprise comme c'est le cas dans d'autres jeux où votre adversaire a la possibilité de masser toutes ses unités aux portes de votre ville ou de bâtir un avant-poste sous votre barbe. Seulement, le monde est vaste. Si quelques fois, il vous faudra prendre le bateau pour voyager d'un point à un autre, c'est surtout du monde souterrain qu'il va falloir se méfier. Les entrées et sorties sont bien sûr limitées mais on peut facilement se faire surprendre si on néglige leur surveillance.

Votre argent m'intéresse 

Le pathfinding est tout bonnement excellent. On pourra cependant râler que même si un point est séparé d'un autre point par une légère zone d'ombre, le héros ne prendra pas la peine d'explorer cette partie et traverser. De même, la sélection automatique du chemin cherche toujours à prendre le parcours le plus sécurisé et donc d'éviter le maximum possible le conflit alors qu'il ne fait parfois aucun doute sur votre victoire. Sur votre parcours, vous trouverez plusieurs bâtiments permettant le recrutement d'unités spécifiques, révélant l'emplacement de la lame d'arsha – un artefact qui assure presque la victoire au joueur qui la possède – qui pourront enseigner de nouvelles compétences à votre héros ou ses caractéristiques. Inutile de faire un listing ici. Par contre, l'exploration va souvent de pair avec la partie gestion. Certaines ressources peuvent être ramassées à même le sol et on pourra accessoirement mettre la main sur des trésors. Si ces derniers recèlent parfois un artefact, ils contiennent généralement des pièces d'or. Soit on garde jalousement le magot pour soi-même, soit l'argent n'est pas votre moteur et vous pouvez le redistribuer à la population locale. Un tel acte de générosité est bien évidemment gratifié. En l'occurrence, de plusieurs centaines de points d'expérience pour votre héros.

 

Mais le nerf de la guerre en début de partie constitue la prise de contrôle des ateliers de la région (scierie, laboratoire, mines, etc.) fabriquant au quotidien plusieurs unités d'une matière. Pour éviter qu'un adversaire un peu trop opportuniste profite de votre absence sur une zone pour les rallier sous sa bannière, il est possible de laisser plusieurs unités de votre armée en faction. Pour parler chiffre, il existe 7 ressources en tout et leur importance varie quelque peu en fonction de la faction auquel vous appartenez. On retrouve ainsi l'or, le bois, la pierre, le cristal, les gemmes, le mercure et le souffre. Certaines ne vous seront peut-être pas mais pourront être échangées sur la place de votre marché. Grâce à ses ressources, vous pourrez construire de nouveaux bâtiments qui augmenteront par exemple le rendement économique de votre cité (celle-ci génère au départ 500 pièces d'or par jour), permettront le recrutement et l'amélioration d'éléments pour votre armée, ou encore amélioreront son potentiel défensif avec la construction notamment de murailles, douves et tours de garde. Privilégier la défense n'est pas du tout idiot car s'il advenait que vous perdiez le contrôle de vos châteaux, il ne vous resterait que 7 jours pour en reprendre un par les armes. De plus, défendre une position procure un avantage considérable pour peu que l'on possède en plus quelques unités d'attaque à distance. Bien sûr, on ne serait que trop vous recommandé d'aller rapidement déloger votre adversaire pour qu'il ne devienne pas trop puissant. C'est également dans votre ville que vous pourrez construire une guilde des mages et une taverne pour le recrutement de héros secondaires et entendre les derniers ragots.

 

HoMM-bré

 

On a effleuré à peine le sujet du temps dans la série Heroes. Une notion pourtant très importante puisqu'elle conditionne tout le déroulement de la partie. Le jeu se déroule au tour par tour et dès que vous et vos opposants avaient terminé vos actions respectives, on admet qu'il s'est écoulé toute une journée. La partie est alors rythmée au gré de chaque semaine puisque celles-ci provoquent parfois un événement inattendu et permettent d'enrôler de nouvelles unités. En effet, le recrutement d'unités est soumis à un certain quota par semaine. Ainsi, une fois que vous aurez conscrit 20 paysans (avec la faction de Haven), il faudra attendre une nouvelle semaine pour renforcer vos rangs. Heureusement, tout est cumulable et si l'on attend par exemple trois semaines, on pourra donc recruter pas moins de 60 de nos bonhommes. Pour peu que vous ayez les bourses bien pleines, cela va de soi. Et puisque l'on parle des batailles, il suffit de diriger son héros vers une créature ennemi pour engager le combat. Désormais, on peut placer ses unités selon son bon vouloir sur les deux (voire trois) première lignes de sa rangée. L'environnement de jeu a été légèrement agrandi pour l'occasion et comporte désormais 10 cases par 12. De nombreux obstacles sont placés ici et là. Placer intelligemment ses unités augmentera grandement donc vos chances de victoire. Par exemple, placer une unité d'attaque à distance sur une case difficilement accessible (recoins, obstacles tout autour, etc.) est tout à fait judicieux. Cerise sur le cake, les habitués de la série retrouveront l'option d'acheter des items à la forge. Ainsi, la baliste pourra faire un carnage dans les lignes ennemies, la tente de soin permettra à vos troupes de panser vos blessures et enfin le chariot les ravitaillera en ce qui concerne les armes de jet. De plus, chaque faction a une affinité particulière avec l'un de ces items de guerre et cela se reporte aussi sur son coût d'achat.

 

Globalement, chaque créature a la possibilité d'un certain nombre de case et peut attaquer le cas échéant à une unité adverse à proximité. Les dommages qu'il peut infliger sont proportionnels à ses statistiques d'attaque mais il y a tout de même un facteur de hasard assez important qui entre en ligne de compte. Ensuite, il y a également la chance et le moral de vos troupes qui influeront quelque peu en les obligeant à passer un tour dans le pire des cas ou de rejouer voire même de frapper le double de sa puissance. Enfin, la force de frappe et la défense de vos unités est également conditionné par l'expérience du héros qui participe également en personne au combat. Expérience. Le mot est lâché. En effet, votre héros passe régulièrement des niveaux en fonction de ses actions et améliorent ainsi d'un point une des caractéristiques suivantes : Attaque, Défense, Connaissance et Savoir. De plus, il pourra acquérir une nouvelle compétence ou renforcer son niveau de maitrise d'une autre préalablement acquise. L'arbre des compétences a été repensé et il faudra parfois en acquérir plusieurs pour pouvoir en débloquer une autre. Un héros ne peut apprendre qu'un nombre assez limité de compétence et seulement quatre choix sont proposés à chaque changement de niveau, il y a donc également une petite part de hasard dans le choix de sa voie. Ainsi, on doit varier de stratégie à chaque partie et la combinaison "qui déchire tout" n'a pas lieu d'être. Disposer de plusieurs héros secondaires peut ainsi sembler absurde pour les débutants puisque l'on partage ainsi l'expérience et divise son armée. Avec la pratique, cette alternative devient très stratégique puisque les héros secondaires pourront notamment servir au transport des unités du château jusqu'à votre héros principal ou seront tout simplement sacrifié pour évaluer avec exactitude les forces ennemies. Grosse nouveauté au niveau du gameplay, il est possible d'avoir le résultat d'un affrontement instantanément et si celui-ci n'est pas satisfaisant, vous pouvez alors le rejouer manuellement. On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Mais il faut avouer qu'e cette option peut être bien pratique pour gagner quelques minutes en évitant un combat futile dont on est certain de sa victoire. Le combat automatique n'est franchement pas non plus (vous pouvez à tout moment reprendre les choses en main), l'intelligence artificielle étonne même, mais rien ne remplacera l'intelligence humaine dès que vous aurez assimilé les subtilités du jeu. 

 

Un jour tu seras un HoMM, mon fils

 

Il faut bien vivre avec son temps et la série a enfin franchi le pas de la troisième dimension. Le rendu est vraiment sublime et le résultat ne désarçonne même pas les habitués. L'interface est claire et soignée, la caméra désormais contrôlable n'est pas capricieuse et les animations sont particulièrement bien travaillées. On pourra toutefois émettre quelques réserves comme les cut-scènes entre chaque mission où les personnages ne bougent même pas les lèvres quand ils parlent et ponctuent leur dialogue par une animation ridicule. Les villes sont magnifiques mais n'ont pas le même charisme que celle de Age of Empires 3 par exemple, comprenez par là qu'elles manquent cruellement de vie et on ne passera pas plus de quelques minutes à les observer en fin de compte. C'est bien connu, c'est meilleur à plusieurs. Et si le multijoueurs n'était pas auparavant le point fort de la série, Ubisoft a tenu à mettre les petits plats dans les grands pour cette fois. Les joueurs peuvent s'affronter en duel ou à plusieurs dans des parties classés ou non. Cependant, il faut bien avouer que le nombre de cartes est tout de même très restreint mais une option intéressante vient remplacer cette petite lacune : le mode ghost. En effet, on peut choisir d'incarner un joueur qui mènera la vie dure à ses acolytes en contrôlant les monstres et en hantant les mines des environs.




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Frédéric Pedro

le mardi 4 juillet 2006, 12:08




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